Chacun le sait, la démographie est devenue une préoccupation forte, par rapport notamment aux ressources de la planète. Néanmoins les choses n’évoluent pas toujours de façon linéaire et voilà que des études récentes alertent vis-à-vis d’une récession plus brutale que prévue de la population mondiale, notamment en Occident où l’on pourrait connaître un « hiver démographique »…
En France particulièrement l’indice de natalité n’a jamais été aussi bas, actuellement à 1,64 enfants par femme en âge de procréer, sachant que le taux le renouvellement de la population est de 2,05). En 2006, 98 % des Françaises fécondes affirmaient vouloir devenir mères et en 2022, elles n’étaient plus que 31 % ! Cela s’explique par divers paramètres socio-économiques mais aussi par des considérations écologiques compte-tenu des fortes incertitudes sur l’évolution du monde. De nombreux jeunes couples, pensent en effet que la surpopulation de la Terre a des conséquences désastreuses en matière de consommation et donc de pérennité de notre espèce. Selon ces études la population terrestre pourrait atteindre les 10 milliards d’Humains vers 2065, ce qui constituerait un pic avant une baisse progressive qui ramènerait la population mondiale aux environs de 9 milliards en 2100. Mis à part l’Afrique subsaharienne, de nombreux pays ont d’ores et déjà une fécondité inférieure au seuil de remplacement des populations, surtout l’Occident, mais aussi l’Inde qui est descendue à 2,1 enfant par femme. Désormais la croissance démographique de la planète repose surtout sur l’Afrique pour laquelle on prévoyait une population maximale de 2,2 milliards d’Africains alors qu’ils seront plutôt 4,4 milliards vers 2100, soit le double !
Selon que l’on se place sur un plan économique ou écologique, l’analyse de ces situations peut varier. Sur un plan strictement économique, la baisse démographique de l’Occident est inquiétante en créant des déséquilibres et des conflits migratoires. Après avoir été multipliée par 15 en trois siècles, la population mondiale va commencer à décroître et vieillir, provoquant de gros soucis financiers, notamment pour les retraites, ce qui fait craindre un défi majeur à certains économistes.
Par contre sur un plan écologique, en se souciant de l’équité entre démographie et ressources, la population va rester bien longtemps encore au-delà des niveaux acceptables, bien que les estimations en ce domaine soient… très imprécises..
Cette nouvelle donne interpelle sur ce sujet tabou qu’est la démographie planétaire et aiguise à nouveau la notion de solidarité entre les civilisations dans la mesure où l’adéquation entre population et ressources est une condition première pour éviter des conflits nombreux. Dans la perspective d’une gestion mondiale de certains paramètres basiques, ne faudrait-il pas en arriver à ce que l’ONU puisse réguler la démographie, en déterminant la taille d’une population humaine soutenable tel que nous le préconisions dans « Les clés de notre avenir » (Editions Persée, 2020.- 108 p. - proposition 79)