4 août 2015
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Et l’amour de son village comme dans ce poème écrit en 1967, inspiré de « O Toulouse », la chanson de Claude Nougaro :
Buchy
Parfois se ranime en moi
Ton angélus
Et j’aperçois ton clocher
De la route de Sainte-Croix
Et je vois ton campanile
De la route des Petits Bordeaux
Et je te vois, ô Buchy
Je vois ton église
Droite, simple et belle
Dont l’horloge ne vit plus
Mais qu’importe le temps ici
J’entends carillonner ton clocher
Je vois ta mairie coincée
Entre deux halles historiques
Comme si le passé
Etouffait le présent
J’entends encore le maréchal
Qui frappe l’enclume
Et le cheval qui chausse
Avec douleur ses nouveaux fers
ô Buchy
Je sens le vieux bois
De tes halles
Je sens les volailles
Du marché
Et les fruits trop mûrs
Qu’on a jeté
Je vois le Bois du Besle
Dont le feuillage
Abrite bien des Amours
Je vois tes maisons
Qui n’ont de neuf
Que leur façade
Je vois tes pommiers en fleurs
Et tes prés couverts
De boutons d’or
ô Buchy
ô Buchy ma patrie
Qu’il est doux ton souffle
Ton souffle de vie
Doux comme celui d’une femme
Que l’on aime
Published by Michel Lerond
28 juillet 2015
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L’amour sous toutes ses formes, dans de multiples chansons, une des plus belles étant Quand on a que l’amour de Jacques Brel :
Quand on a que l'amour
A s'offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu'est notre grand amour
Quand on a que l'amour
Mon amour toi et moi
Pour qu'éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on a que l'amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d'y croire toujours
Quand on a que l'amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs
Quand on a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
Quand on a que l'amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours
Quand on a que l'amour
A offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
Quand on a que l'amour
A offrir à ceux-là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour
Quand on a que l'amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Quand on a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis le monde entier
Published by Michel Lerond
-
dans
Nouvelles
20 juillet 2015
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Mais oui, il n’y aura que l’amour pour nous sauver. A preuve ce poème que j’ai écrit en 1964 :
La chanson de l’Amour
Ecoute dans la brise légère
Ecoute dans la plaine
Ecoute sous le soleil
Ecoute la chanson de l’Amour
Elle s’échappe en un long babil
Du pollen des marguerites blanches et frêles
Sur leurs longues tiges
Comme un grand Amour pur et vertueux
Mais que dit-elle cette chanson
Je t’aime
Ecoute l’Amour qui t’apporte la vie
Un peu
Ecoute l’Amour et aime davantage
Beaucoup
Ecoute l’Amour qui t’apporte la joie
Passionnément
Bois l’Amour et enivre Toi
A la folie
Bois encore et saoule Toi
Pas du tout
Ne pleure pas et appelle l’Amour
Ecoute dans la brise légère
Ecoute dans la plaine
Ecoute sous le soleil
Ecoute la chanson de l’Amour
Les pétales de ta fleur tombent un à un
Comme tomberont les pétales de ta belle
Et ta fleur est toute nue
Et ta belle sera toute nue
Tu serres fort la tige de ta fleur
Tu serreras fort le corps de ta belle
Ecoute dans ses yeux
Ecoute sur sa bouche
Ecoute sur son corps
Ecoute la chanson de l’Amour
Published by Michel Lerond
13 juillet 2015
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Le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) a été l’insecticide le plus utilisé au monde, à partir des années 1930 avant d’être interdit en agriculture dans les années 1970. Voilà donc 45 ans que l’on n’utilise plus ce produit jugé dangereux… mais on en voit encore les conséquences. En effet, des études américaines récentes démontrent que l’exposition prénatale au DDT accroît de manière significative le risque de cancer du sein (multiplié par quatre), ce qui concerne nombre de femmes américaines et européennes de plus de 50 ans. Les femmes exposées in utero dans les années 1960 semblent les plus concernées.
Certes, depuis l’interdiction du DDT, les niveaux constatés dans la population ont fortement diminué, mais qu’en sera-t-il des quantités énormes qui ont été piégées par les glaciers de l’Arctique et qui sont en train d’être remises en circulation dans l’environnement par les modifications climatiques et la fonte des glaces. Les impacts sur l’environnement, et donc notre santé, de certains produits, peuvent perdurer longtemps, d’autant plus si les décisions nécessaires ne sont pas prises. Souvenons-nous qu’il a fallu 90 ans pour interdire l’amiante… L’actualité, c’est le Roundup l’herbicide le plus vendu au monde, classé comme « cancérigène probable » ; ce qui n’est pas certain certes, mais qui peut demander a minima des précautions. Dans ce registre, plus qu’ailleurs encore, la cacophonie gouvernementale va bon train : la ministre de l’écologie annonce l’arrêt de la vente libre de ce produit, mais le ministre de l’agriculture précise qu’il est toujours autorisé en agriculture ! Entre 2009 et 2013, la vente de Roundup a baissé de 3,4 % pour les usages non agricoles alors qu’elle a augmenté d’environ 9,2 % en agriculture. Ajoutons que les usages agricoles représentent 93 % des produits phytosanitaires. Il n’est alors pas très surprenant que l’on puisse retrouver 17 résidus de pesticides dans une simple pomme !
Le manque de courage politique, la domination de la politique par le monde de l’argent et la pression des lobbies représentent un danger tout aussi important que les produits phytosanitaires eux-mêmes. Reste toutefois à nous expliquer comment conserver les jardins privés et espaces verts publics « propres », comment protéger les cultures des parasites et conserver des rendements qui permettront de nourrir toute la planète. Pas si simple… Bien sûr, il existe l’huile de coude ou le désherbage thermique, toutes techniques qui trouvent vite leurs limites. Il faut aussi que les chercheurs cherchent… et trouvent des solutions. Et pour cela il faut le vouloir, définir des objectifs et financer la recherche. La boucle est bouclée ! On refait un tour ?
Published by Michel Lerond
7 juillet 2015
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Le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio est devenu le pape François, en référence à François d’Assise, le saint le plus populaire du catholicisme. L’encyclique sur l’écologie Laudato si’ que le pape vient de publier veut assurer « la sauvegarde de la maison commune » en marquant une rupture avec la doctrine dominatrice de la nature. C’est au début du XIIIème siècle que François d’Assise affirme que les hommes ne doivent pas dominer la Terre mais que c’est elle qui nous gouverne. Huit siècles plus tard, le pape François reprend cette affirmation en une magistrale synthèse, mais toutefois… 50 ans après que nombre d’écologues aient répété inlassablement cette impérieuse nécessité de développement soutenable, même si le vocable n’est pas utilisé et remplacé par « l’écologie humaine ». Laissons aux religieux et théologiens le soin de s’exprimer sur la signification réelle des textes bibliques, pour retenir cette avancée indiscutable dans l’expression religieuse : la Terre est en danger, du fait des activités humaines et il faut s’en préoccuper d’urgence. On reconnaît bien là la faculté des religions à s’adapter à leur époque avec beaucoup d'opportunisme et une certaine hypocrisie, mais c’est une avancée.
Le pape oublie toutefois de rappeler que si on en est là quant à notre relation à la nature, on le doit pour une large part aux religions et en particulier à la religion catholique ! Voilà en effet deux mille ans que l'on nous répète "croissez et multipliez", et que la religion n'a cessé d'encourager à une exploitation maximale de la nature. Mais il n'est jamais trop tard pour se repentir ! Il évoque aussi, en termes justes, le rôle des forces d'argent et il a bien raison. A n’en pas douter, il va remettre de l’ordre dans les finances du Vatican et son immense patrimoine immobilier…
Néanmoins les propos sont justes et le pape François en appelle aux croyants et non croyants dans un esprit œcuménique tout à fait louable, afin d’encourager à construire une société qui s’appuie sur l’épanouissement humain et le respect de la biosphère : http://www.michel-lerond.com/article-il-ne-vous-reste-plus-qu-a-prier-123090064.html. Cette initiative papale prend d’autant plus de sens qu’elle est relayée par la déclaration du CRCF (Conférence des responsables de cultes en France) qui souligne que l’humanité s’est fourvoyée dans un rapport de domination et d’exploitation mortifère de l’environnement.
Après cette encyclique, les hommes auront-ils la sagesse de remettre l’humain à sa juste place, sans être dominateurs absolus de la planète, jusqu’à l’épuiser et mettre en péril leur propre survie. Les Hommes devraient toutefois parvenir à réguler leur vie et leur survie en accord avec leur milieu d'origine, sans avoir besoin de religion. Mais je le sais, je rêve ! Et Dieu dans tout çà ? : http://www.michel-lerond.com/article-et-dieu-dans-tout-ca-59667710.html
Published by Michel Lerond
29 juin 2015
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Et voici, comme annoncé, notre second jeu de l’été, destiné cette fois-ci aux citoyens que nous sommes. En effet, on peut faire des reproches aux politiques, certes, mais peut être faut-il que nous autres citoyens nous remettions en cause également. Comme pour le précédent jeu, il suffit de répondre à quelques questions, la réponse devant toujours être OUI, sinon vous avez perdu !
Vous êtes donc un(e) citoyen(ne) attaché à la République et la Démocratie :
- Participez-vous à toutes les consultations électorales ?
- Avant de voter, vous assurez-vous que le candidat que vous avez choisi exercera un mandat départemental, régional, national ou européen exclusif et que ce mandat sera son premier ou second, mais pas plus ?
- De même, vous assurez-vous que le candidat que vous avez choisi n’exercera pas plus de deux mandats locaux et que ces mandats seront ses premiers ou seconds, mais pas plus ?
- Si aucun candidat ne répond à ces critères, avez-vous décidé de voter blanc ?
Vous avez répondu OUI aux questions qui vous concernent, bravo. Vous êtes dignes de la République et il ne vous reste plus qu’à exercer pleinement votre rôle de citoyen(ne).
Si une seule des réponses est NON, vous devez revoir votre conception de la Démocratie. Faute de quoi, le système en place de professionnalisation de la politique perdurera.
Ce jeu vous permet de contribuer à restaurer la République et la Démocratie, c’est votre premier rôle de citoyen(ne). Bonnes vacances !
Si vous souhaitez plus d’informations, vous pouvez revoir notre chronique du 23 juin 2014 : http://www.michel-lerond.com/article-nous-citoyens-europeens-nous-123977952.html qui vous incitera à être plus vigilant quant à la formation civique des jeunes, les conceptions économiques de notre société ou l’organisation territoriale de notre pays. N’hésitez pas à transmettre ces informations à vos élus, ils en seront ravis !
Published by Michel Lerond
23 juin 2015
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Les vacances sont en vue et avec elles la possibilité de se poser, de réfléchir, de faire le point et éventuellement se remettre en cause. Cela vaut pour chacun d’entre nous et en particulier pour les femmes et les hommes politiques dont nous avons dit à plusieurs reprises à quel point leur autisme s’amplifie. C’est pourquoi je vous propose pour cet été deux jeux simples : le premier est destiné aux élus et le second aux citoyens. Il suffit de répondre à quelques questions, la réponse devant toujours être OUI, sinon vous avez perdu !
1er jeu destiné aux politiques :
Si vous êtes un(e) élu(e) départemental(e), régional(e), national(e) ou européen(ne) :
- Vous êtes-vous assuré que votre mandat électif est exclusif ?
- Sinon avez-vous démissionné de tous les autres mandats ?
- Avez-vous bien conscience que ce mandat ne pourra être renouvelé qu’une seule fois ?
Si vous êtes un(e) élu(e) local(e) :
- Vous êtes-vous assuré que vous n’exercez que deux mandats au maximum ?
- Sinon avez-vous démissionné de tous les autres mandats ?
- Avez-vous bien conscience que ces mandats ne pourront être renouvelés qu’une seule fois ?
Vous avez répondu OUI aux trois questions qui vous concernent, bravo. Vous êtes dignes de la République et il ne vous reste plus qu’à assurer votre(vos) mandats(s) dans l’esprit de la Démocratie.
Si une seule des réponses est NON, vous devez vous mettre en conformité avec les règles de base de la Démocratie. Faute de quoi, le peuple ne manquera pas de vous le rappeler, de manière courtoise d’abord, puis…
Ce jeu nous permet de contribuer à restaurer la République et la Démocratie, dans la bonne humeur.
Bonnes vacances !
Le second jeu la semaine prochaine.
Published by Michel Lerond
15 juin 2015
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Courtil est un mot dérivé de l’ancien français court, qui signifie jardin attenant à la ferme, ou petit jardin. C’est une des caractéristiques paysagères du Marais Vernier situé au sud de l’estuaire de la Seine. Ces lanières de terrain longues de 1 200 mètres sont séparées par des drains, la partie haute étant autrefois consacrée aux cultures maraîchères. Cela subsiste notamment à Bouquelon, sur la réserve naturelle des Courtils.
Cette réserve naturelle est le résultat d’une persévérance à toute épreuve, alliée à une compétence très élevée ; c’est l’œuvre de Christine Le Neveu et Thierry Lecomte, deux passionnés de nature, aussi bien dans leur activité professionnelle que dans leur vie personnelle. Partis avec 4 hectares en 1979, Christine et Thierry ont réussi à agrandir progressivement cet espace protégé, fédérer les acteurs locaux et les soutiens institutionnels et financiers pour parvenir à une réserve naturelle régionale, véritable joyau de la biodiversité, au sein de la vaste zone humide du Marais Vernier. Au fil du temps, Christine et Thierry ont pu acquérir d’autres courtils qui se trouvaient en déprise agricole et souvent menacés par l’invasion arbustive des milieux ou des projets de peupleraies ou terrains de loisirs. C’est en 1995 que les Courtils deviennent réserve naturelle volontaire (RNV) avec déjà 20 hectares. C’est alors la première RNV de Haute-Normandie. Entre temps, l’association « Courtils de Bouquelon » est créée afin d’associer une cinquantaine de personnes qui disposent ainsi d’un outil de gestion. En associant d’autres propriétaires privés et le Conservatoire du Littoral, la réserve compte maintenant 77 hectares !
L’évolution de la législation va transformer le nom d’origine en réserve naturelle régionale (RNR) avec le soutien du Conseil régional depuis 2009. L’Agence de l’Eau restant le soutien financier le plus important. Les Courtils abritent un patrimoine naturel très riche et diversifié tant pour la flore que la faune (plus de 150 espèces patrimoniales !) grâce aux initiateurs de ce beau projet qui ont su mettre en œuvre un mode de gestion adapté avec les emblématiques bœufs d’Ecosse, chevaux de Camargue ou moutons Shetland. Des visites sont régulièrement organisées pour des naturalistes, élus, aussi bien que le grand public. Quelques heures passées dans les Courtils, avec un vol de cigognes au-dessus de vos têtes et des plantes carnivores à vos pieds vous convaincront que, décidément, il y a parmi les Humains des gens plus humains que d’autres parce qu’ils ont compris que nous appartenons, nous aussi, à la nature. (https://courtilsdebouquelon.wordpress.com/). Merci Christine et Thierry de cette belle leçon.
Published by Michel Lerond
8 juin 2015
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Vous avez vu comme les Français sont blasés, saturés de discours aussi stupides que vides de sens. On annonce la suppression des départements puis on élit des conseillers… départementaux. On va élire les conseillers régionaux et ensuite on définira les missions des régions… On voit un réinventeur de la République venir de Paris au Havre… en jet privé, pendant que son chauffeur emprunte l’autoroute pour le recueillir à la descente de l’avion ! Les politiques ne voient plus et n’entendent plus. Comme déjà dit sur ce blog, la « classe politique » est autiste…
Pourtant, on peut voir ici ou là que les peuples reprennent la main. Ainsi en Espagne où le parti Podemos est peut-être en train de changer la donne, à l’occasion des élections municipales et régionales récentes. Les « indignés » de 2011 arrivent ainsi au pouvoir avec pour objectif de recadrer les banques et réinventer la démocratie et deviennent ainsi quasiment la première force politique en Espagne. Cette montée en puissance, peut-être un peu artificielle, est due notamment aux turpitudes et à la corruption des politiques… Cette victoire des « indignés » espagnols dépasse les frontières et marque l’éveil d’une nouvelle génération à la politique, ouvrant la voie à une Europe des peuples plutôt qu’à une Europe des marchés. L’électorat de ce parti est surtout urbain et jeune et participe davantage aux consultations électorales. L’arrivée des « sans voix » au pouvoir constitue un quasi tremblement de terre. Un sacré vent de liberté !
Dans un autre registre, en Irlande, la contraception, le divorce ou l’homosexualité ont longtemps été « contrôlés » par l’Eglise. Et voilà que le divorce est légalisé et l’homosexualité décriminalisée. Le mariage pour tous, décidé en mai 2015 par 62 % des Irlandais, balaye des décennies de mainmise de l’Eglise sur la société. L’Irlande devient même le premier pays au monde à prendre cette décision dans le cadre d’un référendum, avec le soutien de tous les principaux partis politiques irlandais, laissant l’Eglise seule face à son conservatisme d’un autre temps. Que l’on soit pour ou contre le mariage pour tous, quel vent de liberté !
En France, on déplore depuis des décennies déjà le peu d’intérêt des jeunes pour le fonctionnement démocratique de nos institutions. Mais les jeunes, même s’ils paraissent « en dehors du coup » écoutent, observent et se font une idée de la société dans laquelle ils souhaitent vivre. Attention au réveil brutal d’une jeunesse qui a le sentiment d’être abandonnée.
Vous voilà prévenus mesdames et messieurs les politiques, votre prochain dilemme pourrait bien être : changer ou disparaître !
Published by Michel Lerond
2 juin 2015
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Comme pour la plupart des gens, mon argent est à la banque. Même si ce n’est pas beaucoup, chacun dépose son argent à la banque, « en toute confiance ». Oui, mais voilà la question : que devient mon argent, à quoi sert-il ? Même si mon argent est « placé » « en toute sécurité », et que la banque le fait « travailler » pour qu’il me rapporte, il peut être pertinent de se demander, mieux encore de demander à sa banque, à quoi servent tous ces dépôts sur les comptes-courants, comptes-épargnes et même LDD (livrets de développement durable). Ne servent-ils pas, par exemple, à financer des investissements pour des fabrications d’armement, des industries polluantes, ou même des énergies fossiles qui vont contribuer à amplifier les modifications climatiques…
Et voilà que cette question saugrenue est posée par des fondations, des institutions qui attendent des banques une certaine éthique et des actes plutôt que des discours… Ce mouvement, parti des universités américaines il y a 5 ans, gagne du terrain et s’amplifie. Cela nous rappelle une vieille histoire, quand dans les années 1960 naissait aux Etats-Unis le mouvement New Age, précurseur du courant écologiste et… des « évènements de mai 68 » en France.
Le but de cette contestation est d’amener les grands actionnaires à ne plus investir dans les énergies fossiles, première cause des modifications climatiques. Les résultats de cette campagne de désinvestissement restent modestes pour le moment, mais cela amène au moins certains financiers à s’interroger sur la rentabilité réelle à long terme des énergies renouvelables par rapport aux énergies fossiles classiques. C’est ainsi que BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole se sont engagés à se retirer de projets miniers australiens. Le Crédit Agricole vient d’annoncer qu’il ne financera plus de projets liés à l’extraction de charbon, il est ainsi la première banque française à prendre un tel engagement.
Encore faut-il bien sûr que les actions des entreprises et des états soient en cohérence avec celles des banques. Mais là aussi les choses évoluent et c’est ainsi que les grands groupes industriels mondiaux, réunis à l’UNESCO à Paris fin mai se sont déclarés en faveur d’une économie bas carbone, coordonnée avec les gouvernements. En Europe apparaissent des « territoires à énergie positive », innovation remarquable. La France ambitionne 200 territoires de ce type qui permettront de valoriser les ressources locales et l’accès à l’énergie à un coût maîtrisé. Mais cela demande… de la solidarité entre territoires voisins autour de projets communs et pour cela il faudrait que les Français sortent de leurs cabanes de Gaulois !
Published by Michel Lerond