Après Kyoto (1997), puis Cancun (2010) et tant d’autres conférences, ce sera Durban en décembre (17ème conférence mondiale sur le climat). Voilà donc un siècle et demi !! que l’on tergiverse sans jamais vraiment décider… C’est en effet récemment que les Irlandais nous ont rappelé que l’un des leurs, John Tyndall, physicien et l’un des premiers climatologues, avait publié le 30 septembre 1861 un article s’inquiétant de la variation des taux de vapeur d’eau et de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, susceptibles de produire des effets sur le climat. Au tout début du 20ème siècle, un autre physicien, suédois, Arvid Högbom estime qu’un doublement du CO2 dans l’atmosphère engendrerait une augmentation de la température moyenne de la terre de 5 à 6°… scénario confirmé par le GIEC un siècle plus tard !
En France, après les engagements prévus par la loi Grenelle I du 3 août 2009, un plan 2011-2015 comprenant 230 mesures a été présenté fin juillet 2011. On prévoit en effet des sécheresses de plus en plus intenses et fréquentes qui vont affecter la filière agricole et la ressource en eau. Parmi toutes ces mesures, on note par exemple la mise en place d’une veille santé-climat, le test d’espèces forestières adaptées au changement climatique, la recherche de techniques nouvelles pour les infrastructures routières et ferroviaires afin de mieux résister à des cycles gel-dégel fréquents, etc. Ces efforts sont très louables, pourvu… qu’ils soient concrétisés. Au plan international, en effet, on se hâte lentement… alors que les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de près de 5 % en 2010 (Il était prévu qu’elles commencent à baisser en 2015) et que la concentration du CO2 est estimée à 391 ppm (part pour million), soit à 9 ppm du point de non-retour envisagé…
Alors qu’il devient urgent d’admettre la régulation climatique comme priorité mondiale, les négociations sont « au bord du coma » comme l’ont titré plusieurs journaux. Les pays développés, donneurs de leçons, sont rattrapés par les pays émergents dont la Chine, premier pollueur mondial. Pendant ce temps, Mohamed Nasheed, président des Maldives, ce chapelet d’îles de l’océan Indien, ne fait plus de prospective, mais essaie de gérer le présent : 16 îles évacuées, eau douce contaminée par l’eau de mer sur 70 îles, insécurité alimentaire du fait de la disparition des poissons, migrations internes…
Faute de négociations abouties et efficaces, sans doute, allons-nous devoir nous habituer aux désordres climatiques, malgré les avertissements répétés du GIEC. Si tout venait à se dérégler, nous aurions à gérer des migrations importantes et pourrions voir la part la plus sombre de notre nature ressurgir… Mais c’est lorsque tout semble désespéré que survient le sursaut non prévu, le sursaut salvateur.