Toutes les époques ont connu leurs difficultés, leurs drames et leurs interrogations. Certaines civilisations ont même disparu au cours de l’histoire, mais à une échelle locale et non planétaire comme il semble actuellement.
Ainsi les Mayas, une des civilisations les plus connues en Amérique centrale a été très dominante pendant des siècles, de l’ordre d’un millénaire. Les raisons de l’effondrement de cette civilisation ne sont pas clairement définies, mais résultent d’un ensemble de causes dont la surpopulation, la surexploitation des terres, les guerres et une sécheresse prolongée. Ceci n’est pas sans nous rappeler quelque chose dans la mesure où, selon les études les plus récentes, la surpopulation a entraîné une surconsommation de la forêt tropicale, ce qui a accéléré le changement du climat avec une baisse des précipitations et donc fait péricliter la culture du maïs, base de l’alimentation des Mayas… Ce serait donc la raréfaction des productions agricoles qui auraient anéanti le peuple Maya, aboutissement d’un cycle infernal : surpopulation, surconsommation, dérèglement climatique, sécheresse et… famine.
L’île de Pâques, découverte au 18ème siècle au large du Chili, elle aussi nous fascine par son évolution culturelle depuis environ un millénaire, avec notamment ses statues géantes. Là encore, après la disparition de ses habitants fin du 17ème siècle, on s’est beaucoup interrogé sur les causes de cet effondrement. Sans doute la surpopulation et la déforestation sont parmi les causes de cette disparition, mais ce ne sont pas les seules. Les contraintes environnementales ont dû largement jouer un rôle dans ces petites îles où il existe des écosystèmes complexes, des variations climatiques aux incidences fortes sur la production agricole et donc l’alimentation. Plus qu’un effondrement dû à des dérèglements, il s’agit là sans doute davantage d’une méconnaissance, ou négligence ?, des vraies ressources des îles et donc d’un décalage entre ressources et consommation.
Quoi qu’il en soit, on voit à travers ces deux exemples combien les civilisations, aussi évoluées soient-elles, sont dépendantes de leur environnement. A fortiori, notre époque de mondialisation importante est d’autant plus dépendante de son environnement… planétaire. C’est pourquoi ce début de XXIème siècle nous angoisse plus encore avec tant d’interrogations sur notre futur. Dans nombre de conversations et sur les réseaux sociaux, on perçoit une certaine appréhension de l’avenir, avec des questions fondamentales qui ne connaissent que des réponses évasives, insuffisantes, voire contradictoires. De nombreuses personnes s’interrogent sur la possibilité d’un avenir pour leurs enfants ou petits enfants, pressentant l’effondrement de notre civilisation...
Faut-il redire encore combien sont préoccupantes les questions liées à l’érosion de la biodiversité et le dérèglement climatique. Les faits sont là, identifiables depuis des décennies, générant une prise de conscience de Terriens de plus en plus nombreux, mais avec des réponses insuffisantes des dirigeants, politiques notamment, et aussi peu d’engouement à se remettre en cause pour chacun d’entre nous, voire un total déni.