Extraordinaire ! Il avait neigé en hiver… La fin d’hiver 2013 avait été interminable, notamment en raison d’un épisode neigeux tardif. A leur habitude les médias avaient trituré l’évènement en restant le plus souvent à la surface des choses : tel automobiliste qui dérapait, tel camion qui se couchait dans le fossé et tous ces enfants qui jouaient aux boules de neige. Pensez donc, en région parisienne seules 10 lignes de bus sur 360 fonctionnaient, les trains étaient immobilisés et beaucoup d’avions annulés, en raison de la neige et du verglas. Une cellule interministérielle de crise avait été mise en place. Ce fut la galère pour les routiers, les transports scolaires, les agriculteurs, bref pour tout le monde.
Ce n’est que quelques semaines plus tard que l’on s’est interrogé vraiment devant tant de neige, au printemps, dans tant de pays, Russie, Pologne ou Grande Bretagne. Ainsi, on était stupéfait à l’annonce du bilan des perturbations climatiques en Angleterre au cours de l’année 2012 : trois mois de sécheresse, puis période la plus humide depuis le début du 20ème siècle. Etonnant ! De ce fait, le revenu des agriculteurs avait baissé de 53% pour les éleveurs en région montagneuse. Inquiétant ! Cela semblait bien correspondre aux prévisions du GIEC quant aux perturbations du climat qui allaient s’amplifier. Terrifiant ! 2012, c’était l’année de la conférence de Doha sur le climat, la 18ème du genre. Ce fut un fiasco, sans aucun engagement concret, alors que les manifestations climatiques commençaient à se multiplier : canicules, inondations, cyclones, fonte des glaces de l’Arctique, etc. C’était comme des avertissements à répétition, que pourtant personne ne voulait entendre. De plus en plus de pays étaient concernés, les rendements agricoles commençaient à régresser ce qui constituait une menace pour la sécurité alimentaire mondiale. Les climatologues, après de multiples études, arrivaient à la conclusion qu’au début du 21ème siècle, les températures terrestres étaient plus chaudes que celles estimées pendant les 11 derniers millénaires !... Et surtout, la caractéristique essentielle de ce changement résidait dans sa rapidité, ce qui compliquait la possibilité d’adaptation.
Aujourd’hui, en 2045, tout cela est devenu banal. Les écarts climatiques sont considérables, les hivers en zones tempérées redoutables et les étés caniculaires, comme il avait déjà été annoncé : Le réchauffement va-t-il nous refroidir ? Il y a régulièrement plus d’un mètre de neige une grande partie de l’hiver, mais on peut se réchauffer avec un bon vin de Bordeaux, récolté dans le nord de l'Allemagne !
Tombe la neige qui efface le passé et les prévisions alarmistes. Ce n’est pas la fin du monde, seulement un autre monde, blanc comme neige.