1. Repenser l‘agriculture
Rien n’étant jamais désespéré, de nombreux indices nous invitent à croire que l’agriculture amorce une révolution, face aux défis qui sont les siens.
L’histoire de l’agriculture montre une évolution très lente au cours des siècles, puis une accélération prodigieuse à partir de la fin du 19ème siècle avec l’apparition des cultures industrielles et du machinisme agricole. A partir de la moitié du 20ème siècle, les intrans (engrais et produits phytosanitaires) deviennent de plus en plus importants.
Sans doute peut-on admettre que cohabitent différentes formes d’agriculture, mais aucune ne doit être nocive à la santé. L’agriculture conventionnelle actuelle peut être amenée à porter atteinte gravement à la faune et la flore sauvages, aux paysages et à la santé humaine, comme nous l’avons évoqué à plusieurs reprises sur ce blog.
Ces constats ramènent à des considérations basiques : l’agriculture doit assurer d’abord l’alimentation des populations locales. Ainsi la planète semble redécouvrir brutalement l’importance stratégique de l’agriculture vivrière. Il est maintenant urgent d’assurer l’autosuffisance alimentaire d’un pays, d’une région, d’un territoire, ce qui suppose une réorientation totale de l’agriculture autour des savoirs locaux, notamment dans les pays du Sud.
L’actualité récente de l’agriculture a mis en évidence une crise de fond, à la fois agronomique, économique et environnementale. Les agriculteurs sont les premiers déstabilisés par cette crise et remettent en cause leurs pratiques. Il est en effet urgent de faire évoluer l’agriculture vers une priorité des politiques publiques afin d’assurer le besoin primaire de nourriture, en soutenant notament la petite agriculture familiale. Il faut aussi que les consommateurs fassent leur propre révolution en privilégiant les produits locaux de saison et en acceptant d’en payer le prix.
Selon la FNSEA, si l’on cumule les emplois de la production, de l’agrofourniture, l’agroalimentaire et les services qui sont rattachés à ces activités, le secteur agricole représente 14 à 15 % des emplois totaux en France, soit 3 500 000 emplois. Depuis une trentaine d’années, le secteur a beaucoup évolué avec une perte d’emploi en production, mais un gain important dans la transformation et les services rattachés.
Voilà où sont les enjeux qui vont déterminer les évolutions qui se dessinent.