Les enjeux climatiques sont devenus tels qu’une étude australienne récente prévoit la fin de la civilisation pour 2050, si l’on ne parvient pas à maîtriser le réchauffement de la Terre… Bien sûr il s’agit là du scénario du pire, plutôt apocalyptique et heureusement, pas sûr ! Quoi qu’il en soit, et malgré les éternelles discussions sur la causalité de ces phénomènes, il s’agit bien là d’un aboutissement d’une certaine artificialisation de notre environnement.
Depuis l’ère de la cueillette, la préhistoire, notre relation avec la nature est devenue de plus en plus antagoniste. L’ère de l'agriculture se caractérise par la transformation des paysages naturels en paysages élaborés, construits. Puis l'ère industrielle est celle de la pollution et de la transformation en profondeur des paysages, du recul de la vie sauvage. Enfin, l'ère de la communication met en évidence les enjeux majeurs que sont les modifications climatiques et l’érosion de la biodiversité. C’est l’anthropocène, une époque géologique au cours de laquelle l’influence de l’Homme sur la planète est devenue prédominante par rapport aux facteurs naturels, avec une artificialisation grandissante de notre environnement, du vivant et de l’Homme lui-même.
Quand on parle climat, on évoque les émissions trop importantes de gaz à effet de serre et donc d’activités trop peu respectueuses de la vie. Mais qu’en est-il lorsque l’on parle de procréation médicalement assistée, de gestation pour autrui ou de remplacement de travailleurs par des robots ? Certes, dans tous ces cas de figures, il y a quelque chose à y gagner. Que ce soit pour améliorer nos conditions de vie, pour permettre à des personnes stériles ou des homosexuels d’avoir le plaisir d’élever des enfants, ou encore de laisser les tâches les plus pénibles à des machines douées d’intelligence artificielle. Cette artificialisation du vivant est donc bien une liberté, une ouverture des possibles et c’est un progrès, mais… n’est-ce pas aussi une frontière entre les robots et les Hommes ? Poursuivre dans cette voie ne nous amène-t-il pas directement vers une nature « fabriquée » avec des cultures hors sols, des productions alimentaires « recomposées », des utérus artificiels, des clones formatés selon des critères choisis, voire imposés. N’est-on pas aux portes du « Meilleur des mondes » d’Huxley ?
Si la décennie qui vient sera déterminante pour une maîtrise du dérèglement climatique, elle pourrait bien l’être aussi pour une maîtrise, ou pas, de la robotisation de l’Humanité, sans pour autant redevenir des primitifs. Inventer un nouvel équilibre entre la Nature et l’Homme en maintenant les robots à leur juste place, voilà bien le défi. Et Vous, pour vos enfants et vos petits-enfants ? Vous prenez l’option artificialisation ou l’option naturalité ? Robots ou Humains ? Faites votre choix, dites-le et mettez le pratique.