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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 10:13

En consultant les archives de son grand père auvergnat et forestier, notre amie Jeanine a découvert un numéro de l’ARBRE, le bulletin officiel de la société française des amis des arbres, daté de mai 1924, qu’elle m’a communiqué. 90 ans, quelle fraîcheur ! Ce bulletin offre, entre autres, le résultat d’une enquête menée auprès d’une vingtaine d’écrivains quant à leurs arbres préférés. Extraits :

 

-      René BAZIN, de l’Académie française

Les trois plus beaux arbres de chez nous sont le chêne, le hêtre et l'orme. Si j'avais à choisir, je crois que le hêtre passerait même avant le chêne : il a, tout ensemble, la vigueur et la grâce ; son écorce, au plus épais des futaies, met de la lumière ; la splendeur de ses feuilles, quand il leur faut mourir, est sans égale. Et puis, quel arbre de lisière, avec ses grandes rames inclinées.

-      Francis CARCO

Il y a tant de beaux arbres en France que je ne sais lequel préférer... Demandez plutôt à Paul Bourget dont la maison de Costebelle est ornée d'un pin admirable... je serai certainement du même avis que lui car, au pied de ce pin sans égal, j'ai compris la plus belle des leçons.

 

-      COLETTE

Préférer un arbre ? Vous n'y pensez pas. Tous sont beaux.

Mais laissez-les mêlés dans mon cœur, tutélaires l'un à l'autre, comme ils sont mêlés dans les bois de mon pays natal. Une fusée de pins noirs, je l'aime mieux parmi les bouleaux satinés, et la feuille neuve du chêne, presque rose parfois au sortir du bourgeon, rivalise avec la première fleur de l'acacia... Non, non, pas de prix d'excellence ! Je connais trop les arbres pour ignorer que chacun est le plus beau.       

Et vous, quel est votre arbre préféré ? Et si, pour Noël ou la nouvelle année, vous offriez à vos enfants, parents, amis, ou à vous-mêmes, un arbre. C’est le bon moment pour planter. Alors, lequel ?

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 09:11

De plus en plus souvent, depuis quelques années, quelques décennies peut être, ils sont élevés hors sol. De ce fait, ils se trouvent un peu déconnectés des réalités du terrain, enfermés qu’ils sont dans leur stabulation. Ainsi ils « profitent » au mieux de ce qui leur est fourni pour les nourrir et, se reproduisant entre eux, sont livrés à « l’ivresse des cimes », même si, en fait, ils ne goûtent guère à la diversité du monde.

Je m’aperçois que je n’ai pas encore dit à quel animal je fais allusion. Non, il ne s’agit pas de vaches, cochons ou couvées, mais de… l’animal politique.

Chacun a pu le constater, l’homme politique est formaté à un point tel que l’on croirait parfois un produit standard qui a vocation à inonder le marché ! Tout est codifié, les « éléments de langage » sont bien cadrés pour une communication irréprochable, la façon de s’exprimer permet souvent d’identifier le parti par le vocabulaire, les mots ou les phrases employés, les attitudes, voire le costume…

Si l’on parle ici des politiques de niveau national, il faut bien reconnaître que la plupart sont des « professionnels », qui n’ont jamais exercé un vrai métier. Issus de l’ENA ou de Science po’, pour beaucoup, ils passent ensuite par les mêmes parcours d’assistant parlementaire, de membre de cabinet ministériel, puis de ministre, ou député, pour finir en toute quiétude… sénateur. Tout cela sans omettre les cumuls, parfois outranciers, de mandats électifs, à ne pas confondre avec une profession. On est assez éloigné d’une démocratie exemplaire… Certes on constate une progression du nombre de femmes et un certain rajeunissement de la « classe » politique, mais c’est encore très insuffisant.

Comment alors s’étonner que les politiques nous rabâchent à peu près les mêmes discours depuis une quarantaine d’années ? C’est toujours la crise, c’est toujours de la faute des autres, de l’Europe, de l’autre « camp », de l’administration… alors même que ce sont les parlementaires qui votent les lois et suivent leur application. Si gouverner, c’est prévoir, les politiques doivent anticiper et définir des parades à une crise éventuelle. Personne ne prétend que c’est facile, mais il faut au moins le tenter. Et s’il y a véritablement crise, peut-être bien que c’est une chance, pour réformer, innover, inventer de nouvelles manières de vivre ensemble, de vivre bien ensemble.

Cette déconnexion des politiques par rapport au monde réel peut expliquer, au moins en partie, l’exaspération qui monte partout. Ce n’est pas grave si l’on sait réagir à temps par une limitation stricte des mandats électifs, par un renouvellement du « personnel politique » et une démocratisation plus ample de notre société. Ferez-vous le 11 ? 

Il est déjà bien tard, mais pas encore trop tard !

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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 08:48

Le 12 novembre 2014 restera une date historique. Ce jour-là, en effet, la sonde spatiale Rosetta a largué son module laboratoire/robot, Philae, au-dessus de la comète Tchouri, à environ 500 millions de kilomètres de la Terre !

Cette expérience hors du commun a commencé en 1993 avec l’approbation de la mission par l’Agence spatiale européenne. La sonde Rosetta a été lancée depuis Kourou en 2004 vers la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, dite plus simplement Tchouri, découverte en 1969. Cette comète est une sorte de boule de glace, un des plus anciens fossiles de ce qu’a été le système solaire. La mission d’archéologie spatiale de Rosetta a pour objet d’améliorer la connaissance sur l’évolution du système solaire depuis sa naissance il y a 4,5 milliards d’années, voire sur l’apparition de l’eau et de la vie, puisqu’il semble que certaines molécules complexes présentes à la surface de la comète pourraient être des « briques élémentaires » nécessaires à l’apparition de la vie. Cette approche se fait à partir de photos, sondages et analyses. C’est une première dans l’histoire spatiale, ce qui mérite d’être salué comme une prouesse technique, une réussite européenne et bien plus encore, une réussite de l’humanité toute entière, à la recherche de ses origines, réunissant pour cela toute l’intelligence nécessaire et le savoir-faire de toute la planète pour améliorer la connaissance au service de tous. C’est lors d’une journée comme celle-ci que l’on se dit que l’Homme a quelque chose de plus que les autres êtres vivants.

Le même jour cependant, à 500 millions de kilomètres de Tchouri, sur un astre de toute petite taille du système solaire, en un lieu bien précis, on assistait à des gesticulations d’êtres vivants assez primitifs, des sortes de cafards, insectes vivants en petits groupes, dans des endroits plus ou moins insalubres et ignorant le concept de hiérarchie, si ce n’est pour se placer au sommet, mais restant très autonomes et très résistants. Cet astre était précisément le même que celui d’où avait été lancée Rosetta, d’où un contraste… sidéral ! Ces gesticulations, avec fort retentissement médiatique, portaient sur la question de savoir, dans l’affaire Fillon-Jouyet, qui avait cafardé le plus pour, selon les cas, défendre ou attaquer un moucheron qui lui, aurait confondu sa personne et la nation entière, souhaitant revenir au sommet après en avoir été exclu… L’affaire atteignait ce jour-là son paroxysme en s’étalant à l’Assemblée nationale.

Grandeur et petitesse des hommes !

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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 16:16

Non, tous les économistes ne sont pas en vacances. Mais le titre de cette nouvelle ne devait pas être trop provocateur. En fait, comprenons : les économistes sont un peu shorts, comme on dit en français, un peu courts dans leur raisonnement. Toujours ils ressassent croissance, PIB, compétitivité… alors que depuis des décennies on essaie vainement de leur expliquer qu’une croissance ne peut pas être infinie, que peut-être faudrait-il définir ce qui doit croître (le transport de marchandises par le rail) et ce qui doit décroître (les émissions de CO2)… que la compétitivité, c’est aussi la compétition entre les peuples : on est les plus beaux, les meilleurs, allons z’enfants…

Mais puisqu’il en est ainsi, faisons un effort nous-mêmes pour nous mettre au diapason. Pour qu’il y ait croissance, sur un temps long, il faut une rupture dans les cycles économiques afin de pouvoir ensuite relancer la machine. Par exemple un tsunami qui détruit tout sur son passage. On l’a vu à plusieurs reprises ces dernières années, mais c’est un peu décevant dans la mesure où ces catastrophes naturelles touchent surtout les pays en développement où les constructions sont précaires et vite reconstruites, au profit de consommateurs qui consomment peu.   Un méga tremblement de terre, ce serait mieux. Là on peut espérer une destruction massive, même dans des pays développés, et donc une nécessité de reconstruire les habitations, usines et autres équipements. Le problème, c’est que l’on ne maîtrise pas grand-chose et que si cet incident survient chez nous il va nécessiter des importations, ce qui n’est pas bon pour la balance commerciale.

Tout bien réfléchi, le mieux ce serait quand même une bonne guerre. Souvenez-vous de la seconde guerre mondiale et ses bombardements. Les alliés débarquent et pilonnent les villes susceptibles d’héberger l’ennemi, avec quelques erreurs bien pardonnables en la circonstance… Ainsi à Rouen, pour couper les ponts sur la Seine et empêcher toute retraite de l’ennemi, on bombarde la ville 500 mètres de part et d’autre du fleuve, par précaution ! Après cela, 30 ans de prospérité, les « trente glorieuses » pour tout reconstruire avec une croissance qui permet le plein emploi. Le bonheur quoi ! Tout de même dans un cas comme celui-là, il faudrait rester un peu raisonnable et limiter l’usage des armes nucléaires. En effet celles-ci promettent un avenir de reconstruction et de croissance. Mais l’inconvénient, c’est qu’elles sont aussi très efficaces en matière de diminution du nombre de consommateurs ! D’autant plus que les survivants risquent fort, pour eux-mêmes et leur descendance, de présenter un très grand nombre de cancers qui pourraient augmenter de façon inconsidérée les dépenses de santé. Il faut tout de même garder raison pour atteindre l’objectif !

La croissance à tout va, ce n’est pas un peu short comme concept économique ?

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 10:39

Le téléphone est devenu un objet tellement usuel que l’on ne saurait s’en passer, d’autant plus qu’avec ses perfectionnements techniques il est de plus en plus comme une partie de nous-mêmes.  

Oui mais voilà, quand le téléphone est en panne, on est quasiment confronté à une question de survie ! Cela peut paraître exagéré, sauf si l’on habite en milieu rural de façon isolée par rapport à son village, et que de plus on se trouve en zone blanche, là où le mobile ne reçoit ni n’émet rien du tout sur des kilomètres à la ronde... C’est ce genre d’aventure qui fait le sel de la vie en nous permettant de relativiser les petits soucis du quotidien et c’est ce que nous avons connu il y a quelques semaines avec des « pannes aléatoires pour peu de clients sur un grand territoire », dixit le « conseiller clients » de Orange. En clair, cela signifie plus de tonalité et donc plus de ligne pour quelques foyers de notre village et alentours, sans aucune cohérence et de façon répétitives, pendant 2 heures, puis 24 heures, puis 36 heures. On progresse !

Mais comment donc signaler la panne, sans téléphone… Il suffit d’utiliser son mobile, en allant à pied sur une petite colline à plus d’un kilomètre de la maison, là où l’on peut capter. Le temps d’attente annoncé est « inférieur à 4 minutes », mais au bout d’un quart d’heure… A force de persistance, le conseiller client, enfin au bout du fil, nous indique que les techniciens sont au travail et que tout sera réparé d’ici quatre jours au plus tard… Le temps passe et on s’impatiente un peu. Mais au fait puisqu’internet fonctionne, peut être… Eh oui, sur le site « suivi des incidents » on peut suivre… et apprendre que la panne a été réparée il y a deux jours. On peut aussi envoyer un message pour qu’un conseiller clients nous rappelle. Pour cela il suffit de donner un numéro de fixe ou de mobile, mais on ne peut pas donner une adresse internet… C’est alors que nous revient à l’esprit la fameuse chanson de Nino Ferrer, ce chanteur décalé des années 1960 :

Bernadette, elle est très chouette
Et sa cousine, elle est divine
Mais son cousin, il est malsain
Je dirais même que c'est un bon à  rien…

Monsieur Gaston s'occupe du téléfon
Gaston y a l'téléfon qui son
Et y a jamais person qui y répond                 


           A n’en pas douter, Orange est dans le rouge !

 

 

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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 08:56

Nous terminons notre découverte paysagère à travers la littérature.

 

La dégradation commence :

Dieudonné Dergny. Le Pays de Bray. Communes et paroisses. 1869. 

«... Des défrichements considérables sont sans cesse continués. Aussi, que seront dans cinquante ans les forêts et les bois-taillis ?

Il y a eu quelques plantations ; ce qui est insignifiant, eu égard à ce qui a été défriché.

... Lors des défrichements antérieurs au XIXème siècle, les possesseurs des terres seigneuriales conservaient d'espace en espace de petits bosquets pour la remise du gibier : ces restes de bois sont connus sous le nom de remises.

Grand nombre de ces remises, situées en plaine, ont été supprimées depuis trente ans, et celles qu'on remarque de nos jours sont des restes de taillis que la nature du sol et son assise n'ont pas permis de détruire entièrement. De là : les doubles haies et les rideaux boisés.

... La plantation des arbres que l'on remarque sur le bord des routes départementales a commencé en 1858, celles des chemins de grande communication a suivi de près, mais la médiocrité des sujets plantés a fait que ces arbres, qui, pour beaucoup ont déjà été remplacés plusieurs fois, ne sont pas encore très avancés en grosseur. Disons aussi qu'il est regrettable de voir la malveillance enrayer le développement d'une mesure très utile pour les voyageurs en temps de neige, et que beaucoup d'arbres ont été supprimés par des mains coupables. »

La fin des loups :

A. Dollfus. La destruction des loups en Haute-Normandie de 1792 à 1795. 1973.

« A Perriers-sur-Andelle, le 4 septembre 1790, 16 moutons sont dévorés dans un local où ils étaient enfermés... De nouveau à Perriers, mais le 28 vendémiaire an III, 6 moutons sont tués, plusieurs blessés par trois loups.

... Ces dégâts justifiaient donc des équipages bien spécialisés. D'après l'arrêt du Comité de Salut Public et les certificats des municipalités, ils étaient

composés de dix hommes dont six étaient salariés et quatre bénévoles, se livrant à la chasse aux loups comme maîtres d'équipage ou par plaisir. »

 

Et maintenant ? Que ferons-nous du pays de Bray ? C'est à chaque Brayon d'écrire l’histoire de son paysage.

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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 07:54

Nous poursuivons notre découverte paysagère à travers la littérature.

L'agriculture continue bien sûr :

Pierre-Noël Frileux. Les groupements végétaux du Pays de Bray. 1977.

« En 1835 le Comité de la Société d'Agriculture déclare que la partie occidentale du Bray est tout à fait méconnaissable par comparaison avec ce qui était autrefois, c'est-à-dire d'immenses landes et marais incultes. Très souvent les nouveaux champs ne furent pas directement mis en herbe. Beaucoup furent cultivés en seigle, orge, avoine et pomme de terre, récemment popularisées dans la région. Leur conversion en herbe n'est intervenue que plus tard dans le siècle. Ces herbages furent sillonnés par des fossés de drainage et entourés par des haies plantées sur un talus fabriqué avec le sol extrait du fossé. Les fossés de drainage doivent être régulièrement entretenus sous peine d'annuler rapidement les efforts d'amélioration. La dégradation s'annonce alors par l'envahissement du terrain par les joncs.

...Ainsi, dans la deuxième moitié du 19ème siècle... la création d'herbages étend la zone bocagère du Bray ; des parcelles nouvelles, récemment enherbées et encloses, sont ajoutées à celles établies dans le passé lointain. Ces enclos récents sont encore reconnaissables dans le paysage ; ils sont entourés de haies jeunes, pauvres en espèces ligneuses. »

Les nouvelles clôtures :

Ch. Brioux et P. Labounoux. Le Bray de la seine-Inférieure, zones des herbages et des bouveries. 1944.

« Clôtures : Les clôtures des prairies et des herbages sont constituées généralement par des haies vives dites haies de pied. Les usages locaux fixent leur hauteur à deux mètres, mais très souvent elles atteignent trois et quatre mètres. Conformément aux usages locaux également, les haies de pied se coupent tous les six ans dans l'arrondissement de Neufchâtel, sauf à Gournay où elles se coupent tous les neuf ans.

... Les herbages de création récente sont rarement entourés de haies vives, la clôture est en ronce artificielle fixée sur des poteaux en bois, en fer, ou en ciment armé, à raison de trois ou quatre rangs de ronce.

Depuis quelques années enfin, nous voyons faire de timides essais de clôture électrifiée. Cette clôture permet de diviser les grands herbages en parcelles dans lesquelles l'herbe est plus rationnellement consommée par les animaux. »

 

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 08:26

Nous poursuivons notre découverte paysagère à travers la littérature.

De la nature à la sorcellerie : du sorcier au loup garou :

René Le Tenneur. Magie, sorcellerie et fantastique en Normandie. 1979.

« … L’ouvrage, « les Mémoires de Pierre Thomas, sieur du Fossé », nous renseigne sur une affaire mettant en cause des vachers et des bergers sorciers qui pratiquaient dans la région du Fossé, près de Forges-les-Eaux à la fin de l'année 1694. Voici un extrait de ce qu'écrivait le sieur du Fossé : « ...dans le temps de la famine... il était venu s'établir dans la paroisse du Fossé... de misérables vachers et autres gens sans conscience, qui usoient souvent de maléfices pour faire mourir les bestiaux et qui, sur les moindres sujets de disputes qu'ils pouvoient avoir avec quelques uns de nos habitants, s'en vengeoit de gayeté de cœur, par la mortalité qu'ils envoyoient au milieu de leurs chevaux et de leurs vaches ...» «En 1770, un loup, dit lévrier parce qu'il courait en sautant, causait des ravages dans la province de Saint-Denis-le-Thiboult, près Ry, fut considéré comme étant un sorcier. Le subdélégué de Lyons-la-Forêt, dans une lettre du 30 septembre 1770, écrivait à ce sujet : «...La superstition augmente encore leur crainte ; les uns disent que cet animal est un jésuite, une vieille femme, d'autres un sorcier sous la forme d'un loup qui, ainsi métamorphosé, vit et parle quelques fois comme un homme ; qu'il ne craint que l'arme blanche et l'arme à feu ; que même il se trouve invisiblement avec les chasseurs qui sont à sa poursuite... »

 

Revenons au paysage rural dominant : 

Philippe Goujard. L'abolition de la «féodalité » dans le Pays de Bray (1789-1793). La Revue du Randillon, N° 17, octobre 1998.

« Au XVIIIe siècle, le Pays de Bray était une région relativement pauvre.... Par certains côtés, le Pays de Bray était resté une région sauvage. Les forêts abritaient des bêtes fauves... La richesse du Pays de Bray consistait dans ses animaux et ses herbages. L'élevage, d'abord pratiqué dans les forêts, le fût ensuite surtout dans les masures, enclos situés autour des bâtiments d'exploitation que l'on ne fauchait pas afin de ne pas détruire les graminées. Puis, à partir du XVIIème siècle, en particulier dans la région de Forges-les-Eaux, on convertit les terres de labour en herbages ou en prairies. Vers 1650, un officier des eaux et forêts, Jacques de Dampierre, entreprit d'assainir les fonds de vallées marécageux des cours d'eau brayons ; les terres drainées furent transformées en prés. De 1710 à 1735, près de 2 500 ha furent convertis

en herbages. »

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 07:41

                 

Nous continuons la découverte d’une série de paysages du Pays de Bray, à travers quelques extraits littéraires.

 

Une contrée sauvage et peu peuplée : 

La Varende. Par monts et merveilles de Normandie. Ed. posthume 1968.

« Vallée, la chère vallée des hommes ! Des deux bords de la dépression on apercevra le vert précipice, l'immense falaise herbue. Dedans, la route serpente, se tortille, les eaux fluent, les arbres se referment sur vous. Attention à ne pas s'égarer. Aucune vraie signalisation méthodique n'est possible. On ne verrait que des panonceaux. Le Pays de Bray ne comporte que des chemins sans grand-route. Les jours sans soleil, la fréquentation devient difficile. Vous arrivez sud quand vous visiez nord. Il faut marcher là-dedans à la boussole. »

Le Moyen Age : l'alimentation, la vigne, le temps :

Delisle. Etude sur la condition de la classe agricole et de l'agriculture en Normandie au Moyen Age. S.d.

« En 1053, longue sécheresse. En 1091, pluies excessives, les fleuves se gèlent. Le 24 décembre 1108, beaucoup d'arbres et d'édifices sont renversés par le vent. Le 23 juin 1287, une pluie de pierres avait fait de grands dégâts dans les champs, surtout aux environs de Neufchâtel. »

 

Ah la vache ! :

Centre de création rurale du Pays de Bray. Notre lait quotidien. 1983.

« A la fin du 17ème siècle (Louis XIV)... un sondage dans les rôles de «l'élection» de Neufchâtel, qui comprend le cœur du Bray et ses marges cauchoises et picardes, fait apparaître un écart considérable entre les paroisses brayonnes riches en vaches et les paroisses voisines moins bien pourvues, avec une structure des «troupeaux» très différente. Des troupeaux de 10 vaches, 20 vaches même ne sont pas rares en Pays de Bray alors que 1 ou 2 vaches sont la règle ailleurs... A la veille de 1914, les traits dominants du paysage brayon

sont en place. L'herbe domine partout, souvent à 90 %. Elle envahit les marges, mais les labours subsistent, importants dans certains secteurs (sur la plateforme de la gaize, entre La Ferté et Argueil), partout nécessaires pour produire la paille indispensable aux étables, l'avoine des chevaux et le seigle sur lequel s'affinent les « Neuchâtels ». La cohabitation des brayons et de leur bétail, richesse et gagne-pain se traduit par une imprégnation des mentalités, évidente au travers des témoignages mais difficile à cerner... »

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 08:19

Pour mieux comprendre les paysages, il convient d'aller puiser dans le passé. On peut ainsi revoir, par exemple, l'histoire du paysage brayon pour redécouvrir les relations de l'homme avec la nature et son environnement. L'objet n'est ici que de donner les grandes caractéristiques, à partir de brèves lectures sur le Pays de Bray. En somme, c'est une invitation à une promenade littéraire, anecdotique, regardée à travers la haie...

 

L'occupation ancienne :

Bulletin municipal de Mauquenchy. 2002. 

«De nombreuses traces d'occupation humaine ancienne ont été décelées sur le site de l'hippodrome de Mauquenchy, depuis la préhistoire jusqu'à la période gallo-romaine. Parmi les couches géologiques, datées à -90 000 et -150 000 ans, on a confirmé la maîtrise de la taille du silex par l'homme de Néanderthal : bifaces, lames, pointes, racloirs, déchets de taille. Au total, ce sont plus de 500 outils de pierre qui ont été excavés de leur longue retraite

souterraine. »

 

Le paysage typique : 

Abbé de Lapparent. Le pays de Bray. 1879.

« Cette vallée, c'est le pays de Bray, ou la vallée de Bray, comme on l'appelle encore, par opposition avec les plateaux qui l'entourent. Au sortir des plaines monotones des environs de Buchy, le regard se repose avec un rare plaisir sur cette riante et fraîche contrée, au relief si varié, où le ton dominant de la verdure est nuancé, grâce à la multiplicité des plans de perspective, des teintes les plus harmonieusement fondues. »

 

L’étymologie :

Abbé J.E. Decorde. Dictionnaire du patois du Pays de Bray. 1852.

« Le mot Bray est ordinairement considéré comme emprunté à la langue celtique, et signifie de la boue. Mais, tout en reconnaissant que la nature du terrain de cette contrée se prête merveilleusement à cette étymologie, M. A. Le Prévost fait venir Brai de bracus, mot employé plusieurs fois dans la chronique de Fontenelle comme synonyme de vallée. »

 

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