La France est en état d ‘urgence en raison des risques d’attentats depuis novembre 2015, comme chacun sait. Si cette situation est bien désagréable, tous ou presque s’accordent à penser que c’est tout de même indispensable et d’une certaine efficacité pour se protéger d’un risque difficile à maîtriser. L'état d'urgence est une situation spéciale, une exception permettant aux autorités administratives de prendre des mesures restreignant les libertés.
Cet état d’urgence est donc décidé lorsque la sécurité publique ou la vie des citoyens apparaissent menacées. Si c’est bien le cas en période de menaces d’attentats terroristes, ce peut être aussi le cas lorsque les modifications climatiques menacent la stabilité des habitations et des infrastructures, la vie des citoyens les plus exposés et souvent les plus précaires, la pérennité des cultures et donc l’alimentation ou favorisent la dispersion de plantes ou insectes préjudiciables aux équilibres naturels en place. Fantasmes ? N’oublions pas déjà une actualité récente : cyclones des Antilles et USA, inondations en Inde, recul des côtes françaises, perturbations climatiques et rendements en fruits et légumes aléatoires, progression vers le nord de la chenille processionnaire du pin, maladies diverses de nos arbres communs, etc.
Fantasmes ? Depuis ces dernières années la température de l’eau des océans atteint des records avec souvent une eau à 29°, ce qui constitue un facteur déterminant de renforcement des cyclones. Les scientifiques sont quasi unanimes à considérer que ce qui vient de se passer aux Antilles préfigure ce qui se passera plus largement sur la planète avec un climat plus chaud, soit des ouragans plus intenses et plus destructeurs, qui toucheront d’autant plus les plus démunis. On l’a vu récemment à Saint-Martin où 30 % de l’habitat était précaire avec des habitations en tôles et en bois… complètement volatilisées.
Fantasmes que de vouloir prévenir ces catastrophes ? Nous pressentons ces modifications depuis la fin du 20ème siècle et les constatons maintenant avec de plus en plus d’ampleur. Ne serait-il pas temps de regarder la réalité en face et AGIR. Bien sûr que ce sera difficile, contraignant, coûteux et privatif de libertés… Maintenant il faut choisir, la discipline, la rigueur et les privations ou le cahot… Vous ne pouvez pas, ou ne voulez pas choisir ? OK l’Etat va décider pour vous : diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre, donc fermeture des centrales thermiques, réduction de la circulation automobile et en particulier des camions, restriction des vols aériens au juste indispensable, transformation radicale de l’agriculture, etc. Vous n’êtes pas contents ? Il est interdit de manifester ! C’est l’état d’urgence climatique.
Imaginons : la France, un « grand pays », se lance, l’Europe suit et toute la planète sous l’égide de l’ONU. On est sauvé !