Depuis la loi de décentralisation de 1982, nous n’avons cessé de nous interroger sur l’organisation du territoire français, mais surtout de créer de nouvelles structures, ou d’envisager des suppressions,… sans décider grand chose. Maintenant c’est la valse des hésitations, avec remise en cause… des remises en cause. Certains élus s’opposent à une perte de pouvoir, au non-cumul des mandats et à la perte des indemnités qui vont avec... Sans doute cette question n’est-elle pas simple, mais tout de même, est-ce que cette impuissance politique ne devient pas, à la longue, un peu fatigante et déstabilisante pour le pays.
On le sait, les Français sont schizophrènes, demandant moins d’impôts et plus de services publics, rejetant la « classe politique », mais souhaitant des dirigeants autoritaires… pour les autres. Il y a un temps pour la concertation et la contestation, il y a un temps pour la décision. En somme, il faut tout changer, mais sans rien bouleverser, parce que les Français se plaignent que tout va mal, mais rechignent à changer. Essayons-nous à cet exercice acrobatique qui consiste à laisser tout en l’état, mais en changeant tout !
D’abord l’Etat. Qu’on réduise son rôle aux missions régaliennes dans un contexte de gouvernement européen, qui reste à inventer. Le reste doit être transféré aux Régions, élargies dans leur territoire et leurs missions. Une dizaine devrait suffire amplement, sous contrôle de l’Assemblée nationale. Les Départements deviennent des subdivisions des Régions et l’ensemble est géré par les conseillers régionaux. Au sein des Départements, le territoire est structuré en Communautés de communes, élargies, afin de donner de la cohérence aux actions liées à l’utilisation de l’espace notamment. Dès lors les Pays et les Parcs naturels régionaux, territoires d’expérimentation, n’ont plus lieu d’être puisque leurs politiques innovantes sont désormais appliquées sur tout le territoire régional. Tous les syndicats intercommunaux disparaissent et leurs missions sont reprises par les Communautés ou les Départements, en fonction de la cohérence territoriale. Les grandes communautés urbaines deviennent Métropoles. Les Communes sont conservées, en tant que micro-territoires de proximité, assurant les missions d’animation locale et de citoyenneté rapprochée (état civil, relations de voisinages, etc.). On réduit ainsi le mille-feuilles à quatre niveau : Etat, Région, Communauté de communes et Communes, plus l’Europe bien entendu. Les habitants élisent des conseillers municipaux, dont les « mieux élus » sont de fait conseillers communautaires. Les conseillers régionaux sont élus par circonscription correspondant aux Communautés ou aux départements. Il va de soi que cette structuration ne peut supporter aucun cumul de mandat.
Oui je sais, je rêve, mais au 22ème siècle, qui sait…