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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 08:12

     Comme chacun le sait, la répétition est l’art de la pédagogie. Alors rappelons-le : ma première chronique de ce blog fut publiée le 4 décembre 2007, il y a 17 ans, As-tu vu Tuvalu ? Celle-ci évoquait la disparition programmée de l’archipel des Tuvalu du fait de la montée des eaux résultant du dérèglement du climat. En voici deux extraits significatifs :    L’archipel corallien des Tuvalu, au centre de l’Océan Pacifique, compte 11 000 habitants. Ce bout du monde a été très médiatisé du fait de son altitude… à cinq mètres, ce qui rend les îles vulnérables à l’élévation du niveau de la mer, du fait du réchauffement climatique. Ce handicap a déterminé une partie de la population à émigrer vers la Nouvelle-Zélande. Voilà bien une « maquette » de ce qui nous attend à plus grande échelle...

     Les Français, plus monarchiques que jamais, schizophrènes en diable, attendent des mesures autoritaires… pourvu qu’elles ne les concernent pas. Pourtant, c’est tout de suite que des mesures s’imposent face à ces risques. Pour contribuer au ralentissement du réchauffement climatique, il faut réduire de façon drastique la consommation de produits pétroliers, en particulier dans les transports, et donc majorer progressivement la TIPP pour contraindre à un changement radical.

     Et depuis ? Dix sept ans plus tard, où en sommes-nous ? En 2008, Fanny Héros qui œuvre pour la survie de Tuvalu annonce que « Les habitants de Tuvalu seront les premiers réfugiés climatiques du monde ». En 2009, le Premier ministre de Tuvalu, Apisai Ielemia rappelle à Copenhague que son archipel est menacé par la montée des eaux, due au réchauffement climatique engendré par les activités humaines. En 2021, à Glasgow pour la COP26, le ministre Tuvalais des Affaires étrangères s’adresse à la communauté internationale, de l’eau jusqu’aux genoux : « Nous sommes en train de couler, mais le reste du monde aussi ». Puis en 2022, à Charm El-Cheikh pour la COP27, Tuvalu enjoint la communauté internationale à agir pour enrayer les effets dévastateurs du réchauffement climatique sur son pays. Dans le même temps, le GIEC rappelait que la mer avait gagné 23 cm depuis 1880, que la hausse s’accélérait pour atteindre 30cm en 2050 et sans doute 77cm en 2100. Et cependant… plouf ! Deux des neuf récifs coralliens de Tuvalu sont déjà engloutis, en attendant une submersion totale entre 2050 et 2100.

     Enfin, en novembre 2023 dans le cadre d’un traité sans précédent, l’Australie s’est engagée à accueillir les migrants climatiques venant de Tuvalu. Mais les critiques fusent dans la mesure où cet accord n’est pas tout à fait désintéressé. L’Australie étant très dépendante au gaz et au charbon, essaie de se faire pardonner par les pays qui subissent de plein fouet la montée des eaux. La migration pourrait devenir ainsi un instrument de négociation, une sorte de monnaie d’échange… Dans le même temps, le gouvernement tuvalais annonce vouloir créer une version numérique de son territoire afin d’éviter que son pays ne sombre dans l’oubli.

     De même, c’est depuis 2016 qu’une partie des îles Salomon, au nord-ouest de l’Australie, a commencé de sombrer : 5 îles disparues et 6 fortement menacées. Certes ces îles n’étaient pas habitées, mais étaient des réserves importantes de biodiversité.

     Pardonnez moi ce rappel : nous vivons une époque formidable !

 

 

 

 

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4 janvier 2024 4 04 /01 /janvier /2024 08:22

     L’Anthropocène est en voie d’achèvement, enfin. Cette ère géologique a été caractérisée par l’impact fort des activités humaines : pollutions, effondrement de la biodiversité et bien sûr dérèglement climatique. Depuis l’ère de la cueillette (la préhis­toire) notre relation avec la nature est devenue de plus en plus antagoniste. Ensuite se sont succédées l’ère de l’agriculture (transforma­tion des paysages naturels en paysages construits), puis l’ère industrielle (pollution, transformation en profondeur des paysages et recul de la vie sauvage) et enfin, l’ère de la communication qui a mis en évidence les enjeux majeurs que sont les modifications climatiques et l’érosion de la biodiversité. Ces deux ères, industrielle et de la communication, en gros depuis deux siècles, constituent l’An­thropocène (anthropos signifiant humain), une ère géologique au cours de laquelle l’influence de l’Homme sur la planète est devenue prédominante par rapport aux facteurs naturels, avec une artificialisation grandissante de notre environnement, du vivant et de l’Homme lui-même. C’est la première fois que l’Humanité dispose de tout l’espace planétaire et que son action peut modi­fier la Terre dans sa globalité. Dès lors, l’enjeu n’est pas de « sauver la planète », comme il est trop rabâché, mais de sauver l’Homme ! La nature survivra quoi qu’il en soit, sachant qu’il reste à vivre environ 4 milliards d’années au système solaire ! Par contre l’avenir n’est pas garanti pour chacune des espèces composant cette Nature, y compris pour l’espèce humaine, apparue entre 300 000 et 3 millions d’années, selon les références. Pour que l’espèce humaine, la plus invasive et la plus adaptable qui soit, n’ait pas été qu’une espèce éphémère, il faut donc qu’elle parvienne à consolider sa cohabitation Homme-Nature.

Pour cela, la première condition est d’avoir conscience de la situation et de la regarder frontalement pour agir. Or la dominante actuelle est le déni (refus d’admettre une réalité insupportable) et pire encore, le dénigrement (discrédit des auteurs des informations diffusées). Face à des nouvelles stressantes comme celles liées au climat, plus de la moitié des Français souffrent de « fatigue informationnelle » et se détournent de ces infos, conscients des enjeux, mais pas forcément prêts à changer eux-mêmes. Trop souvent, on a pensé que tout cela ne nous concernait pas, dans des contextes et des pays lointains. Mais l’actualité de ces dernières années, ces derniers mois même, nous a donné un petit aperçu de ce qui pourrait advenir chez nous. Ainsi dans le Pas-de-Calais à l’automne 2023 : pluies diluviennes avec inondations, dévastation de maisons et de fermes, reprises de cultures compromises pour l’année suivante et donc pénuries en tous genres, entreprises en difficulté après délabrement des locaux et des stocks, etc. Après des mois de sécheresse, voilà bien le « toujours plus », avec des évènements plus fréquents et plus intenses qui vont nous obliger, a minima, à nous adapter aux impacts croissants des dérèglements du climat. L’année 2023 a connu les étés les plus chauds jamais enregistrés sur le globe. Pendant cette période 2 milliards d’individus (un quart de l’Humanité) ont été confrontés à des vagues de chaleur hors norme ! Comme nous l’avons rappelé il y a peu, l’ambiance est délétère...

On ne peut pas prétendre affirmer ce qui va se passer dans les décennies à venir, mais on peut imaginer des scénarios probables, selon les orientations que nous allons prendre, ou pas. Quoi qu’il en soit, ce sera bientôt la fin de l ‘Anthropocène… soit du fait de la disparition de l’espèce humaine, soit parce que l’Homme aura su réinventer sa cohabitation avec la Nature, comme auparavant, et pourra ainsi poursuivre son chemin.

- Soit on ne fait rien, refusant l’évidence, et il est clair que dans un délai rapproché, notre civilisation pourrait bien s’effondrer. Les modifications du climat vont générer des difficultés pour les espèces vivantes, dont la nôtre, à supporter des températures extrêmes, des sécheresses ou des inondations à répétition, avec les dommages matériels qui iront de pair. Des pandémies, plus ou moins maîtrisables vont se répandre. La nourriture des populations va être de plus en plus difficile à assurer compte-tenu de l’effondrement de la biosphère, etc. Ces situations vont être exacerbées dans certaines contrées devenant invivables et vont générer des migrations humaines de moins en moins acceptées. La violence entre autochtones et migrants pourrait prendre des proportions ingérables… Pas gai tout cela ! Non effectivement, mais il ne s’agit pas de science-fiction. Regardons la réalité en face avec ces processus en cours d’installation. Arriver à cet état cataclysmique pourrait prendre quelques décennies, mais concernera à n’en pas douter, les Humains nés après l’an 2000.

- Soit on réagit vite, fort, collectivement et avec Humanité. Pour cela sortons du curatif, en soignant le mal seulement quand il est là, et faisons du préventif un axe majeur pour éviter que les catastrophes ne s’enchaînent. Nous sommes continuellement tiraillés entre continuer à produire des richesses pour l’économie ou limiter le réchauffement climatique, avec cette obsession maladive de la croissance. Il faut sortir de ce malentendu sur les finalités de l’économie : il ne s’agit pas de faire croître les profits, mais de faire croître le bien être de tous ! Et « accessoirement », il faut que le monde soit gouverné par des politiques lucides et non par des financiers avides. Le choix est clair : une civilisation qui base son fondement essentiellement sur des échanges mercantiles est vouée à l’échec. La preuve est devant nous : nous avons fait vivre notre économie en brûlant les richesses qui la fondaient. Un monde essentiellement marchand ne saurait viser toujours plus de profit sans se soucier assez de l’utilité de ce qu’il produit et du bien être que cela apporte. Inventons autre chose ! Facile à dire, mais quoi ? Pour cela changeons l’Homme ! Changer l’Homme, cela veut dire que chacun change, vous, moi, en repartant sur de nouvelles bases. Pas facile, non pas du tout. Mais quel défi, quel challenge !

Passons maintenant à autre chose que l’Anthropocène ! Les Hommes du 21ème siècle sont confrontés à ce défi majeur qui consiste à éviter l’effondrement de leur civilisation. Pour cela remettons nous en cause, d’abord individuellement, et construisons ensemble une ère nouvelle, le SYMBIOCENE, comme l’a déjà proposé en 2020 Glenn Albrecht, philosophe australien qui veut positiver les changements écologiques actuels en repensant notre relation symbiotique Homme-Nature : « Les émotions de la Terre : des nouveaux mots pour un nouveau monde » (Les liens qui libèrent – 368 p.). Voilà une belle utopie, penserez-vous et un grand naïf qui la relaie. Oui, mais n’est-ce pas l’utopie qui peut sauver le monde ? Alors que faire pour engendrer cette bifurcation ? Pour ma part, j’ai tenté d’ouvrir des voies : en 2018 « Faire passer le message », en 2020 « Les clés de notre avenir » et en 2023 « A demain… si vous le voulez bien ». Et pour aller plus loin, voilà un nouveau rapport au Club de Rome en 2023 : « Terre pour tous » (Actes Sud - 303 p.) qui propose une feuille de route détaillée avec deux scénarios possibles. Un vrai programme détaillé pour tout reconstruire ! Il y a du boulot ! Mais c’est encore possible ! Et quel enthousiasme pour les jeunes générations que d’avoir la possibilité rare de refaire le monde ! A chacun de nous de choisir… si l’année 2024 sera porteuse d’espoir, ou pas !

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28 décembre 2023 4 28 /12 /décembre /2023 09:02

     En seize ans, 806 chroniques et micro nouvelles ont été publiées sur ce blog, avec 1 443 commentaires. La fréquentation totale a été de 68 723 visiteurs pour 112 775 pages vues, avec 179 abonnés + 66 abonnés Twitter et 652 amis Facebook. Voici le rappel des titres pour 2023 :

  • Des entreprises s’engagent ! – 7 janvier

  • Et maintenant, un bon boulot ! - 4 février

  • Mathilde, Lubrizol, Bolloré, et de trois ! - 4 mars

  • Une décision historique ! - 18 mars

  • Arrêtez la violence ! - 25 mars

  • J’ai visité le Tiers Monde - 1er avril

  • L’enseignement de l’écologie progresse ! - 15 avril

  • En Chine, la conscience écologique s’éveille ! - 29 avril

  • Et vive la musique ! - 13 mai

  • La nature est de retour ! - 27 mai

  • Au secours, mon intelligence s’artificialise ! - 22 juin

  • Des déchets, des déchets, et encore des déchets ! 5 juillet

  • Et vlan, dans le mur ! 19 juillet

  • S’adapter, puis bifurquer, et vite ! 5 août

  • Oui, je suis auto-satisfait, et c’est bien dommage ! 19 août

  • L’agriculture bifurque ! 15 septembre

  • L’ambiance est délétère ! 30 septembre

  • Et maintenant, une « Terre pour tous » ! 27 octobre

  • Acapulco, merde alors ! 10 novembre

  • Je ne suis pas un héros ! 22 novembre

  • Oui les jeunes ont un avenir ! 1er décembre

  • Z’en ai rien à Foutre de l’Environnement ! 15 décembre

  • Seizième année et ça continue ! 28 décembre

   

     Merci encore pour vos commentaires toujours nombreux, notamment sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, au cours de l’année 2023, on peut retenir aussi :

▪ Publications :

  • 25 publications : 1 ouvrage et 24 chroniques du blog

▪ Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen : membre titulaire

▪ Divers :

  • Introduction et animation d’une soirée d’échanges sur le réchauffement climatique à Blainville-Crevon (76).

  • Conférence « A demain… si vous le voulez bien » au Festival Climacoustique à Forges-les-Eaux.

  • Prise de parole pour l’inauguration des étangs de Pont-Audemer (27).

  • Intervention à une table ronde des « 30 années pour la biodiversité avec les propriétaires privés » à Sainte-Opportune-la-Mare (27).

  • Séances de dédicace de « A demain… si vous le voulez bien » à la librairie Autres Rivages de Buchy, La Presse de Serqueux, Salon du livre de Bois-Héroult, Festival Climacoustique à Forges-les-Eaux, Salon du livre de Hodeng-Hodenger et librairie Colbert de Mont-Saint-Aignan.

 

Permettez-moi, chers lectrices et lecteurs, de vous rappeler que ce blog est à

périodicité variable, plutôt à parution mensuelle.

On peut s’abonner de façon très simple : pour recevoir directement et gratuitement chaque chronique, aller sur www.michel-lerond.com et

- sur un ordinateur : colonne de gauche, case « newsletter »

- sur un smartphone : en haut à droite case « Menu », et « s’abonner à la newsletter »

Dans les deux cas vous inscrivez votre adresse mail et cochez « s’abonner ». Vous recevez un mail de confirmation que vous validez. Vous êtes alors abonné et recevez directement chaque nouvelle publication, gratuitement et sans publicité. Bonnes lectures !

 

Bonne année 2024 à toutes et tous, avec pleins de petits bonheurs près de la nature !

 

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14 décembre 2023 4 14 /12 /décembre /2023 08:46

     La mise en place des ZFE (Zones à Faibles Emissions) dans certaines villes fait parler, et certains même zozottent un peu en évoquant ce sujet… tant il énerve.

     Onze métropoles ont du mettre en place une ZFE en 2023 dans le but de limiter la circulation des véhicules les plus polluants en ville. D’ici 2025 ce sont 43 agglomérations qui seront concernées. Pour circuler en ZFE, la vignette Crit’Air est obligatoire, celle-ci comporte six niveaux de 1 à 6 (6 pour les véhicules les plus polluants). Tous les véhicules sont concernés, voitures, poids lourds, motos et scooters. Le Crit’Air est basé sur le type de véhicule, le type de carburant et la date de première immatriculation. La mise en place d’une ZFE s’accompagne d’un supplément à la prime de conversion (de l’ordre de 1 000 €) pour inciter les automobilistes concernés à changer leur véhicule pour un peu polluant.

     C’est là que le bas blesse et fait réagir les personnes qui n’ont pas les moyens de changer de voiture, même avec une prime ! De plus cette mesure qui, a prori, va dans le bon sens a été élaborée avec toute la subtilité qui régit le droit « à la française »… Une précision a été apportée en juillet 2023 pour distinguer les ZFE des « territoires de vigilance », avec des niveaux de contrainte différents. Pourquoi faire simple quand on peut se prendre la tête et énerver tout le monde ? Résumons nous : Les agglomérations qui dépassent les seuils réglementaires de qualité de l’air, sont des territoires ZFE effectifs : elles doivent respecter le calendrier aboutissant à des restrictions pour les voitures diesel de plus de 18 ans au 1er janvier 2024 (Crit’Air 4), puis pour les voitures diesel de plus de 14 ans et les voitures essence de plus de 19 ans au 1er janvier 2025 (Crit’Air 3). Les agglomérations qui respectent les seuils réglementaires de qualité de l’air sont de fait des territoires de vigilance : la seule obligation prévue par la loi est la restriction de circulation des voitures immatriculées jusqu’au 31 décembre 1996 avant le 1er janvier 2025. Si d’aventure, vous ne comprenez pas tout veuillez recourir à un avocat !

     Ces mesures, encore une fois qui vont dans le bon sens pour réduire les impacts de la pollution de l’air sur la santé, ont suscité de vives réactions du public pour leur incidence économique et la difficulté à comprendre ce qu’il convient de faire. Le gouvernement a réagi au rapport d’un Comité de Concertation en « assouplissant » les restrictions, accordant un sursis mais avec des conditions particulières… afin d’apaiser l’inquiétude des élus et automobilistes et, pourquoi pas, éviter de faire ressurgir les « Gilets jaunes »… Face à tant de confusion quant à la mise en place de ces mesures et leur contrôle, certains élus proposent de repousser à 2030 le déploiement des ZFE dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants…

     Mais dans quel pays vivons-nous !! Pourquoi une question aussi simple que l’amélioration de la qualité de l’air en ville suscite-t-elle des polémiques à n’en plus finir, faute de pédagogie, de simplification de la réglementation et de prise en compte des situations financières des habitants. Voilà exactement ce qu’il faut faire pour détourner le peuple de la politique, pour éloigner les gens de la prise en compte des questions environnementales. Après cela comment s’étonner que pour certains le leit-motiv soit devenu : Z’en ai rien à Foutre de l’Environnement !

 

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30 novembre 2023 4 30 /11 /novembre /2023 09:41

     Pour beaucoup de gens de ma génération, nés entre 1940 et 1950, les jeunes sont souvent décriés : ils ne veulent plus rien faire, ils sont très égoïstes, ils ne respectent rien… Bien sûr que ces constats peuvent être parfois vrais, mais gardons-nous de généraliser, regardons les choses de plus près, il y a de quoi reprendre confiance en l’avenir !

     Quand par exemple, 70 % des jeunes Français se disent prêts à renoncer à une entreprise qui ne prend pas en compte suffisamment les enjeux environnementaux, n’y a-t-il pas un espoir ? Des enquêtes de 2023 montrent qu’un jeune sur deux pourrait quitter son entreprise dans ces situations, ce qui sent la bifurcation engagée par les jeunes, ce que n’ont pas su ou pu faire leurs parents… Le manifeste « Pour un réveil écologique » a commandé une étude à l’institut Harris à propos des liens qui existent entre la jeunesse et le monde du travail, soit un échantillon de 2 000 personnes âgées de 18 à 30 ans. Ce collectif, né en 2018, regroupe maintenant 30 000 étudiants de 400 établissements d’enseignement supérieur dans le but d’aider à une transition vers « un modèle économique durable et solidaire » en agissant sur les modalités de formation et de création d’emplois. Ce collectif a recensé les offres d’emplois dans les secteurs les plus porteurs pour une transition socio-écologique, comme l’alimentation durable, la rénovation énergétique, la transformation industrielle, etc. Ces enquêtes montrent que les jeunes restent attachés au niveau de rémunération et aux conditions de travail, mais que l’environnement qui était un sujet secondaire est devenu vital, à un niveau qui confine à l’angoisse climatique. Ainsi cette génération, soit disant paresseuse, reste attachée à la valeur travail, pour 85 % d’entre eux, en assurant qu’il tient une place importante dans leur vie. La situation est en train de se renverser et ce sont les employeurs qui doivent maintenant courtiser les employés en apportant la preuve de leur engagement environnemental. Eh ben… qui l’eut cru ?

     Par ailleurs, les médias ne se caractérisent pas forcément par l’objectivité de l’information… et ainsi ils ont omis de nous signaler qu’entre 2016 et 2021, selon l’Unicef, 43 millions d’enfants à travers le monde ont été déplacés à cause du dérèglement climatique : inondations, tempêtes, sécheresses, etc. Nos jeunes, plus informés qu’on l’imagine, n’ont pas envie de vivre ces terreurs, ni de les faire vivre à leurs propres enfants. D’où cette angoisse climatique qui monte et qui les invite à réagir pour faire bifurquer notre façon de concevoir le monde.

     Cette angoisse des nouvelles générations suscite la question de la descendance. Faire des enfants, ou pas ? Question bien légitime dont la réponse appartient à chacune et chacun. Faire des enfants pour les voir grandir dans un monde suicidaire, certainement pas. Mais faire des enfants pour former une nouvelle Humanité qui comprend sa relation à la nature, qui respecte le vivant et autrui, bien sûr.

     Alors oui, les jeunes posent les bonnes questions et ils peuvent avoir un avenir en apportant les bonnes réponses aux questions existentielles qui se posent à nous tous.

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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 10:59

 

     Le film de Rudy Milstein, Je ne suis pas un héros, vient de sortir en salle et raconte les difficultés d’une procédure de cancéreux qui accusent un producteur de pesticides de les avoir rendus malades. Le cancer est donc le fil rouge du scénario qui relate la vie de Louis, avocat dans un grand cabinet qui, bien que « gentil » suscite le mépris de ses collègues. Mais sa vie change quand son médecin, selon un diagnostic erroné, lui annonce qu’il a un cancer. Tout le monde devient très prévenant à son égard et Louis met alors de côté ses principes moraux pour séduire et se faire accepter, n’hésitant pas à mentir comme un arracheur de dents ! On voit bien là comment quelqu’un peut « oublier » ses principes pour séduire et faire sa place dans la société, quitte à « retourner sa veste » sur une problématique écologique grave.

     Ce film est produit par Caroline Adrian et Romain Rousseau, Brayon d’adoption, et interprété, entre autres, par les acteurs Vincent Dedienne et Clémence Poésy.

     Ce film qui est une caricature de notre société, mais traité avec humour, comportant des répliques ou des gags franchement comiques, sans toutefois dériver. Les enjeux apparaissent clairement et le film prend une tournure dramatique et politique qui le replace dans un contexte sociétal fort, puisque la problématique traitée est bien un fait authentique de notre société. Les pesticides à la source de cancers ou autres maladies est bien une réalité, tout comme les mensonges à tout va, pour se faire accepter ou minimiser une difficulté majeure. Le scénario est bien construit, cohérent et aborde, mine de rien, avec ironie les rouages de notre société trop souvent assez fourbe. Cette comédie agréable et gaie est aussi, en fait, une prise de position politique bien avisée.

     Le fil conducteur de ce film est le mensonge, mais oh combien réel par rapport à ce que nous vivons. En résumé ce film qui traite du mensonge est plein de vérités !

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10 novembre 2023 5 10 /11 /novembre /2023 09:17

     Acapulco était un grand centre touristique du Mexique jusqu’au 25 octobre 2023. A cette date, l’ouragan Otis, de catégorie 5 la plus élevée, a ravagé en grande partie cette ville de 780 000 habitants. Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones, ouragans et typhons augmente ainsi que leur intensité. Ce phénomène va encore s’accentuer avec le dérèglement du climat… Quand va-t-on enfin comprendre cette évolution fatale que nous avons engendrée ? Quand va-t-on prendre les mesures radicales qui s’imposent ? Cette ambiance délétère nous laisse songeur quant à notre avenir.

     Située à 400 km au sud de Mexico, dans une baie profonde, Acapulco attirait beaucoup de touristes nord-américains grâce, notamment, à son climat tropical doux et stable. Un regain de criminalité depuis une dizaine d’années a un peu ralenti cet engouement il est vrai. Les tempêtes tropicales et ouragans n’étaient pas exceptionnels et ont sévi à plusieurs reprises faisant de nombreuses victimes. Mais cette fois-ci, l’ouragan Otis a fait encore plus mal ! La célèbre station balnéaire a été ravagée, avec une cinquantaine de morts recensés immédiatement. On a pu constater les impacts de cet ouragan avec des vents allant jusque 270 km/h : glissements de terrain, inondations, immeubles défoncés ou effondrés (273 000 habitations concernées), arbres arrachés, rues impraticables, voitures emportées, pénuries d’eau et d’électricité, plage transformée en décharge... Le coût des dégâts est estimé, pour le moment, à 14 milliards d’euros. De nombreuses boutiques sont dévastées et on ne trouve plus de nourriture, ce qui génère des scènes de pillage pour se procurer des produits de survie.

      Selon le GIEC, d’ici 2050 la proportion de cyclones intenses devrait augmenter de 10 % et les submersions marines pourraient concerner un milliard de personnes. Tout cela avec des réactions mineures, sans remise en cause fondamentale. Il est vrai que les informations qui nous viennent du monde entier, sur des plans différents, sont plutôt anxiogènes et beaucoup se détachent des médias. Le Mexique, c’est loin de chez nous… mais la tempête Ciaran de début novembre était bien là, en France, en Normandie, donc chez nous… avec peu de victimes, mais des dégâts importants qui devraient nous réveiller ! Dans les localités impactées, la vitesse des vents était supérieure à tout ce qui était connu jusque là...

     Mais pourquoi donc un tel déni ? C’est maintenant qu’il faut réagir, avant que l’on entre dans un cycle irréversible en matière de climat. Les petits gestes de chacun de nous peuvent beaucoup si l’on est des millions, voire des milliards à les appliquer, plus encore si les dirigeants politiques et économiques prennent les décisions radicales qui s’imposent en matière d’urgence climatique. Vous vous souvenez du Titanic ? Il ne nous reste plus que peu de temps pour éviter l’iceberg… Faisons un virage économique sans précédent, très vite, pour reconstruire un monde plus équitable, plus humain et raisonnable en matière de consommation. Les solutions existent et pour notre part, nous en avons proposé un bon nombre dans « Les clés de notre avenir » (maintenant épuisé chez l’éditeur).

     Si on persiste dans ce déni effrayant, à quoi bon ressasser toujours les mêmes alertes ? A quoi bon ce blog et bien d’autres ? Merde alors !

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 08:13

     Une année repère, il y a 50 ans ! C’est en 1972 qu’un groupe d’experts s’est réuni autour de Dennis Meadows pour publier leur rapport « The limits to growth », les limites de la croissance, et non pas « Halte à la croissance » comme il a été dit par les médias de l’époque… Ce petit livre de 125 pages décrivait l’impact destructeur des activités humaines sur notre planète : un rapport qui modélisait les futurs possibles de l’humanité et qui fut un signal d’alarme historique, traduit en 35 langues et vendu à quatre millions d’exemplaires ! Une alerte sur les limites de notre monde basé sur une croissance infinie… Meadows présentait ainsi son rapport : « Au vu des tendances actuelles, les limites physiques à la croissance seront atteintes au cours de la vie de nos enfants. Si nous ignorons cette limite, et que nous continuons une croissance fondée sur des politiques à court terme, nous atteindrons un point de non-retour qui conduira à un effondrement. »

     La publication de ce rapport, grand succès de l’édition… fut aussi accompagnée de critiques virulentes : toutes tendances politiques confondues, il était impensable de remettre en cause la croissance ! Mais voilà qu’un an après, le choc pétrolier de 1973 fait prendre conscience que le rapport Meadows n’était peut être pas une absurdité : bon sang mais c’est bien sûr, les énergies ne sont pas inépuisables ! Et là prennent naissance deux courants de pensée : on bloque tout et on passe à une croissance zéro, voire à la décroissance ou bien on revoit notre notion de la croissance et on passe à une croissance durable, donc adaptée aux ressources de la planète. Nous y voilà, on avance !

     En 1992, le sommet de Rio promeut le concept de « sustainable development », malencontreusement traduit par les médias français en « développement durable », expression ambiguë. Il apparaît alors assez évident que la croissance est disproportionnée par rapport à ce que la Terre peut fournir. Puis dès le début du 21ème siècle on prend conscience qu’après une poursuite irréfléchie de cette croissance à tout va, on pourrait aller vers un effondrement…, il est donc grand temps de bifurquer ! D’alerte en alerte, le GIEC nous a informés sur les risques encourus et notamment, que nous sommes en train de déterminer le futur des jeunes générations actuelles, en utilisant l’expression « guide de survie ». Eh oui, nous en sommes là… Le dérèglement climatique en lien direct avec une croissance abusive, va en effet frapper d’abord les populations les plus pauvres, les pays du Sud, et aussi de façon plus généralisée les jeunes nés après 2010 sur toute la planète. Beaucoup d’entre nous n’ont pas conscience de ce qui est en train de se passer, mais les plantes et animaux l’ont compris et on estime à la moitié des espèces celles qui recherchent des conditions de vie plus adaptées. Sans refaire la litanie des conséquences du réchauffement climatique, évoquons seulement la fonte de la banquise antarctique en cours et qui va avoir des conséquences lourdes sur toute le monde entier : montée du niveau des océans, modification des courants océaniques et de la distribution des écosystèmes dont nous dépendons pour notre alimentation, etc.

     2023, 51 ans plus tard… voilà un nouveau rapport pour actualiser les données : « Terre pour tous » (Editions Actes Sud, 2023, 303 p.) qui propose une feuille de route détaillée avec deux scénarios possibles, « Trop peu, trop tard » ou « Le pas de géant ». A chacun de nous de choisir… et en somme A demain… si vous le voulez bien !

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13 octobre 2023 5 13 /10 /octobre /2023 09:08

     Lecteurs, étudiants, candidats à refaire le monde, on se retrouvera avec plaisir le samedi 4 novembre, à la Librairie Colbert de Mont-Saint-Aignan (1 place Colbert – tel. 02 35 10 84 84) pour une dédicace de « A demain… si vous le voulez bien », mais aussi « Faire passer le message » et « Les clés de notre avenir », de 10h30 à 12h30 puis de 15h à 18h.

 

A demain… si vous le voulez bien - Persée, 2023.- 108 p.- 13€50.

Une réflexion sur notre avenir commun.

 

Faire passer le message - Persée, 2018.- 158 p. – 14€20

La biographie d’un lanceur d’alerte en environnement.

 

Les clés de notre avenir - Persée, 2020.- 100 p. – 10 €

93 propositions concrètes pour « refaire le monde ».

 

 

 

Dédicace dans la Métropole de Rouen Normandie !
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29 septembre 2023 5 29 /09 /septembre /2023 08:13

     L’ambiance dans laquelle nous vivons, c’est d’abord le climat. Celui-ci est devenu délétère, mettant en danger notre santé et même notre vie. Cette ambiance délétère devient quelque peu étouffante, au sens propre parfois, et pesante. Un bref rappel des faits de ces derniers mois s’impose : Selon les climatologues, la Terre n’avait pas connu « depuis des centaines, voire des milliers d’années » un mois de juillet 2023 aussi chaud, soit 17°C de moyenne pour toute la planète. Les canicules se sont multipliées sur tous les continents, des incendies en ont résulté avec des millions d’hectares de forêts consumés et les océans n’ont jamais été aussi chauds. Environ 25 pays ont connu des températures supérieures à 50°C. En France, tous les records de température ont été battus, avec parfois plus de 30°C la nuit ! On est bien là face au dérèglement climatique et ses conséquences annoncées… depuis des décennies !

     Ces fortes températures ont entraîné un pic de mortalité dans les pays les plus touchés. Mais les impacts concernent également les écosystèmes, à moyen ou long terme. Si les effets sont bien visibles pour les incendies, ils le sont moins, mais redoutables, pour les écosystèmes marins, sources de vie inépuisable. Il est encore malaisé de prévoir avec exactitude les évènements à venir, mais il faut les envisager avec une approche écologique scientifique rigoureuse, et aussi avec humanisme, tant les individus et les peuples pourraient bien être inégaux devant ces modifications. Nous y voilà : Et vlan, dans le mur ! C’est bien en ce sens qu’il faut comprendre la réaction de Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU qui a exhorté les Etats à agir, après la canicule estivale de 2023. Face à cette situation, des mesures sont prises pour s’y adapter, telles que le ré-ombrage des villes, la réduction des véhicules thermiques ou le développement du co-voiturage. On avance lentement mais sans vraiment remédier aux causes du mal… De leur côté, certains jeunes remédient à l’éco-anxiété en s’engageant à leur manière, avec un retour vers le monde rural, en s’interrogeant « être ou ne pas être parent », en réinventant un monde du travail qui n’accepte plus de polluer ou de compromettre l’avenir. Il se pourrait que l’urgence écologique amène bientôt à des mesures politiques autoritaires qui auront pour fil conducteur la réduction des consommations de toutes sortes. Elles seront alors perçues comme liberticides, avec les remous sociaux que cela suscite.

     La transition écologique doit être mieux expliquée pour être comprise et acceptée, pour qu’elle devienne un véritable chantier collectif de construction du futur. Cela va comporter nécessairement des remises en cause fondamentales, économiques, techniques et philosophiques. Notre relation à la nature doit être repensée pour replacer l’espèce humaine en synergie avec les éléments naturels indispensables à la vie. La technologie doit être ramenée à sa juste place, en sortant du fantasme qui consiste à croire qu’elle va tout régler… Il faut aussi, et vite, repenser l’économie dont le but n’est pas la croissance infinie, au bénéfice de quelques uns avec un « ruissellement » sur les plus modestes, mais le partage des ressources avec un souci d’équité. Cela va supposer que soit revue la notion de propriété des ressources naturelles les plus courantes, l’eau, la nature en général et les énergies. Tout cela se réfléchit et s’enseigne, pourvu qu’on le veuille ! En somme, à demain… si vous le voulez bien !

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