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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 15:57

 

La croissance va nous sortir de la crise ! Ce dogme n’a pu perdurer que parce qu’il oubliait les lois économiques élémentaires : une planète finie ne peut procurer indéfiniment des ressources pour une population toujours plus nombreuse et consommatrice, quand bien même s’agirait-il de « croissance verte »… Ainsi depuis 50 ans, la sacro-sainte croissance du PIB (Produit Intérieur Brut) s’appuierait sur le progrès technique. Pourtant, on commence à admettre que la technologie n’est pas toujours la solution à nos difficultés (http://www.michel-lerond.com/article-la-technologie-va-tout-resoudre--39938444.html). Sans doute faudrait-il mesurer autre chose que la seule croissance économique et prendre en compte les autres dimensions de notre développement. Le PIB ne doit plus être la boussole de l’économie. Il nous faut maintenant redéfinir le concept de développement et faire les choix politiques qui nous emmèneront vers un futur collectif soutenable. La décroissance généralisée n’est pas plus pertinente. Tout dépend de quoi l’on parle. On peut facilement imaginer que devant la raréfaction des ressources naturelles il y aura des secteurs en croissance et d’autres en décroissance, de façon évolutive.

Après que la France, la Grande-Bretagne et l’Italie se soient engagées dans la recherche d’un nouvel indicateur de mesure de la richesse, l’Allemagne s’y met aussi. La commission réunie à cet effet va réfléchir sur un indicateur global qui prendrait en compte cohésion sociale, préservation des ressources, santé et espérance de vie, entre autres… Mais les plus grandes avancées ne viennent pas obligatoirement d’où on les attend. Ainsi, le Bhoutan, petit royaume bouddhiste situé entre l’Inde et l’Himalaya (environ 800 000 habitants), utilise un nouvel indice de croissance, le BNB (Bonheur National Brut) depuis… 1972 ! Le BNB est basé sur quatre principes : croissance et développement économique, conservation et promotion de la culture, sauvegarde de l’environnement et des ressources et enfin bonne gouvernance. Cela rappelle quelque chose, me semble-t-il… Ce BNB oblige à une vision à long terme et se traduit, par exemple, par l’inscription dans la constitution  que les forêts doivent couvrir 60 % de la surface du pays… pour l’éternité. Rien n’étant parfait, tout cela dissimule un peu d’idéologie nationaliste et d’imprévision (la fonte des glaces de l’Himalaya remet en cause la production d’hydroélectricité largement privilégiée).

L’entreprise, base de notre système économique, devrait changer de nature en s’orientant vers la notion de service et d’épanouissement humain, plutôt que vers le consumérisme. Quel chantier ! mais quelle belle opportunité pour les politiques de reprendre l’initiative sur l’économie-fric qui grignote le monde !

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commentaires

K
<br /> Encore faudrait-il que les politiques en aient envie... et là je reste plus que sceptique.<br /> La confusion entre progrès, confort et dilapidation, l'inertie de la peur du "retour en arrière", font que c'est mission quasi impossible.<br /> 1 humain sur 2 ou 3 selon les sources ont un portable qu'ils changent tous les 18 mois...<br /> suffit t'il d'indicateurs pour comparer la vie au Bhoutan et dans tout autre pays où la voiture, le portable et l'ordinateur sont individuels et indispensables...<br /> à l'heure ou la réalité de l'élevage en france semble être l'élevage de porcs bios en plein air ?...<br /> L'humanité nage en pleine confusion, schizophrénie, entrenues par les puissants. Peut-on honnètement leur reprocher ?... Quelle crédibilité aurait un politique qui demanderait de renoncer à ce qui<br /> représentait le but des générations qui nous ont précédé ?... Le Bhoutan est certainement un modèle intéressant, mais pas pour en copier des indicateurs, mais simplement une simplicité volontaire,<br /> et non imposée (par la récession, l'endettement) et traumatisante, comme c'est le cas en ce moment.<br /> Mais cela nécessite une remise au gout du jour d'un mot définitivement rayé des cadres sociaux, égalité, fraternité... Les indicateurs du DD sont évidemment inclus la dedans.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci Kerloen. Bien sûr qu'il ne suffit pas de changer d'indicateurs pour changer le monde. Et je suis aussi sceptique que vous sur la volonté des politiques de changer de fond en comble les<br /> choses. Comme vous je ne suis pas plus convaincu que nous soyons prêts, nous autres aussi, à revoir nos modes de consommation. Mais il faut bien un peu d'utopie pour envisager un avenir plus<br /> soutenable et plus équitable. Et puis lancer des messages pour inviter à des remises en cause peut toujours servir. Espérons qu'il en restera un petit quelque chose. Bon courage à vous.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Les articles du Professeur Lerond représentent une respiration dans une vie cadencée et trépidante. Son recul confère à son analyse une pertinence rare. Les prolongements philosophiques proposés<br /> nous permettent de mieux donner un sens à notre vie au quotidien, dans nos engagements environnementaux notamment.<br /> Bien amicalement.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci Jean-Philippe, très cher Professeur ! Et quoi dire de plus, je suis comblé.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />