Que ne l’a-t-on répété : les gens ne pensent qu’à eux, sont de plus en plus égoïstes. Oui sans doute. Est-ce vraiment nouveau ? Et ne peut-on aisément prouver le contraire comme l’attestent les élans de solidarité lors des récentes inondations.
Ainsi on constate de plus en plus d’exemples d’échanges désintéressés, sans argent en jeu et qui peuvent laisser perplexe dans le contexte de notre société-fric. Gratos !
En Normandie, on trouve à Rouen des boîtes à livres où chacun peut déposer librement des livres, en emprunter, les rendre ou pas. Ce système est repris également à Saint-Saëns ou les cabines téléphoniques désaffectées ont été reconverties en « bibliothèques de plein air », dans un esprit d’incitation à la lecture et de partage. A Gournay-en-Bray, c’est une voiture qui est mise en partage par une association, librement et gratuitement, pour aider les personnes en difficulté à aller chez le médecin ou tout simplement au travail. Un chauffeur bénévole est mis à disposition. L’association fonctionne sans subvention, mais avec des sponsors.
C’est l’été 2015 qu’a ouvert à Paris, avenue Daumesnil, la « boutique sans argent ». On apporte ou on prend, sans justificatif, gratuitement, ce que l’on veut. Déroutant ! En Normandie, à Buchy, la « Maison de l’espoir » fonctionne sur le même principe en revendant des vêtements à 1 euro.
Depuis peu ce sont multipliés les initiatives de « café suspendu » dans des bars : vous prenez un café, en payez deux, le second étant offert au client suivant qui n’a pas les moyens de payer. Cette initiative des cafetiers a été reprise par des boulangers, des restaurateurs ou des coiffeurs. Le plus compliqué, figurez-vous, c’est de faire accepter la gratuité par les clients nécessiteux ! Ils n’y croient pas et n’osent pas…
Ce principe de gratuité se répand aussi avec des grainothèques et même des jardins potagers en ville dans des parcs.
Mais qui donc a dit que l’humanité était désespérante ? Ces expériences ne vont pas remettre en cause le système économique dans lequel nous vivons, mais développent une culture du don, un rejet du gaspillage et un élan de solidarité qui font chaud au cœur par les temps qui courent.
Si ces petites initiatives peuvent contribuer à notre bonheur, en donnant ou recevant selon les cas, elles peuvent peut être nous aider à changer le monde. Le changement c’est maintenant !