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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 09:08

         Des centaines de chercheurs à travers le monde se sont mis en tête de travailler sur la notion de bonheur afin d’établir des classements par pays en fonction de la satisfaction, ou non, de leurs habitants. Ce sont les Danois qui sont champions du monde du bonheur, suivis des Suisses, Autrichiens, Islandais, etc. A l’inverse, les cancres du bonheur sont les Français (62ème rang mondial), les Chinois (82ème), les Japonais (90ème) et les Indiens (125ème).

Les Français sont donc malheureux, toujours insatisfaits, râleurs et méfiants, alors que les Danois, posés, sympathiques, coopératifs, sont les plus heureux du monde. Les sociologues expliquent cette situation des danois par le fait que leur Etat-providence ne laisse personne sur le bord du chemin, cogère les syndicats (taux de syndicalisation de plus de 87 %, contre 8 % en France), assure le service public (30 % du total des salariés), et fait diminuer le chômage (3,4 % contre 9,4 % en France). Mais, malgré le sentiment de sécurité, le respect d’autrui, la démocratie et l’Etat-providence, les Danois peuvent connaître aussi la dépression. Alors, enfants trop gâtés les Danois ? Pas si simple, le bonheur…

L’actualité française récente a en effet montré combien le mal du travail est devenu préoccupant. Les suicides chez Renault ou France Télécom ont été très médiatisés, mais cela ne doit pas occulter les difficultés des policiers, gardiens de prison, enseignants ou agriculteurs, professions très exposées. Si le suicide fait, selon l’INSERM, environ 12 000 morts par an en France, on ne sait pas combien sont liés au travail, mais ils semblent en augmentation ces dernières années. Avec l’économie de services, les hommes se trouvent plus instrumentalisés qu’auparavant : l’anonymat, le manque de dialogue, le stress lié aux restructurations ou aux menaces de chômage génèrent de la concurrence entre salariés et dégradent la notion de « vivre ensemble ».

Au-delà des risques individuels que comporte cette situation, elle peut engendrer aussi des risques collectifs. Ainsi, début octobre, la direction de la centrale nucléaire de Flamanville a du stopper le réacteur numéro 1 pendant le week-end. Une trop forte pression au travail a amené le comité d’hygiène et sécurité de la centrale a faire valoir, pour la première fois, son droit d’alerte. « Des salariés pleurent au boulot. Certains en viennent aux mains parce qu’ils manquent d’outillage. Le personnel est à cran, la pression est intense » a témoigné un délégué syndical. Il y a 10 ans, la centrale disposait de 150 exécutants spécialisés capables de venir en appui des sous-traitants, ils ne sont plus que 29 aujourd’hui…

Les angoisses des Français, particulièrement dans le cadre du travail, montrent à quel point notre société est bloquée. Il faudra d’abord surmonter cet obstacle si l’on veut parvenir à des réformes de fond.

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