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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 07:59

« Vous avez dit messicoles ? Ou comment retrouver nos fleurs des champs », c’était le titre du séminaire organisé par le Conseil général de l’Eure et de nombreux partenaires, le 8 juin 2010 à Giverny, lieu emblématique de l’impressionnisme. Les plantes messicoles (qui accompagnent les moissons) sont la cible des traitements herbicides, alors qu’elles constituent un patrimoine biologique et socio-culturel intimement lié à l'exploitation agricole. A l'occasion de l’année internationale de la biodiversité, le Département de l’Eure a souhaité construire un espoir collectif : celui d'une humanité source de nature, plutôt que contre nature. C’était l’occasion de présenter le plan d'action départemental relatif aux messicoles et de débattre des outils à mettre en place, en relation avec de nombreux partenaires : naturalistes, agriculteurs, chasseurs, apiculteurs, collectivités locales, etc.

Il m’était demandé de suggérer des propositions quant à ce patrimoine socio-culturel à partager, en voici l’esprit :

Dans notre monde sophistiqué, mondialisé, informatisé, financiarisé, quelle est la place de la nature sauvage ? Acceptons nous encore le « sauvage » dans un espace de plus en plus dualisé qui sépare méthodiquement lieux de résidence et de travail, villes et villages, grandes infrastructures et chemins vicinaux, agriculture intensive et friches à l’abandon. Peut-on imaginer de retrouver une certaine porosité entre ces différents territoires spécialisés, une multifonctionnalité des espaces agricoles, urbains et naturels ?

En agriculture, il nous semble urgent de redécouvrir « l’agro-écologie », afin de prendre en compte les processus écologiques dans le système agricole, comme le faisaient les paysans d’autrefois. L’agriculture française est en crise inavouée, mais réelle et profonde, son productivisme et sa standardisation la rendent de plus en plus préjudiciable à la nature. Du même coup, par effet boomerang, elle se fragilise avec l’appauvrissement et l’érosion des sols, la raréfaction d’animaux prédateurs, la diminution des insectes pollinisateurs, etc.

L’homme et la nature ont sans doute vécu en harmonie aux débuts de l’humanité, mais l’évolution de cette relation oblige à la repenser pour la pérenniser. Il nous faut surtout, dans notre monde, repenser les lisières, favoriser l’intégration du « sauvage » dans le « trop propre ». Les plantes messicoles sont emblématiques de cette métamorphose à faire.

Textes des communications sur : http://www.eure-en-ligne.fr/cg27/cache/offonce/accueil_eure_en_ligne;jsessionid=FC0570178826AB2C5EC27DEA3B3CE83E?id=5048

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