L’hiver dernier, en Normandie, mais sans doute aussi ailleurs, il a été abattu beaucoup d’arbres, notamment dans les haies. La raison en est simple : avec le renchérissement des énergies fossiles, le bois est redevenu un combustible intéressant pour le chauffage des habitations. C’est une très bonne nouvelle, d’autant plus que nombre de collectivités, en plus des particuliers, envisagent l’installation de chaudière au bois. Le bois-énergie présente en effet de nombreux avantages par son caractère renouvelable et largement disponible : il est neutre par rapport à l’effet de serre et son utilisation contribue à une gestion profitable aux paysages et à la biodiversité. Différentes formes d’utilisation de ce combustible sont possibles selon les provenances : bûches (bois brut), granulés (sous-produits des scieries et menuiseries) ou plaquettes (bois déchiqueté).
Mais si l’on a vu beaucoup d’arbres abattus, on en a vu peu de plantés et les haies gérées en vue de la production de bois restent très limitées en linéaire. Il faut en effet prendre garde à assurer l’approvisionnement sur le long terme, pour ne pas prendre le risque de devoir importer du bois de contrées lointaines, comme l’Europe centrale. Le développement du chauffage au bois doit être mené en parallèle avec la mise en place d’une filière de production organisée de façon pérenne et respectueuse de l’environnement.
A la suite du Grenelle de l’Environnement, le gouvernement français a souhaité mobiliser 12 millions de mètres cubes supplémentaires de bois d’ici à 2012 (construction et énergie). Un gisement important semble constitué par les boisements privés, souvent de petites surfaces et peu ou mal gérés. Ce serait une bonne façon de valoriser ce patrimoine, à condition toutefois de le gérer sur le long terme et avec une approche transversale qui ne vise pas seulement la rentabilité à court terme, mais la garantie d’une production pérenne alliée à la préservation de la biodiversité. Par le passé, on a détruit nombre de zones humides en les transformant en populicultures, ne refaisons pas la même erreur en plantant systématiquement, par exemple, des pelouses calcicoles. La biodiversité y perdrait au profit de l’énergie…
On peut consulter avec profit les publications de l’AREHN, dont « Chaudières et poêles à bois » dans la collection Connaître pour agir : http://www.arehn.asso.fr et le site du Pays de Bray http://www.paysdebray.org qui met en place actuellement une filière bois-énergie.