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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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24 mars 2023 5 24 /03 /mars /2023 19:02

     La France est en train de traverser une crise comme elle les affectionne tant… à partir de constatations brouillonnes, d’oppositions obsolètes entre gauche et droite, de rivalités de « p’tits chefs » et de nostalgie de manifs « soixantes huitardes », on s’étripe allègrement à propos de l’âge de la retraite… Il est assez surréaliste que des jeunes d’une vingtaine d’années renforcent le mouvement, soucieux de l’âge de leur retraite qu’ils prendront… dans les années 2070 ! A ce moment-là, où en serons-nous ? Quel seront les conditions de vie sur une planète ravagée par le dérèglement du climat et l’effondrement de la biodiversité ? Est-ce que la retraite même aura encore un sens dans un monde qui sera alors obsédé par sa survie ?

     Pour faire preuve de réalisme et se montrer soucieux de l’avenir de ses concitoyens, il aurait été plus judicieux de hiérarchiser les priorités, en partant du constat maintes fois confirmé que la première priorité, c’est bien l’urgence climatique ! Partant de là et des innombrables réformes à opérer en profondeur, il fallait s’interroger sur les activités humaines et une fois de plus se demander « A quoi ça sert de travailler ? ». C’est dans ce contexte, et après avoir remis à niveau les considérations relatives au travail que l’on devait redéfinir les modalités de départ en retraite, avec des critères souples et personnalisés. A vouloir s’accrocher à des principes vieillots, et à présent obsolètes, en uniformisant les règles de vie sans assez de concertation, on génère de la rancoeur, du refus et… de la violence, comme on le voit avec des confusions sur le sens même des choses.

     Ainsi lorsque des casseurs profitent des manifestations pour aller vandaliser des commerces, des mairies ou des permanences de parlementaires, certes les syndicats ont raison de rappeler qu’ils ne font pas de violences eux, en ne s’en prenant à personne physiquement. Mais quand on brûle des pneus avec des dégagements toxiques, que l’on bloque la circulation, empêchant des personnes d’aller à leur travail ou à des jeunes de passer le bac, ne serait-ce pas une forme de violence ? A la limite de la prise en otage ? Lorsque le gouvernement, avec la stratégie du 49.3, certes légale, méprise l’avis des députés en allant ainsi contre les représentants du peuple, ne serait-ce pas une forme de violence ? Lorsque les députés, ou dépités ?, s’invectivent comme on ne pourrait pas le supporter dans une salle de classe, ne serait-ce pas une forme de violence ? Lorsque les lois sont assorties de multiples décrets, circulaires et autres interprétations individuelles, et que personne ou à peu près, y compris les professionnels concernés, n’y comprend plus rien, ne serait-ce pas une forme de violence ? En fait, la violence est partout dans notre société, ne parlons même pas de la télévision ou des jeux vidéos… Quant à regarder ailleurs dans le monde… ce n’est pas vraiment mieux !

     Mais alors qu’en sera-t-il lorsque nous allons être confrontés pour de bon aux conséquences du dérèglement climatique ? Ne serait-ce pas une forme de violence que de négliger l’avenir de notre civilisation au « profit » de l’économie ? Jusqu’où ira cette violence ? Revenons vite à plus d’Humanité, de respect du prochain, en échangeant nos points de vue avec calme, dans un esprit participatif et constructif. Ensuite on pourra se soucier de notre retraite, que pour ma part j’ai prise, il y a une dizaine d’années, à 65 ans, avec 43 annuités...

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17 mars 2023 5 17 /03 /mars /2023 08:53

     Les crises environnementales, économiques et politiques dans lesquelles nous sombrons nous laissent dubitatifs sur notre avenir. Pourtant, il y a de bonnes raisons d’espérer un monde meilleur, notamment lorsque l’on constate l’évolution de certaines entreprises, telles que banques ou assurances, notamment.

     Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale est une banque coopérative et mutualiste qui allie 14 fédérations de Crédit Mutuel qui parient sur la responsabilité et la solidarité. Cette entreprise qui appartient à ses clients-sociétaires associe ses ambitions financières, sociales et environnementales. Cette banque est la première à adopter le statut d’entreprise à mission, pour entre autres, oeuvrer pour une société plus juste et plus durable. C’est dans cet esprit que 15 % du bénéfice net va être désormais consacré à financer des projets à impact sociétal et écologique, soit de l’ordre de 500 millions d’euros par an.

     Dans le domaine de l’assurance, la MAIF annonce consacrer désormais 10 % de son résultat net à un « dividende écologique » afin de financer des projets de solidarité climatique et de régénération de la biodiversité, soit 10 millions d’euros en 2022. La MAIF, société à mission depuis 2020 et sans actionnaires, place au coeur de sa stratégie la recherche d’impacts positifs pour la société. Concrètement, ces financements destinés à la biodiversité vont concerner la gestion durable des forêts et zones humides ou la restauration de cours d’eau en aidant les collectivités locales. Pour ce qui est du climat, les crédits serviront, par exemple, à construire des barrières anti-inondations ou des portes étanches préservant des conséquences du dérèglement climatique, attribués aux sociétaires les plus vulnérables.

     Il s’agit bien là de décisions militantes, qui compte tenu du statut de ces entreprises, leur permettent de réinvestir les bénéfices pour la planète et ses habitants et surtout les générations futures. La loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), adoptée en mai 2019 a pour but de donner les moyens nécessaires aux entreprises pour innover et se transformer, de repenser leur place dans la société. Cette loi a déjà permis à une soixantaine d’entreprises françaises d’adopter une « raison d’être » et à une vingtaine de prendre le statut « d’entreprise à mission », en ajoutant un objectif social ou environnemental à la performance économique et financière. Les entreprises concernées opèrent dans des secteurs variés comme l’e-commerce, le textile, la finance, ou les cosmétiques.

     Nous en sommes au stade des déclarations de principe qu’il faudra évaluer en termes d’effets réels sur les problématiques envisagées, mais l’intention est là et c’est un progrès. Voilà bien les prémices de l’évolution qui va devenir indispensable pour passer d’une économie du profit à tout prix à une économie solidaire. C’est une décision historique !

 

     "A demain... si vous le voulez bien." : en cours d'impression, publication imminente. Réservez chez votre libraire !

« A demain… si vous le voulez bien », il arrive ! - Le blog de Michel Lerond (michel-lerond.com)

 

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 16:30

 

     Notre société du futur devra nécessairement être plus inventive et responsable, c’est ce que je veux démontrer dans cette synthèse actualisée, à paraître dans quelques semaines. La bifurcation à opérer sera écologique, énergétique et culturelle.

 

     Plus que jamais, il est temps de Faire passer le message et de se donner les Clés de notre avenir, en se disant A demain… si vous le voulez bien !

 

     Des textes synthétiques et concrets pour convaincre de la nécessité de s’impliquer personnellement, en tant que consommateur, travailleur et citoyen et peser sur les décisions politiques.

     Faire passer le message Persée, 2018.- 158 p. – 14€20

          La biographie d’un lanceur d’alerte en environnement.

     Les clés de notre avenir - Persée, 2020.- 100 p. – 10 €

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     Ces deux livres sont épuisés chez l’éditeur et ne sont pas prévus à la réimpression. Pour se les procurer, veuillez consulter votre libraire ou acheter en ligne sur : Amazon.fr : michel lerond michel lerond (fnac.com) Résultats de recherche pour "michel lerond" - achat livres | Lireka

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     Une réflexion sur notre avenir commun.

A paraître début avril 2023. A réserver dès maintenant chez votre libraire.

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 09:02

     Trois incendies mémorables ont eu lieu à Rouen depuis dix ans. Que reste-t-il de ces catastrophes, à part des cendres ? Souvenons-nous :

     - Le 29 octobre 2012, le pont Mathilde qui enjambe la Seine en centre ville s’enflamme. Sur ce pont où transitent 80 000 véhicules par jour, un camion citerne de 31 000 litres d’hydrocarbures se renverse et brûle, avec un autre camion accroché au passage, des caravanes et camions de forains sous le pont, des réseaux de fibres optiques, ce qui supprime le téléphone sur plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde et… accessoirement rompt une grosse conduite d’eaux usées qui se déversent dans la Seine.

     - Le 26 septembre 2019, l’usine Lubrizol, un des 1 300 sites Seveso en France (dont 60 en Seine-Maritime) fait face à un incendie de 10 % de ses installations avec un nuage de fumée et de suie atteignant la Belgique. Les dommages furent considérables dans l’entreprise même et ont généré une situation qui posait de nombreuses questions quant à la gestion de crise, la culture du risque et les suites à donner.

     - Le 16 janvier 2023, c’est l’entrepôt de 6 000 m² du logisticien Bolloré qui brûle à son tour, emportant dans les flammes des batteries au lithium (12 250 stockées) et des pneus dans un entrepôt voisin (70 000 stockés). Cet incendie, accompagné d’explosions, a été circonscrit après plusieurs jours, ayant mobilisé 137 pompiers et 60 engins.

     Dans chacun de ces cas, alors que les effets immédiats des incendies ont été spectaculaires, entraînant des pollutions pas toujours décelables immédiatement mais redoutées, la communication a laissé beaucoup à désirer… Face à ces accidents, les services de l’Etat ont donné l’alerte avec retard, avec des sirènes peu entendues, puis ont délivré des informations fragmentaires, approximatives et manquant singulièrement de pédagogie. Une psychose a résulté de ces situations anxiogènes et les réseaux sociaux ont colporté des commentaires très approximatifs. Devant ces situations, beaucoup de personnes ne savaient plus très bien où était la vérité, s’il y avait danger réel ou pas… A ce montrer trop rassurantes, les autorités ont perdu toute crédibilité. Le public ne comprend pas ces « souplesses » au moment où, par ailleurs, on interdit les voitures polluantes en ville, ce qui est vécu comme une profonde injustice. Qu’adviendrait-il si un jour, par malheur, ces accidents concernaient l'usine de fabrication d'engrais azotés qui stocke 20 000 tonnes d'ammoniac et 10 000 tonnes d'ammonitrates, ou les centres de stockage de 650 000 m3 de produits pétroliers, chimiques et d'engrais, ou encore 800 m3 de propane et 1 600 m3 de butane. Et pire encore, qu’en serait-il en cas d’accident nucléaire sur le littoral ??

      Plus que jamais, il est temps de tirer les conclusions de ces incendies, de réfléchir aux dysfonctionnements et contradictions de notre société pour prévenir d’éventuels futurs accidents. Au-delà de la communication défaillante et de la faible culture du risque, ces accidents ont été de véritables révélateurs de notre société et pose bien des questions sur nos modes de production et de consommation. En premier lieu, il faut revoir la culture du risque, l’enseigner, la faire partager par la population sur un vaste territoire. Ce n’est qu’ainsi que la communication, en cas de crise, pourra être efficace. Des pistes ont déjà été proposées pour améliorer les processus de prévention :

  • En amont, prévoir des expertises contradictoires des risques pour plus de rigueur et de crédibilité. Prendre des mesures de précaution, expliquées, de façon collective, en évitant les accusations sans fondement : les industriels, même pollueurs, ne sont pas forcément des gens qui méprisent la population pour ne voir que leur profit…

  • En matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire, revoir les conditions d’installation des entreprises à risques en proximité de l’habitat et des transports, avec un maximum de sécurité. Toutefois soyons réalistes, on ne pourra jamais déplacer toutes les usines (pour les mettre où ?) et on ne peut pas échapper à tout risque industriel. Il faudrait commencer par le début : à quoi sert cette entreprise ? Que fabrique-t-elle ? A quoi nous servent ses produits ? Quels sont les risques qu’elle génère et quelles mesures prend-elle pour les limiter ? C’est en fonction de ces premières réponses que l’on prend conscience des enjeux et des dispositions à prendre avec un respect mutuel des habitants, des élus et des acteurs économiques.

  • A titre de prévention, sans doute faut-il encore renforcer les règles de sécurité et faire assurer les contrôles de façon plus indépendante, en y associant des représentants de la société civile. Dans tout ce processus, il ne faut surtout pas omettre la prise en compte des synergies possibles, et probables, entre risques industriels et risques climatiques : qu’en sera-t-il d’un accident comme Lubrizol, en cas de pluies diluviennes et inondations ou en cas de tempêtes violentes ?

  • Avoir une totale transparence de l’information, ce qui signifie revoir le système d’alerte qui a montré de réelles défaillances, et associer le public, sous des formes diverses (comités de quartiers, réunions publiques, médias) afin de prendre des décisions comprises et acceptées.

     Nous avons pris l’habitude de vivre dans une société hyper technologique avec des processus mal maîtrisés par les utilisateurs, et parfois même par les professionnels eux-mêmes. Le but, ce n’est pas le fric, mais notre qualité de vie ! Plus en profondeur, il va falloir s’interroger sur la raison d’être des entreprises, sur l’avenir de l’économie, donc sur notre propre consommation. De plus en plus il va falloir envisager des entreprises à mission dont la raison d’être est la contribution aux besoins réels de la population et non le profit. C’est ensemble que l’on peut avancer sur la culture du risque pour aller vers une harmonisation des pratiques. A cet égard, une étude sociologique sur la perception des risques industriels et les attentes citoyennes a été organisée par la Métropole Rouen Normandie en 2022. Seulement 10 % des personnes interrogées se sont dites suffisamment informées et près de la moitié ont souhaité participer à un exercice annuel de crise. De plus, 64 % des participants à cette enquête ont souhaiter participer à une instance de dialogue… c’est ce qui a existé chez Lubrizol, pendant une quinzaine d’années, entre 1994 et 2009 avec la mise en place d’un « Comité de riverains » de l’usine de Rouen. Cette expérience est restée quasiment unique au plan national, avec un esprit remarquable de transparence au sein de cette entreprise. Quelque chose de rare assurément, et qui semble bien oublié dans les propos actuels...

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17 février 2023 5 17 /02 /février /2023 09:00

     Climat, biodiversité, pandémies… voilà bien les vrais enjeux de notre avenir, pour nous, dans notre région comme partout dans le monde. Chacun ressent autour de soi une anxiété grandissante devant cet avenir incertain.

     Commencée il y a cinq ans, la trilogie que je souhaitais s’achève par une réflexion qui se place sur un plan environnemental bien sûr, mais aussi économique, sociologique, politique et sans doute philosophique. Il convient d’abord de bien analyser la situation, notamment en ce qui concerne la relation de l’homme avec la nature puis le fonctionnement de notre économie. Notre société du futur devra nécessairement être plus inventive et responsable, c’est ce que je veux démontrer dans cette synthèse actualisée, à paraître bientôt. La bifurcation à opérer sera écologique, énergétique et culturelle.

     Plus que jamais, il est temps de Faire passer le message et de se donner les Clés de notre avenir, en se disant A demain… si vous le voulez bien !

     Des textes synthétiques et concrets pour convaincre de la nécessité de s’impliquer personnellement, en tant que consommateur, travailleur et citoyen et peser sur les décisions politiques.

     - Faire passer le message Persée, 2018.- 158 p. – 14€20

     La biographie d’un lanceur d’alerte en environnement.

     - Les clés de notre avenir - Persée, 2020.- 100 p. – 10 €

     93 propositions concrètes pour « refaire le monde ».

     Ces deux livres sont épuisés chez l’éditeur et ne sont pas prévus à la réimpression. Pour se les procurer, veuillez consulter votre libraire ou acheter en ligne sur : Amazon.fr : michel lerond michel lerond (fnac.com) Résultats de recherche pour "michel lerond" - achat livres | Lireka

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     Une réflexion sur notre avenir commun.

     A paraître début avril 2023. A réserver dès maintenant chez votre libraire.

Une trilogie bientôt complète !
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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 08:50

      L’actualité récente a été bien monopolisée par la réforme de la retraite et ses retombées socio-économiques. N’est-on pas là dans un débat un peu dépassé, qui ne prend pas en compte les réalités de notre époque ? Ce débat récurent a des racines lointaines, puisque Louis XIV créa en 1673 une première caisse de retraite pour les équipages de la marine royale, démarche élargie un siècle plus tard, au moment de la Révolution, au service des impôts, puis à l’ensemble des serviteurs de l’État. La loi de 1853 définit la retraite des fonctionnaires d’État et des militaires, et dans le même temps, les travailleurs mettent en place des sociétés de secours mutuel, prémices des caisses de retraite, avec parfois le concours de patrons paternalistes. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’émerge l’idée d’une retraite pour l’ensemble des salariés, en Allemagne sous l’égide de Bismarck. Au début du XXe siècle le gouvernement français prévoit d’assurer aux cotisants une retraite… à 65 ans, à une époque où moins d’un salarié sur 10 atteint cet âge. Ce n’est que dans les années 1930 que se met enfin en place un régime d’assurance vieillesse obligatoire pour tous les salariés. Ainsi, la généralisation de la retraite a constitué une grande avancée sociale, mais constamment remise sur le tapis, surtout pour en définir ses conditions, en oubliant souvent combien le régime français est plus avantageux, malgré tout, que dans beaucoup d’autres pays...

     Chaque époque a donc actualisé cette démarche, mais en ne prenant pas toujours en compte la prospective nécessaire, puisque parler de retraite c’est bien sûr se projeter dans un futur que l’on ne connaît pas précisément. Ne serait-il donc pas temps de reprendre les choses dans l’ordre et de s’interroger sur l’organisation du travail, son sens, son utilité et son partage, et ensuite sur la retraite et ses modalités. Dès avril 2014, voilà presque 10 ans, je m’interrogeais sur ce blog : A quoi ça sert de travailler ? Il est sans doute révélateur que cette chronique soit la plus lue du blog avec un peu plus de 1 800 consultations. Je concluais ainsi : « Qui posera ces questions… pour repenser la notion de travail, son utilité et sa place dans la recherche de la plénitude de chacun ? » Nous y voilà ! Quel est le sens du travail, et donc de son arrêt pour partir en retraite, quand on sait maintenant que l’on est confronté à des enjeux planétaires (climat, biodiversité, pandémies, migrations…) qui vont de façon quasi certaine remettre en cause nos pratiques sociales.

     Concernant la fin de vie professionnelle, les discussions restent obsessionnelles sur l’âge du départ en retraite, comme s’il devait exister une solution standard, avec juste quelques adaptations. Ne peut-on imaginer que chacun puisse avoir des opportunités de choix sur sa sortie du monde du travail ? Bien sûr que certains métiers sont plus pénibles que d’autres, mais tous comportent des moments de pénibilité, et faire des comparaisons sur ce plan à échéance de 43 ans est plus qu’hasardeux… Ne peut-on imaginer que l’on puisse changer d’emploi au cours de sa vie, pour vivre d’autres expériences et répartir les pénibilités. On peut aussi préférer un départ en retraite progressif plutôt que brutal, du fait de la déstabilisation que cela représente parfois. En bref il conviendrait que l’on soit plus souple et respectueux de la liberté de chacun en se préoccupant d’abord du sens du travail et de ce qu’il apporte à chacun en qualité de vie, plutôt que de se focaliser sur les questions secondaires de l’âge de départ ou du nombre d’annuités.

     En fait, à quoi bon travailler pour fabriquer des produits inutiles, voire nuisibles, pour le simple fait qu’ils génèrent de l’emploi ? Il faut donc s’organiser pour mieux partager le travail, pénible ou pas. On peut diminuer le temps de travail pour maintenir le nombre d’emplois, les 30 heures hebdomadaires ne sont plus utopiques d’autant plus que la mécanisation et la robotisation se développent à outrance. C’est aussi une façon de contribuer à réduire nos émissions de gaz à effet de serre : fabrications, transports des marchandises, déplacements des employés. Plus de temps libre facilite les mobilités lentes, une consommation raisonnée et offre plus d’opportunités de sociabilité. Ce levier peut aider à passer d’un travail subi à un travail choisi et ouvre vers une société plus solidaire. Le modèle linéaire actuel produire-consommer-jeter a atteint ses limites et pose vraiment la question de comment redéfinir les objectifs de l’économie. Cette phase critique suppose aussi que l’on gomme les inégalités entre une part de la population de plus en plus pourvue en confort et une autre part qui parfois sombre dans la misère. Le monde change, nous assistons vraisemblablement à la fin d’UN monde, il faut tout repenser ! Ne nous voilons pas la face, si les oppositions à la réforme annoncée sont aussi fortes, ce n’est pas simplement pour l’âge du départ en retraite, mais plus largement il s’agit d’un « ras le bol » généralisé par rapport à une société qui part en vrille et n’offre aux jeunes que des perspectives peu réjouissantes.

     Si de telles mesures entraînent une baisse de revenu, celle-ci peut être compensée par la mise en place du revenu universel, plutôt que toutes ces aides démagogiques à tout bout de champ, peu compréhensibles et sous-utilisées... L’économie est une des sciences sociales les plus avancées, mais qui a fait un peu trop abstraction des aspects sociaux et écologiques. Il faut inventer une nouvelle économie débarrassée de cette obsession de la croissance à tout va qui ne tient pas compte des ressources réelles de la planète, et donc revoir la répartition du temps de travail sur toute sa vie. La solidarité, le partage, ce peut être une bonne voie pour redonner du sens au travail. Il faut donc reprendre ces débats relatifs à la retraite sur des bases actualisées : reconsidérer le sens du travail, donner plus de souplesse aux choix personnels et alors, on peut se remettre au boulot, pour un bon boulot !

 

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14 janvier 2023 6 14 /01 /janvier /2023 08:26

     La crise énergétique atteint fortement certaines petites entreprises, notamment des petits commerces en zones rurales, ce qui est bien sûr regrettable. Cette crise peut cependant avoir aussi du bon pour les structures plus importantes. En effet, de nombreuses entreprises sont maintenant en demande d’accompagnement pour optimiser la gestion de leur activité dans un contexte de développement soutenable. Devant le renforcement des normes environnementales, les grandes entreprises se structurent elles-mêmes, mais il n’en est pas de même pour les PME et TPE qui font appel à leurs experts comptables afin de mieux répondre aux enjeux. C’est bien d’une prise de conscience dont il s’agit, ce qui est plutôt de bonne augure. Toutefois, les premières expériences de ce type révèlent le grand retard à combler, ne serait-ce que pour collecter et traiter les informations relatives aux consommations d’énergie qui concernent les livraisons, mais aussi les déplacements du personnel.

      Les chambres de commerce et d’industrie s’impliquent également dans cet apprentissage de la transition énergétique. En peu de temps, on est passé d’une énergie peu coûteuse à un poste budgétaire des plus importants. Et c’est là que la prise de conscience progresse en considérant le coût prohibitif des bâtiments mal isolés, ou pas du tout, et des transports en tous sens. Il est sans doute dommage que la recherche de profits, ou le sauvetage de l’entreprise, soient le facteur déclencheur, plutôt que le civisme et le sens de l’intérêt général, mais c’est un progrès !

     Les Régions sont aussi des acteurs importants dans cette démarche, notamment en étant proches des agriculteurs qui sont souvent les professionnels les plus concernés par le dérèglement climatique qui peut « tout simplement » réduire à néant leur production. Les Collectivités régionales peuvent ainsi apporter un soutien financier pour aider les agriculteurs en compensation de la réduction des phytosanitaires et des émissions carbone ou l’amélioration des conditions d’élevage quant à la nourriture du bétail. Tout cela se déroule selon un protocole précis dans le cadre des Mesures Agro-environnementales et climatiques ((MAEC).

     Bien sûr, il y a l’engagement volontaire des entreprises, agriculteurs compris, mais il y a aussi la réglementation qui, à n’en pas douter, va se renforcer compte-tenu des défis qui sont devant nous. Par exemple, en décembre 2022, les Eurodéputés ont adopté une loi encadrant l’importation de certains produits issus de la déforestation. L’exemple le plus criant des produits concernés est sans doute le soja qui sert à l’alimentation des bovins européens, cultivé suite à la destruction de la forêt amazonienne. De nombreux autres produits sont concernés pour l’alimentation, la fabrication de cosmétiques ou de mobilier… Il ne va pas être simple de bien identifier la provenance de ces produits et ce sont les entreprises importatrices qui vont se trouver en première ligne, en devant s’assurer que le produit utilisé n’est pas issu de la déforestation, faute de quoi elle seront sanctionnées.

     Toutes ces évolutions se juxtaposent et ne sont pas faciles à gérer par les entreprises, mais les faits sont là : avec un peu de réglementation et une volonté de progresser quant au respect de notre environnement, donc de la vie, on avance !

 

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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 09:01

     Chacun ressent autour de soi une anxiété grandissante devant l’avenir. Cela est essentiellement dû à des causes environnementales, liées à la biodiversité et au climat, avec une surconsommation qui met l’humanité en péril. Bientôt octogénaire, j’ai consacré plus de 60 années de ma vie à m’intéresser à notre environnement, l’étudier et le défendre. Que reste-t-il de tout cela quand les crises qui nous touchent sont près de leur paroxysme.

 

     C’est pourquoi je voudrais prendre du recul par rapport aux discours tapageurs de toutes sortes. Depuis longtemps, ma réflexion sur ce thème a été nourrie de nombreuses lectures et aussi et surtout, par ma pratique professionnelle qui m’a appris beaucoup quant à la relativité des choses et le manque de certitude sur l’avenir. Mes propos seront nuancés par rapport à ce qu’il conviendrait de faire pour sauver le monde… l’objectif étant le plus ardu qui n’ait jamais été imposé à l’espèce humaine !

 

     Cette réflexion se place sur un plan environnemental bien sûr, mais aussi économique, sociologique, politique et sans doute philosophique. Il convient d’abord de bien analyser la situation, notamment en ce qui concerne la relation de l’homme avec la nature puis le fonctionnement de notre économie. Notre société du futur devra nécessairement être plus inventive et responsable, c’est ce que j’essaie de démontrer dans cette synthèse actualisée. La bifurcation à opérer sera écologique et énergétique, mais avant tout culturelle.

 

       Après Faire passer le message (Persée, 2018.- 158 p.– 14€20) et les Clés de notre avenir ! (Persée, 2020.- 100 p. – 10 €), un duo de petits livres « grand public » pour analyser la situation, voici A demain… si vous le voulez bien, afin de convaincre de la nécessité de s’impliquer personnellement, en tant que consommateur, travailleur et citoyen et peser sur les décisions politiques. Donc bonne année à chacune et chacun d’entre vous et :

 

A demain… si vous le voulez bien – Persée, 2023.- 120 p.- 13€50.

 

A paraître au printemps. Vous pouvez le réserver dès maintenant chez votre libraire.

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28 décembre 2022 3 28 /12 /décembre /2022 09:03

     En quinze ans, 770 chroniques et micro nouvelles ont été publiées sur ce blog, avec 1 402 commentaires. La fréquentation totale a été de 65 433 visiteurs pour 107 696 pages vues, avec 180 abonnés + 67 abonnés Twitter et 541 amis Facebook. Voici le rappel des titres pour 2022 :

  • Bonne année ! La peur ou les rêves collectifs ? – 2 janvier

  • Il y a de l’espoir, les jeunes croient en leur avenir ! – 9 janvier

  • Pour une nouvelle Europe ! – 16 janvier

  • Réinventer la ruralité ! – 23 janvier

  • L’agriculture, enfin, s’interroge et évolue ! - 30 janvier

  • Un musée pour le 21ème siècle ! - 6 février

  • On parle toujours du « Roi des Canaries » 620 ans plus tard ! - 13 février

  • Et vous et moi, on s’y colle ! - 20 février

  • Un(e) Président(e) pour l’avenir ! - 27 février

  • Le travail change de sens ! - 6 mars

  • Ramsar a 50 ans et Ramsar France, 10 ans ! - 13 mars

  • Notre avenir se joue maintenant ! 1/4.- 19 mars

  • Notre avenir se joue maintenant ! 2/4.- 26 mars

  • Notre avenir se joue maintenant ! 3/4.- 2 avril

  • Notre avenir se joue maintenant ! 4/4.- 9 avril

  • C’est trop chou monsieur mallet ! - 16 avril

  • Le but c’est la vie ! - 23 avril

  • Informons nous ! - 30 avril

  • Prenons du recul ! - 7 mai

  • Ecoutons les vieux ! - 14 mai

  • Les naturalistes brayons ! - 21 mai

  • « Pommes à cidre et à jus » ! - 28 mai

  • La nature en ville progresse ! - 4 juin

  • L’environnement, matière principale à l’école ! - 11 juin

  • Pour une vraie culture du risque ! - 18 juin

  • Bifurquons ! 1/3 – Les jeunes réagissent – 25 juin

  • Bifurquons ! 2/3 – Rappels sur le contexte – 2 juillet

  • Bifurquons ! 3/3 – Réorienter la gouvernance – 9 juilllet

  • C’est comme çà ! - 20 août

  • Restaurer la nature! - 27 août

  • Quand la science et la politique se rencontrent ! - 3 septembre

  • Le meilleur des mondes est déjà là ! - 10 septembre

  • Les civilisations aussi sont mortelles ! - 17 septembre

  • Les éoliennes, des vieilles bécanes ! - 24 septembre

  • Pour une transition citoyenne ! - 1er octobre

  • Un calendrier presque naturel ! - 8 octobre

  • Octobre rose ! - 15 octobre

  • Petite ville, grande ambition! - 22 octobre

  • Crit’Air, un bon critère ! - 29 octobre

  • Les clos-masures, un patrimoine régional et mondial ! - 5 novembre

  • Des éoliennes plus acceptables ! - 12 novembre

  • Ah ! Qu’il fait bon naviguer ! - 26 novembre

  • Enterré et incinéré ! - 10 décembre

  • Gardons les pieds au sec ! - 17 décembre

  • Quinzième année et ça continue ! - 28 décembre

     Merci encore pour vos commentaires toujours nombreux, notamment sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, au cours de l’année 2022, on peut retenir aussi :

     ▪ Publications :

          - 46 publications : 1 article et 45 chroniques du blog

     ▪ Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen : membre titulaire

     Permettez-moi, chers lectrices et lecteurs, de vous rappeler que ce blog est à périodicité variable ! D’une fréquence hebdomadaire, il va passer plutôt à une parution mensuelle.

     Bonne année 2023 à toutes et tous, avec pleins de petits bonheurs près de la nature ! Et donc : « A demain… si vous le voulez bien ».

 

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17 décembre 2022 6 17 /12 /décembre /2022 09:47

     Le dérèglement du climat se rappelle à nous avec diverses manifestations dont les inondations. Une des plus importantes s’est produite au Pakistan en août 2022. Ces inondations ont concerné 33 millions de Pakistanais, faisant environ 1 700 morts, emportant un million d’habitations, détruisant 80 000 hectares de terres agricoles vitales et 700 000 têtes de bétail et aussi 3 400 kilomètres de routes. Un tiers du Pakistan était sous l’eau du fait de ces pluies de mousson, qui se produisent habituellement entre juin et septembre et cette fois avec une violence inégalée dans un pays particulièrement sensible, situation aggravée par un urbanisme mal contrôlé avec constructions innombrables en zones inondables. Ces précipitations ont été deux fois plus importantes que les normales de saison. En début d’année, une partie du pays avait été soumise à une vague de chaleur avec 51 degrés au sud. Voilà sans doute un exemple assez extrême des effets des modifications du climat, mais…

     Tout cela est maintenant oublié, les médias n’en parlent plus et puis le Pakistan, c’est loin, c’est un pays pauvre et mal organisé… Pour autant, sommes nous à l’abri de risques similaires, ici chez nous en France, en Normandie ? Souvenons-nous de la tempête Alex d’octobre 2000 qui a frappé les Alpes-Maritimes, faisant monter le niveau de certaines rivières de 7 mètres, avec une dizaine de morts, une centaine d’habitations détruites et 70 km de routes à refaire. Le dérèglement climatique n’est plus seulement une crainte, il est devenu une réalité qui pourrait bien se banaliser compte-tenu de l’amplification des phénomènes, bien plus rapide que prévu, comme on l’a constaté souvent depuis cette année. D’où la nécessité d’être en alerte et d’anticiper.

     Ce n’est pas une raison pour sombrer dans un catastrophisme stérile, pas plus que dans un déni improductif. Il convient de regarder les choses en face, avec réalisme et d’imaginer des mesures préventives puisque la réversibilité du phénomène demandera maintenant des décennies pour le moins. C’est ce qu’ont tenté des scientifiques normands (Groupement d’intérêt public Seine-Aval) afin de cerner au mieux les potentielles inondations en vallée de Seine et en particulier à Rouen. Les scénarios retenus nécessitent une prise en compte forte par les élus afin de réajuster les règles d’urbanisme, concernant en particulier les sites Seveso, dont certains pourraient subir des inondations, la hausse de la Seine à Rouen pouvant atteindre 60 cm en 2100, ce qui de fait signifierait 60 cm au-dessus des quais dans Rouen. Un consensus est acquis entre scientifiques et élus afin de repenser l’urbanisme, en particulier l’aménagement de l’éco-quartier Flaubert, le maintien en place ou déménagement de certains sites industriels et la révision du PPRI (Plan de prévention des risques industriels). Voilà bien le sens des responsabilités, bravo !

     De façon plus prosaïque, la ville de Rouen réfléchit à la création d’un chemin de promenade autour de l’Ile Lacroix, de près de 3km afin de permettre la redécouverte des équipements de l’île et son histoire et aussi les différents points de vue sur la ville. Cet aménagement prendra sans doute en compte l’inondabilité de l’île, afin de garder les pieds au sec !

 

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