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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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18 avril 2016 1 18 /04 /avril /2016 14:20

     L’hiver a été plutôt doux, mais malgré tout le soleil printanier est bien appréciable. Antoine vient d’arriver et nous nous installons sur la terrasse en cette fin d’après-midi, autour d’une bonne bière. Tout de suite la conversation part sur les questions de santé.

  • Antoine : Je rentre de la pharmacie. Quelle surprise. Sur mon ordonnance, plusieurs médicaments ne sont plus remboursés. C’est vraiment scandaleux ! Plus ça va, plus il faut payer, les impôts, les taxes et maintenant les médicaments.
  • Michaël : Je comprends ton amertume, mais tu sais bien que la sécu est en déficit récurent, à presque 7 milliards d’euros, tu te rends compte ! Tu sais bien que l’on utilise des traitements de plus en plus chers, notamment contre les cancers. Cela contribue à augmenter le déficit de la sécu et il y a un moment où ça coince !
  • Antoine : Oui d’accord, d’accord, mais ce sont les prix des labos qui sont exorbitants, ils s’en foutent plein les poches et on laisse faire !
  • Michaël : Tu as sans doute raison en partie, mais il faudrait un peu plus de transparence dans le monde médical. Là comme ailleurs il faudrait savoir combien ça coûte et qui paye quoi… Tu sais bien que mon épouse a souffert d’un cancer pendant 13 ans. Combien a coûté le traitement ? C’est quasi impossible à savoir, 100 000€ ? 150 000€ ? Personne ne sait et tout le monde s’en fout au prétexte que la santé n’a pas de prix. OK mais elle a un coût et qui paye ? J’ai eu bien du mal à connaître le prix de journée au centre anti-cancer, on ne voulait pas me le dire, on n’avait pas à me le dire puisqu’on ne paye rien…
  • Antoine : Ouais, c’est vrai que ça laisse un peu songeur…
  • Michaël : Quant aux labos, c’est l’éternelle question : quel est l’objectif, fournir un service ou faire du fric ? Les labos sont dans la logique de notre société : vendre un service en faisant le maximum de fric ! C’est aussi à nous de savoir ce que l’on veut, le dire et l’exprimer par nos votes et nos actes citoyens.
  • Antoine : En fait tout cela est devenu trop facile, avec la carte vitale en plus : plus de papiers, plus d’envoi, c’est gratuit et c’est tout.
  • Michaël : Les déremboursements, par contre, peuvent entraîner des inégalités entre les patients. Pour éviter cela, il faudrait définir un juste prix des médicaments basé sur les investissements réels des labos et en associant les représentants de patients et des professionnels de la santé.

     Le soleil décline et la chaleur s’atténue. D’un accord tacite les deux verres s’entrechoquent et tous deux en cœur : A ta santé, Mec !

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11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 15:50

     La maltraitance des animaux est devenue un sujet d’actualité ces dernières années devant la recrudescence de cas et de la sensibilité plus prononcée du public à l’égard de ces dérives. Des vidéos circulent sur le net, avec des images parfois épouvantables, sur les traitements réservés aux animaux dans le domaine privé ou dans des circuits commerciaux tels que les élevages ou les abattoirs.

     On imagine moins facilement cependant les pratiques à l’égard d’animaux sauvages tels que les autruches par exemple. Chacun connaît les sacs en peau d’autruche et surtout les plumes qui ornementent le fessier des filles du Lido (on se demande quel est le plus ?), du Moulin Rouge ou du carnaval de Rio. On imagine que les plumes sont récupérées à leur chute naturelle alors qu’en fait elles sont arrachées sur les animaux vivants (pour être plus fraîches et plus authentiques sans doute). On peut aussi électrocuter les autruches, les égorger de façon brutale ou les dépecer pour fabriquer des sacs, tout ceci bien sûr parfois en plein état de conscience (pour avoir un produit frais ?).

     Par ailleurs, on a pris (un peu trop ?) l’habitude de « fabriquer » de la viande comme n’importe quel produit industriel. Mais un animal n’est pas qu’une simple matière première, il peut aussi être considéré avec un minimum de respect dû à un être vivant.

     En France, malgré la réglementation en vigueur et les peines encourues, 82% des 700 millions de poulets de chairs sont élevés sans accès à l’extérieur, 81% des 47 millions de poules pondeuses sont élevées en batterie, comme 99% des 40 millions de lapins. 90% des 25 millions de cochons sont élevés sur caillebotis intérieurs... C’est pourquoi les poussins sont parfois débecquetés, sans anesthésie, afin d’éviter qu’ils se blessent entre eux du fait de leur stress. Ailleurs aussi… comme en Asie où les chiens tués pour leurs chairs, fourrures ou peaux sont considérés comme aphrodisiaques s’ils sont morts en souffrant, c’est pourquoi ils sont torturés avant d’être écorchés et mangés : ils sont ébouillantés, brûlés au chalumeau ou électrocutés !

     Naturellement, et là encore, personne n’est obligé d’acheter des produits fabriqués à base de cuir d’autruche ou de plumes de cet oiseau, d’autant plus qu’il s’agit de produits de marques de haut de gamme. On peut aussi réduire sa consommation de viande ou se détourner des produits issus de l’élevage intensif.

     Faut-il vraiment avoir une plume dans le cul pour séduire, et ne pourrait-on éviter de plonger la tête dans le sable pour regarder la réalité en face. Une histoire d’autruche en somme…

 

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5 avril 2016 2 05 /04 /avril /2016 08:08

     Le système économique dans lequel nous vivons repose, en grande partie, sur une relation étroite entre investisseurs et entreprises. Dans notre monde en mouvement, il arrive que cette relation soit remise en cause, au moins en partie, lorsque les objectifs des uns et des autres diffèrent, même si tous restent attachés au profit le plus important possible. Voilà donc du nouveau ! Un mouvement naissant, qui semble s’amplifier, conduit certains investisseurs à exiger des entreprises plus de transparence et d’ambition sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises n’ont alors d’autre choix que de se soumettre en produisant des informations précises aux actionnaires, en particulier sur la gestion des risques climatiques, notamment depuis la COP21.

     Cette pratique, encore peu répandue en France, semble plus courante aux Etats-Unis où les investisseurs ne s’engagent qu’en connaissance de cause sur les thèmes liés au climat et à l’énergie. Bien que les investisseurs et entreprises engagées dans cette voie restent minoritaires, les exigences nouvelles poussent à réduire les émissions de gaz à effet de serre avec des engagements précis.

     Mais rien n’est simple et le mouvement inverse existe aussi avec la pression, très organisée, des lobbies. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne l’Europe, comme on l’a vu avec « l’affaire Volkswagen » qui truquait les tests de rejets des moteurs diesel. Bien que les relations entre les commissaires européens et les lobbies soient très réglementées, la fête continue… Après des tractations pas très nette, la décision est tombée concernant les moteurs diesel : afin de pouvoir s’adapter progressivement, les constructeurs pourront dépasser les normes de rejet de… 110 % jusqu’en septembre 2017, puis ensuite de seulement 50 % d’ici janvier 2020 pour les nouveaux modèles. Les eurodéputés ont ainsi voté pour ce projet, à une courte majorité c’est vrai, par ailleurs jugé préjudiciable à l’environnement et la santé…

     Chez nous, en France, nous avons un débat du genre à propos des pesticides néonicotinoïdes, dont on connaît les bienfaits pour la santé !... Les députés ont voté l’interdiction de ces produits, applicable… le 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles. Les céréaliers et semenciers disent leur secteur en danger du fait de cette mesure très handicapante pour leur compétitivité… On pourra peut-être reporter l’échéance.

     Mais au fait, vous avez un compte en banque. Vous savez que votre banquier « fait travailler votre argent ». Vous avez pensé à lui demander ce qu’il en fait de votre argent. Est-ce qu’il veille bien à sélectionner pour ses marchés des valeurs liée au développement soutenable, en tenant compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Est-ce qu’il le dit et est-ce qu’il le prouve ?

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 08:19

     Il n’y a pas si longtemps que consommer bio s’apparentait à un comportement bobo (bourgeois bohême). Et voilà que là aussi les choses changent : consommer des produits biologiques est désormais très tendance et s’inscrit dans une volonté de consommer des produits sains et de proximité, tout en contribuant au soutien de l’agriculture paysanne.

     Ainsi en Normandie, on compte actuellement 1 250 exploitations bio et au plan national, les conversions à l’agriculture biologique ont été multipliées par trois ces dernières années. L’agriculture industrielle souffre d’un déficit de plus en plus prononcé de notoriété auprès du public, du fait de ses impacts sur l’environnement et de la mainmise du secteur agro-alimentaire sur son développement. C’est ainsi que l’agriculture de proximité suscite un engouement fort, y compris chez les citadins, pour réinventer une relation étroite entre ville et agriculture, pas seulement au plan géographique, mais aussi social en recréant une relation de confiance entre producteur et consommateur.

     Un exemple intéressant, dans la métropole rouennaise, est la reconversion de l’ancien hippodrome des Bruyères en parc urbain au sein duquel va s’implanter une ferme permacole, inspirée de l’écologie naturelle et de la tradition, visant une économie en énergie tout en laissant le plus de place possible à la nature sauvage. C’est la nature qui « fait le boulot » : les déchets des uns profitant aux autres ou la rotation des cultures évite le désherbage ou encore certaines plantes éloignent les nuisibles par leur odeur. Les intrants deviennent alors superflus, de même que le machinisme agricole. Les premiers légumes sont attendus pour 2017 et les produits de la ferme seront commercialisés via une filière courte. Sur les 28 hectares de ce parc urbain, « Le champ libre », 2,5 seront réservés à la ferme permacole qui aura vocation de production et de vitrine pédagogique. La ferme sera accompagnée d’un verger conservatoire avec présence possible de moutons et chevaux.

     Mais il y a encore plus fort puisque le Bhoutan, qui s’est déjà illustré en instaurant le « bonheur national brut » comme indice de développement (au lieu de notre PIB) prévoit de devenir le premier pays 100 % bio ! Certes ce ne sera pas facile pour ce petit pays d’environ 2 millions d’habitants situé en Asie du Sud à l’est de l’Himalaya, mais quel beau défi !

     Bientôt le bio ne sera plus bobo, mais banal !

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22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 07:31

     Chacun se souvient du sketch de Coluche à propos de la lessive qui lave plus blanc que blanc. La publicité a en effet souvent cet aspect ridicule qui peut faire rire… ou pleurer. Que penser, par exemple, de ces publicités qui rivalisent entre les marques de voitures pour vanter les véhicules suréquipés. Les pauvres publicitaires ne savent pas que le dictionnaire existe, sinon ils auraient lu que « suréquipé » signifie équipé de façon excessive, plus qu’il est nécessaire. Est-ce à dire qu’ils cherchent à nous vendre des voitures avec deux volants ou trois autoradios ou des phares sur le toit pour être repérés par les drones… ou bien que ces gens-là nous prennent pour des débiles ?

     A quoi bon acheter un objet dont nous n’avons pas besoin ? Là encore, c’est à nous de réagir : véhicule suréquipé, non merci. What else ? C’est à l’acheteur que je suis de décider ce dont j’ai besoin et non pas au vendeur qui lui a pour rôle de me proposer ce qui existe et devrait objectiver avantages et inconvénients. Oui je sais, je rêve, mais…

     Qu’il s’agisse des publicités affichées en entrée de ville, distribuées dans les boîtes à lettres ou inondant nos boîtes mail, la perception de la publicité n’est plus ce qu’elle était : on est en train de passer de la résignation au refus. Ce changement d’attitude concerne maintenant le monde numérique et c’est ainsi que l’on estime à 200 millions le nombre d’utilisateurs dans le monde de logiciels de blocage de publicités. La France est d’ailleurs en pointe dans ce secteur avec 27 % d’internautes utilisateurs de ces logiciels bloquant. Aux Etats-Unis se répandent des box disposant d’une fonction d’élimination des publicités en cours de programme télévisé. Il va falloir prendre ses précautions pour aller au petit coin avant son émission favorite !

     Mais schizophrénie oblige… nous ne voulons plus de publicité, mais ne voulons pas non plus payer des services du net qui sont gratuits, grâce… à la publicité ! Ainsi ce blog qui est gratuit pour les usagers parce que l’hébergeur Over-Blog se paye avec la publicité. Comment sortir de ce dilemme sinon en faisant le tri entre service gratuit et publicité d’une part et service payant sans publicité d’autre part. Eh oui, c’est tout bête, pour profiter d’un produit ou d’un service, il faut payer, et nous l’avions un peu oublié.

     C’est une révolution qui s’annonce dans la mesure où la technologie du numérique permet un internet « propre », plus respectueux des individus et plus transparent sur « qui paye quoi ». Reste à étendre cette nouvelle manière de procéder à l’ensemble du secteur de la publicité, c’est à nous d’en décider. Les bénéfices seront perceptibles sur le plan humain, mais aussi en matière de gaspillage de papier pour les publicités imprimées.

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15 mars 2016 2 15 /03 /mars /2016 07:35

     Chacun le sait, la France est restée un pays profondément monarchiste, où les gens ont besoin d’un chef, même si celui-ci est sans cesse contesté… De là dérive une certaine schizophrénie à toujours vouloir une chose et son contraire : l’autorité, mais sans contrainte ! Malgré des évolutions, ces fondements de notre société restent bien présents et se retrouvent naturellement dans le monde du travail : il faut un chef, quelqu’un qui commande, mais dès que quelque chose ne plaît pas, on se rebelle et c’est la manifestation ou la grève.

     Alors quand certaines entreprises osent mettre à bas la hiérarchie, quelle révolution ! Il s’agit alors de considérer les employés comme des adultes responsables et non plus comme de bons petits soldats. Les responsables de l’entreprise laissent alors leurs collaborateurs organiser leur travail à leur convenance en fonction de l’activité, en prenant garde de ne pas mettre en avant de « signes extérieurs de pouvoir ». Certains patrons ont en effet fait le pari de laisser beaucoup d’autonomie à leurs équipes pour libérer leur créativité. Dès lors, plus de parking réservé au patron, plus de bureau directorial, mais une homogénéisation des conditions de travail. Les salariés peuvent fixer leur propre emploi du temps, parfois sans manager, selon la nature du travail à effectuer. S’il le faut un employé leader est désigné par son équipe pour expliquer les tâches, à chacun ensuite d’imaginer la meilleure manière d’y parvenir.

     Cela ne vaut que pour des micro entreprises pensez-vous ? Les biscuiteries Poult de Montauban ont arrêté l’usine pendant 2 jours en 2006 pour que les employés déterminent eux-mêmes l’organisation de leurs plannings et congés, en allégeant fortement la hiérarchie. Et depuis ? La productivité de l’usine a été multipliée par 2 en 2 ans ! La contrepartie de cette liberté se paye par la responsabilité de chacun et un engagement collectif qui définit quelques « règles du jeu » avec des comités d’expertise et un comité de pilotage. De même la fonderie Favi, en Picardie, a été découpée en mini-usines attachée à un client. Le leader de chaque mini-usine a une fonction d’assistance et non d’encadrement. Depuis, les ouvriers adaptent eux-mêmes leurs horaires à la charge de travail, il n’y a plus de pointeuse ni de placards fermés à clé, ni… de syndicats. Enfin, l’entreprise américaine Gore (applications à partir du téflon avec 10 000 employés dans le monde), mise sur le capital humain en laissant les employés s’auto-motiver et s’organiser eux-mêmes. Les sociétés de conseil et d’informatique sont sans doute les plus nombreuses à être libérées.

     Ne pas avoir de supérieur hiérarchique ne signifie pas l’absence de règles, mais le recours à une autre compétence dans l’équipe lorsque cela s’impose, en respectant chacun. Imaginons que notre société prenne modèle sur ces entreprises libérées, quel bonheur !

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8 mars 2016 2 08 /03 /mars /2016 07:31

     Les médias, les militants et ce blog en particulier nous le rappelle sans cesse : de nombreuses menaces pèsent sur le fonctionnement équilibré de notre planète et donc sur l’Humanité. Qu’il s’agisse des modifications climatiques, du recul de la biodiversité ou de la difficulté de nourrir une population mondiale qui ne cesse de croître, les sujets d’inquiétude ne manquent pas. Fort heureusement, le pire n’est jamais sûr et même si c’est le fait d’une petite minorité agissante, certaines initiatives donnent à penser que l’on peut encore redresser la situation pourvu que ces exemples puissent être testés, mis en pratique et généralisés.

     La « classe » politique est bannie en quasi-totalité par l’opinion publique, disqualifiée pour tenter la Renaissance du monde ; la société-fric est omniprésente et nous suis à la trace jusque dans notre boîte aux lettres, nos mails ou notre téléphone… Le changement ne pourra venir que de nous, citoyens et consommateurs. Un citoyen ou un consommateur seul est impuissant, mais si nous sommes des milliers ou des millions, alors on peut changer la donne ! L’information se diffuse enfin, le ras le bol gagne du terrain et ceux qui pressentent qu’ils doivent d’abord changer eux-mêmes sont de plus en plus nombreux.

     Ainsi dans le domaine de l’agriculture, le grand sujet du moment, même si certaines situations sont à l’évidence désespérées, chacun sent bien le manque de transparence sur les aides publiques, les contradictions entre défense des petits éleveurs et syndicalistes agro-industriels, les mensonges sur la qualité réelle des produits… Et pourtant, certains agriculteurs ont osé la reconversion vers le bio et s’en sortent avec des satisfactions tant personnelles qu’économiques. L’agriculture bio peut nourrir le monde en évitant nombre de problèmes liés aux pesticides, à la gestion des terres agricoles et à la distribution en circuits courts.

     La PAC représente 40 % du budget de l’Europe, dont 80 % vont à l’agriculture productiviste, la plus dommageable à l’environnement et la santé. C’est à nous électeurs de nous prononcer en connaissance de cause et non pas en fonction du baratin racoleur et démagogique des lobbies.

     La consommation des produits bio, c’est d’abord une prise de conscience à la fois écologique et sanitaire. C’est à nous consommateurs d’acheter avec lucidité en ignorant les trémolos des vendeurs qui nous prennent pour des chiens savants.

     Selon l’ONU, 70 % de la nourriture consommée sur la planète provient de petites exploitations. Les grandes exploitations sont de plus en plus tournées vers les productions pour le bétail, les agrocarburants ou les produits industriels. Ne mélangeons pas tout, à nous de choisir !

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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 08:10

     Nous n’avons cessé de le répéter, au risque de devenir lassant, de nombreuses préoccupations existent en matière d’environnement, face auxquelles il est urgent de réagir. Il va falloir changer bien des choses, pas dans un siècle, pas dans dix ans, mais maintenant ! Il en est ainsi des modifications climatiques qui confirment d’année en année les prévisions du GIEC, et souvent en les amplifiant. De même pour la biodiversité, malgré les actions entreprises, l’appauvrissement se poursuit. Il y a donc « le feu au lac » !

     Les décisions prises, lors de la COP21 par exemple, témoignent d’une prise de conscience au niveau mondial, bien que celle-ci reste lente et timorée. Mais au niveau du grand public, le doute reste le plus fort : tout cela paraît bien lointain, incertain ou inéluctable avec un sentiment d’impuissance. Les plus conscients de nos contemporains ne voient pas toujours ce que ces changements pourraient impliquer pour chacun de nous dans notre quotidien et surtout ne voient pas ce qu’ils pourraient faire eux-mêmes. Comme il a été dit depuis des décennies, les solutions passeront nécessairement par davantage de vie collective et de démocratie, à tous les niveaux, du village à la planète, pour synchroniser décisions collectives et petits gestes individuels. Il s’agit bien d’une mutation, non seulement économique et sociale à faire, mais aussi philosophique : comment habiter le monde ensemble de façon durable, ou bien laisser faire et advienne que pourra. Ainsi par exemple, au niveau des régions qui viennent de se mettre en place en France, faudrait-il créer une culture collective qui s’appuie sur un débat informé et transparent pour préparer la population aux impacts de ces modifications profondes de notre monde et accepter les adaptations très contraignantes qui seront nécessaires. Il n’est plus temps de se préoccuper de croissance, de développement, des actionnaires et du marché à terme, mais de l’avenir de l’Humanité. Veut-on un avenir ou on s’en fout ? C’est un choix à faire.

     Le futur, par définition, est toujours imprévisible. L’espèce humaine, comme toutes les espèces, peut aussi mourir, mais on ne sait ni quand, ni comment. Peut-être peut-on éviter seulement que cette disparition soit de notre propre fait, sachant que l’Homme n’a pas l’aptitude à devenir le maître souverain de sa planète. IL faut donc en priorité définir cette philosophie du futur. Pour cela des hommes comme Edgar Morin, un des philosophes français les plus marquants pendant tout un siècle, peuvent nous y aider. Comme il l’a souvent rappelé, « il n’y a pas de solution, mais il y a une voie ». Cette voie, ce peut être la Renaissance. Certes il va falloir changer les politiques incompétents, sortir de la société dominée par l'argent. Mais pour cela il va falloir que nous-mêmes, d’abord, changions. En tant que consommateurs et citoyens, c’est nous qui avons le vrai pouvoir de décision ; ça va être dur…

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23 février 2016 2 23 /02 /février /2016 11:59

     Dans le domaine de l’environnement, les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes, réjouissons-nous lorsqu’elles arrivent. La Convention internationale sur les zones humides a été adoptée en 1971 à Ramsar en Iran et regroupe 159 pays. Cette Convention concerne les zones humides prises au sens large et constitue un label qui récompense et valorise les actions de gestion durable de ces milieux naturels. A ce jour, la Convention regroupe 1 800 sites dans le monde, dont 44 en France pour une superficie de 3,5 millions d’hectares. Et voilà que la 44ème zone inscrite le 18 décembre 2015 se situe en Normandie : le Marais Vernier et la vallée de la Risle maritime sur 9 500 hectares.

      Le Site est un grand complexe estuarien composé de marais alluvionnaires, vasières, eaux estuariennes, rivières, tourbières ainsi qu’un réseau de fossés et de pièces d’eau qui convergent vers l’étang naturel de la Grand’ Mare, porté par la Communauté de communes de Quillebeuf-sur-Seine et le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande. Le Marais Vernier, méandre mort de la Seine, accueille le plus important gisement de tourbe de France. Quant à la Risle maritime, c’est une zone de transition entre eaux salées et douces qui accueille des migrateurs et de nombreuses espèces pour leur reproduction. Le site compte 43 espèces de poissons, dont 32 indigènes, c’est un lieu de reproduction de l’Anguille européenne (espèce en danger), du Brochet et de la Lamproie de Planer. Parmi les oiseaux, on y observe le Pluvier doré et le Vanneau huppé, notamment. En plus de son intérêt écologique, le site offre un aspect socio-culturel associé à un passé de gestion des milieux par des pratiques traditionnelles qui ont permis de maintenir des espaces ouverts avec une mosaïque d’habitats favorable à la biodiversité. Les chaumières présentes sur le site reflètent également l’usage traditionnel des ressources offertes par le marais.

     Cette reconnaissance a été rendue possible grâce à l’action coordonnée des acteurs locaux : élus, agriculteurs, chasseurs, naturalistes, services de l’Etat, PNR et associations. Bien sûr une action de cette ampleur ne va pas à terme sans l’implication forte d’un acteur particulier, ce qui fut le cas avec l’association Courtils de Bouquelon et son instigateur Thierry Lecomte. C’est un aspect d’autant plus important à souligner qu’il n’a pas pu en être de même juste à côté, sur l’estuaire de la Seine en raison des conflits répétés.

 

A noter : Manifestation régionale au Marais Vernier le 26 avril 2016 ; Journées nationales Ramsar à Pont-Audemer (27) du 19 au 21 octobre 2016 ; et dès maintenant le jus de pomme Courtils de Bouquelon est le premier produit labellisé Ramsar pour valoriser les producteurs locaux.

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16 février 2016 2 16 /02 /février /2016 07:28
  • La nature de l’Homme

     Il n’est pas certain que l’Homme n’ait jamais vécu en pleine harmonie avec la nature, mais il est clair qu’au stade d’évolution où nous sommes, l’Homme est en train de scier la branche sur laquelle il est assis… L’être humain est un animal, certes, mais pas tout à fait comme les autres, au moins par son refus de considérer les faits biologiques à leur juste niveau, ayant la certitude d’être doué d’une intelligence qui le place au-dessus de ces basses considérations.

     Outre se massacrer en quasi permanence entre eux, les humains ne seraient-ils pas suicidaires, prenant le risque d’une disparition collective par destruction systématique de leur milieu de vie. Les exemples historiques ne manquent pas de civilisation disparue après le massacre de l’environnement. Ce n’est pas faire du catastrophisme que d’envisager que l’Homme puisse épuiser les ressources indispensables à sa survie (c’est déjà bien avancé), que les modifications climatiques amplifient cet état de fait (nous y sommes), que les rivalités entre « survivants » génèrent des guerres sans merci (les « migrants » actuels nous donnent un petit aperçu), que les dirigeants politiques soient complètement dépassés et impuissants, laissant la place aux extrémistes en tous genres et aux communautaristes (regardez la France de 2015…) ; ce n’est que réalisme. Le pire n’est jamais sûr, heureusement, mais il est possible. Ce qui est nouveau par rapport à des époques anciennes, c’est la dimension globale du problème, concernant toute la planète et non plus seulement telle ou telle contrée. Bien sûr ces sujets sont très anxiogènes et ne sont pas développés comme il conviendrait en termes d’information. Mieux vaut continuer à répéter des concepts aussi stupides que celui de la croissance éternelle dans un monde fini, ce qui est tout simplement impossible ! Décidément, si l’Homme est de nature animale, il peut être aussi de nature stupide.

      Mais le propre du génie humain, c’est aussi de réagir, même in extremis, aux dangers et de prendre dans l’urgence les mesures qui s’imposent. La nature peut devenir un sujet éthique, tout simplement parce qu’il y va de notre survie. Une nouvelle morale est donc à inventer à cet égard. Prenons garde toutefois à ne pas chercher à échapper à ce destin funeste en « améliorant » la nature humaine par des voies scientifiques douteuses qui viseraient à modifier le génome humain, au stade de l’embryon par exemple. Nous irions là directement vers une robotisation de l’Homme, confondant éventuellement drone-robot et humains comme semble l’annoncer le robot militaire habilité à tuer de façon autonome… Décidément, quelle drôle de nature que celle de l’Homme !

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