Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
  • Contact

Profil

  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

Recherche

Pages

Catégories

7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 08:20

 

Depuis la mi-octobre, nos abeilles sont en hibernation. Profitons-en pour parler d’elles à leur insu, car l’heure est grave.

Les abeilles constituent un groupe très important du règne animal. Ce sont en effet ces insectes qui sont les premiers acteurs de la pollinisation. Mais les abeilles sont en difficulté et des procès sont en cours entre apiculteurs et producteurs ou utilisateurs de produits phytosanitaires. C’est qu’en effet, si l’apiculture a un poids économique en elle-même, elle a surtout une importance considérable à travers l’activité de pollinisation. Le problème n’est pas simple puisqu’on a recensé une quarantaine de causes à la surmortalité constatée des abeilles. Les pesticides sont mis en cause, mais il y a controverse et d’autres menaces sont mises en avant selon les acteurs concernés, tels que les parasitages par le Varroa, le frelon d’Asie ou la monoculture. Le Varroa destructor est un acarien qui se nourrit de l’abeille. Le frelon Vespa velutina est arrivé en France en 2005 par le sud-ouest, c’est un prédateur redoutable dans la mesure où cinq à six frelons peuvent décimer une ruche. Enfin la monoculture de l’agriculture intensive entraîne une carence chez l’abeille.

Il y aurait en France 70 000 apiculteurs (qui produisent 20 000 tonnes de miel/an) dont 3 % ne vivent que de cette activité.  15 000 apiculteurs auraient cessé leur activité depuis 20 ans du fait de la surmortalité des abeilles. Ce n’est pas le moindre paradoxe que de constater que l’avenir du rucher français dépend surtout du milieu urbain… On peut voir aussi à ce sujet : http://www.michel-lerond.com/article-36370896.html.

Il est donc indispensable de poursuivre des études approfondies sur les effets nocifs des pesticides, en relation avec les responsables agricoles, mais aussi sur les parasites et les maladies des abeilles. Les universitaires ont un rôle important à jouer dans ce domaine, sachant que les synergies entre ces principales causes sont certainement complexes et redoutables. Mais, par-dessus tout, il convient de préserver des friches avec plantes mellifères, y compris en milieu urbain, sous forme de prairies fleuries ou de toitures végétales par exemple : http://www.michel-lerond.com/article- 52745820.html.

L’abeille, par sa présence planétaire et sa capacité à collecter les polluants par l’intermédiaire du pollen, est de fait un indicateur de premier ordre sur l’état de la planète. « Si les abeilles disparaissaient du globe, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre » aurait déclaré Albert Einstein. Nous voilà prévenus…

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

C
<br /> je me permets d'intervenir car j'ai vu dernièrement qu'à Canteleu des ruches avaient été installées sur les locaux municipaux et que le miel sera redistribué aux habitants.<br /> je ne sais pas s'il y a d'autres initiatives de ce genre autour de chez nous, c'est une question que je me suis posée.<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Caudron de cette info que je ne connaissais pas. Excellente initiative à suivre en effet.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Merci Michel, c'est encore un sujet brûlant d'actualité que tu nous livres ici!<br /> <br /> à propos de l'intensification de l'agriculture, voici un lien qui fait l'inquiétant constat de la régression des surfaces à Haute Valeur Naturelle (HVN).<br /> Cette étude "met en évidence un recul impressionnant, de 21,3 millions d'hectares, des zones agricoles HVN entre 1970 et 2000 en France (soit 68% de la surface initiale)":<br /> <br /> http://www.solagro.org/site/419.html<br /> <br /> Encore, je conseille à mes amis agriculteurs de prendre soins des milieux interstitiels (notamment de ne pas traiter chimiquement leurs bords de champs).<br /> Mais est-ce intellectuellement honnête de leur laisser croire que les abeilles peuvent encore jouer un rôle dans nos plaines malades de la surintensification agricole ?<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Cyriaque. Effectivement, ce que tu rapportes n'est pas très réconfortant et il est temps, grand temps que l'agriculture européenne fasse sa révolution. Il y a urgence !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Je suis bien sûr totalement d'accord avec l'esprit de ce papier. Je me permets 2 remarques :<br /> - la première vient d'un ami qui a passé sa vie à améliorer la culture de la betterave qui m'avait fait remarquer que le traitement des semences par des pesticides n'avaient que des avantages : ça<br /> évitait les traitements aériens pendant je crois 8 semaines, et comme la betterave est une plante bisannuelle récoltée la 1ère année, aucun risque pour les abeilles.<br /> - la fameuse phrase d'Einstein sur les abeilles ... personne ne doute que ce fut un grand physicien, mais quel était son niveau de connaissance sur les abeilles ?? et c'était aussi un comique quand<br /> il le voulait ... phrase divinatoire ou plaisanterie ?<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Robert. Tes deux remarques sont justifiées :<br /> <br /> <br /> - Intervenir directement sur les semences est certainement une évolution positive, en s'assurant toutefois qu'il n'y a pas d'inconvénients cachés... Les fausses bonnes idées ne sont connues qu'à<br /> retardement.<br /> <br /> <br /> - Quant à Eistein, comique à ses heures. Oui sans doute n'aurais-je pas dû contribuer à colporter cette "vérité" que personne ne peut prouver. Mais la morale est belle, c'est ce qui m'a tenté !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />