Qui a dit : « Je vous préviens, si nous ne faisons rien, le tableau de notre planète en 2030 ne sera pas agréable à regarder… Je ne dis pas que cela est bon marché ou facile… L’ennemi est connu. Il s’appelle carbone. Nous devons combattre cet ennemi en lui imposant un prix élevé. » Un écolo catastrophiste ? Un « décliniste » ? Non, c’est Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).
Qui a dit : « Il semble qu’il y ait une tendance à l’accélération (de la fonte des glaciers) sans qu’on puisse en voir la fin… Des millions, si ce n’est des milliards de personnes dépendent directement ou indirectement de ces réserves naturelles d’eau pour l’eau potable, l’agriculture, l’industrie et la production d’énergie électrique… » ? Un autre écolo ou décliniste ? Non, c’est Achim Steiner, secrétaire général adjoint des Nations Unies.
Qui a dit : (Les émissions mondiales de gaz carbonique, d’origine humaine, ont augmenté entre 2000 et 2006 à un rythme de 3% par an) « ce qui est déjà au-dessus du scénario de développement le plus pessimiste imaginé par le GIEC. » Encore un écolo décliniste ? Non, c’est Valérie Masson-Delmotte, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.
Certes, depuis quelques années, nombre de dirigeants et de citoyens ont pris conscience des enjeux planétaires en matière de modification du climat. Mais le défi est devant nous : c’est dans la décennie qui vient que tout se joue !
L’OCDE définit quatre domaines pour lesquels il y a urgence : le changement climatique, la diminution de la biodiversité, la rareté de l’eau et l’impact des pollutions et toxiques sur la santé humaine. Il est clairement annoncé que les pays doivent modifier la structure de leur économie, appliquer des normes et réglementations plus strictes et travailler en commun à la réduction de l’effet de serre, notamment par l’introduction d’une taxe carbone.
Alors qu’il faut réduire dès maintenant les rejets de gaz carbonique, d’ici à 2010, la Chine en émettra 2 à 4 fois plus que prévu !
D’après certains experts, le pétrole sera à 200 dollars à la fin de cette année et le scénario à 380 dollars imaginé pour 2015 n’apparaît plus fantaisiste.
Nous devons changer nos comportements, chacun de nous comme les gouvernants, collectivement à l’échelle mondiale. Vaste programme !
Des informations complémentaires sur le rapport de l’OCDE sont disponibles sur le site : www.oecd.org/environnement/perspectives2030
Voir aussi mes chroniques « As-tu vu Tuvalu ? » du 4 décembre 2007, « Durable ou soutenable ? » du 26 décembre 2007 et « A quand les 200 dollars ? » du 12 février 2008.