« Et voilà monsieur, cela fait huit z’euros. Je vous rends douze sur votre billet de vingt z’euros »… A l’époque des francs, les problèmes de liaison ne se posaient pas, mais avec la voyelle de début du mot euro, si !
Sans doute, la caractéristique d’une langue vivante est-elle d’évoluer, encore faut-il que cette évolution s’inscrive dans une logique sémantique ou grammaticale. Cette liaison « mal à propos » entre huit, vingt et cent z’euros nous écorche les oreilles chaque jour, traduisant sans doute une forme de dyslexie très répandue. Qu’y faire, sinon revenir à des fondamentaux un peu oubliés en matière d’apprentissage de l’orthographe.
L’évolution du vocabulaire et de sa prononciation fait sans doute l’objet d’études et d’interprétations sociologiques. Si c’est le cas, il serait intéressant de s’interroger aussi sur les contorsions buccales occasionnées par le mot challenge. Prononcer « cha-lan-je » et non pas « t’cha-laine-n’ge » avec diphtongue appuyée qui voudrait sans doute attester du dynamisme et de la conviction de celui qui s’exprime… Quant au management, il peut tout aussi bien se prononcer « ma-na-ge-ment » plutôt que « mai-nai-j’menne-‘te », on gèrera les choses aussi bien !
La théâtralisation des mots permet, tout à la fois, d’exposer sa méconnaissance ou d’étaler sa culture. C’est comme cela que l’on voit parfois qui sont les zéros…
Mais la mise en scène des mots peut aussi nous offrir la douceur d’un poème, le frisson d’un drame ou l’exclamation d’un rire. Des mots au théâtre il n’y a qu’un pas que vous pourrez franchir en allant sur le site très fleuri de François Vicaire : http://theatreennormandie.com