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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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1 juin 2024 6 01 /06 /juin /2024 10:15

     La violence, en France et ailleurs, est devenue omniprésente, atteignant des fréquences et des intensités que l’on n’aurait jamais imaginé. Le crime est devenu une actualité quasi quotidienne. Au-delà de ces « dérives » à l’échelle des individus, voilà que les conflits entre Etats ou entre communautés se multiplient sur toute la planète, générant la peur chez la plupart d’entre nous et parfois stimulant la révolte de certains jeunes qui veulent défendre telle idéologie ou telle communauté menacées. Dans le même temps, des Etats se mobilisent, plutôt que pour tenter de calmer le jeu et retrouver la paix, pour négocier des ventes d’armes, accroître la fabrication de celles-ci et créer des ententes militaires pour ne pas être pris au dépourvu.

     Cela c’est le présent, mais que sera l’avenir proche avec ce qui nous attend en matière de dérèglement climatique et d’érosion de la biodiversité, d’autres formes de violence contre la nature cette fois. Soyons réalistes, ces données de notre futur proche ne sont pas des vues d’écolos hystériques ou d’alarmistes décérébrés, ce sont « simplement » la réalité qui prend de l’ampleur sous nos yeux, en « direct live » ! Les inondations, sécheresses, tempêtes se multiplient partout avec une ampleur inattendue. Les conséquences, hormis les destructions d’habitations ou d’entreprises et infrastructures, vont bientôt générer des famines dues aux baisses de productions alimentaires, des migrations dues aux catastrophes climatiques, autant dire de nouvelles violences et parfois des guerres. Comment surmonter toutes ces crises ?

      Il n’est pas impossible qu’un jour la nature fasse preuve, à son tour, de violence à l’encontre des humains qui l’ont tellement martyrisée. Ce sera alors la guerre de la nature contre les humains, espèce invasive. L’effondrement de notre civilisation n’est plus une vue de l’esprit mais une réalité qui va s’amplifier. On peut imaginer que divers cataclysmes effacent un jour les traces des humains, épargnant quelques survivants qui pourront réinventer une société plus clairvoyante et respectueuse de son milieu de vie. Pessimiste indécrottable, dites vous ? Je pense seulement être réaliste :

     - En France, après les inondations et coulées de boue de novembre 2023 et janvier 2024 dans le Nord et Pas-de-Calais, 304 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle, 710 personnes ont dû être évacuées et de nombreuses maisons sont devenues inhabitables.

     - Dans plusieurs pays du Golfe, et en particulier à Dubaï, le 16 avril 2024 il est tombé en 24 heures autant d’eau qu’en deux ans, soit 254 millimètres. Ces pluies torrentielles ont causé une trentaine de morts, inondé des centres commerciaux, effondré des routes et paralysé tout le pays.

     - Fin avril 2024, la Chine a connu des pluies diluviennes qui ont fait une quinzaine de morts, nécessité l’évacuation de 110 000 habitants de la province la plus peuplée, le Guangdong qui compte 127 millions d’habitants et des dizaines de milliers d’usines.

     - Le 26 avril 2024, en une seule journée, le centre des Etats-Unis a été frappé par 70 tornades provoquant des dégâts matériels considérables, des dizaines de bâtiments ont été détruits, de même que nombre d’habitations, des lignes électriques, et de nombreuses toitures se sont envolées. 47 millions d’Américains ont été concernés.

     Cette chronique sera sans doute la plus lugubre de mon blog. Mais réveillons-nous, regardons les choses en face et agissons ! Il est encore temps et n’oublions pas que toute décadence peut être aussi l’annonce d’un renouveau.

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16 mai 2024 4 16 /05 /mai /2024 07:54

     Cela devient une rengaine, le monde va mal. Le répéter, pourquoi pas, mais agir c’est mieux !

     Les années 2020-22 ont été la révélation que l’on sait, avec la pandémie, la guerre et le dérèglement climatique. Depuis, la prise de conscience n’a cessé de progresser et il n’y a quasiment plus une conversation où l’on ne fait pas allusion aux difficultés qui attendent nos successeurs… La population est très sensibilisée au défi climatique, cette prise de conscience commence à porter ses fruits avec des changements de comportement, même s’il reste beaucoup à faire. A cet égard il faut toutefois distinguer les attitudes du « peuple » de celles des « politiques ».

     Depuis 2023 notamment, les tempêtes, inondations, sécheresses, feux de forêts, etc. se sont multipliés avec des dégâts le plus souvent considérables. Globalement le climat implose plus vite que nous ne pouvons y faire face, avec des conséquences qui frappent toute la planète. Nous pouvons encore éviter le pire du chaos climatique, pour cela il faudrait prendre des mesures fortes, notamment en matière d’énergie. En France on fait à peu près le contraire, dans la mesure où le gouvernement réagit aux crises successives en réduisant les contraintes, comme récemment avec les agriculteurs pour essayer de contenir la grogne qui monte de toute part.

     Face à cette situation, quel est le ressenti des Français ? Le baromètre de l’ADEME apporte des réponses encourageantes à cet égard : 83 % des Français considèrent qu’en France nous avons « tendance à accorder trop d’importance à la consommation matérielle », mais ne se sentent pas forcément concernés eux-mêmes pour autant… et ne remettant pas toujours en cause leurs propres pratiques : l’usage de la voiture, la consommation de viande et le recours au transport aérien restent des sujets un peu « tabous ». En fait, les Français attendent un engagement collectif et la plupart pensent que le gouvernement devrait privilégier la protection de l’environnement à la croissance économique ! Face à cette situation, la jeune génération s’interroge sur son avenir : qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Quel métier vais-je exercer ? Comment va-t-on se nourrir ? En réponse à ces questions l’offre politique est largement déficiente, sans espérance alors que la jeunesse cumule les sujets d’angoisse comme cela ne s’est rarement produit. Selon les évolutions climatiques récentes, on peut en déduire qu’une personne née en 2020 va connaître sept fois plus de vagues de chaleur au cours de sa vie qu’une personne née en 1960.

     Pour surmonter cette crise de l’Humanité, il faut aller vers une bifurcation réelle, plutôt qu’une simple « transition écologique » et penser le progrès à l’échelle de la planète, avec de gros efforts de tous. La bifurcation écologique est une épopée collective, c’est la naissance d’un nouveau peuple, à l’échelle planétaire qui nécessite des investissements massifs et rapides des Etats. Notre Premier Ministre a appellé à un « sursaut d’autorité » concernant la violence chez les jeunes. Il n’a pas tort mais il devrait aussi appeler à un « sursaut de lucidité » chez les politiques ! L’avenir que préparent les politiques actuels pour la nouvelle génération est d’une grande violence et relève pour une part du délit de non-assistance à personne en danger. Plus que jamais il est grand temps, non pas de se replier sur son cocon, mais de s’ouvrir au monde de demain : n’oubliez pas de participer aux élections européennes du 9 juin prochain.

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2 mai 2024 4 02 /05 /mai /2024 08:25

     Une des obsessions de notre société est de produire toujours plus et donc… de consommer plus. Tout cela sans s’interroger sur les limites du système qui pourtant sont là, devant nous. L’avons-nous assez répété, changeons pour consommer moins et mieux, suite à quoi il faudra produire moins : ce dont nous avons besoin afin de garantir notre avenir. Facile à dire, mais comment résister au choix de produits qui nous est proposé, comment recentrer nos besoins, comment savoir si ce que nous achetons est sain, respectueux de notre environnement, fabriqué dans des conditions sociales acceptables, etc. Pas si simple ! Pourtant, bien des exemples d’évolution se multiplient.

     Les Français, jamais à une contradiction près, sont nombreux à penser que la surconsommation va mener à un effondrement de notre société, mais aussi qu’il faut se faire plaisir en consommant. Et c’est ainsi que, parfois, on achète des produits nocifs pour l’environnement, souvent en plastique, fabriqués à l’autre bout du monde, pas très utiles et que l’on retrouvera plus tard sous forme de déchets marins et pourquoi pas, de micro-particules dans l’eau « potable »… Cette ambiguïté de nos comportements ne s’explique pas seulement par des besoins, mais aussi par le désir de montrer quelle place on occupe dans la société. La consommation permet de montrer que l’on est conforme aux normes sociales, que l’on fréquente des magasins qui sont de plus en plus des lieux de vie. Mais tiens donc, on ne serait pas un peu conditionnés par hasard ?

     Mais que faire ? Puisque la sensibilité du public progresse à cet égard, ne faudrait-il pas commencer par simplifier et standardiser l’information sur la qualité des produits et leurs impacts. C’est ma proposition N° 44 de « Les clés de notre avenir » (Persée, 2020, 108 p.) : Au stade où nous en sommes, on peut se demander s’il ne faudrait pas, dans l’intérêt du consommateur, supprimer tous les labels. Les produits que l’on peut trouver sur le marché sont consommables ou pas. Si non ils doivent être retirés du marché et les producteurs pénalisés. Le consommateur peut choisir de ne pas acheter faute d’information claire. Par ailleurs les initiatives se multiplient, comme en Gironde où le collectif Acclimat’action s’est associé au département de la Gironde et la Ville de Bordeaux pour créer une caisse commune, une sorte de « sécurité sociale de l’alimentation » pour faciliter l’accès à la nourriture pour tous, y compris les plus pauvres. Les porteurs du projet visent à terme une cinquantaine de points de vente évalués selon plusieurs critères : juste rémunération des producteurs, provenance des aliments, pratiques agricoles durables, bien-être au travail…Plus près de chez nous, en Pays de Bray, un marché de 15 producteurs locaux, avec des produits de saison et respectueux de l’environnement repart à Avesnes-en-Bray (près de Gournay-en-Bray) le premier vendredi du mois. Ce marché permet au consommateur écoresponsable de faire son panier pour la semaine en un seul déplacement. Enfin, après la création d’une première AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) à Aubagne en 2001, voilà un projet identique qui émerge en Pays de Bray à Neufchâtel-en-Bray, avec le projet de pratiquer de l’économie solidaire sans intermédiaire entre producteur et consommateur de produits bio.

     Nous pouvons consommer mieux ! Nous en avons de plus en plus la possibilité, sans nous laisser attirer par les sirènes d’un business trompeur.

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19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 08:38

     Les Français n’ont pas le moral, surtout les plus jeunes. Ils souffrent d’une angoisse grandissante devant un avenir très incertain. Après la pandémie de Covid et la distanciation sociale qu’elle a entraînée, est apparue la guerre imprévue en Ukraine, puis les annonces des climatologues alarmant sur l’évolution du climat, prévisions vérifiées depuis avec une augmentation généralisée des températures et des dérèglements à répétition. Des études récentes montrent que le nombre de dépressions chez les jeunes a pratiquement doublé depuis le premier confinement il y a quatre ans, et que les étudiants en proie à des idées suicidaires sont passés de 21 à 29 %. Les 11-24 ans sont les plus concernés, mal remis des confinements et angoissés par la guerre en Ukraine qui nous concerne de plus en plus et par l’incertitude sur leur avenir due, notamment, à l’urgence climatique trop peu prise en compte et remettant tout en cause. Les troubles commencent de plus en plus tôt et il n’est plus exceptionnel de constater des tentatives de suicide chez des enfants dès 11 ans. Aux « grandes causes » rappelées ci-dessus, il faut ajouter les situations familiales complexes et la surconsommation des écrans et réseaux sociaux qui contribuent à déstabiliser de nombreux jeunes et les renvoyer face à eux-mêmes, dans une solitude anxiogène, en perte de repères.

     Cette génération triste et anxieuse va arriver aux commandes sous peu. Les jeunes ne sont pas moins créatifs pour autant, bien au contraire. En reconstruisant leurs relations interindividuelles, ils peuvent inventer de nouveaux modes d’échanges et d’élaboration d’un avenir commun. En tirant les leçons des échecs d’un passé récent, ils vont pouvoir « refaire le monde », sachant qu’il n’y a pas d’alternative autre que tout refaire ou s’effondrer... Faute de tout changer, on irait vers encore plus de violence dans des sociétés traversées par des tensions face auxquelles les politiques se sont révélés impuissants. Nos sociétés françaises, européennes, occidentales sont au bord de la crise de nerf. Face aux conséquences des bouleversements récents la multiplication des aides en tous genres, parfois un peu démagogiques, n’a pas permis de réconcilier les Français avec l’État, tant ces fonds de secours sont complexes, parfois indéchiffrables, voire abusifs. Par ailleurs, depuis des décennies, nous pensions la guerre impensable, c’était une chose du passé ou pour les « sauvages d’autres pays »… Mais voilà que la guerre Russie-Ukraine est à nos portes. Notre président parle comme un « va-t-en-guerre » et des jeunes s’interrogent sur une prochaine obligation de prendre les armes. Quant au dérèglement climatique… il n’y a plus qu’à constater les dégâts dus à l’inaction qui persiste depuis 50 ans alors que nous savons que cela va arriver !

     Pour faire face aux défis qui nous attendent, il va falloir changer le monde. C’est vous les jeunes nés à partir de l'an 2000 qui allez le faire. Prenons bien la bonne voie : pas de violence, dialoguons mais sans traîner, il y a urgence ! Il faut reconstruire l’école, les mentalités, la démocratie, l’Europe, les relations internationales, l’économie, les écosystèmes, le climat... Le monde s’est fourvoyé, il faut le refaire ! Mais quel challenge unique pour une nouvelle génération !

Pour ma part, j’ai tenté d’ouvrir des voies pour aider à cette démarche : « A demain… si vous le voulez bien » – Persée, 2023.- 120 p.- 13€50.

Vite, Construisons le symbiocène !

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4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 17:17

     Le terme agroécologie désigne un concept et une pratique dans lesquels les connaissances de l’écologie scientifique sont utilisées pour la production agricole. Ce terme a été utilisé pour la première fois par Basil Bensin, agronome américain, en 1928. Cette pratique a pris son essor surtout à partir de 1980 en Amérique latine. En France ce sont des écologues comme René Dumont, Pierre Rabhi ou Marc Dufumier, entre autres, qui ont initié ce mouvement dans les années 1970, pour un vrai développement après 2000. Le principe de base de l’agroécologie consiste à rétablir le lien entre agriculture et écologie afin de prendre soin de la terre pour la rendre productive par elle-même. La lenteur de sa mise en œuvre s’explique sans doute par notre conception intellectuelle ancestrale du monde qui sépare nature et culture. Mais les choses avancent et la Loi d’Avenir pour l’Agriculture, l’Alimentation et la Forêt, adoptée en 2014, vise à promouvoir le développement des pratiques agroécologiques et l'introduit dans l'enseignement agricole.

     L’agroécologie amplifie les fonctionnalités offertes par les écosystèmes et simultanément vise à diminuer les pressions sur l’environnement, notamment réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires et préserver les ressources naturelles. Les écosystèmes subissant peu d’interventions humaines, comme les prairies permanentes par exemple, montrent une importante production de biomasse, une faible pullulation d’espèces indésirables, une faible érosion des sols, etc. L’agroécologie considère l’exploitation agricole dans son ensemble, elle diversifie les productions agricoles et restaure une mosaïque paysagère diversifiée, tout ceci en fonction des spécificités du territoire : sols et climat, tissu socio-économique et objectifs de qualité de vie. Pour ce faire elle s’applique à deux niveaux d’organisation : la parcelle agricole et l’ensemble du territoire en cohérence. Elle se propose d’assurer la production agricole, en réduisant l’utilisation des intrants et en préservant les sols et l’eau. Ceci passe par diverses techniques afin de réguler les maladies et ravageurs à l’aide de leurs prédateurs naturels (oiseaux, insectes), en favorisant la biodiversité dans les espaces cultivés, en diversifiant les cultures et en réduisant l’usage des intrants. Entre autres exemples de pratiques, on peut citer le fait de conserver ou recréer des éléments semi-naturels comme les haies ou fossés, en proximité des parcelles agricoles afin d’héberger une faune sauvage diversifiée de pollinisateurs. La diversification des cultures contribue aussi à favoriser les fonctions écologiques.

     En Normandie, par exemple la Ferme biologique du Bec Hellouin est une microferme expérimentale fonctionnant selon ces principes, créée en 2006 par Perrine et Charles Hervé-Gruyer. La ferme produit des légumes et des fruits, du jus de pomme, des sirops et confitures, des plantes aromatiques et médicinales et du pain, en vente sur place. La production maraîchère de la ferme est plusieurs fois supérieure à la moyenne nationale en agriculture mécanisée, par unité de surface, pratiquement sans recours aux énergies fossiles.  

     L’agriculture doit se réinventer, voilà une bonne piste pour le faire !

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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 17:07

          D’après le CIRC (Cercle International de Recherche sur le Cancer) on devrait connaître dans le monde 35 millions de nouvelles personnes atteintes de cancers d’ici 2050 ! Soit une augmentation de 77 %… par rapport à 2022. Cet « essor » résulte bien sûr, pour une part au moins, de l’augmentation de la population terrestre et de son vieillissement, mais aussi de la consommation de tabac, alcool, pollutions diverses et exposition aux facteurs de risques. En clair, 1 personne sur 5 aujourd’hui développe un cancer au cours de sa vie, ce qui a entraîné 9,74 millions de décès sur la planète en 2022. Les chiffres publiés par le CIRC s’appuient sur les données relatives à 185 pays et 36 types de cancers. On constate que le cancer du poumon arrive en tête, suivi des cancers de la prostate et du sein féminin, puis le cancer colorectal, les cancers du foie et de l’estomac.

         Il est vrai, et on s’en réjouit, que le traitement des cancers évolue globalement de façon favorable, grâce à la médecine. Par contre, on ne s’interroge guère sur les causes de ces cancers, ou pire encore on le sait mais on reste dans un certain déni… ce qui s’explique par le fait que pour beaucoup de décideurs politiques et économiques, la science ne fait pas partie de leur culture. Par ailleurs, l’économie prime sur la santé, ce qui dissuade de remises en cause trop importantes de notre société. Ce constat nous renvoie vers une actualité brûlante, et au plus près de nous. Dans le contexte des revendications des agriculteurs, des scientifiques ont dénoncé dans une tribune du « Monde » la mise en pause du plan Ecophyto annoncée le 1er février 2024. Les connaissances scientifiques actuelles sur l’impact des pesticides sur la santé résultent des travaux de 140 chercheurs et ont fait l’objet de plus de 10 000 publications ! Les chercheurs ont ainsi manifesté leur inquiétude face à cette décision et ont souhaité, plutôt que la suspension de ce plan pour apaiser le conflit avec une partie du monde agricole, de le renforcer pour réduire davantage l’usage des pesticides, dont rappelons-le, les agriculteurs sont les premières victimes, comme les professionnels qui manipulent ces produits. Par ailleurs les enfants exposés pendant la grossesse sont également très concernés, tous les milieux sont en effet contaminés par les pesticides : sols, air et eau. « C’est le monde à l’envers » !

          Les responsables politiques semblent bien ignorer volontairement les connaissances disponibles afin de « continuer comme avant » pour déplaire le moins possible aux plus contestataires. Dans le domaine de l’agriculture, une moindre dépendance aux pesticides permettrait de préserver durablement la santé et aussi l’eau, la biodiversité, les sols, ce qui est aussi indispensable… à l’agriculture. Alors, où est le bon sens dans cette décision ? Où est la primauté de l’intérêt général ? Et qu’en est-il dans d’autres domaines, comme les produits alimentaires industriels, les activités polluantes ou la filière nucléaire qui nous laisse un héritage toxique pour des siècles… Allons-nous continuer encore longtemps à nous empoisonner ainsi ? On s’en fout ou pas ?

      Il est urgent de refaire le monde et c’est encore possible ! Les jeunes vont construire le symbiocène, il faut les encourager dans cette voie, ne désespérons pas, et soyons vigilants !


 

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7 mars 2024 4 07 /03 /mars /2024 08:23

     C’est en septembre-octobre 1707 que les botanistes parisiens Sébastien Vaillant et Antoine-Tristan Danty d’Isnard effectuèrent un voyage sur les côtes normandes et bretonnes, avec pour objectif d’identifier animaux, végétaux et minéraux. Ils ont alors visité les côtes du Pays de Caux, Bessin, Avranchin et environs de Saint-Malo, et un peu l’intérieur des terres, Vexin, Pays de Bray, région de Saint-Lô et vallée de la Seine. Leurs observations ont été consignées dans un carnet de voyage, qui vient d’être étudié et publié par Julien Buchet, botaniste du Conservatoire botanique national de Bailleul (Antenne Normandie).

     Ce carnet de voyage a été analysé et comparé avec la situation actuelle… 300 ans plus tard ! Cette aventure part en 1979 : Théodore Monod, scientifique naturaliste et explorateur, « le Saharien » né à Rouen, m’informa de l’existence de ce Journal de voyage conservé à la Bibliothèque Nationale de France. J’en demandais la communication, et constatant son intérêt, je le remis à Julien Buchet, le plus compétent pour une analyse comparative. Ce travail vient d’être achevé et publié dans le Bulletin de la Société des Amis des Sciences Naturelles et du Museum de Rouen. Il est en ligne sur le site Researchgate : (1) (PDF) Sur le voyage que messieurs Sébastien Vaillant et Antoine-Tristan Danty d’Isnard ont fait sur les côtes de Normandie et de Bretagne en 1707 (researchgate.net)Ces observations floristiques sont les plus anciennes connues pour la Normandie.

     Au total, 370 observations de plantes vasculaires ont été consignées (323 pour la Normandie, 30 pour la Bretagne et 17 pour l’Ile-de-France). Les noms des espèces végétales observées ont été transcrit selon la nomenclature actuelle. Un tableau de l’ensemble des observations réalisées, classées par ordre alphabétique de genre et avec indication des localités est donné en fin d’article. Les résultats sont commentés, discutés parfois, en apportant les précisions nécessaires quant à la toponymie des lieux, la typologie des plantes et la situation actuelle. 

     Malgré les incertitudes qui peuvent subsister, voilà de quoi faire des comparaisons... pas toujours réjouissantes. Concernant la Haute-Normandie, en 3 siècles, un quart de la flore observée est devenue menacée et parfois disparue ! Compte-tenu du circuit de l'époque ces raréfactions sont attribuées aux évolutions des littoraux et surtout des zones estuariennes. Qu'en serait-il si l'on pouvait faire ce genre de comparaison avec les zones prairiales d'autrefois, bocagères, devenues ces grandes plaines de culture.  L'actualité agricole récente, avec des mesures régressives sur les questions environnementales pour calmer la rébellion des agriculteurs, ne va pas arranger les choses…

     Merci Julien Buchet de ce travail de témoignage historique qui pourra, espérons-le, contribuer à faire inverser les tendances actuelles aussi destructrices de nos milieux.

 

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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 07:57

     On l’a bien constaté pendant le petit épisode neigeux de janvier 2024, quelques centimètres de neige sur une partie de la France sont devenus le thème majeur de tous les médias et réseaux sociaux. Il est vrai que la neige sublime les paysages et qu’elle nous a manqué depuis quelques années. Cela surprend toutefois lorsque l’on se souvient d’hivers passés qui n’avaient rien à voir avec celui-ci. Et pourtant, oui, cet hiver 2024 a montré que le dérèglement du climat est devenu une réalité. Avec en Normandie, 15° à Noël, puis à nouveau 15° fin janvier, cet épisode neigeux et de gel est apparu incongru. La médiatisation de cet « évènement » traduit bien la prise de conscience qui s’opère et « l’éco-anxiété » qui va avec. Mais que se passe-t-il donc ? Mais où va-t-on ?

     Il est avéré maintenant que notre planète a franchi des limites qui remettent en question l’avenir de l’humanité. Ce dérèglement constitue une alerte sérieuse, sachant qu’il n’est qu’un symptôme d’une atteinte globale de notre milieu de vie : une extinction de masse des espèces sauvages est en cours, du fait des activités humaines telles que l’agriculture et l’industrie ; par ailleurs, l’acidification des océans devient très préoccupante ; quant au dérèglement du climat lui-même, il présente des points de bascule imminents que sont la fonte des calottes glaciaires, la disparition des récifs coralliens, la fonte du pergélisol et la disparition des forets boréales et des mangroves. Rien que ça ! Ces modifications constituent une menace de grande ampleur pour l’humanité. Peut-on encore inverser la tendance ? Ce qui est sûr, c’est que l’on ne peut plus prélever davantage de ressources que la Terre ne peut en produire, nous sommes au bout de ce processus d’auto-destruction ! Il est donc aisé de prévoir, pour les prochaines décennies au plus, des pénuries diverses avec une crise économique et sociale conjointe. C’est pour cela que nous devons repenser notre civilisation, ce qui ne sera pas facile tant la métamorphose nécessaire va demander de mobilisation collective. L’économie est maintenant en déphasage total avec les connaissances scientifiques, sous l’effet des intérêts financiers et des conceptions maintenant obsolètes de la vie en commun. Changeons en profondeur l’économie mondiale, sachant que d’ores et déjà, on met en pratique, ici ou là, des expérimentations pour développer des économies locales et assurer un minimum vital à chacun. Redonnons du sens à la vie économique avec plus de solidarité et la conviction que nous avons une communauté de destin. Un point central de ces évolutions à faire est de parvenir à des productions pérennes qui tiennent compte des évolutions du climat et d’une proximité d’approvisionnement et de distribution sur un territoire maîtrisable. Dans le domaine de l’alimentation, l’agroécologie est un exemple de réponse à ces objectifs pour nourrir une population donnée de façon saine et nutritive en respectant les écosystèmes. De ce fait l’agriculture va se trouver de plus en plus au centre des défis qui nous attendent.

     Ce ne sont pas les consommations et accumulations de toutes sortes qui font le bonheur, mais plutôt les retrouvailles avec la nature et nos congénères. La pandémie de Covid19 a montré que l’on pouvait se battre ensemble et revenir à des choses simples avec plus d’humanité. Nous y voilà, construisons le symbiocène ! Comme le disent les anciens dans les bistrots normands : « Où qu’on va ! Et pis tout s’bazar, s’rait ty pas d’not faute nous qu’avons ben profité d’tout, mais p’tet ben… un peu trop. »

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9 février 2024 5 09 /02 /février /2024 08:13
     En début de cette année 2024 l’agriculture a fait la une de l’actualité. Ce sujet n’est cependant pas nouveau et les révoltes paysannes ont accompagné l’histoire de France depuis bien longtemps, dès le Xème siècle en Normandie puis tout au long de l’histoire avec des revendications récurrentes comme la diminution des taxes. Combien de fois avons-nous évoqué le sujet sur ce blog ! Une trentaine de chroniques ont traité de ce thème que l’on peut retrouver en tapant « agriculture » dans la case « recherche ». Parmi les plus significatives on peut retenir : repenser l’agriculture pour le futur il y a 12 ans. J’ai beaucoup insisté pour qu’il y ait un débat national, et si possible européen, à propos de l’évolution de l’agriculture. Ce débat a finalement eu lieu en 2020 mais pour quels résultats ? Tout reste à faire et « c’est le monde à l’envers », comme l’ont dit les agriculteurs, mais qui détient la vérité devant tant de contradictions ? En effet les contradictions ne manquent pas, comme entre autres :

     - Une majorité de Français soutient les agriculteurs, mais… une majorité de Français achètent les produits alimentaires les moins chers, souvent importés…

     - Les agriculteurs se sentent mal aimés, mais ils manifestent en déversant des tonnes de déchets sur la voie publique, arrosant de lisier des bâtiments administratifs, bloquant la circulation… tout cela aux frais des contribuables.

     - Les faibles revenus des agriculteurs ont été au centre des débats, mais sans relativiser assez selon les types d’exploitation, petite, grande, voire géante, céréaliculture ou élevage, maraîchage, apiculture, etc.

     - Les agriculteurs se plaignent de la « paperasserie » à laquelle ils sont confrontés. Il est vrai que tant l’administration française qu’européenne ne savent pas faire simple. Toutefois la France est le premier bénéficiaire de la PAC (Politique Agricole Commune) avec 9,5 milliards d’euros d’aides agricoles en 2022. Les aides directes de la PAC, attribuées à environ 400 000 bénéficiaires, représentent de l’ordre des 3/4 du revenu des agriculteurs… ce qui suppose tout de même quelques justificatifs.

     - Les agriculteurs demandent moins de réglementation, certes tatillonne, mais celle-ci concerne pour une large part les questions environnementales. Les décisions du Premier Ministre pour calmer la révolte paysanne ont consisté surtout à reporter ou atténuer les contraintes liées à l’environnement… ce qui à terme va compliquer les activités agricoles, voire pour certaines les condamner !

     Les agriculteurs sont de fait des praticiens de l’écologie. En effet ils cultivent de la biodiversité et sont largement dépendants de la diversité des écosystèmes et du climat. Ils le savent bien et quelquefois à leurs dépens. Ainsi, en ce qui concerne l’usage des pesticides, les agriculteurs ont plus de risque de développer certains cancers (sang, prostate, peau et certaines leucémies). Par ailleurs, en matière de dérèglement climatique, l’agriculture française contribue pour 18 % aux émissions de gaz à effet de serre et les agriculteurs vont en être les premières victimes avec tempêtes, sécheresses ou pluies diluviennes… De plus la mondialisation et l’intensification de l’agriculture sont à l’origine de nombreux dégâts environnementaux et sociétaux, en France et de nombreux pays. Il n’y a donc pas d’opposition entre agriculture et écologie, mais au contraire des complémentarités incontournables. Dès lors, voilà bien où se trouve la recherche de sens de la vie des agriculteurs. Inversement, atténuer les normes environnementales, « c’est le monde à l’envers » !

     Ayant été fils d’agriculteur, je me souviens de la moisson faite avec une faucheuse lieuse tirée par deux chevaux, ou de la petite dizaine de vaches à traire à la main, dans les années 1950. Ainsi je mesure l‘évolution de la profession et ce qui reste à faire… Agriculteurs, consommateurs, électeurs, soyons solidaires ! Soyons cohérents afin de corriger chacun nos comportements contradictoires. Paysans, paysages et pays doivent constituer une union sacrée ; il en va de l’avenir de tous. L’agriculture de demain devra garantir la satisfaction des besoins alimentaires en circuits courts, sur une base régionale et, simultanément, permettre un bon fonctionnement des agro-écosystèmes, faute de quoi les agriculteurs se mettront en péril eux-mêmes. Ils l’ont bien compris : « c’est le monde à l’envers ». Alors agissons avec lucidité pour replacer l’agriculture au centre de notre avenir !

 

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2 février 2024 5 02 /02 /février /2024 09:27

     C’est en novembre 2023 que la chaîne d’information France Info, à l’occasion de la COP28 à Dubaï, a interrogé les anciens ministres de l’environnement français qui ont tenté de lutter contre le dérèglement climatique. Ce survol historique est éloquent quant aux avancées en matière d’environnement, mais aussi quant à la lenteur des actions à mettre en place… Revoyons brièvement les réactions les plus significatives de ces ministres. C’est en 1971 qu’est créé le premier ministère de l’environnement confié à Robert Poujade qui écrira plus tard un livre sur « le ministère de l’impossible »… ça commence bien !

     En 1986 c’est Alain Carignon qui occupe le ministère, il regrettera un peu plus tard que le climat ne préoccupe personne et que « l’écologie était secondaire par rapport aux préoccupations économiques ». Il est remplacé en 1988 par Brice Lalonde, écologiste, qui estimait que sa marge de manœuvre était limitée. Il parvient tout de même à faire accepter les pots catalytiques et un « plan pour l’environnement » en convenant que «  C'est toute une affaire d'avancer, d'accepter des compromis, d'avoir des étapes… La tâche est énorme. » En 1992, en même temps que se met en place un sommet de la Terre, le nouveau ministre, Michel Barnier tente de faire émerger une écologie qui conjugue défense de l’environnement et capitalisme, mais un peu dépité il se considère comme un enquiquineur : « Nous ne sommes que le maillon d'une chaîne. Vous n'êtes que le successeur d'un ministre et le prédécesseur d'un autre. » En 1995, l’avocate Corinne Lepage arrive au ministère et très vite devient critique en déclarant plus tard : « Quand vous parliez de notre responsabilité à l'égard des générations futures, tout le monde s'en foutait et, en fait, on a commencé à s'intéresser au climat quand notre génération a été concernée.» Dominique Voynet prend sa suite en 1997 et confirme : « On en parle peu » en précisant qu’il n’y a pas que les politiques qui se désintéressent de la question puisqu’au sommet de Kyoto, face à des dizaines de journalistes de diverses nationalités, il y avait… deux journalistes français. Lorsqu’elle défend un projet d’écotaxe, il est torpillé par le ministère des finances et elle finit par jeter l’éponge. En poste en 2001, Yves Cochet juge que le troisième rapport du GIEC est la moindre des préoccupations pour Jacques Chirac ou Lionel Jospin. Roselyne Bachelot arrive au ministère en 2002, mais Jacques Chirac lui ravit la vedette avec sa phrase célèbre « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » bien que la réalité soit autre comme le soupire la ministre : « On était à l'époque, à l'Ecologie, l'avant-dernier budget ministériel » et cela malgré la canicule de 2003 et ses 15 000 morts, ce qui révèle combien la France n’est pas préparée à affronter les conséquences du dérèglement climatique. Vingt ans plus tard Roselyne Bachelot est encore dépitée quand elle rappelle qu’elle avait déclaré alors : « Quand, après la canicule, je dis qu'à la fin du siècle, l'été 2003 paraîtra frais, il faut voir les injures et les moqueries que j'ai reçues, de la part des journalistes et des politiques. » En 2004, Serge Lepeltier prend le relai, avec quelques succès (développement des biocarburants) et échecs (stratégie nationale de développement durable) ce qui lui fait déclarer : « Pour des raisons politiques – le risque de perdre certains électeurs – on a fait en sorte qu’il n’y ait plus une mobilisation générale sur ce thème ». Puis Nicolas Sarkosy crée un super ministère de l’Ecologie attribué à Jean-Louis Borloo qui met en place une machine de guerre : le Grenelle de l’environnement. C’est un succès mais qui s’essouffle vite avec le coup d’arrêt des énergies renouvelables en 2010, suite à l’arrivée de Nathalie Kosciusko-Morizet au ministère contrainte de réduire les subventions au risque de plomber les comptes de l’État. Delphine Batho torpille le mauvais budget de son ministère et est vite limogée dès 2013, remplacée par Philippe Martin qui relance l’idée d’éco-taxe qui cette fois, se heurte à la colère de certains français. En 2017, Emmanuel Macron tout juste élu nomme le très populaire Nicolas Hulot aux commandes afin de concrétiser l’accord de Paris pour le climat. Mais onze mois plus tard… l’ancien animateur claque la porte en regrettant les « petits pas » de la France à ce sujet ! François Rugy lui succède pour tenter de remédier à la menace climatique, mais cette fois la rue, avec le mouvement des gilets jaunes, met à bas l’augmentation de la taxe carbone qui est finalement abandonnée en 2019. Barbara Pompili reprend le flambeau en 2020 pour tenter de réconcilier les Français et l’écologie en mettant en place une convention citoyenne de 150 citoyens tirés au sort qui élaborent des propositions de sobriété vite tuées dans l’oeuf, ce qui fait dire à la ministre qu’elle est une « éternelle frustrée ». Enfin, c’est Christophe Béchu qui, à partir du printemps 2022, s’attaque à un défi « effectivement colossal » avec un succès que l’on espère, mais… les décisions récentes prises pour calmer les agriculteurs semblent démontrer le contraire !

     Pendant ce temps, la maison continue de brûler ! Il semble bien que le ministère de l’environnement serait pour de bon, et après 52 ans de pratique, « le ministère de l’impossible » ! Malgré la volonté individuelle d’agir et de progresser de ces ministres, voilà donc un tableau édifiant de lenteur de la classe politique devant des faits de plus en plus préoccupants, au point de mettre en péril l’avenir de notre civilisation. Accorder à l’environnement la bonne place dans les préoccupations politiques n’est décidément pas une tâche facile. C’est la responsabilité des politiques, certes, qui n’ont pas intégré complètement l’importance du sujet, mais c’est aussi notre faute à nous, trop peu exigeants en la matière. Quoi qu’on en dise, les politiques restent à l’écoute des citoyens, ne serait-ce que parce que c’est nous qui les élisons !

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