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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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13 octobre 2015 2 13 /10 /octobre /2015 07:29

     Les paroles récentes, un peu maladroites et un rien provocatrices, d’un ministre ont réveillé un vieux débat franco-français à propos des fonctionnaires. Tous ces bons à rien, trop payés et qui ne font que retarder le progrès… La franchouillardise va bien, merci. Il y a bien trop de fonctionnaires, mais il faudrait davantage d’enseignants, d’infirmières ou de policiers… On paye trop d’impôts, mais il y a trop de choses qui ne sont pas faites ou qui attendent…

     Comme trop souvent dans notre pays de pleurnicheurs, certains sujets sont tabous et ne peuvent être abordés que par provocation pour bien souvent… retourner aux oubliettes. Et pourquoi un ministre ne poserait-il pas des questions qui fâchent et qui peuvent donner lieu à débat ?

     Pourquoi en effet toutes ces disparités de statuts entre les Français, pourquoi certains avantages à certains et pas d’autres, pourquoi ces régimes de retraite si différents, tout cela au nom de l’unité syndicale sans doute ou des valeurs de la gauche…

     Mon parcours personnel n’a sûrement pas valeur d’exemple, mais au moins je peux témoigner modestement : en 42 ans de vie professionnelle, je fus salarié de l’industrie, puis fonctionnaire d’Etat, puis fonctionnaire territorial, puis avec le même statut mis à disposition d’une association et enfin profession libérale. Cela ne vaut que pour moi bien sûr, mais là où j’ai le moins travaillé avec un respect scrupuleux des horaires, c’est dans le privé. Là où j’ai le plus travaillé avec des horaires élastiques et travail à la maison, c’est en tant que fonctionnaire territorial. Là où j’ai été le plus impliqué avec une responsabilité personnelle sur mon avenir professionnel, c’est en tant que profession libérale.

     Je me souviens de ce professeur de français qui, en classe de 5ème, nous expliquait que dorénavant ce ne serait plus comme avant, que nous allions exercer plusieurs professions au cours de notre vie et qu’il fallait se préparer à ces changements.

     Le problème, sans doute réel, a été mal posé comme trop souvent. Bien sûr, il ne s’agit pas de supprimer les fonctionnaires, ou de rompre brutalement leur statut actuel, mais peut être peut-on s’interroger sur des transitions possibles et des adaptations à imaginer. Il faudrait surtout rendre possibles et plus souples les changements de statuts, y compris au sein de la fonction publique. Il conviendrait d’être plutôt imaginatif que revendicatif, prospectif que conservateur pour assurer davantage de formation continue et de mobilité professionnelle afin de pouvoir alterner des emplois et des statuts.

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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 08:01

     Les médias nous montraient des images de migrants embarquant sur des barcasses improbables, parfois tombant à la mer, les corps flottants sans vie, ou ce petit garçon face sur le sable… Puis on voyait ces files interminables de marcheurs vers une destination inconnue aux frontières encore ouvertes… Il y avait là des jeunes enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées, des étudiants, des enseignants, des médecins… et toutes sortes de gens fuyant leur pays en guerre ou dans la misère. On nous répétait toutes sortes de commentaires comme l’afflux de migrants en Europe et en France ressemble à l’invasion du IVème siècle, oubliant qu’il y a peu (70 ans) nous étions, nous Français, en situation inverse pour fuir devant l’envahisseur nazi.

     A l’évidence, le problème avait été traité à l’envers. Il eut fallu en premier lieu que l’ONU prenne les choses en main dans les pays concernés pour contrecarrer les despotismes en tous genres, répartir un peu mieux les moyens existants et remettre de l’ordre au sens propre du terme. Il eut fallu aussi que l’Europe, soit disant unie… élabore une politique étrangère commune pour participer de façon organisée et équitable à l’accueil des réfugiés. Il eut fallu enfin que les états-nations, cette survivance passéiste du chacun pour soi, deviennent majeurs pour ne pas tomber dans des surenchères délirantes : je vais accueillir 5 000 réfugiés, et moi donc 10 000, et moi qui suis plus généreux 30 000 en deux ans… quand le premier se ravise et finalement ferme ses frontières, ne sachant pas comment nourrir et loger toute cette foule. Environ 500 000 migrants sont parvenus aux frontières de l’Europe depuis le début 2015, pour autant qu’on puisse les compter par rapport au nombre de noyés. Le flot continue et ce n’est qu’un début, que l’on ne s’y trompe pas. Cette situation n’est que prémonitoire des migrations climatiques qui pourraient bien déferler un de ces jours, comme déjà dit à propos de migrants-ci, migrants-là. Malgré quelques initiatives généreuses d’élus et citoyens, voilà à nouveau la xénophobie qui monte, les murs qui s’érigent, les barbelés qui « protègent les frontières »…

     Justement, je suis assis au pied d’un arbre, à contempler le coucher de soleil, et voilà qu’un défilé de fourmis s’étire en un long ruban minuscule vers ce qu’il reste de lumière. Et puis un corbeau freux s’approche, tel la grande faucheuse, se pose et picore à tout va dans cette multitude au destin des plus hasardeux… Le défilé s’éclaircit et je me dis que décidément les hommes et les fourmis ont parfois des destinées ressemblantes… Comme toujours, les hommes peuvent être victimes d’atrocités ou auteurs de celles-ci, comme pouvait en témoigner Germaine Tillion dont Kouri était le nom de résistante (Kouri, par Dorothée Werner, chez J.C. Lattès, 2015).

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29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 07:33

     Dans cette grande maison, les projets allaient bon train et on décida vite de construire une usine de production d’énergie comme on n’en avait encore jamais vue ! Et c’est ainsi qu’en 2007 commença la construction d’un réacteur dit de « troisième génération » afin de répondre au triple objectif de coût de l’énergie, de sécurité et d’impact environnemental. Ils ont appelé cet engin du futur, un EPR (Réacteur Pressurisé Européen). Garanti, ce sera l’avenir du nucléaire, avec une livraison prévue pour 2012.

     Cette installation s’inscrit dans la continuité des techniques de sécurité existantes, mais en les renforçant encore, avec un niveau de sécurité dix fois supérieur aux réacteurs actuels, en réduisant les déchets radioactifs de 15 à 30 %. Garantie totale !

     Après quelques aléas de début de chantier, la construction va bon train, mais en 2008 apparaissent des fissures dans le bêton de la plateforme. Les travaux sont arrêtés, puis reprennent. Mais voilà qu’une anomalie de la composition de l’acier dans certaines zones du couvercle et du fond de cuve est décelée. Oh rien de grave, c’est juste que ce couvercle pourrait ne pas résister à des pressions trop fortes et qu’il s’agit du cœur du réacteur. Puis ce sont les soupapes de sûreté du réacteur qui rencontrent des difficultés de fonctionnement. La mise en service est reportée à 2017, puis en 2018.

       Cet EPR est commercialisé à l’échelle internationale et actuellement en construction en France, en Finlande et en Chine. C’est une garantie pour le développement durable, tant « il offre une résistance exceptionnelle aux risques internes et externes » !

Oui tout cela est formidable, mais… on a dû arrêter la construction de cet engin miraculeux en raison de soucis… de sécurité. Et aussi, accessoirement, parce que le coût prévu de 3 milliards d’euros devrait atteindre 10,5 milliards d’euros. On attend la suite pour la reprise du chantier.

        Tout cela est tellement formidable que le gouvernement a dû appeler EDF à la rescousse pour reprendre la division réacteurs du groupe et tenter de sauver les meubles.

         Ah rêvons qu’AREVA puisse nous garantir un avenir serein… Tiens au fait, si on économisait un peu l’énergie, par exemple en éteignant la lumière dans les locaux que l’on quitte ou l’éclairage public de certains villages allumé toute la nuit…

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21 septembre 2015 1 21 /09 /septembre /2015 09:19

     Depuis quelques décennies, des centaines d’ouvrages ont été publiés sur la nature et l’environnement. Mais certains ont été plus marquants que d’autres, tel « Printemps silencieux » de Rachel Carson (1962) ou « Avant que nature meure » de Jean Dorst (1965), et tant d’autres. Un ouvrage qui marquera certainement le début du 21ème siècle est celui de Robert Barbault « Au nom du vivant » publié en 2014 chez Buchet-Chastel, peu après la mort de son auteur.

     Les huit chapitres de l’ouvrage se répartissent en deux thématiques, d’abord une présentation à base d’exemples de la biodiversité, source de notre existence, puis une réflexion sur la place de l’homme en tant que « compagnon voyageur des autres espèces dans l’odyssée de l’évolution ».

     Il n’est pas besoin d’interpréter les propos de Robert Barbault, de les traduire pour le profane, tout est clair et limpide.

     Extrait : « La biodiversité… c’est notre nature, nous vivons d’elle, avec elle. Que nous la transformions est dans notre vocation, comme pour toute espèce…. Tous nos paysages ne sont-ils pas le fruit d’une intime coévolution entre les milieux que nos ancêtres ont colonisés et nos pratiques, nos usages et nos intérêts culturels ? »

     Force est de reconnaître que nous autres humains, nous accrochons à cette utopie qu’est la permanence de notre espèce, alors que tout évolue, les milieux et les espèces et rien ne permet d’assurer que nous sommes… éternels.

     Mais Robert Barbault nous apporte dans son ouvrage la note d’espoir finale qui trace la voie :

     « Pour moi, et c’est le sens de ce livre, il est plus que temps de résister à la démesure qui nous précipitera dans le néant pour revenir à l’humilité qui sied à l’humain ; de réaliser que nous vivons dans un monde fini ; de retrouver nos racines. N’avons-nous pas enfin compris que la biodiversité, la nature, c’était le fondement même de notre existence – de notre nature ! »

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15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 07:11

     Que n’a-t-on pas dit à propos des 35 heures, à propos des difficultés de l’emploi. L’objectif, en passant de 39 à 35 heures devait permettre de partager le travail. La grosse erreur n’a pas été cette réduction d’horaires, mais son application, en faisant croire qu’en travaillant moins, on gagnait autant. Il fallait réduire le temps de travail ET les salaires. Qu’en est-il maintenant que le chômage continue à progresser malgré tous les bricolages tentés ?

     Il est temps, il est grand temps de s’interroger enfin sur le travail, sur le sens, l’utilité et le partage du travail. Autant de questions qui remettent en cause toute notre société selon les réponses que l’on apporte. En effet, à quoi ça sert de travailler ? Bien sûr, l’élaboration de produits ou services génère de l’emploi. Mais à quoi bon travailler pour fabriquer des produits inutiles, voire nuisibles, pour le simple fait qu’ils génèrent de l’emploi ? A quoi peuvent bien servir des produits « consommables » surchargés en colorants, conservateurs ou pesticides, sinon à nuire à la santé. A quoi peuvent bien servir des véhicules « suréquipés », sinon à encombrer notre vie avec de la technologie inutile. A quoi peuvent bien servir des emballages multiples sur certains produits, sinon à remplir notre poubelle. A quoi sert la publicité pour vanter les « mérites » de tel objet qui ne sert à rien, sinon faire vendre. Il ne serait pas plus malin d’élaborer des produits dont on a réellement besoin, sains, non pollués ou polluants, qui apportent une réelle contribution à notre bien être ?

     Face à cette situation, il est grand temps de partager l’emploi ! Il y a moins de travail, partageons le travail. Diminuons le temps de travail pour maintenir le nombre d’emplois. Dans ce cas les 30 heures ne sont pas utopiques, seulement politiquement incorrectes, alors que la mécanisation à outrance pourrait bien amplifier le phénomène dans les années qui viennent. Cette règle est déjà en application chez Opel en Allemagne. On répartit alors le travail et on répartit les salaires. Certes, cette réduction hebdomadaire du travail est un slogan qu’il faudrait décliner : pourquoi la même règle pour tous, alors qu’il existe des types d’emplois très différents. De même il faudrait plutôt annualiser le temps de travail afin de libérer du temps libre.

     Il s’agit là d’un vrai choix de société à faire entre le partage et la situation actuelle, celle de la précarité pour certains… condamnés pour que perdure la société inégalitaire.

     Autant dire qu’il va falloir beaucoup d’imagination pour mener cette révolution du travail. Mais il y a des révolutions pacifiques et d’autres… moins !

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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 07:44

     C’est depuis 15 milliards d’années que l’univers a commencé à exister et la vie s’y est développée depuis environ 4 milliards d’années. Celle-ci fut d’abord rudimentaire, comme vient de le rappeler l’expédition du voilier Tara entre 2009 et 2013 sur toutes les mers du globe pour décrire de façon plus précise que jamais le plancton. Cet ensemble de micro-organismes est à la base de la chaîne alimentaire mais, de plus il influence le cycle du carbone et produit la moitié de l’oxygène que nous respirons. A noter aussi que les trois quarts des gènes planctoniques sont représentés dans la flore intestinale humaine, ce qui prouve une fois de plus les liens intimes entre l’homme et la nature. Ceci n’est qu’une étape du développement de la vie, jusqu’à l’apparition de Homo sapiens, il y a 200 000 ans, dont les spécificités humaines ne sont apparues que progressivement à travers plusieurs espèces. Quel long processus pour que l’Homme puisse vivre !

     C’est en 1968 qu’est publiée la première photo de la Terre vue de l’espace, nous révélant alors combien notre planète bleue semble perdue dans l’immensité astrale. Cette étape technologique cruciale nous révéla notre humanité dans sa globalité et nous interrogea sur la fragilité de l’espèce humaine. Ceci d’autant plus que dès le 6 août 1945, l’explosion d’une bombe atomique sur Hiroshima nous avait appris que l’espèce humaine était parvenue, d’une certaine façon, au faite de son évolution en ayant inventé un moyen radical d’autodestruction de l’espèce ! Dès lors, survivre apparaît comme l’objectif majeur de l’humanité.

     Pessimiste tout cela ? Oui sans doute, d’autant plus qu’il existe différentes possibilités d’’apocalypse, avec par exemple la crise climatique. Oui, nous y sommes, on ne doute plus, on constate et on redoute le pire. Et là, devant l’incurie des organisations humaines, les religions réapparaissent sur le devant de la scène. Le « Sommet des consciences sur le climat » de juillet 2015 a ainsi permis de donner la dimension spirituelle de la problématique. Outre l’encyclique de François, papécolo, de nombreuses déclarations ont été faites dont celle du primat de l’Eglise orthodoxe de Constantinople : Jamais par le passé, … les hommes et les femmes n’ont rendu possible la destruction de leur propre environnement et de leur propre espèce. Quelle évolution cahotique que celle de l’Homme !

     Pour autant, rien n’est jamais désespéré : la comète Tchouri vient de nous révéler que son noyau est un concentré de molécules organiques, dont des précurseurs de composés complexes qui constituent les briques élémentaires du vivant. On pourra donc tout reprendre à zéro !

     Exister, vivre et survivre, puis recommencer. La vie reste la plus forte !

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1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 07:19

     Alors que faire ? A titre de propositions, nous renvoyons à nos écrits précédents, nombreux sur ce sujet, dont notamment :

     1er décembre 2009 : http://www.michel-lerond.com/article-evaluer-l-agriculture-40359787.html : Quel est le bilan réel de l’agriculture française ? Quel bilan écologique, quand le recours aux intrans et aux pesticides est très important avec ses conséquences sur la qualité de l’eau, des sols et la santé. Quel bilan économique quand la production agricole est rémunérée davantage par le contribuable que par le consommateur ; quand les « dégâts collatéraux » sont pris en charge par la collectivité et non par leurs auteurs.

     17 novembre 2009 : http://www.michel-lerond.com/article-nationaliser-l-agriculture-vivriere-39517958.html : La production agricole étant largement financée par le contribuable, très peu par le consommateur, est donc une production publique, de fait. Que faut-il nationaliser si ce n’est d’abord ce qui correspond aux besoins primaires de la population, à savoir l’eau et l’alimentation en premier lieu. Alors pourquoi ne pas nationaliser l’agriculture vivrière ?  

Pourquoi ne pas aller au bout du raisonnement : l’Etat assure le « service public de l’alimentation » en contractualisant (via une agence nationale) avec les agriculteurs pour définir les productions, leur qualité et leur prix.

     30 avril 2012 : http://www.michel-lerond.com/article-repenser-l-agriculture-pour-le-futur-104338136.html : Sans doute peut-on admettre que cohabitent différentes formes d’agriculture, mais aucune ne doit être nocive à la santé. Il est urgent de faire évoluer l’agriculture vers une priorité des politiques publiques. Il faut aussi que les consommateurs fassent leur propre révolution en privilégiant les produits locaux de saison et en ne faisant plus de l’expression « paysan » une injure, mais un compliment.

     1er septembre 2014 : http://www.michel-lerond.com/article-pour-un-debat-public-sur-l-agriculture-124479819.html : Une évolution est nécessaire pour les agriculteurs d’abord, mais aussi pour l’ensemble de la société. Les agriculteurs doivent accepter de dialoguer avec la population. Le débat doit porter sur les questions environnementales, économiques, et sociétales. C’est pour envisager collectivement les réponses à ces questions qu’un débat doit s’instaurer au niveau européen, pour préciser ce que nous sommes prêts à accepter, ou pas, en matière de pratiques agricoles, et qui rémunère les agriculteurs, les contribuables (par la PAC) ou les consommateurs, au prix réel ?

     Nous avons eu l’occasion de faire cette proposition de débat au président de la FNSEA lui-même. Il souhaite surtout professionnaliser le métier d’agriculteur et ne pas le subordonner à un tiers pour gérer son entreprise. Il y a encore un peu de confusion, mais on avance !

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 07:39

     Le début de l’été 2015 a été particulièrement chaud pour les agriculteurs, notamment en matière de manifestations. Les éleveurs, en particulier, se sentent maltraités par le marché et souffrent d’une rétribution beaucoup trop faible de leurs produits. Ils ont raison sur le fond. Mais on reste stupéfaits devant les méthodes employées pour attirer l’attention sur ce problème. Comment peut-on barrer les routes, enfreindre la libre circulation de ses concitoyens, déverser du fumier un peu partout lorsque l’on a un minimum de sens civique ? Pourquoi donc, en effet, s’en prendre à des innocents, alors qu’il faudrait s’en prendre d’abord… à soi même ! Les éleveurs regrettent la fin des quotas laitiers, mais cette décision a été prise il y a 16 ans ! Plutôt que « barrer les routes », ne faudrait-il pas mieux négocier les prix en fonction des coûts de production ? Et pourquoi ne pas s’organiser pour créer des coopératives de vente comme cela existait par le passé ? L’Europe, toujours l’Europe en accusation. Mais la PAC prévoit pour la période 2014-2020 une négociation collective dans le domaine de la filière bovine qui, pour l’instant n’a eu aucun écho en France !

     Les agriculteurs sont mis en cause, mais aussi les politiques qui n’apportent de réponses qu’en termes de restructuration des dettes, ce qui n’est pas le sujet ! Ce ne sont pas des mesures d’urgence ponctuelles dont il est question, mais d’une réorganisation de la production alimentaire sur le long terme… Quant aux syndicats agricoles, et le premier d’entre eux la FNSEA, que proposent-ils quand ils ne savent qu’ânonner « le fric, le fric » ou la « compétitivité »… Ne parlons pas des médias qui, fidèles à eux-mêmes, savent faire monter la mayonnaise des faits divers en évitant trop souvent le fond du sujet. Chacun y va de ses chiffres, plus alarmants les uns que les autres, mais de quoi parle-t-on ? Perte de revenu ? D’accord, mais quelle est la part des aides et quel est le résultat réel d’une exploitation quand la PAC apporte entre 77 et 93 % du revenu net ? Un peu plus de transparence pourrait être utile !

     Certains consommateurs ont commencé à apporter des réponses à ce drame par leur comportement : les consommateurs Allemands sont de plus en plus nombreux à décrier les pratiques d’élevage intensif et 10 % de la population est devenue… végétarienne, soit 10 fois plus en 20 ans !

     Nous assistons en fait à la fin d’une civilisation rurale agricole et le paysan est devenu producteur agricole, grand ou petit, industriel ou de proximité et parfois même urbain.

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18 août 2015 2 18 /08 /août /2015 06:43

     L’été est une saison propice à la découverte des sites de notre région, qu’il s’agisse de patrimoine culturel ou naturel. Très souvent on retourne sur les lieux les plus emblématiques, mais on peut aussi découvrir des sites dont on ignorait l’existence ou qui ont été mis en valeur depuis peu. C’est parfois le cas dans la vallée de la Seine, et même aux portes de Rouen, au sein de la métropole et en relation avec les activités économiques. Par exemple, en aval de Rouen, le Marais de l’Aulnay est un paysage à découvrir.

     Le Port de Rouen a recréé le marais de l’Aulnay qui a servi de 1970 à 1990 de dépôts des sédiments de dragage de la Seine. La restauration s’est poursuivie de 2005 à 2007 afin de remettre en eau ce marais et lui redonner toute sa richesse en matière de biodiversité.

     La valorisation du site s’est faite par le maintien, voire l’intensification, du caractère humide afin de permettre l’épanouissement des espèces liées à la roselière et la saulaie. Cette renaturation s’inscrit dans le cadre de la politique du Port de Rouen pour assurer le maintien de zones naturelles au sein d’un environnement industriel, accessibles aux piétons et cyclistes depuis 2009.

     Sur un peu moins de 5 hectares, le site offre 1 km de sentier pédagogique avec 8 stations pourvues de panneaux qui commentent l’histoire du lieu, sa faune et sa flore. Ce marais constitue ainsi un maillon d’un corridor écologique qui va permettre de relier le Fossé Blondel au pré du Tournecul à Moulineaux, soit une surface de 17,5 ha. Le crapaud calamite, les saules, le pic épeiche, les orchidées, les roseaux… vont ainsi pouvoir se développer en toute quiétude pour le plus grand plaisir du visiteur.

     Ce marais, inauguré en 2011, se situe boulevard de l’Aulnay à Grand-Couronne, aux limites de Moulineaux. En venant de Rouen, on y accède par la RN138, on tourne à droite rue du Fossé Blondel et on suit la direction de Renault CKD. L’ouverture au public est libre, mais le Grand Port Maritime de Rouen organise ponctuellement des visites guidées. Un dépliant est téléchargeable sur le site : http://www.haropaports.com/fr/rouen/environnement/marais-de-laulnay-grand-couronne.

     L’aménagement en cours du boulevard maritime s’inscrit dans cette même politique, c’est ainsi que progressivement prend forme une immense coulée verte à travers la métropole rouennaise qui part de Moulineaux-La Bouille pour atteindre, en diagonale, les vallées du Robec et de l’Aubette, en passant bien sûr par la Seine en centre-ville où les quais ne cessent de verdir pour faire enfin de Rouen une métropole verte !

Publié par Paris Normandie du 3 août 2015, « Du côté de l’Académie ».

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10 août 2015 1 10 /08 /août /2015 17:08

     Et l’amour enfin, ce peut être très sérieux, voire tragique, mais aussi empreint de petites douceurs…

     Souvenez-vous : Fêtez les voisins, c’est bon pour la santé ! : http://www.michel-lerond.com/article-fetez-les-voisins-c-est-bon-pour-la-sante-123924324.html

     Et puis aussi : Nicole a fait son école : http://www.michel-lerond.com/article-nicole-a-fait-son-ecole-125539733.html

 

     Alors l’Amour ? Des moments forts de joie immense et parfois de peine tout aussi immense… Mais l’Amour c’est aussi des petites douceurs :

  • C’est l’histoire d’une petite fille qui demande à sa maman comment sait-on que l’on est amoureux. La maman répond que c’est lorsque l’on sent plein de petits papillons dans son cœur... L’expression est très jolie, mais en plus elle est très juste : ça voltige de partout, certains arrivent, d’autres partent, on n’y comprend rien, mais ça virevolte dans tous les sens et c’est très beau !
  • Il y a quelque temps, à la radio, quelqu’un disait : « Le seul remède contre la vieillesse, c’est l’Amour ». Vieillissons amoureux !
  • Enfin, c’est l’histoire d’un chat et d’une belette : Jean de La Fontaine avait écrit la fable « Le chat, la belette et le petit lapin » une sombre histoire de belette et lapin plaideurs qui, à la fin, se font croquer par le chat… Pour notre part nous préférons cette douce histoire, réécrite pour la circonstance : La belette et le chat.

     C’est l’histoire d’une belette et d’un chat qui auraient pu se disputer les mêmes proies, ou au mieux s’ignorer. Mais il n’en fut rien. Le chat, impressionné par le long corps fin de la belette qui parvenait à se faufiler partout l’appelait petite belle, ce qui en langage humain signifie petite femme. La belette, elle, était toute émoustillée par les ronronnements de son congénère ou par ses pattes de velours qu’il passait sur son dos… Que ne fut pas leur surprise quand ils apprirent, de la bouche d’un vieux naturaliste, que le terme belette s’emploie en français pour désigner affectueusement une femme charmante ! C’est alors qu’ils décidèrent que l’Amour valait mieux que la sauvagerie, se prirent par les pattes et apprirent à ronronner ensemble en savourant ces moments délicieux.

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