Bon sang, mais c’est bien sûr. Et si on partageait l’emploi. Le chômage n’en finit pas d’augmenter. A chaque publication de statistiques, tout le monde espère une « inversion de la courbe »…, mais celle-ci est toujours ascendante. Que faire ? Mais que faire quand « on a tout essayé » ? Quelles que soient les bonnes ou mauvaises raisons de cet état de fait : la croissance trop faible, le manque de compétitivité, les charges trop lourdes et autres élucubrations, il faudra bien trouver une issue un jour.
Mais vous avez entendu ce silence assourdissant. Ce silence de tous les politiques, ce silence de tous les syndicalistes, ce silence de tous les gens de gauche, ce silence de tous les bien-pensants toujours prêts à faire l’obole. Mais quel silence !
Et si on partageait l’emploi ! Il y a moins de travail, partageons le travail. Diminuons le temps de travail pour maintenir le nombre d’emplois. Bien sûr, s’il y a moins de travail, il y a moins de salaire. On répartit le travail et on répartit les salaires. Certes, on limite alors le pouvoir d’achat, on précarise la société, on appauvrit tout le monde… C’est un choix à faire entre le partage et la situation actuelle : moins de travail, on licencie ; les uns au boulot, les autres au chômage ; les uns restent à l’aise, les autres dans la mouise ; les riches et les pauvres…
Et si on partageait, bien sûr c’est une loi générale qui s’applique aussi aux cadres de l’entreprise, a fortiori aux dirigeants. On a sans cesse remis sur le tapis « les 35 heures » comme si cette mesure expliquait tout, ou presque. Mais les 35 heures, c’était une excellente idée qui allait dans le sens du partage. Passer de 39 heures à 35 heures permettait de partager le travail. L’erreur, la grosse erreur, ce n’est pas cette réduction d’horaires, mais son application démagogique, en faisant croire qu’en travaillant moins, on gagnait autant. Il fallait réduire le temps de travail ET les salaires. Le partage c’est pour tous et c’est maintenant ! Entreprise par entreprise d’abord, là où il y a des difficultés. Mais très vite, il faut élargir à l’ensemble du monde du travail, y compris aux catégories qui ont le privilège d’un emploi garanti, aux parlementaires, aux retraités. « Tous ensemble, tous ensemble » ! Oh, bien sûr, une idée aussi saugrenue n’est pas très porteuse politiquement. Mais c’est quoi la gauche ?
Mais qui donc va oser sortir de ce silence assourdissant pour nous rappeler que la gauche, c’est d’abord le partage.
Ah, j’entends déjà un murmure, c’est un espoir. Le murmure enfle, il devient un brouhaha, il enfle encore, c’est un tumulte ! Ouais, on va y arriver ! Ah non, pas toute de suite : ce mec est fou, pendez-le !