S’insérer dans le monde du travail n’est pas toujours facile. Aussi faut-il ne pas perdre de vue quelques repères :
- Dans l’euphorie des « 30 glorieuses », la classe politique n’a pas entendu les avertissements du Club de Rome (1972), pas plus que ceux du premier choc pétrolier (1973) et a continué son chemin sans avoir su anticiper les évolutions fortes pour mettre en adéquation les formations et les métiers. L’enseignement supérieur n’a toujours pas tranché le vieux débat sur l’université créatrice de savoirs et d’érudition ou bien lieu de formation professionnelle et se trouve maintenant en grand décalage avec l’offre d’emplois.
- Maintenant, le développement soutenable est présent partout, au moins en termes d’annonce, et les formations professionnelles n’échappent pas à cette tendance lourde. Chaque année, en France, plus de 15 000 étudiants suivent un cursus spécialisé dans ce domaine qui ne compte pas moins d’environ 800 formations, niveau bac + 2 et davantage. Attention aux désillusions… Certes les secteurs de l’eau et des déchets continuent de recruter, comme celui des éco-industries, mais le gisement d’emploi n’est pas… renouvelable indéfiniment, malgré l’enthousiasme des jeunes pour ces nouvelles professions. A l’inverse, les secteurs les plus attractifs (protection de la nature, paysage, biodiversité) ne représentent que 6 % des emplois du secteur.
- Le futur peut paraître redoutable. Au chômage s’ajoutent l’érosion de la biodiversité, les modifications climatiques, l’appauvrissement des énergies fossiles ou l’ouverture des marchés à l’échelle planétaire, autant de facteurs qui laissent penser que le monde ne sera désormais plus le même.
- Mais il y a un avenir heureux, puisque tout est à reconstruire. Il est devenu nécessaire d’inventer une autre agriculture, une autre façon d’habiter, une autre façon de se déplacer, une autre façon de travailler. Il n’y a plus d’alternative, pour durer la société doit changer et c’est collectivement que nous devons évoluer pour inventer les métiers du futur et leur rétribution équitable.
Le monde est à refaire. De quel projet plus noble peut-on rêver, pour retrouver le sens de l’avenir en commun, redéfinir les objectifs économiques, partager les gains de notre travail entre Nord et Sud et restaurer un environnement planétaire dégradé. Certes il y a beaucoup à faire, c’est l’entreprise de toute une génération, ce qui demande beaucoup d’intelligence, de connaissances, de sens du partage, mais qui donne un sens à ce siècle et à la vie de chacun.
Bonne chance pour vous insérer dans ce vaste chantier.