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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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30 avril 2018 1 30 /04 /avril /2018 12:04

     A plusieurs reprises, nous avons attiré l’attention sur ce blog à propos des dépôts clandestins de déchets dans la nature. En 2017, nous rappelions l’étude accomplie en 1997 sur les déchets déposés sur les rives de la Seine, entre le pont de Tancarville et le barrage de Poses, soit 9 000 tonnes : http://www.michel-lerond.com/2017/09/dechets-en-seine-ou-mis-en-scene.html. 20 ans plus tard, une enquête d’un journaliste a prouvé que malgré les ramassages, c’est le « tonneau des Danaïdes » avec des arrivages incessants en provenance de l’amont, y compris des produits dangereux, et… sans solution.

     En 2010 déjà, nous avions signalé le film « Océans de plastique », réalisé par Sandrine Feydel, qui montrait les conséquences dramatiques pour la faune marine de cette arrivée en mer des déchets amenés par les fleuves : http://www.michel-lerond.com/article-que-dis-je-c-est-un-fleuve-c-est-un-ocean-51019753.html.

     Plus récemment, nous avons signalé la décharge de Dollemard au Havre qui a accumulé 400 000 tonnes de déchets en 50 ans, qui maintenant… tombent à la mer ! : http://www.michel-lerond.com/2018/04/dollemard-ou-drame.html. Cela n’a pas empêché que le site de Dollemard soit classé « site naturel remarquable » dans le PLU du Havre, et fasse partie de la zone Natura 2000 « Littoral cauchois »…

     Et voilà maintenant que l’on apprend qu’après l’échouage de l’Amoco Cadiz en 1978 (227 000 tonnes de pétrole brut tout de même) sur les côtes bretonnes, le nettoyage express a permis de stocker les déchets sur 147 sites, dont 95 sont encore pleins, dont certains près du Havre, dans l’estuaire de la Seine, au sein de la réserve naturelle… Bien sûr, nous résumons là brièvement une situation complexe qui a connu plusieurs étapes, y compris juridiques et techniques. Mais tout de même il semble bien que nous ayons un sacré problème avec nos déchets.

     Bien sûr, on peut imputer ces situations à l’inconséquence des décideurs et des élus, mais on peut aussi s’interroger sur nous-mêmes, nos propres comportements et notre état d’esprit vis-à-vis de l’état de la nature. Voilà près de 50 ans que sont mises en place des opérations de nettoyage avec des bénévoles pour sensibiliser la population, et surtout les plus jeunes. Ces opérations se sont multipliées ces derniers temps, c’est une bonne chose, mais…

     Tout cela est parfois le fait de jeunes délinquants… mais pas seulement. Ainsi, cette femme âgée, sur le parking d’une clinique rouennaise qui essuie méticuleusement la glace de sa voiture avec un mouchoir en papier, pour enlever une tâche inopportune et… jette le papier au sol ! Anecdote imaginaire ? Non, c’est du vécu, clinique Mathilde le jeudi 26 avril à 9h37.

     Alors, c’est qui le déchet ?

 

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17 avril 2018 2 17 /04 /avril /2018 08:46

Faire passer le message. Autobiographie.

Persée, Paris, 2018.

http://www.editions-persee.fr/catalogue/ 

A la fois biographie et essai, ce texte comporte deux parties :

     - la biographie proprement dite résume mon parcours de 50 ans dans le domaine de l'environnement.

     - le message lui-même, une synthèse qui a pour but d'esquisser selon quelques grands thèmes (climat, biodiversité, ressources, économie et gouvernance) une vision du monde à reconstruire.

Sous presse. A paraître cet été et réserver dès maintenant dans toutes les bonnes librairies et particulièrement, pour la région de Buchy à la librairie Autres Rivages qui m’a mis en relation avec l’éditeur : https://librairieautresrivages.wordpress.com/

 

DEJA PARUS :

 

Le développement soutenable. Evaluation simplifiée dans un contexte Nord-Sud.

(avec Georges Lanmafankpotin)

L’Harmattan, Paris, 2007, 187 p.

 

Qu’est-ce qu’on attend ? Chroniques (2008-2009).

L’Harmattan, Paris, 2010, 149 p.

 

C’est bientôt la Renaissance ? Pour sortir de la crise écologique.

L’Harmattan, Paris, 2012, 156 p.

 

Quel foutoir la nature ! Mini-nouvelles (2008-2016).

Les impliqués éditeur, Paris, 2016, 170 p.

 

Lien avec les éditions Harmattan :

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result

 

     Bonnes lectures et bon printemps !

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10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 07:50

     C’est assez souvent que l’on fait une lecture inversée des questions qui se posent à nous pour y répondre… de travers. Si vous inversez le mot Dollemard, cela donne drame et quelques déchets... En somme un résumé de la situation ! Les médias ont récemment largement relayé cet évènement de niveau régional, national et européen : on va essayer de s’occuper de la décharge de la ville du Havre à Dollemard qui laisse aller ses déchets à la mer depuis… 70 ans. Voilà enfin une bonne nouvelle, comme quoi il ne faut pas désespérer !

     Créée vers 1945 lors de la reconstruction du Havre, la décharge de Dollemard a reçu de l’ordre de 3 millions de mètres cubes de déchets jusqu’à sa fermeture en 2000. En 1984 se produit un important glissement de terrain qui emporte une partie de la décharge, surtout des plastiques. En 1998 un nouvel éboulement se produit sur une longueur de 250 m et une largeur de 50m pour un volume estimé à 50 000 m3. En 2018, la mairie lance un appel d’offre pour définir les moyens de remédier à cette situation et  identifier les financements possibles…

     Le site de Dollemard, situé entre Sainte-Adresse et Octeville-sur-Mer près de l’aéroport, est classé « site naturel remarquable » dans le PLU du Havre, fait partie de la zone Natura 2000 « Littoral cauchois » et à chaque marée « évacue » plastiques, polystyrènes, ferrailles, déchets du BTP, etc. Depuis son ouverture, le site a reçu des ordures ménagères, remblais et déchets provenant des entreprises locales du bâtiment, des casses automobiles, de la SNCF, de EDF, des cimetières, etc. Tout cela dans une certaine confusion juridique entre ville du Havre, propriétaires privés et services de l’Etat. Depuis 2001, la ville du Havre a réagi et tenté diverses actions, mais ce sont toute de même environ 400 000 tonnes de déchets qui ont été accumulés, dont une partie est tombée à la mer vers la plage de Saint-Adresse ou jusque… Dunkerque ! On prévoit que d’ici 2050, tous les déchets devraient avoir disparus… en mer. Une concertation en mars 2018 entre les acteurs concernés (associations, mairie et Etat) a abouti au souhait d’une remise en état du site qui pourrait coûter… 20 millions d’euros. Qui va payer ? On cherche…

     Tout cela laisse un peu pantois, mais… Il y a encore « mieux » si l’on songe que la plus grande décharge de France a fonctionné de 1912 à 2010 sur 80 hectares avec une « colline » de déchets de 35 m de haut à Marseille (Saint-Martin-de-Crau) à raison de 1 100 tonnes par jour apportés par deux trains. Depuis la décharge a été recouverte d’argile et d’une géomembrane et remplacée par un incinérateur. Inconséquence des décideurs et des élus ?, peut-être, mais voyez nos bords de routes, en pleine campagne, avec nombre de papiers, cannettes et déchets divers… Une fois de plus, commençons par nous remettre en cause nous-mêmes !

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3 avril 2018 2 03 /04 /avril /2018 08:51

          Non, rassurez-vous, cette chronique n’est pas un « pousse au crime ». Juste un regard sur ce que nous apporte la télévision en matière de loisirs, culture et divertissements relaxants. Prenons une semaine de programmes, par exemple la semaine 11 de 2018. Ne considérons que les 27 chaînes libres et gratuites d’accès de la TNT. Regardons les programmes de l’heure de grande écoute. A partir de 21 heures, on peut compter nombre de films policiers, séries ou autres thrillers dans lesquels est commis au moins un meurtre. Dans cette semaine test, on compte ainsi 24 films évoquant des meurtres, soit 3 à 5 par soirée selon les jours !

          Au fait, en France, en 2017, on a constaté 825 meurtres. Si cela vous tente, regardez donc la télé, on vous explique comment faire…

          Certes le nombre de meurtres a tendance à baisser en France ces dernières années (932 en 2015) et notre pays n’est que 26ème dans le monde. Chaque jour, sur la planète sont commis environ 540 meurtres soit près de 200 000 par an. Les pays les plus meurtriers sont le Brésil (56 000 meurtres par an), le Mexique et la Russie et c’est au Japon que le taux de meurtres est le plus faible, à égalité avec le Royaume-Uni, le Danemark et l’Islande.

          En France même, on observe des disparités selon les départements, venant en tête la Corse du Sud, la Haute-Corse puis les Bouches-du-Rhône.

          En plus des programmes de télévision de « service public », nous pouvons aussi « bénéficier » des jeux vidéo sur tablette ou smartphone avec toute une diversité de méthodes pour « éliminer » l’ennemi ! Les enfants y sont confrontés aussi, parfois très tôt, et parfois à l’initiative des parents… Peut être n’y a-t-il aucun rapport avec des faits d’actualité, mais… les crimes sordides sont devenus d’une telle banalité que l’on peut sans doute s’interroger sur les liens impalpables entre le virtuel et le réel.

          Lorsque ces crimes réels nous touchent d’un peu plus près, on peut bien les déplorer, protester, défiler, mais peut-être faudrait-il d’abord s’interroger sur les « loisirs » que l’on choisit, ceux que l’on propose à nos enfants, et donc nous interroger sur nous-mêmes !

 

 

 

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13 mars 2018 2 13 /03 /mars /2018 08:43

     L’utopie apparaît souvent comme l’apanage des farfelus. Pourtant elle semble revenir en force dans nombre de discours, d’écrits ou, mieux encore, dans les actes. Ne faut-il pas un peu d’utopie pour refaire le monde ? Nous avons souvent relaté les égarements de notre « civilisation » connectée, communautarisée, coupée de la nature, ringardisée par des discours politiques et économiques d’un autre temps… Alors vive l’utopie !

     Les dogmes du 20ème siècle comme le communisme ou les communautarismes, les mythes de la croissance et de la consommation ont fini par nous convaincre de l’impossibilité de rechercher une société idéale, plus juste, plus équitable, plus soutenable. Pourtant voilà des propositions nouvelles qui fusent de partout, comme celles déjà évoquées sur ce blog : des livres gratuits accessibles en libre-service, la fin de la hiérarchie en entreprise et la libre organisation des travailleurs, des supermarchés coopératifs, ou encore une économie circulaire qui bouscule les habitudes. L’agriculture, en crise profonde, est un exemple intéressant avec tous ces agriculteurs en difficulté et, par ailleurs, des jeunes parfois citadins qui se lancent sur des petites surfaces avec vente directe de leur production locale, relevant ainsi des défis exemplaires. C'est aussi une révolution qui s’amorce dans le secteur bancaire lorsqu’un nouvel instrument propose de lier taux de crédit et performances environnementale et sociale, démarche à laquelle adhèrent Danone, EDF ou Philips.

     Par définition, l’utopie est imaginaire, irréaliste, parfois même absurde. Tout cela est vrai, sauf lorsqu’une part de la jeunesse recherche des débouchés concrets à des idées « farfelues » ! De plus en plus de jeunes, malgré le chômage, recherchent un emploi « qui a du sens » et veulent travailler « autrement ». Actuellement en France, 70 % des 18-30 ans ont pour premier critère de choix d’un emploi « le sens ». Viennent ensuite, dans l’ordre, l’équilibre vie professionnelle et personnelle, la situation géographique du poste et seulement ensuite la rémunération. Voilà bien du nouveau puisque ces jeunes veulent se sentir utiles et se préoccupent des impacts sociaux et environnementaux de leur emploi, critères de choix de leur profession.

     Les obsédés de la croissance ont juste oublié que le but de l’économie est de rendre heureux et non pas de faire du fric… Les 800 000 habitants du Bhoutan (petit royaume situé entre l’Inde et l’Himalaya) utilisent comme nouvel indice de croissance, le Bonheur National Brut depuis… 1972 ! Le BNB est basé sur quatre principes : croissance et développement économique, conservation et promotion de la culture, sauvegarde de l’environnement et des ressources et enfin bonne gouvernance (http://www.michel-lerond.com/article-vous-avez-dit-croissance-67734984.html). Vive l’utopie !

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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 08:18

     Voilà des décennies que l’on ressasse le concept du retour à la nature. Mais de quelle nature parle-t-on ? Certains rigoristes ne voudraient y voir que nature sauvage, nature originelle en somme. Mais il faut être réaliste, sur la planète bien peu d’endroits n’ont jamais été fréquentés par l’homme et la quasi-totalité de la Terre a été aménagée, transformée, parfois abîmée, mais parfois aussi enrichie par les activités humaines. Nous ne sommes plus des hommes des cavernes et faut-il le rappeler encore, le but n’est pas de protéger la nature seule, mais de trouver le bon compromis entre nous et la nature. Dès lors, si les humains retrouvent le chemin de la nature, quand bien même aménagée, il faut s’en réjouir. Certes, les campagnes, forêts, ou qui plus est, les promenades aménagées sont plutôt des paysages que la nature originelle. Mais la demande forte que l’on constate à cet égard est des plus rassurantes.

     Ainsi à Rouen, les quais de la Seine réaménagés, plantés, verdis, ne sont pas la nature originelle, mais des paysages qui attirent un monde fou, avide de retrouver le calme, un peu de nature au contact de l’eau. Des quais « pourris » utilisés en parkings sauvages, on est passé à des cheminements piétonniers, sous les arbres, à un bon compromis entre citadins et une nature retrouvée. Un dimanche ensoleillé, on peut y observer des milliers de promeneurs ! En Normandie encore, en Pays de Bray, le réaménagement d’une ancienne voie ferrée en « avenue verte » attire des centaines de promeneurs… de même sur les bords du lac de Forges-les-Eaux. Dans la vallée de l’Andelle, deux marais aménagés pour les promeneurs avec des caillebottis au-dessus de l’eau sont moins fréquentés, mais permettent de découvrir la faune et la flore de ces zones humides, avec quelques panneaux pédagogiques discrets et efficaces. Que dire encore des bords du Clain, la rivière qui traverse Poitiers ou les abords du lac de Neuvic en Corrèze. Partout le même engouement de bon augure. Quant à l’autre côté de la Manche, voyez donc les bords de la Cam, la rivière traversant Cambridge, là encore des centaines de promeneurs, par exemple, un dimanche matin tôt par -6° ! Dans tous ces cas évoqués, le même schéma domine : un aménagement sommaire, mais « marchant » pour les piétons ou cyclistes, valides ou handicapés, au contact de la nature, « sauvage » ou reconstituée. On y observe peu de déchets, les gens se respectent, se sourient, se parlent !

     Oui, vraiment, les hommes ont besoin de nature, ils sont dans la nature ! Bravo donc à tous ces élus aménageurs qui ont su réinventer une symbiose, au moins partielle, entre l’homme et la nature.
     Suggestion pour une thèse de sociologie : est-ce que le contact avec la nature ne rapprocherait pas les hommes, alors que le manque de nature les aigris et les rend agressifs ?

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20 février 2018 2 20 /02 /février /2018 07:58

     Alexander von Humboldt (1769-1859) est un naturaliste et explorateur allemand bien oublié maintenant. Et pourtant… il fut un précurseur visionnaire quant à sa façon de concevoir la nature. Totalement tombé dans l’oubli, seuls quelques scientifiques gardent le souvenir de ce pionnier.

 

     C’est ce que vient de rappeler l’ouvrage d’Andrea Wulf : l'Invention de la nature (Les éditions Noir sur Blanc, 624 pages, 2017), rappelant ses multiples périples sur la planète, de sa Prusse natale à la forêt tropicale. Humboldt a connu un grand succès, à son époque, notamment en publiant le récit de ses voyages au Nouveau Monde en… 34 tomes. Mais c’est surtout sa nouvelle conception de la nature qui a retenu l’attention, en mettant en avant des relations entre la géographie et la répartition des plantes et animaux. En somme Humboldt a mis en évidence les relations biologiques entre les êtres vivants et leur milieu, ce qui s’est appelé un peu plus tard… l’écologie.

     Les idées de Humboldt vont ainsi influencer Charles Darwin qui va regarder la nature comme un système interactif, Henry Thoreau, le « poète-naturaliste » ou Ernst Haeckel, « l’inventeur » de l’écologie.

     Humboldt considérait la Terre comme un organisme vivant fragile à protéger, en plein  19ème siècle, contrecarrant l’idée dominante de l’époque : l’homme domine la nature qui est à son service.

     Un peu plus de deux siècles plus tard… cette idée progresse, surtout sous la pression des évènements plus que par simple lucidité ! Il faut du temps pour faire passer des messages simples…

     Humboldt a été un « honnête homme des Lumières » embrassant tous les domaines et aussi un scientifique travaillant dans plusieurs domaines spécialisés. Il a soutenu la nécessité de la recherche scientifique, soucieux d’inventaires et de classifications, procédant à des synthèses pour mettre en rapport différents domaines. Il est considéré aussi comme le père de la géographie moderne.

     Alexander von Humboldt fut un grand homme assurément. On ferait bien de s’en souvenir plutôt que ressasser des vieilles lunes, comme la consommation infinie de la nature, qui nous aveuglent sur l’évolution du monde. Mais il n’est jamais trop tard !

 

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13 février 2018 2 13 /02 /février /2018 08:27

     En 1992, lors de la Conférence de Rio, dite « le sommet de la planète Terre », 1 700 scientifiques exhortaient l’humanité à freiner la dégradation de l’environnement : raréfaction de l’eau douce, dépérissement de la vie marine, déforestation, destruction globale de la biodiversité, changement climatique et croissance continue de la population humaine… Ils appelaient à des changements fondamentaux et d’urgence. Chacun jugera des avancées en un quart de siècle !

     Depuis 1992, rappelons un succès à ne pas oublier, démontrant que lorsqu’on le veut, on peut ! L’amenuisement de la couche d’ozone stratosphérique a été stabilisé, évitant ainsi de gros soucis. Par contre, pour toutes les autres problématiques, la situation s’est considérablement aggravée… comme pour un suicide collectif.

     Qu’avons-nous donc raté ? Relisons le dossier spécial du journal du Monde de mai 1992 : « Rio, sommet de la vérité ». 13 pleines pages pour expliquer les attentes de plus de 10 000 participants. Il s’agissait de rappels par rapport  à des décisions antérieures, comme la mise en place d’une taxe carbone décidée par les chefs d’Etat et de gouvernement à Dublin en 1990 ou la création d’un conseil de la Terre ou d’une commission de l’ONU pour le développement durable, déjà proposée. Ce dossier était aussi une alerte en titrant « L’ardente obligation de préserver le futur » ou encore « Un monde à reconstruire ». Et de conclure : « Plutôt que penser le monde en fonction de paramètres économiques…, ne faudrait-il pas entreprendre de le reconstruire à partir de données écologiques ? »

     Il est urgent de prendre conscience de la nécessité de préserver le capital naturel à l’échelle planétaire en harmonie avec les disponibilités et instaurer une gouvernance mondiale des ressources. C’est la condition première pour se nourrir…

      Face à de tels enjeux, il nous faut vite réconcilier les habitats naturels, la vie sauvage et les hommes. Cela passe aussi par une réorientation totale de l’agriculture qui doit retrouver sa vocation vivrière, en France, mais aussi partout dans le monde. On ne pourra résoudre cette équation difficile qu’en commençant par établir un bilan réel de l’agriculture, comme nous l’avons évoqué à de multiples reprises.

Rien n’est désespéré, mais le temps presse ! Avons-nous encore 26 ans ? Pas sûr…

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30 janvier 2018 2 30 /01 /janvier /2018 09:05

     La France dispose d’un patrimoine quasi infini, comme on le sait. Sites naturels, monuments religieux et civils, châteaux, maisons aux caractéristiques régionales et petit patrimoine constitué pour une large part de petits bâtiments, notamment à usage agricole.

       C’est cette dernière catégorie qui apparaît la plus préoccupante actuellement. En effet, si l’essentiel du patrimoine est préservé, les petits bâtiments qui agrémentent nos campagnes n’ont souvent plus d’usage et sont donc abandonnés. Un grand nombre de ces granges, étables, écuries, poulaillers, ou simples remises sont livrés à eux-mêmes sans aucun entretien. Ils tiennent quelques années, puis les toitures se dégradent, le vent et la pluie font le reste jusqu’à l’effondrement. C’est ce que l’on constate actuellement dans divers campagnes françaises et notamment, pour ce que l’on connaît le mieux, le Pays de Bray en Normandie. Au train où vont les choses depuis quelques années, on peut penser que la plus grande partie de ce petit patrimoine sera anéantie dans les dix ans qui viennent.

        Alors que faire ? Les pavillons, plus ou moins standards, ont gangréné les campagnes et les bâtiments agricoles sont de plus en plus remplacés par des hangars de grande dimension, mieux adaptés aux évolutions de l’agriculture. Autant dire que c’est une grande part de l’architecture traditionnelle qui est en train de disparaître sous nos yeux. Alors que faire ? Autant on peut lancer des campagnes d’information, des collectes pour tenter de sauver une chapelle ou un manoir, autant cela est quasi impossible dès lors qu’il s’agit de centaines de petits bâtiments, à l’échelle du Pays de Bray par exemple. Ceci d’autant plus que bien souvent les propriétaires ne sont pas demandeurs et sont parfois pressés qu’on en finisse…

        Toutefois, rassurons-nous, les mentalités évoluent et on peut constater parfois des sauvetages exemplaires. C’est le cas actuellement du château de la Mothe-Chandeniers dans la Vienne. Après une alerte lancée sur internet par l'association des Amis de la Mothe-Chandeniers, plus de 18 000 contributeurs de 115 pays se sont regroupés pour acheter le château (500 000 €). En 40 jours, l’association a récolté un peu plus de 1,6 millions € pour acheter et restaurer le château ! Un exemple plus modeste, mais significatif également, est celui du Pont du Coq en Pays de Bray.

        Pour sauver notre patrimoine, il va falloir donner un peu de sa personne !

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9 janvier 2018 2 09 /01 /janvier /2018 08:50

     Johnny Hallyday, rocker national, est mort à l’âge de 74 ans, le 6 décembre 2017 à Marnes-la-Coquette, suite à un cancer des poumons. En  57 ans de carrière (1960 - 2017), il a effectué 184 tournées, 27 rentrées parisiennes et attiré plus de 28 millions de spectateurs. Johnny fait partie de l'imaginaire français, c’est un monument national vivant, qui a fait vibrer trois générations de Français. Chaque Français s'est forgé son image de Johnny, véritable mythe national vivant, pendant que 8 présidents de la République se succédaient à l’Elysée…

     Les obsèques du 9 décembre ont été à la démesure du personnage : une organisation express par les services de l’Etat, presque un million de personnes présentes au plus près du cortège funéraire, entouré de 700 motards en Harley Davidson, sur les Champs Elysées et peut être 15 millions de personnes devant leur télé ! Puis ce fut la cérémonie religieuse en l'église de La Madeleine, avec 800 personnalités dont le chef de l'État et deux de ses prédécesseurs. On n’avait pas vu cela depuis les obsèques nationales de Victor Hugo en 1885 !

      Les médias se sont littéralement déchaînés avec émissions spéciales quasi permanentes pendant plusieurs jours, usant d’un vocabulaire mêlant emphase et mythologies religieuses en parlant de recueillement, de liesse populaire, de totem ou idole, de pharaon immuable, de monument historique, mais aussi de communion, de résurrection, de survivant suprême ou évoquant son talisman : un Christ en croix à la guitare.

      Comment comprendre un tel évènement, aussi surréaliste, sinon en se demandant si notre société ne serait pas un peu déboussolée, frustrée justement de repères, d’idoles ou de totems. En effet Johnny était sur la scène du Palais des Sports en 1961, quand, pour la première fois, on a cassé 700 fauteuils en un soir ; il aura vécu la guerre de l'alcool et des drogues, les tempêtes amoureuses, les accidents de voiture qu’il avait provoqué, tentative de suicide, divorces, familles recomposées, démon de midi, et en plus il était exilé fiscal ! Pas vraiment un modèle de vertu en somme, ni un citoyen modèle, même si ce fut un chanteur hors pair et une bête de scène.

     Personnage unique, il est vrai, Johnny serait devenu une sorte de Dieu. Sans doute pas Yeshua ben Yosef, dit Jésus-Christ, dèjà pris par ailleurs… Mais peut être un nouvel Apollon, dieu grec des arts et de la musique ? La mythologie grecque, née quelques 3 000 ans avant notre ère comptait de nombreux dieux à forme humaine. Je me demande vraiment si notre société ne serait pas un peu déboussolée ?

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