Les coraux sont des animaux coloniaux primitifs qui vivent essentiellement dans les mers chaudes et constituent des récifs qui sont les plus anciens et les plus diversifiés des écosystèmes marins. Les coraux vivent en symbiose (association à bénéfices réciproques) avec des algues microscopiques qui leur procurent la nourriture et les couleurs.
L’augmentation de la température de la mer stresse le corail et le fait expulser son algue associée, il blanchit alors en laissant apparaître son squelette. A terme, le corail meurt. Une augmentation de la température moyenne du globe de 2° entraînerait un blanchiment généralisé et une augmentation de 3°, des mortalités importantes. La Grande Barrière de corail s’étire sur 2 000 km au nord-est de l’Australie, c’est le plus grand récif corallien au monde. En 1998 et 2002, 60 à 95 % des massifs coralliens étaient touchés et 10 % sont morts. En 2005, les Caraïbes ont été également très touchées avec 50 à 90 % de blanchiment où une saison d’ouragans intenses a également contribué à endommager les récifs. Comme l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature l’a montré, les récifs constituent une barrière naturelle protégeant les côtes des cyclones et tsunamis. On estime à 500 millions le nombre de personnes dont la subsistance et l’activité économique dépendent de la bonne santé des récifs coralliens. Selon les scientifiques, la planète aurait déjà perdu environ 30% des ses récifs coralliens.
La France est très concernée (4ème rang mondial) avec 55 000 km2 de récifs coralliens dans les DOM-TOM (Martinique, Guadeloupe, Mayotte, Réunion, Polynésie). Au réchauffement climatique s’ajoutent d’autres menaces : surpêche, pollutions littorales, travaux côtiers, fréquentation touristique, etc.
C’est pour mobiliser les consciences que l’année 2008 a été proclamée « Année internationale des récifs coralliens » le 24 janvier dernier à Washington, dans le but que soit intensifiée la lutte contre le réchauffement climatique afin de préserver la diversité des écosystèmes océaniques.
Le blanchiment, ou la mort, des coraux constitue en effet une alerte par rapport à des dégradations plus généralisées comme la réduction de l’activité planctonique, le recul de nombreuses espèces et la déstabilisation des écosystèmes. Ainsi certains chercheurs prévoient-ils un effondrement de la pêche mondiale vers 2050.