Selon une étude internationale toute récente de la Sofres, 92 % des Français sont inquiets de l’état de la planète. Plus largement, dans les pays développés, un lien est établi entre la crise économique et la crise écologique du fait de l’hyperconsommation. Ainsi la Crise a encore accentué le clivage entre les gouvernements et les opinions publiques et progressivement apparaît le sentiment que cette crise globale pourrait être salutaire pourvu qu’elle serve à préparer un autre avenir.
Plutôt que distribuer des milliards pour les banquiers, l’automobile ou des grands travaux, un fort courant d’opinion se dessine en faveur d’un véritable « New Deal vert » qui mobilise l’économie mondiale pour la lutte contre les pollutions, l’insécurité énergétique et climatique, la pénurie d’eau potable ou l’érosion de la biodiversité.
Comme le dit l’économiste Michèle Debonneuil, nous devons passer de l’économie de « l’avoir plus » à celle de « l’être mieux », l’économie du quaternaire (nouvelles technologies et développement des services). C’est là que l’on attend les politiques pour tracer la route. Les projets doivent, en effet, être pilotés par le secteur public, Etat et Collectivités territoriales avec une réelle volonté politique.
Plus largement, ce changement de paradigme doit s’opérer dans le cadre d’une gouvernance planétaire afin de mettre fin au « surendettement écologique » d’une société qui consomme à tout va les richesses naturelles.
Le consommateur, pas toujours aussi schizophrène que l’on voudrait nous le faire croire, commence à se poser de vraies questions, tant sur la qualité des produits que de leur provenance, leurs modes de fabrication ou de distribution, leur véritable nécessité. C’est ainsi que l’on assiste à une diminution importante de la vente d’eau en bouteille (-7,5 % en 2008), symbole de la consommation non réfléchie…
Le développement des emplois de service, le retour au commerce de proximité, une activité industrielle décarbonée, une agriculture à haute performance environnementale, un contrôle plus strict des activités financières, sont autant d’exemples d’orientations qui peuvent permettre de construire cette révolution verte qu’appelle de ses vœux une part de l’opinion publique qui va plus vite que les entreprises et que les politiques.
La Crise. Et après ? Et si les consommateurs, les citoyens, plus avisés qu’on ne le dit, avaient déjà flairés les bonnes pistes à suivre. Rêvons, rêvons que cette Crise soit salutaire à la planète et donc à nous-mêmes !