Le début d’année 2015 a connu une série de naufrages de migrants en Méditerranée à un niveau jamais atteint. Alors qu’en 2014 il était arrivé 240 000 réfugiés en Europe, les premiers mois de 2015 on en a compté davantage. Venus de l’Afrique subsaharienne et du Proche-Orient, ces migrants transitent nombreux par la Lybie, déjà déchirée par la guerre civile… L’ampleur du drame est telle que l’on a compté 120 300 migrants sauvés par l’opération de secours Mare Nostrum en un an, mais aussi de l’ordre de 1 500 noyés en deux mois…
Devant ce désastre humanitaire, l’Europe est montrée du doigt dans la mesure où seulement 5 états sur 28 accordent l’asile politique aux migrants. L’Europe ne se précipite pas sur les mesures à prendre, même si elle prévoit de renforcer la surveillance en Méditerranée. Mais les dirigeants sont à l’écoute des citoyens européens qui ne sont pas vraiment mobilisés... La solidarité recule et la xénophobie monte, notamment dans les pays du nord de l’Europe, comme la Finlande où le racisme ordinaire va bon train. Le déséquilibre entre les pays du Nord, plutôt nantis, et les pays du Sud, plutôt en proie à la misère, s’est accru ces dernières années, ce qui rend plus difficile encore le recours à l’empathie et la solidarité. Tout cela ressemble un peu à une guerre inavouée, pour laquelle il est bien difficile de trouver des solutions adaptées.
Pourtant, nous n’avons là qu’un aspect de l’immigration, liée aux difficultés politiques et économiques, mais qu’en sera-t-il quand nous devrons, bientôt peut-être, faire face aux migrations climatiques ?... La montée des eaux est une réalité qui fait craindre des menaces sérieuses sur les grandes villes situées sur les côtes. Cette montée des eaux, couplée à des problèmes de surpopulation et de pollution, va générer des migrations importantes. Il est grand temps de s’en préoccuper pour s’y préparer. Certes les Hollandais maîtrisent cette adaptation à la mer et multiplient les projets d’habitats flottants. Mais les choses seront plus ardues pour certaines contrées, comme l’Inde ou le Bangladesh par exemple, qui connaissent une élévation du niveau de la mer préoccupante. En France même, le recul de la côte sableuse en Aquitaine a pu atteindre 20 mètres lors de tempêtes récentes dont les conséquences se trouvent amplifiées.
Le cyclone Pam qui a ravagé l’archipel de Vanuatu en mars dernier était, somme toute assez classique, si ce n’est que ses conséquences ont été amplifiées par le dérèglement climatique et un accroissement urbain incontrôlé. Tirons les leçons de ce drame pour qu’il ne soit pas une préfiguration d’un drame environnemental planétaire !