3. Sortir du « vieux monde » :
Nous avons changé d’époque et on se demande parfois si les politiques des mandats nationaux l’ont bien compris, ce qui peut expliquer le mécontentement à leur égard. Sans doute, les élus locaux, beaucoup plus proches des préoccupations quotidiennes des Français, gardent-ils une certaine aura. Depuis une cinquantaine d’années, les mentalités ont évolué, les attentes aussi et les comportements également. Quelques exemples illustrent ces évolutions en profondeur. C’est le cas avec l’économie circulaire qui prend de l’ampleur, l’économie sociale et solidaire qui s’appuient sur des entreprises mutuelles ou coopératives (12 % des emplois en France) ou encore les financements participatifs pour des actions culturelles ou patrimoniales.
Le changement s’illustre aussi avec des comportements nouveaux comme ceux des étudiants qui refusent de travailler dans des entreprises polluantes ! Avec plus de 28 000 signatures sur leur « Manifeste pour un réveil écologique » les étudiants des grandes écoles (Polytechnique, ENS, HEC, etc.) vont rencontrer plusieurs entreprises du CAC 40 pour faire évoluer les mentalités et les pratiques en exposant des revendications liées, notamment, aux émissions de gaz à effet de serre, à la surconsommation ou aux enjeux environnementaux. Cette mobilisation fait tache d’huile sur d’autres pays européens et génère de grands espoirs.
Les collectivités aussi s’y mettent, plus que l’Etat sans doute. Ainsi la commune de Malaunay, près de Rouen, est devenue une ville-laboratoire de l’écolo-transition, en visant d’atteindre d’ici 2050 un taux de 100 % d’énergies renouvelables. C’est déjà bien parti avec 70 % des bâtiments communaux alimentés ainsi. D’autres programmes sont lancés avec la plantation de 500 arbres, la restauration scolaire avec des produits bio et locaux, etc. Cet exemple est suivi dans de plus en plus de communes au niveau national.
Certaines pétitions, même si celles-ci ne sont pas toujours une solution idéale, peuvent remporter un succès inattendu. Ainsi, « l’affaire du siècle », une pétition pour attaquer l’Etat en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques, a obtenu plus de 2 millions de signatures en un temps court.
Ainsi se démontre petit à petit que l’écologie au quotidien n’est pas sanctions et privations, mais changement de paradigme pour une société plus humaine qui prend en compte les dimensions sociale et économique à niveau égal.
A suivre : 4. Revenir à l’essentiel.
Des solutions plus détaillées sont proposées pour construire ce monde nouveau dans « Faire passer le message », une vision personnelle sur les grandes thématiques de l’environnement.
Faire passer le message - Persée, Paris, 2018.- 158 p. - 14€20 : https://www.editions-persee.fr/catalogue/recits/faire-passer-le-message/#.W1hl6sIyWpo