A la veille de commémorer le centenaire de la première guerre mondiale de 1914-1918, le 20ème siècle est bien derrière nous. Ce siècle aura été marqué par deux guerres mondiales, des conflits innombrables, des génocides terribles, mais aussi par une accélération de la consommation de toutes sortes de produits. Après une amorce entre les deux guerres mondiales, cette consommation est devenue frénétique pendant les « 30 glorieuses », 1945-1975, pour devenir préoccupante à la fin du siècle, au moment où l’on prenait conscience des limites de notre planète.
La brillance ce fut, de façon anecdotique mais significative, cette ampoule allumée dans la caserne des pompiers de Livermore aux Etats-Unis en 1901 et qui a brillé près d’un million d’heures jusque maintenant sans jamais avoir été éteinte ! Preuve s’il en est de la possibilité de performance technique.
L’obsolescence, ce fut l’harmonisation de la durée de vie des ampoules à incandescence ramenée à 1 000 heures, dans le monde entier dans les années 1920, au motif « qu’un article qui ne s’abîme pas est une tragédie pour les affaires »… C’est ce que l’on appelle l’obsolescence programmée qui regroupe les techniques visant à réduire la durée d’utilisation d’un produit afin de contraindre à son remplacement. Cette technique est d’autant plus performante si les producteurs d’un produit donné ont une position de monopole sur le marché.
Le film « Prêt à jeter », de la réalisatrice allemande Cosima Dannoritzer raconte l’histoire de ce concept, avec des exemples concrets (http://www.arte.tv/fr/3714422,CmC=3714270.html). Les exemples les plus connus sont sans doute, après les ampoules, les bas nylon « retravaillés » pour filer, les imprimantes conçues pour bloquer l’impression au-delà d’un nombre déterminé de copies ou les systèmes informatiques élaborés de façon à être incompatibles avec d’autres versions… Cela ne va pas sans un conditionnement du consommateur par la publicité pour lancer des modes et le convaincre de la nécessité de consommer des produits sans cesse renouvelés.
Cette surconsommation, ainsi organisée avec méthode, contribue à la diminution drastique des stocks de matières premières disponibles sur la planète. A l’autre bout de la chaîne, les déchets « non intéressants » pour les pays occidentaux arrivent par conteneurs dans des pays en développement trop peu scrupuleux, avec des conséquences environnementales dramatiques : pollutions des sols et des eaux par des produits toxiques et contamination des populations.
L’obsolescence programmée des produits n’est-elle pas aussi celle de notre planète ? Que ferions-nous sur une planète obsolète, « périmée du fait du progrès et de l’évolution technique »… Que le 21ème siècle soit celui de la brillance !