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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 08:41

     Tout le monde n’a pas la faculté de s’exprimer clairement, avec cohérence et continuité dans les propos. Alors voilà. Vous l’avez remarqué, certaines personnes qui, voilà. Elles ont du mal voilà. Et s’expriment avec, voilà, des tics de langage. Ce qui est tout à fait étonnant, c’est que voilà, ces tics deviennent, on pourrait dire, voilà, collectifs. Oh non, ce n’est pas nouveau, on a déjà connu, voilà, ce genre de phénomène. Souvenez-vous, il y a quelques années voilà, toutes les phrases étaient ponctuées de « tout à fait » à n’en plus finir. Voilà. On ne pouvait plus entendre une phrase, voilà, à la radio ou à la télé, sans que « tout à fait » revienne sans cesse comme, voilà, une ponctuation inévitable. C’en était même un peu agaçant voilà, à la longue. 

     Et ça continue, si ce n’est qu’actuellement, voilà, on est sous l’emprise du « voilà ». Ecoutez bien la radio ou la télé. Il n’y a plus, voilà, une interview qui ne soit hâchée par des voilà à répétition. Voilà. Cela fait que la moitié des phrases, voilà, ne vont pas à leur terme. On s’arrête voilà, oui je disais on s’arrête au milieu, voilà, de la phrase, si bien que, en quelque sorte, voilà, eh bien c’est à l’auditeur de voilà, de terminer la phrase. Ce qui fait voilà, que parfois, on ne comprend plus rien, voilà. Eh bien voilà. 

     De ce fait, aujourd’hui, voilà c’est plus court parce que voilà, de toute façon, on n’y comprend rien.

     Voilà.

 

Si par contre, on veut y comprendre quelque chose, ou au moins essayer : 

Après « Qu’est-ce qu’on attend ? » voici la publication d’une centaine d’autres chroniques écrites en 2010-2012 : « C’est bientôt la Renaissance ? Pour sortir de la crise écologique. » Editions l’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result&ntable=0&andor=OR&artiste=michel%20lerond&motExact=0&orderby=titre&ordermode=ASC et dans toutes les bonnes librairies.

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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 07:58

        C’est l’histoire d’un petit garçon né il y a une cinquantaine d’années à Honolulu, dans l’état américain de Hawaï, archipel situé en plein centre de l’Océan Pacifique. Son père, noir, était Kényan, économiste et homme politique, de famille musulmane. Sa mère, blanche, était une Américaine du Kansas, de famille chrétienne d’origine irlandaise. Ses parents s’étaient rencontrés à Hawaï, en cours de… langue russe.

        Résumons : ce petit garçon est fils d’un Kényan noir musulman et d’une Américaine blanche chrétienne.

        Les parents du petit garçon, qui ont connu une certaine instabilité sentimentale et économique, se séparent et confient leur progéniture aux grands parents maternels à Hawaï. Le père retourne au Kénya. Puis la mère rencontre un étudiant Indonésien, se remarie, part en Indonésie à Jakarta, en emmenant son fiston. Celui-ci ne tient que 4 ans et décide de revenir chez ses grands parents pour suivre des études. Il poursuivra celles-ci en Californie, puis à New York et enfin Harvard, après avoir entre temps, été « organisateur communautaire » dans un quartier noir défavorisé de Chicago.

        Bref, si l’on prend en compte les ascendances sur plusieurs générations, notre petit garçon a eu des ancêtres kenyans, cherokees, français, germano-alsaciens, anglais, écossais et irlandais. Malgré cela, il épouse tout simplement une femme Afro-Américaine comme lui, et avocate comme lui.

        Notre petit garçon, devenu grand, sera alors titillé par deux passions : la politique et… le basketball. Le sport restera un loisir, mais la politique l’amènera à être… président, le 44ème président des Etats-Unis d’Amérique, Barack Hussein Obama. Quel parcours vertigineux !

        Que l’on approuve ou pas sa politique, quelle personnalité attachante que cet Afro-Américain, ce citoyen du monde, grand lecteur, écrivant lui-même ses  livres et discours. 

        Nouvellement investi pour un second mandat, Barack Obama a inscrit le changement climatique en tête de sa liste de tâches à accomplir. Certes il avait déjà fait cette promesse, puis l’a un peu oubliée. Mais entre temps, l’ouragan Sandy a marqué les esprits, alors qui sait ?

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 08:19

      Le ciel était légèrement voilé en cette fin d’après-midi et la lumière moins intense que d’habitude. Dans le salon ils s’étaient réunis à quelques uns, plus ou moins affalés dans d’immenses fauteuils autour d’un thé. Il en est souvent ainsi lors des grands colloques, un peu harassants, ce qui permet des contacts inattendus. Ce fut le cas ce jour-là. 

      L’un d’entre eux interrogea ses compagnons à propos de la communication d’un Japonais qui rappelait que lors de la dernière déglaciation, il y a 14 500 ans, le niveau moyen des océans était monté de 16 mètres en trois siècles. Ce qui relativise fortement les discours actuels sur le réchauffement du climat… Encore un climato-sceptique, rétorqua un participant. 

      Un Américain fit remarquer que la grande sécheresse de l’été et l’Ouragan Sandy avaient interpelé sacrément l’opinion publique et que le lien avec le réchauffement semblait bien établi. 

      Ces propos laissèrent un peu sceptique un Indien : nous n’avons pas de preuves formelles. Seule l’expérience nous permettra d’être sûr, vers 2080 peut être. Le problème, c’est qu’à cette date, nous serons tous morts…

      Une jeune femme précisa que les émissions de gaz carbonique ont augmenté de 58 % entre 1990 et 2011, cela ne peut être sans conséquences.

      Un quinquagénaire, un peu hautain, prit alors la parole d’un ton cérémonieux, tenant sa tasse avec une grande dextérité : Vous avez raison madame, et aucun pays ne sera à l’abri de ces changements climatiques. Ainsi, sous les tropiques, les très hautes températures auront des effets terribles sur l’agriculture. Sans oublier une montée des eaux qui pourrait renforcer les dégâts des cyclones à attendre. Mais on verra aussi en Russie, en Amérique du Sud ou en Afrique des incendies dévastateurs. Tout cela aura des conséquences sur l’accès à l’eau potable en beaucoup d’endroits et inversement des précipitations très abondantes pourront entraîner des inondations qui vont accentuer la diffusion de polluants. La question majeure est de savoir si l’humanité sera capable de s’adapter à de tels changements. Pour notre part, nous sommes très pessimistes…

     - Mais au fait, dit l’un, on ne s’est pas présenté. Je suppose que vous, Monsieur, avec les propos que vous venez de tenir, vous représentez une ONG écologiste. 

     - Pas du tout, je représente la Banque mondiale. Nous avons publié un rapport fin 2012 à propos des conséquences dramatiques qui nous attendent si nous ne prenons pas des mesures drastiques dès maintenant.

     Plusieurs « colloquistes » se redressèrent, stupéfaits. L’un d’entre eux voulut reprendre sa tasse de thé, se pris les pieds dans le tapis, renversant tout le contenu de sa tasse sur les pieds de ses collègues… En somme un début d’inondation pour des gens qui n’avaient pas voulu voir les réalités ? C’était à Doha, au Qatar, fin 2012, lors de la conférence des Nations Unies sur le climat.

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 09:47

     Sans toujours oser le dire, en fait tout le monde s’intéresse au sexe. Alors pourquoi ne pas en parler ici. D’autant que les perversions sont parfois des plus intéressantes par leur côté exotique…

     C’est ainsi que (distinguons seulement « mâles » et « femelles » pour ne citer personne), on a pu voir ces derniers temps, chez différents groupes, toutes sortes d’ébats à faire rougir… 

    On a pu voir, par exemple, un mâle cherchant à impressionner une femelle en « faisant une roue » invraisemblable. Cette parade sexuelle s’accompagnant de danses et de roucoulades diverses. Si un autre mâle avait osé le perturber à ce moment, il prenait le risque d’un meurtre !

     Il arrive que la femelle demande au mâle de s’asseoir sur elle avant l’accouplement, afin qu’elle apprécie ses aptitudes en fonction… de son poids. C’est étrange, non ?

     La pratique de l’homosexualité, que l’on prend parfois pour une perversion, est en fait une pratique répandue. Avec toute la discrétion qui s’impose, on peut observer des mâles qui vont de montes rapides par derrière à des embrassades fébriles et frottements de pénis.

     Oh mais, quel étourdi, j’ai omis de préciser que je n’évoquais pas ici seulement les hommes, mais tout le règne animal. Bien sûr, dans le premier cas, il s’agit du paon. Dans le second, c’est la femelle émeu qui « soupèse » son partenaire, on ne prend jamais assez de précautions !

     Quant aux « homos », alors là on n’en croit pas ses yeux ! Cette pratique est naturelle dans le règne animal. C’est le cas des dauphins qui se frottent les uns contre les autres, ou des manchots qui persistent à vivre en couple homosexuel, malgré la présentation de femelles très séduisantes. Les girafes aussi sont capables de se livrer à des orgies sexuelles entre mâles. Quant aux bonobos, aux mœurs bisexuelles très libérées, ils sont « homos » ou « lesbiennes » avec une frénésie inégalable. C’est ainsi près de 500 espèces animales qui pratiquent l’homosexualité : des cétacés, singes, mais aussi oiseaux, crustacés, insectes, araignées, ou autres vers… Quelle orgie, d’autant plus que dans la nature, la sexualité exclusive est finalement rare.

    Mais qui donc a dit que l’homosexualité était « contre-nature » ? La civilisation occidentale se caractérise par une opposition homme-animal qui est devenue obsolète… et qu’il convient de repenser.

 

    « Bêtes de sexe », l’exposition du Palais de la Découverte est ouverte jusqu’au 25 août 2013 afin de présenter les divers aspects de la sexualité animale : http://www.palais-decouverte.fr/index.php?id=2193 

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 08:26

      La chose publique comme l’on dit, la gestion politique d’un territoire m’ont toujours tenté. A peine mes études terminées, je me suis présenté à une élection. Une fois élu, j’ai fait en sorte d’occuper un poste bénéficiant d’une indemnité. Puis je me suis présenté à une autre élection et là j’ai du faire campagne avec un peu plus de ténacité. J’ai fait beaucoup de promesses qui m’ont bien servi pour accéder à un second mandat. Là encore j’ai pu bénéficier d’une indemnité et ainsi vivre correctement. 

      Quand vint l’échéance de ces mandats, je ne pouvais plus faire autre chose. Il fallait donc que je sois réélu et j’ai dû batailler ferme, c'est-à-dire être à l’écoute en recevant toute personne me demandant un service, écrivant de ci de là pour solliciter un emploi, une bourse, une place en maison de retraite, ou tout simplement un déplacement de l’arrêt du bus scolaire… Oh j’avais bien conscience que cela relevait un peu de la démagogie, mais il fallait absolument que j’assure mon avenir en étant à nouveau élu. Ce qui fut fait pour mes deux mandats. Par précaution, j’en ajoutais un troisième et cumulais quelques fonctions annexes qui m’assuraient d’être toujours sur le devant de la scène. 

      Les campagnes électorales se succédaient et un jour je fus apostrophé par un contestataire qui osa me demander quel était mon métier. Je répondis la politique. L’imposteur éclata de rire et s’écria : la politique, c’est pas un métier, c’est une fonction, dans un pays démocratique ! Cela me glaça et je ne sus que répondre. Ce n’est qu’au milieu de la nuit qu’une pensée funeste m’est venue : je suis malade, complètement malade… Effectivement, le lendemain je continuais de survoler les rendez-vous, les inaugurations, les réunions, quant aux dossiers… on verrait plus tard avec les services. Mais cette fois, conscient de mon addiction au pouvoir, je manquais un peu d’entrain et me faisais rappeler à l’ordre pour promesses non tenues, engagements non respectés, décisions toujours pas prises… Je m’interrogeais alors sur la suite à donner à ma vie, sur le renouvellement ou pas de tous ces mandats, sur… mon métier. Je ne sus trouver la réponse, ou au moins un échappatoire, et me consolais en pensant que je finirais bien par obtenir une médaille pour une telle longévité.

     Au fil des jours toutefois, une rengaine me revenait en tête de façon obsédante : je suis malade, complètement malade, comme quand ma mère sortait le soir, et qu’elle me laissait seul avec mon désespoir. On aurait pu remplacer « ma mère » par « la politique », c’était du pareil au même ! Oui Serge Lama avait bien raison dès 1973… J’ai fini par recevoir, en grandes pompes, la médaille tant convoitée, mais depuis j’ai décidé de me soigner. J’ai trouvé le remède : http://www.michel-lerond.com/article-15883948.html.  

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 17:15

     Juste pour se faire peur, imaginons une grande ville traversée par un fleuve. Sur le fleuve un pont, avec de part et d’autre de grandes artères permettant le transit de 80 000 véhicules par jour. Sur le pont, un camion citerne chargé de 31 000 litres d’hydrocarbures, du fait d’une fausse manœuvre, se renverse. Au passage il accroche un camion frigorifique. La citerne est éventrée et s’enflamme, dégageant une chaleur intense. Les deux camions brûlent et le carburant en feu s’écoule sous le pont, au niveau de la travée qui enjambe le quai. Sur le quai, à cet endroit, se trouvent des caravanes et camions des forains qui animent la foire voisine. Les caravanes et camions s’enflamment. Le pont est ainsi chauffé par-dessus et par-dessous, il se déforme. Bien sûr, la circulation est immédiatement arrêtée et la ville bloquée pour plusieurs heures. Sous le pont passent des canalisations diverses. Une grosse conduite d’eau usée est rompue et se déverse dans le fleuve. De multiples réseaux de fibres optiques se consument et réduisent fortement les communications téléphoniques et internet sur un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde pendant plusieurs jours. Une première expertise a montré que le tablier du pont est déformé sur environ 60 mètres, il restera fermé pour plusieurs semaines au moins, plusieurs mois s’il est réparable, sans doute plus d’un an s’il faut reconstruire la travée déformée. Le report du trafic sur les 5 autres ponts est impossible en termes de capacité… Il n’y a pas eu de victimes, si ce n’est 2 blessés légers, tant mieux !

    Les autorités réagissent très vite et mettent en place des déviations éloignées de la ville pour les camions, augmentent la cadence des transports publics avec mise en place de parkings relais en périphérie, facilitent le co-voiturage et régulent la circulation aux feux et carrefours. Et c’est alors que l’on découvre avec étonnement que, finalement, tout se passe assez bien et les déplacements internes à l’agglomération se font avec moins de handicap qu’on le craignait !

    Attention, ceci n’est pas une fiction et toute ressemblance avec des faits réels ne serait pas fortuite : c’est ce qui s’est produit réellement à Rouen sur le pont Mathilde, enjambant la Seine, le 29 octobre 2012.

    Moralité : c’est quand nous sommes dans le mur que nous devenons des citoyens responsables, réalistes et coopérants face à l’adversité. Un immense espoir s’est levé ! Les automobilistes ont pris leurs dispositions en empruntant les transports en commun (8 à 15 % d’augmentation de trafic selon les lignes), ou leur vélo, ou en modifiant leurs modes de déplacements habituels. Les automobilistes se sont, en quelque sorte, largement auto-régulés et les autorités ont pris conscience, plus encore, de la nécessité de repenser la fonction déplacements dans la ville. Quelle avancée, enfin ! Bonne année !

 

    Après « Qu’est-ce qu’on attend ? » voici la publication d’une centaine d’autres chroniques écrites en 2010-2012 : « C’est bientôt la Renaissance ? Pour sortir de la crise écologique. » Editions l’Harmattan 

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result&ntable=0&andor=OR&artiste=michel%20lerond&motExact=0&orderby=titre&ordermode=ASC et dans toutes les bonnes librairies.

 

 

 

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 09:37

       C’était une époque formidable. J’étais président, en situation de prendre toutes sortes de décisions et de les mettre en pratique. Je pouvais même changer d’avis et repartir dans une autre direction. 

Un jour, par exemple, je décidais de maintenir une raffinerie située en milieu urbain, alors qu’elle polluait le sol, l’air et l’eau depuis près d’un siècle. Mais je sauvais des emplois !

      Un autre jour, je disais qu’il fallait réduire l’usage des pesticides en agriculture, mais j’accordais des dérogations pour des épandages aériens. 

      Puis j’augmentais la taxe sur l’huile de palme de 300 % au motif qu’elle est néfaste à la santé et favorise la déforestation, mais cette taxe va rapporter beaucoup d’argent à l’Etat, puisqu’elle est très consommée, notamment dans les pâtes à tartiner.

      Puis je revenais discrètement sur les engagements pris pour la non-exploitation des gaz de schistes pour autoriser des forages expérimentaux, puisqu’un nouvel eldorado nous est annoncé, même basé sur des chiffres sans fondement.

     C’était amusant aussi d’annoncer qu’on allait favoriser le ferroutage, tout en mettant de plus en plus de camions sur les routes en les autorisant à passer de 40 à 44 tonnes.

     Je pouvais déclarer que j’allais faire de la France la nation de l’excellence environnementale et le prouver immédiatement en annonçant la mise en place d’une fiscalité écologique pour… 2016.

     Ou bien encore je prenais des mesures pour relancer la compétitivivitété… des entreprises en faisant fabriquer des voitures qui ne servent à rien, comme l’Alpine Renault.

     Autour de moi, les gens riaient, applaudissaient et s’agitaient de plus en plus, visiblement hilares du spectacle.

     Mais au fur et à mesure que le temps avançait, comme dans tout rêve, la situation devenait complexe, un peu cahotique, et je finis par me demander si j’étais vraiment président, et de quoi,  ou plutôt clown dans un sketch à la mode d’un humoriste cynique.

    J’ouvris un œil, aperçu un peu de jour et devinais, derrière les volets, la neige tombée pendant la nuit de Noël. Le rêve était terminé et je me demandais seulement si j’avais vraiment rêvé ou plutôt retracé une sorte de rétrospective de l’année… Un conte de Noël à l’envers, en somme.

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 08:46

         Nous étions tout un groupe d’élus et de techniciens, partis de Rouen et du Havre pour visiter les nouveaux aménagements de Paris Tropiques. A notre arrivée en gare Saint-Lazare, Linda, chargée de communication à la mairie de Paris, nous invita à gagner les Champs Elysées par le métro. Descendus à la station de la place Clémenceau, nous fûmes tout de suite ébahis : la perspective depuis la Concorde jusqu’à l’Arc de Triomphe était devenue une coulée de verdure au sein de laquelle ne subsistaient plus que deux files de circulation automobile.

       C’est qu’en effet, après la canicule de 2003 qui avait fait 15 000 morts en France, les responsables de l’aménagement urbain avaient fini par admettre qu’il faudrait bien faire avec les modifications climatiques et plutôt les anticiper pour s’en prémunir. A Paris, il fut décidé vers 2015 de planter la voirie, au moins en partie, dès qu’elle dépassait 15 mètres de largeur. Le but était de modifier l’aménagement urbain en vue d’atténuer les effets des futures canicules qui allaient être de plus en plus fréquentes. La végétalisation des chaussées et des terrasses d’immeubles permettait d’espérer une baisse des températures de 3 à 5° en journée pendant une canicule. A cela s’ajoutaient de nombreux plans d’eau de petites surfaces qui contribuaient à la régulation thermique. Cette eau servait aussi à l’arrosage des plantations et provenait, bien sûr, du recyclage des eaux usées. Cette opération de longue haleine avait été dénommée Paris Tropiques, allusion au Paris Plage d’autrefois qui, d’une certaine façon, anticipait ce grand mouvement. Aujourd’hui, en 2028, Paris avait pris un tout autre visage et attirait encore plus de touristes que par le passé, tant cela paraissait révolutionnaire. Après la baisse de la circulation automobile de 25 % pendant la première décennie du siècle, celle- était maintenant réduite au minimum et la ville avait des airs de campagne en majesté !

       D’autres villes avaient les mêmes préoccupations, comme en Normandie. A Rouen, après que les quais aient été complètement réaménagés dans les années 2010-2015, il était question maintenant de déconstruire l’Ile Lacroix pour en faire un grand parc. Au Havre, la réflexion portait sur le verdissement d’une grande partie du port, après les tentatives réussies de transformation d’un bassin désaffecté en jardin aquatique.

       L’un des membres de notre groupe, bien que très satisfait de cette visite, temporisait notre enthousiasme : il disait avoir visité Singapour au début du siècle, c’était une cité verte dégoulinante de verdure, offrant des jardins botaniques, des serres et même une forêt vierge privée… en pleine ville. Il avait même pu visiter l’hôtel Marina Bay Sands qui disposait au sommet, à 200 mètres, d’une piscine bordée d’un bois de palmiers ! Que la nature soit parmi les Hommes.

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 08:23

        Ils avaient l’habitude de se retrouver le mercredi soir pour prendre ensemble une mousse ou un apéro. Parfois, ils restaient au bar, mais cette fois ils avaient préféré s’installer à une table en retrait. Voilà un moment qu’ils souhaitaient parler de la sûreté nucléaire. Non non, ce n’était pas le Café du Commerce, celui-là s’appelait L’Espoir. Avec un sens inné du marketing, le patron avait pris l’habitude de s’approcher doucement des clients dont les verres étaient vides et leur proposait, à mi voix : Je vous remets un peu d’Espoir ? 

        C’est Rémi qui entama la discussion en tant que défenseur du nucléaire : Alors Toi Antoine, tu t’es rallié aux écolos et leurs fantasmes qui foutent la trouille ?

        Antoine fut un peu vexé de cette entrée en matière, lui qui travaillait en environnement en cherchant toujours à cerner avec objectivité les questions posées. Il répondit : Je comprends que l’on puisse soutenir la filière nucléaire pour assurer un approvisionnement énergétique efficace, mais on ne peut pas sous-estimer les risques qui vont avec.

         Rémi : Mais quels risques ? A ce jour il n’est pas arrivé d’accident grave en France, que des incidents mineurs.

         Antoine : C’est vrai, mais il y a eu Three Miles Island, puis Tchernobyl et Fukushima plus récemment. Qui dit que nous sommes à l’abri de risques similaires ?

         Rémi : Mais non, tu sais bien que la technologie nucléaire française est tout ce qu’il y a de plus fiable. Et puis comment pourrait-on se passer du nucléaire ? On ne va pas construire des centrales au charbon avec les risques, bien plus importants, que cela comporte pour l’effet de serre. Et en termes d’emploi, tu y as pensé au gisement que représentent l’entretien des centrales existantes et la construction des EPR ?

         Antoine : On pourrait tout de même faire plus en ce qui concerne les énergies renouvelables, comme l’éolien, le photovoltaïque, la biomasse, la géothermie…

         Rémi coupa la parole : Parlons-en des éoliennes, avec la dégradation des paysages qu’elles engendrent. 

         Antoine : Tout cela se discute Rémi, mais revenons aux risques du nucléaire. En tant que chef d’entreprise tu as sans doute entendu parler du rapport tout récent de la Commission européenne sur l’état des réacteurs…

         Rémi : Que l’Europe s’occupe de ce qui la regarde !

         Antoine : Quand elle subventionne les entreprises, ça la regarde, mais pas quand elle s’intéresse à la sécurité des populations ? Alors je vais te dire l’essentiel des conclusions de ce rapport sur l’état des 145 réacteurs européens, dont 54 en France : Les équipements destinés aux interventions d’urgence ne sont pas protégés dans la moitié du parc ; dans 54 réacteurs les risques sismiques n’ont pas été pris en compte selon les normes récentes ; 24 réacteurs ne disposent pas de salle de commande de secours. En résumé, presque partout des améliorations à la sécurité doivent être apportées, et en particulier en France à Fessenheim, Tricastin, Cattenom et Chooz.

        Alors le patron du café s’approcha doucement d’eux et leur proposa, à mi voix : Alors Messieurs, je vous remets un peu d’Espoir ? 

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 08:12


         C’était le 8 septembre 2016, dans une rue piétonne de Rouen, Liky et Likia souhaitaient s’offrir « un bon resto » à l’occasion de l’anniversaire de leur première rencontre. Ils connaissaient déjà beaucoup de restaurants dans leur ville, mais n’étaient pas encore allés chez Insectus, qui venait d’ouvrir. L’entrée du restaurant était symbolique, avec une grande sauterelle en guise de portique, et la déco intérieure reprenait ce thème, avec force papillons, asticots, grillons, etc.

Le garçon de salle les accueillit et les mis tout de suite à l’aise en leur proposant un miel liquide ou un jus de vers de bambou en apéritif, puis leur proposa la carte. Celle-ci leur apparut effectivement des plus originales : verrines de pattes et ailes à l’échalote, quiche aux asticots, spaghettis aux grillons, riz au lait avec larves d’abeilles, vers de bambous, larves en poudre, etc.

Liky eut comme une hésitation à la lecture de la carte, tandis que Likia semblait curieuse de découvrir ces nouveaux mets. Elle s’inquiéta un peu de la moue de Liky : Ne fais pas cette tête mon amour, je comprends tes réticences, mais ce n’est que psychologique. Tout cela doit être très riche en protéines et tu sais que nous sommes des pionniers en pratiquant l’entomophagie. Nous contribuons ainsi à réduire les coûts environnementaux occasionnés par la production de viande. Les insectes demandent moins d’eau, moins de surface et émettent moins de gaz à effet de serre. C’est formidable, non ?

Liky voulait bien admettre ces arguments, mais ne se sentait plus guère d’appétit… Pour le convaincre tout à fait, Likia appela le garçon afin qu’il précise la recette des asticots aux grillons. C’est très simple, repondit-il, vous prenez environ 75 grammes d’asticots par personne et quelques grillons, vous faites bien revenir à la poêle avant de les mélanger à la crème, puis vous versez sur la pâte feuilletée. Vous pourriez faire la même chose avec des criquets ou des sauterelles. C’est délicieux et très nourrissant. Une vraie voie d’avenir !

Ils commandèrent donc ces asticots aux grillons, les dégustèrent et finalement furent conquis. Liky précisa même que l’alimentation, c’est vraiment culturel. On prend des habitudes étonnantes, comme par exemple, consommer avec délice des escargots, alors qu’il ne viendrait à l’esprit de personne de manger des limaces… Et ce fut la fête !

Aujourd’hui, en 2024, non seulement ce type de restaurant est devenu d’une grande banalité, mais on trouve aussi ces produits dans les supermarchés et chez certains producteurs locaux sur les marchés.

D’ailleurs cela était annoncé depuis longtemps, comme par exemple sur un excellent blog, dès 2010 : http://www.michel-lerond.com/article-ils-ont-faim-57833506.html

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