Tout le monde n’a pas la faculté de s’exprimer clairement, avec cohérence et continuité dans les propos. Alors voilà. Vous l’avez remarqué, certaines personnes qui, voilà. Elles ont du mal voilà. Et s’expriment avec, voilà, des tics de langage. Ce qui est tout à fait étonnant, c’est que voilà, ces tics deviennent, on pourrait dire, voilà, collectifs. Oh non, ce n’est pas nouveau, on a déjà connu, voilà, ce genre de phénomène. Souvenez-vous, il y a quelques années voilà, toutes les phrases étaient ponctuées de « tout à fait » à n’en plus finir. Voilà. On ne pouvait plus entendre une phrase, voilà, à la radio ou à la télé, sans que « tout à fait » revienne sans cesse comme, voilà, une ponctuation inévitable. C’en était même un peu agaçant voilà, à la longue.
Et ça continue, si ce n’est qu’actuellement, voilà, on est sous l’emprise du « voilà ». Ecoutez bien la radio ou la télé. Il n’y a plus, voilà, une interview qui ne soit hâchée par des voilà à répétition. Voilà. Cela fait que la moitié des phrases, voilà, ne vont pas à leur terme. On s’arrête voilà, oui je disais on s’arrête au milieu, voilà, de la phrase, si bien que, en quelque sorte, voilà, eh bien c’est à l’auditeur de voilà, de terminer la phrase. Ce qui fait voilà, que parfois, on ne comprend plus rien, voilà. Eh bien voilà.
De ce fait, aujourd’hui, voilà c’est plus court parce que voilà, de toute façon, on n’y comprend rien.
Voilà.
Si par contre, on veut y comprendre quelque chose, ou au moins essayer :
Après « Qu’est-ce qu’on attend ? » voici la publication d’une centaine d’autres chroniques écrites en 2010-2012 : « C’est bientôt la Renaissance ? Pour sortir de la crise écologique. » Editions l’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result&ntable=0&andor=OR&artiste=michel%20lerond&motExact=0&orderby=titre&ordermode=ASC et dans toutes les bonnes librairies.