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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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14 mai 2022 6 14 /05 /mai /2022 09:03

     La vie n’est pas un long fleuve tranquille et parfois les repères nous manquent. En un siècle, le monde et la vie ont considérablement changé et les plus anciens peuvent témoigner de ces évolutions, et en tirer des enseignements pour les plus jeunes. Les centenaires étaient une centaine en 1900 en France, autant dire une infime minorité. Ils sont maintenant un peu plus de 26 000 ! S’il fallait une preuve de l’allongement de l’espérance de vie… L’intergénérationnel peut avoir son intérêt pour construire l’avenir, le sien propre et celui de la société. Ecoutons les anciens, ils peuvent éveiller la conscience des jeunes pour les aider à baliser leur avenir.

     De multiples enquêtes interrogent les anciens pour leur faire dire ce qui a marqué leur vie et ce qu’ils retiennent comme stratégie du bonheur. Ainsi certaines études démontrent qu’un engagement, la poursuite assidue d’un objectif, maintient en vie. Tout est possible, certaines personnes âgées par exemple, se maintiennent grâce à l’écriture, faisant « leur page » chaque matin, avec biographie ou simple carnet de notes. Avoir un but dans la vie, quel qu’il soit et à tout âge, est une première nécessité. Inversement, on peut penser que renoncer nous affaiblit. Les optimistes auraient 40 % de risques en moins de contracter des maladies cardio-vasculaires. Le premier objectif de la vie, c’est de survivre. Comme dit l’autre « si tu aimes la vie, elle t’aimera ».

     Une bonne garantie du prolongement de la vie, c’est aussi la contemplation de la beauté. Ce peut être la beauté de la poésie, mais aussi bien sûr de la nature avec les arbres, les fleurs ou les papillons. Si la religion peut constituer un bon antidépresseur, la nature est bien le créateur premier et éternel de toute chose. Pour supporter la vie, avec ses heurts et malheurs, sans doute faut-il « organiser sa mort », préparer son départ, c’est à dire savoir ce que l’on a vécu de beau, ce que l’on a fait de bien et ce qu’on laisse derrière nous à nos successeurs. Pour cela nombreux sont les anciens qui ont recours à la méditation. Ils méditent pour tirer le meilleur d’eux-mêmes, et sans égoïsme, rester attentif aux autres sans rien en attendre. Repenser à ses bonheurs passés permet de vivre encore heureux. Cette méditation peut être accompagnée d’exercices de respiration pour « reprendre son souffle ». Comme disait le dramaturge René de Obaldia : « Pour devenir centenaire, il faut commencer jeune »… La vie est aussi une contemplation.

     Devant les bouleversements de la société opérés en un siècle, les anciens ne peuvent cependant pas rester figés sur leur passé. Il est advenu de belles choses « mieux qu’avant », mais aussi des moins belles, comme des évolutions sociétales qui nous font souvent penser au « Meilleur des mondes », le roman d’Huxley publié en 1931, où tout est programmé avec des hommes déconnectés de leur humanité. Les plus âgés, qui ont vécu bien des périodes difficiles, avec la grippe espagnole, la guerre mondiale ou d’Algérie se désespèrent des Français râleurs qui ne savent que quémander auprès de l’État pour plus de pouvoir d’achat mais sans se poser la question de ce qu’ils apportent, eux.

     Avoir un objectif, contempler la beauté et repenser à ses bonheurs passés, voilà un bon guide ! Ainsi les plus âgés nous font bénéficier d’un regard rétrospectif qui peut guider les plus jeunes dans un monde complexe peu propice à trouver facilement la bonne voie.

 

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7 mai 2022 6 07 /05 /mai /2022 08:36

     Les défis qui sont devant nous en matière d’environnement nécessitent réflexion et prospective afin de remédier au mieux aux problèmes posés, sans en rajouter et sans mettre en œuvre de fausses bonnes idées, comme c’est parfois le cas… Il y a bien des façons de prendre du recul, l’une d’entre elles consiste à regarder la Terre depuis l’espace.

     C’est en 1944 que commence l’ère spatiale, avec le lancement d’un missile V2 par les Allemands à une altitude de 100 km, limite entre l’atmosphère et l’espace. Peu glorieux… Plus positivement, trois évènements marquent la « conquête » de l’espace : le premier vol spatial orbital, le 4 octobre 1957, par le satellite soviétique Spoutnik 1 ; puis le premier vol habité par un humain, le 12 avril 1961, avec le soviétique Youri Gagarine ; et surtout le premier pas sur la Lune, le 20 juillet 1969 par l’Américain Neil Armstrong et ses coéquipiers. Depuis 50 ans, les technologies spatiales ont consisté essentiellement en l’exploration scientifique des planètes et en télécommunications. Aujourd’hui, l’exploration spatiale est d’abord scientifique et commerciale avec un début de tourisme spatial.

     L’astronaute Thomas Pesquet, par sa sensibilité personnelle, nous apporte maintenant un autre regard sur cette exploration, en regardant précisément… la Terre ! Revenant de sa mission de sept mois à bord de l’ISS début novembre 2021, il a pu témoigner de la beauté fragile de notre planète en constatant l’impact des pollutions et l’ampleur des phénomènes climatiques, avec notamment les ouragans dans le golfe du Mexique ou les incendies gigantesques dans le bassin méditerranéen ou en Amérique du Nord, la Californie n’étant plus visible sous une épaisse couche de fumée… Voilà les choses vues avec recul ! Ces expériences scientifiques ont un coût élevé qui se justifie si elles profitent à la communauté, avec des débouchés vers une meilleure gestion de la planète. Par exemple, une découverte approfondie de la planète Mars pourrait nous apprendre beaucoup sur la place de l’Homme dans l’univers, l’apparition de la vie et son devenir, l’existence ou pas d’autres créatures vivantes. Quant à envoyer dans l’espace des milliardaires pour les distraire… Sachant toutefois que les budgets en question n’ont rien à voir avec, par exemple, les dépenses militaires. En France, le Centre national des études spatiales (CNES) a coûté 2,3 milliards d’euros en 2021, contre 55 milliards d’euros pour la défense nationale. Dans ce domaine, comme tant d’autres, il serait toutefois temps de passer de la compétition à la coopération, pour tirer un maximum de profit collectif de ces découvertes.

     Sans aller toujours vers des missions complexes et longues, il faut bien comprendre que de « simples » satellites apportent à chaque instant d’innombrables données pour apprendre et lutter contre la dégradation de notre environnement, que ce soit le dérèglement climatique ou l’érosion de la biodiversité. Pour cerner au mieux l’évolution du climat, rien de tel que l’espace pour avoir une vision globale, ce que ne manque pas de faire le GIEC dont les indicateurs reposent sur des observations spatiales. Ce recul permet aussi de suivre l’évolution des glaciers, et en particulier ceux des pôles, et l’élévation du niveau des mers. Concernant la biodiversité, c’est depuis l’espace que l’on voit le mieux l’évolution des forêts et leur fragmentation, avec les opportunités de recréer des corridors boisés pour relier les fragments et ainsi reconstituer les circulations des animaux sauvages et augmenter leurs chances de survie. C’est aussi de « là-haut » que l’on observe le mieux les migrations et leurs évolutions avec le dérèglement climatique, la régression du plancton dans les océans, ce qui compromet la vie marine et donc notre approvisionnement en poisson… Ce ne sont là que quelques exemples parmi beaucoup d’autres. Plus près de nous encore, les techniques d’imagerie satellite contribuent à l’évolution des pratiques agricoles en permettant plus de précision sur le terrain pour caractériser les sols et les cultures les mieux adaptées.

     Dans ce contexte scientifique, les vieux fantasmes humains reprennent vite le dessus, en termes de concurrence et de profit. C’est ainsi que les Etats-Unis ont rompu le traité de l’espace des Nations Unies de 1967 fondé sur la non-appropriation et la non-militarisation de l’espace. Au moment du dérèglement climatique il est primordial que l’espace, comme les pôles de la Terre, reste un bien commun de l’humanité, un lieu de recherches. Son exploration doit se faire avec des coopérations internationales et des finalités qui concernent toute la planète et la survie de l’Humanité !

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30 avril 2022 6 30 /04 /avril /2022 08:07

     Devant les défis qui nous attendent en matière d’environnement, bien entendu la première chose à faire est de s’informer. La récente élection présidentielle a montré l’importance du décalage qui existe entre les vrais enjeux et les attentes du public… Pour ma part, je me suis employé à diffuser l’information le plus largement possible, cela depuis une cinquantaine d’années avec un peu plus de 1 200 publications (articles, rapports, brochures et ouvrages).

     Parmi ces publications retenons simplement quelques livres récents, les plus adaptés au grand public, en relation avec les thèmes de notre actualité :

- Publié en 2020 : Les clés de notre avenir.- Editions Persée.- 108 p.

- 2018 : Faire passer le message.– Editions Persée.- 160 p.

- 2016 : Quel foutoir la nature ! Mini-nouvelles (2008-2016).- Les impliqués éditeur.- 170 p.

- 2013 : C’est bientôt la renaissance ? Pour sortir de la crise écologique.- L’Harmattan.- 156 p.

- 2010 : Qu’est-ce qu’on attend ? Chroniques (2008-2009).- L’Harmattan, 2010.- 149 p.

- 2007 : avec Georges LANMAFANKPOTIN - Le développement soutenable. Evaluation simplifiée dans un contexte Nord-Sud.- L’Harmattan.- 187 p.

- 2003 : avec Corinne LARRUE, Patrick MICHEL, Bruno ROUDIER et Christophe SANSON - L’évaluation environnementale des politiques, plans et programmes. Objectifs, méthodologies et cas pratiques.- Editions Tec et Doc.- 314 p.

     On peut se procurer ces ouvrages dans les « bonnes » librairies en priorité et à défaut sur le site des éditeurs ou les sites de vente en ligne.

     Bonnes lectures, sans oublier ce blog qui continue depuis 15 ans et garde une actualité très forte. Ainsi, relisez donc ma chronique d’il y a 13 ans... Il me semble bien que le propos reste d’une actualité brûlante !

     Et pour recevoir directement et gratuitement chaque chronique sur les questions d’actualité et développement durable, c’est très simple : aller sur www.michel-lerond.com , colonne de gauche, case « newsletter », vous inscrivez votre adresse mail et cochez « s’abonner ». Vous recevez un mail de confirmation que vous validez. Vous êtes abonné et recevez directement chaque nouvelle publication. Bonnes lectures !

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23 avril 2022 6 23 /04 /avril /2022 08:37

            Bien qu’éphémère, la vie est une aventure extraordinaire qui ne cesse de nous interroger quant à sa signification, son but. Pourquoi donc cette multitude d’espèces animales, avec des comportements si différents, des relations intra et interspécifiques si complexes, souvent antagonistes ? Parmi toutes ces espèces animales, l’espèce humaine n’est pas la moins étrange.

On peut répondre à la question en disant « parce que Dieu l’a voulu ainsi », ce qui ne fait qu’éroder un peu l’angoisse existentielle, sans toutefois éclairer le « pourquoi »… L’espèce humaine a fait beaucoup progresser les sciences, ce qui apporte des réponses au « comment ». On sait maintenant, et comprenons mieux, les modes de fonctionnement de nombreuses espèces animales, notamment leur mode de reproduction, sexuée avec des comportements agressifs entre rivaux ou au contraire quasi « sentimentaux », homosexuelle avec garde partagée des jeunes, ou même hermaphrodites qui sont à la fois mâle et femelle et peuvent ainsi féconder et procréer. Une diversité inouïe du monde animal, que l’on retrouve, au moins en partie, chez l’espèce humaine.

Mais pourquoi donc ? Voilà bien la question, et pour longtemps sans doute, pour toujours peut être. Dès lors on voit bien chez la plupart des animaux que la question est résolue de fait : le but, c’est la vie, donc assurer la continuité de l’espèce par la reproduction, sous toutes ses formes possibles. Pour cela il faut en premier lieu survivre, c’est-à-dire trouver la nourriture nécessaire au maintien de l’organisme. L’espèce humaine n’échappe pas à ce schéma avec le but d’assurer sa succession et donc d’abord de se nourrir.

Les Hommes étant une espèce « supérieure », le trajet est le même que pour les autres espèces animales, mais en ajoutant aux bases biologiques des éléments culturels un peu plus sophistiqués. On comprend mieux alors la volonté de domination, toutes ces rivalités, ces guerres, pour assurer la « nourriture » qu’elle soit physique ou intellectuelle, afin de pouvoir assurer la continuité de l’espèce par des enfants. Le but, c’est la vie, donc de transmettre la vie en faisant des enfants, mais aussi de transmettre des éléments de contexte qui assureront une vie meilleure ou plus facile. Vous avez fait des enfants et/ou vous avez transmis vos connaissances, vos compétences et savoir-faire pour assurer de meilleures conditions de vie à vos successeurs ? Alors, même si cet apport est infime, vous avez réussi votre vie et atteint son objectif. Voilà le pourquoi. Si en plus vous avez agi avec tolérance et empathie pour vos congénères de toutes espèces, alors c’est le bonheur !

Raisonnement simpliste ? Sans doute, mais n’est-ce pas une nécessité d’être simple pour revenir à l’essentiel dans un monde qui, par sa complexité, a tendance à tout embrouiller.

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16 avril 2022 6 16 /04 /avril /2022 08:14

           C’est au cœur de la vallée de la Varenne, à Saint-Saëns (76) qu’est cultivé le « chou de Saint-Saëns », variété locale devenue rare de ce légume ancien que Gérard Mallet, horticulteur et fleuriste, s’efforce de sauvegarder.

C’est depuis 64 ans que Gérard Mallet, alors âgé de 14 ans, est amoureux de cette variété de chou. C’est trop chou ! Cette mission lui a été confiée par son employeur lorsqu’il a commencé sa carrière. Gérard Mallet s’y est attaché toute sa vie afin de préserver ce patrimoine vivant de son village.

Cette variété de chou, qui a bien failli disparaître, est facilement reconnaissable à son feuillage bleuté avec des veines roses. Il a un goût très doux et Gérard Mallet assure que c’est une des meilleures variétés de chou blanc. Le chou de Saint-Saëns peut atteindre 1,30 m de diamètre ! On trouve la trace de ce légume en 1854 dans le traité de culture potagère publié par le Cercle d’horticulture et botanique du département de la Seine-Inférieure. Après la Seconde Guerre mondiale, il est passé de mode et a été menacé de disparition, mais sauvé par Gérard Mallet !

La graine de ce chou est récoltée fin juillet et semée durant la deuxième quinzaine d’août. Les petits choux sont ensuite repiqués un mois plus tard, tous les 10 cm. Fin mars, les jeunes pieds sont définitivement mis en place, espacés de 80 cm à 1 m. En septembre, il fait sa pomme, bon à être consommé.

Conserver les légumes anciens est nécessaire car ils servent de souches, grâce auxquelles on peut améliorer les variétés existantes ou en créer des nouvelles. Gérard Mallet espère que quelqu’un puisse reprendre le flambeau. Le chou de Saint-Saëns est inscrit au catalogue officiel des graines françaises et depuis 24 ans, Gérard Mallet est le fournisseur officiel de graines pour le concours national des jardins potagers organisé par la société nationale d’horticulture de France.

À l’occasion de la Fête du chou, organisée par la municipalité et les artisans commerçants de Saint-Saëns chaque année en septembre, Gérard Mallet est bien sûr présent. Cette variété régionale continue d’être cultivée, notamment dans le nord-ouest de la France, particulièrement en Normandie, mais aussi en Martinique ou à l’étranger. 

Merci monsieur Mallet de participer ainsi à la sauvegarde de notre patrimoine. C’est trop chou !

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9 avril 2022 6 09 /04 /avril /2022 08:17

Allez on y va

Les trois crises que nous traversons, la pandémie, la guerre et le dérèglement climatique sont d’une pédagogie on ne peut plus claire.

La pandémie de Covid-19 nous a rappelé que nous sommes une espèce très fragile et responsable de nos malheurs sanitaires en étant, par nos actions destructrices des milieux naturels, une des causes de la propagation des virus. Elle nous a appris aussi qu’une mobilisation planétaire, comme ce fut le cas pour les mesures de confinement et la vaccination, porte ses fruits en limitant les conséquences, donc les décès. Cette épidémie, selon les comptes officiels, aurait fait de l’ordre de 6 millions de morts, et 18 millions selon l’étude américaine de la revue The Lancet !

La guerre en Ukraine nous a replongé dans l’ambiance anxiogène, voire la terreur, qu’avaient connu nos parents ou grands parents pendant la seconde guerre mondiale. Décidément les humains ont beaucoup de mal à résoudre leurs conflits, parfois même assez anodins, autrement que par la violence, voire la barbarie. Mais cette guerre nous montre aussi des conséquences heureuses avec une compassion et une solidarité rarement vue à ce niveau. Cette guerre nous ramène aussi aux réalités écologiques, en particulier pour ce qui touche à la consommation de produits d’importation. L’import-export est souvent bon pour le business, certes, mais si on peut limiter les échanges de marchandises, produits alimentaires et énergies pour s’approvisionner localement, on évite que la situation socio-économique ne devienne très compliquée en cas de conflit.

Quant au dérèglement du climat, à la fois il résulte de ces divers dysfonctionnements ou s’en trouve amplifié. Préserver les écosystèmes nous met à l’abri, pour partie, de grandes épidémies. S’approvisionner localement, plutôt que dans des contrées à faible coût de main d’oeuvre, nous préserve de pénuries dramatiques. Cela signifie, qu’en matière d’énergie notamment, il est grand temps d’innover pour ne pas mettre toute une population en péril, en cas de crise.

Allez on y va ! Les actions à mener, tant au plan individuel que collectif, sont connues, il « suffit » de les appliquer et d’abord d’aller voter les 10 et 24 avril pour un président français qui soit à la hauteur du défi. De nombreux guides existent pour savoir que faire et en particulier, il faut lire ou relire Les clés de notre avenir  : 93 propositions relatives au climat, la biodiversité, les ressources, l’économie et la gouvernance.

Ce ne sera pas facile, cette évolution indispensable va nous demander des renoncements, des évolutions, des partages, mais au stade où nous en sommes, le choix est simple : changer ou crever !… A bon entendeur !

 

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2 avril 2022 6 02 /04 /avril /2022 08:23

Nous sommes devant le mur

Les pertes et dommages du dérèglement climatique sont d’ores et déjà avérées. Nombre d’espèces animales et végétales sont à leurs limites d’adaptation possible, parfois déjà au-delà. Certaines petites îles sont devenues inhabitables en raison de l’élévation du niveau de la mer. Ces exemples montrent combien il est urgent de rechercher les adaptations possibles, faute de pouvoir remédier au vrai problème dans des temps à l’échelle humaine… S’adapter signifie choisir l’endroit où l’on vit, modifier nos habitations et nos villes, revoir nos modes de déplacements, nos loisirs, etc. en somme faire une révolution personnelle et collective, un sacré défi ! Face à cela on constate un faible sentiment d’urgence du public, un manque de volonté politique et un engagement marginal des citoyens. Autant dire que les conséquences déjà visibles du changement climatique vont s ‘amplifier. La chaleur d’abord avec son cortège de canicules, sécheresses et mortalité humaine, et aussi avec modification des écosystèmes et incendies, ceux-ci menaçant les « puits de carbone », ce qui va encore amplifier le phénomène. Ces évolutions du climat vont aussi engendrer des pertes agricoles qui pourraient générer des pénuries importantes de denrées alimentaires. Le recours à l’irrigation sera limité du fait du manque d’eau disponible. Inversement les inondations vont provoquer des dégâts sur les infrastructures, habitations et aussi les cultures. De même la montée du niveau de la mer va menacer l’habitabilité de certaines zones côtières. Il ne s’agit pas là de faits qui concerneraient des contrées lointaines, mais la France métropolitaine. Certains départements d’Outre-mer pourraient même pâtir de risques encore augmentés, avec une habitabilité en sursis dans certains cas.  Ainsi en Guyane, on craint une expansion des maladies virales du fait de la dégradation de la forêt amazonienne.

Au terme de son rapport, le GIEC estime que plus de trois milliards de personnes sont déjà très vulnérables, prévoit des extinctions d’espèces et plus de maladies… et craint des impacts irréversibles comme la disparition des récifs coralliens, des glaciers de montagne et des calottes glaciaires, avec leurs conséquences. Le GIEC s’inquiète du fait que le réchauffement va plus vite que les mesures d’adaptation et que le monde n’est pas prêt à changer.

Si les états bougent peu, les régions françaises s’efforcent de développer des projets respectueux du climat. C’est le cas de la Normandie qui fut avec la Nouvelle-Aquitaine la première à se lancer dans ce combat, maintenant suivies par six autres régions.

En ce domaine du dérèglement climatique, on s’exprime souvent à l’horizon 2050 ou 2100, ce qui paraît bien lointain et qui nous concerne peu. Mais les faits sont déjà là et s’amplifient bien plus vite que prévu. En 2050, mes petits enfants auront entre 40 et 50 ans… Ils sont devant le mur !

A suivre : 4/4 Allez on y va

 

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26 mars 2022 6 26 /03 /mars /2022 08:25

Comment le dire encore et encore

Avec le dérèglement du climat, nous sommes là sur les thématiques de ce blog sur lequel nous avons évoqué ces questions à de multiples reprises. Il ne s’agit pas de se vanter puisque je ne suis pas à l’origine de ces informations, mais en tant que lanceur d’alerte, j’ai simplement retransmis les données dont je disposais, après vérifications, ce qui prouve seulement que l’on sait tout cela depuis longtemps et que l’on n’a pas voulu voir et encore moins agir... ou si peu. Le rapport du GIEC 2022 alerte de façon dramatique sur les conséquences de l’inaction et les difficultés de l’adaptation, au stade où nous en sommes maintenant. Hans-Otto Pörtner, le coprésident du Groupe de travail II du GIEC le confirme :"Les preuves scientifiques sont sans équivoque : le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Tout retard supplémentaire dans une action mondiale concertée sera une occasion manquée pour assurer un avenir vivable".

Rappelons que la première chronique de ce blog, publiée le 4 décembre 2007, s’intitulait As-tu vu Tuvalu ? , elle attirait l’attention sur cet archipel du Pacifique menacé de disparition du fait des dérèglements du climat. J’alertais sur l’avenir : « Voilà bien une « maquette » de ce qui nous attend à plus grande échelle ». Le 1er avril 2008 je relayais les alertes du Secrétaire général de l’OCDE et du Secrétaire général adjoint des Nations Unies : Alerte rouge, j’insistais dans cette chronique sur la nécessité de « changer nos comportements, chacun de nous comme les gouvernants, collectivement à l’échelle mondiale ». Le 6 janvier 2009, je m’impatiente : Qu’est-ce qu’on attend ? : « Allons-nous continuer, comme les passagers du Titanic, à attendre le choc pour être convaincus qu’il y avait bien un iceberg devant nous ? Il nous appartient de choisir entre le monde en crise actuel et un nouveau projet de société. ». Et encore, en rappel quasi historique, la chronique du 23 février 2009 : Climat-énergie : vous ne saviez pas ? mentionne des publications accessibles à un large public, du Nouvel Observateur au journal Le Monde, alertant sur la fin de l’insouciance énergétique, le danger croissant d’un réchauffement mondial, ou encore les tempêtes, inondations et sécheresses à venir, tout cela entre 1979 et 2000. Le 5 mai 2009, Vous allez vous acclimater ? : ma chronique rappelle que les scientifiques ont donné l’alerte et c’est maintenant aux politiques de prendre les mesures qui s’imposent et aux citoyens de les pousser en ce sens. Enfin, pour ne retenir que ça, le 13 octobre 2009 : « Ca va bouillir » ? la chronique évoque l’ampleur du phénomène avec des pluies torrentielles en Chine, sécheresses dramatiques en Inde et en Australie, etc. Ce qui a fait dire à Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU : « Nous avons le pied collé sur l’accélérateur et nous fonçons vers l’abîme ». Où en sommes-nous maintenant ?

A suivre : 3/4 Nous sommes devant le mur.

               4/4 Allez on y va

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19 mars 2022 6 19 /03 /mars /2022 07:49

Trois crises majeures

Le début du XXIème siècle aura été marqué par des évènements majeurs, à l’échelle mondiale, riches d’enseignement. En 2020-21 ce fut la pandémie de Covid-19 qui a mis le monde entier en émoi. Le développement rapide de cette épidémie sur toute la Terre a amené la quasi-totalité des pays à prendre des mesures de prévention, souvent contraignantes et restrictives de libertés individuelles. Puis en février 2022, la Russie envahit l’Ukraine avec l’espoir de reconstituer l’empire soviétique. Bien que localisé à l’est de l’Europe, ce conflit armé mobilise une grande partie du monde. Enfin le 28 février 2022, le GIEC publie son sixième rapport sur le changement climatique, encore plus alarmant que les précédents, craignant qu’il ne soit trop tard pour s’adapter… Cette confirmation de nouvelle connue de longue date a été très peu médiatisée, la pandémie et la guerre en Ukraine mobilisant tous les supports d’information.

Face à ces évènements majeurs, les réactions ont été surprenantes en termes de solidarité. Dans le cadre de la pandémie, certes une petite minorité de personnes s’est opposée aux mesures restrictives et à la vaccination, mais une immense majorité a accepté les restrictions de liberté et les contraintes, afin de limiter l’extension de la maladie et ses conséquences morbides, ce qui porte ses fruits maintenant. Dans le cadre de la guerre en Ukraine, quelle surprise en constatant l’isolement historique de la Russie à l’ONU dont l’assemblée générale a accepté, le 2 mars à une écrasante majorité (141 pays sur 193), une résolution exigeant l’arrêt des hostilités. Certes la guerre n’est pas finie, mais voilà une réaction quasi planétaire qui isole l’agresseur, avec en plus des élans de solidarité comme jamais vus en Europe. Pour ce qui est du dérèglement climatique... les médias sont restés assez distants par rapport à cette information pourtant essentielle au niveau mondial, ce qui démontre, une fois de plus, notre déni sur la situation qui nous menace. Mais tout espoir n’est pas perdu.

Ces trois situations dramatiques, bien que très différentes, présentent des liens entre elles. Souvenons nous que les pandémies n’apparaissent pas par hasard, mais en lien avec la dégradation de la biodiversité et du climat, qui favorisent la propagation des virus. Quant à la guerre, selon Svitlana Krakovska, Ukrainienne membre du GIEC, la guerre en Ukraine n’est possible qu’avec une forte consommation d’énergie fossile, et donc aux conséquences meurtrières s’ajoutent les impacts climatiques. Rappelons que, dès maintenant, les conflits se multiplient pour s’approprier minerais, sources d’énergie et sols fertiles. Tout cela n’est pas étranger à la guerre en Ukraine… Quant au dérèglement climatique...

A suivre : 2/4 Comment le dire encore et encore.

3/4 Nous sommes devant le mur.

4/4 Allez on y va

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12 mars 2022 6 12 /03 /mars /2022 08:19

         La Convention internationale sur les zones humides a été adoptée en 1971 à Ramsar en Iran et regroupe 172 pays. Cette Convention concerne les zones humides prises au sens large et constitue un label qui valorise les actions menées sur ces milieux. A ce jour, la Convention regroupe 2 439 sites dans le monde, dont 52 en France. La 44ème zone, inscrite en 2015 est située en Normandie : le Marais Vernier et la vallée de la Risle maritime sur 9 500 hectares.

Chaque année, la Journée mondiale des zones humides est célébrée le 2 février. De nombreux acteurs proposent des animations variées pour découvrir les zones humides, durant tout le mois de février. Le lancement officiel national de cette Journée mondiale des zones humides 2022, a eu lieu à Pont-Audemer, ville accréditée par la convention de Ramsar, située aux portes du marais Vernier et de la vallée de la Risle maritime, dans l’Eure.

Les zones humides comprennent les écosystèmes d’eau douce et marins, notamment les lacs et cours d’eau, les aquifères souterrains, marais, prairies humides, tourbières, oasis, estuaires, deltas, mangroves et autres zone côtières, récifs coralliens et tout site artificiel tels que étangs, rizières, marais salants... Ces écosystèmes sont indispensables aux humains compte tenu des services qu’ils nous apportent aux plan environnemental, climatique, social, écono mique et aussi esthétique. Les zones humides ne couvrent que 6 % de la surface terrestre mais hébergent 40 % des espèces végétales et animales. Sur la planète, environ un milliard d’humains dépendent des zones humides pour leur subsistance. Les zones humides sont les écosystèmes les plus menacés de la planète, dont les pertes et dégradations sont les plus rapides, trois fois plus vite que les forêts, sous l’effet notamment de la croissance démographique, des dérèglements climatiques et des activités humaines telles que remblaiement, pollution ou surpêche.

Le thème retenu pour cette édition 2022 était « Agir pour les zones humides, c’est agir pour l’humanité et la nature » pour rappeler qu’il est nécessaire de passer à l’action pour préserver les zones humides et les nombreux services indispensables qu’elles rendent à l’humanité. En France, de nombreuses structures se sont mobilisées pour proposer un programme varié de plus de 450 animations.

         Il est en effet urgent de sensibiliser l’opinion aux zones humides qui, en absorbant le CO2, contribuent à ralentir le réchauffement de l’atmosphère et réduisent la pollution d’où leur surnom de « reins de la Terre ». Les tourbières stockent deux fois plus de carbone que l’ensemble des forêts mondiales. De plus elles constituent un tampon vis-à-vis des inondations, sécheresses ou ouragans, toutes incidences qui vont se multiplier.

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