Ah que Johnny, il chantait déjà ses souvenirs au début des années 1960 :
Nous n’avions au fond de nos poches
Q’un peu d’espoir
Mais nous partions comme Gavroche
Le cœur assez bavard
Et nous donc, il y a 50 ans ? Le moment des vacances est propice à se souvenir, voire à la méditation sur le passé. Tenez, en 1963 par exemple, paraissait le N°2 de Jeunesse et Nature, la revue des Naturalistes Bucheois (à Buchy, au nord de Rouen). Parmi quelques articles naturalistes, on pouvait lire… ma réflexion « philosophique », un peu poétique :
EDITORIAL :
Attention au départ, cabine spatiale 135 ! Les voyageurs à destination de Mars – zone 5 – sont priés de se rendre au départ du vaisseau 74. Changement de vaisseau sur la station E43 !
Le jour où le haut parleur d’un « fuséodrome » annoncera ces mots n’est pas encore arrivé, bien sûr ; mais il n’est pas tellement éloigné si l’on considère le progrès qu’a fait la technique depuis la dernière guerre. On vivra alors dans un monde colossal de béton, agitant des bras d’acier, secouant des toiles de nylon ou de rilsan, décoré de fleurs artificielles…
Où seront alors les petites marguerites parsemées sur le tapis vert du pré et les jonquilles déversant leur or sur la verte chevelure du printemps, et le muguet carillonnant à toute volée l’approche de l’été, et le coquelicot majestueux étalant sa pourpre sur les blés d’or, et la feuille tourbillonnant dans la brise de l'automne, et la pâquerette élégante et la violette au parfum délicat, la primevère, la pensée sauvage et l'églantine ; et les oiseaux gazouillant dès le matin, le merle joyeux siffleur, le rouge-gorge et le moineau qui bâtit son nid...
Y aura-t-il une place pour une pâquerette sur des prés d’asphalte et pour une mésange bleue sur des arbres de béton ?