Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
  • Contact

Profil

  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

Recherche

Pages

Catégories

30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 15:39

 

          Voilà bien longtemps déjà que le fossé se creuse entre les élites et les citoyens. Qu’il s’agisse de prospective climatique ou de gestion de la crise économique, le scepticisme s’installe. Sur le plan politique, c’est pire encore. Lorsque les affaires

récentes, touchant plusieurs membres du gouvernement, montrent à quel point la collusion est grande entre pouvoir et argent, le citoyen de base a du mal à accepter les restrictions liées à la rigueur. Par ailleurs, et quoi qu’en disent les statistiques officielles, chacun ressent l’insécurité qui se répand sur tout le territoire, y compris dans les villages, les délinquants n’hésitant plus à faire usage d’armes à feu. Quand, en plus, les plus hauts dirigeants du pays font l’amalgame entre délinquance et « Français d’origine étrangère », le discours politique devient inaudible.

Tout ce contexte d’une présidence de type berlusconien rend le climat politique assez irrespirable. A tel point que des policiers ont tourné le dos au président lors d’un hommage à un policier tué, au motif de trahison (Melun le 23-03-10) ; qu’un hebdomadaire a pu titrer, à propos du président, « Le voyou de la République » (Marianne du 07-08-10) ; que l’ONU a critiqué la France pour « recrudescence notable du racisme et de la xénophobie » (Le Monde, 13-08-10) ; qu’un chanteur de RAP a pu titrer un vidéo-clip « Tirer sur les keufs » (nouvelobs.com 13-08-10). Tous ces incidents disparates construisent une image de la France qui explique que leurs dirigeants soient devenus la risée d’une grande partie du monde, comme en témoigne la lecture de la presse internationale. Cette grande nation, celle des droits de l’homme, est encore une puissance économique, mais ce n’est plus qu’à peine 1 % de la population mondiale. Cela ne demande-t-il pas retenue, modération et humilité plutôt qu’arrogance…, Tout alors se déstabilise. De partout sont lancés des appels pressants. Jean-Paul Delevoye, médiateur de la République, s’inquiète : « La société est en grande tension nerveuse » (Le Monde, 22-02-10). Bastien François, universitaire : « Les gouvernants qui ne jouissent plus de la confiance des gouvernés… doivent quitter le pouvoir » (Le Monde 22-07-10). Michel Rocard, ancien premier ministre : « On n’avait pas vu ça depuis Vichy » (Marianne 07-08-10).

Dans une véritable démocratie, une telle confusion amènerait les dirigeants politiques à présenter leur démission sans délai, par honnêteté, sens de l’honneur et respect de la paix civile. Après quoi il faudrait reconstruire. L’hymne national, dont les paroles sanguinolentes auraient dû être changées depuis longtemps, dit : « Entendez-vous dans les campagnes, Mugir ces féroces soldats ? » Entendez-vous dans les campagnes cette clameur qui monte, annonciatrice de bien des tourments. Faisons, tous ensemble, que ce pressentiment ne soit qu’un mauvais rêve vite oublié…

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
<br /> Aaah, les magouilles!<br /> <br /> Qu'elles soient nationales ou locales, elles ont toujours existé. Peut-être plus que maintenant. On ne le savait pas (ou moins), voilà la différence. Et sans faire dans le pathos : quand tout le<br /> monde travaille (ou peut), mange à sa faim et supporte des champions du monde, on s'en plaint moins "des magouilles". Je ne dis pas qu'il faut laisser faire, mais si je pouvais m'en "taper" pendant<br /> encore longtemps...<br /> Et si on a quelque chose à demander au maire de son village, par exemple un permis de construire au bord de l'eau, une bouteille ou une enveloppe aidait déjà il y a des dizaines d'années. Si c'est<br /> un promoteur qui "arrose" beaucoup plus de monde et qu'on le découvre, c'est une magouille.<br /> Même pour notre administré qui a maintenant les pieds dans l'eau et un Zodiac dans ce qui reste du garage.<br /> Mais moi aussi je suis confiant. Heureusement!<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Pierre de ce commentaire un peu fataliste. C'est vrai que les magouilles ont toujours existé, à tous les niveaux et dans tous les milieux. Mais, il me semble que la situation actuelle<br /> affiche une "dégradation" plus marquée de la société. Il est vrai aussi qu'il existe un consensus mou qui, finalement, accepte cet état de fait. Je ne crois pas à un monde idéal, mais je suis<br /> persuadé que l'on peut faire un peu mieux !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Cette chronique est attristante: collusion des gouvernants, racisme rampant, taille effective de notre pays et enfin paroles de notre hymne national. Remplacez "France" par "Hhaute Normandie" ou<br /> "76" ou encore "ville ou village x" et vous trouverez collusions, racisme, mini organisations locales (en taille, pas en nombre de représentants ni en rétributions) absence de sentiment<br /> d'appartenance.<br /> Il est temps de cesser cette auto flagellation et d'atterrir.<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Gérard de votre réaction. C'est vrai que la situation présente est attristante. En effet, comme vous le dites, on peut transposer le discours sur l'Etat au niveau des<br /> collectivités locales et faire le même diagnostic, quelques soient les sensibilités politiques d'ailleurs. Cela ne veut pas dire que tout soit désespéré. Au contraire, je suis convaincu que la<br /> majorité des femmes et des hommes qui détiennent un mandat politique sont scrupuleux. Il faut simplement, si l'on peut dire, revenir à plus d'éthique, de transparence et de<br /> modération. J'ai seulement voulu faire part de mon ressenti personnel. A tort ou à raison, je perçois une tension très forte dans notre pays, qui me fait craindre pour l'avenir. Mais je reste<br /> confiant.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Complètement d'accord sur la nécessité de limiter le cumul des fonctions... et aussi, mais là, le débat est plus long, sur celle de créer un autre mode de fonctionnement social - donc politique...<br /> radicalement différent, où les rennes n'appartiendraient pas à "Mon Saigneur Pognon", dont le règne de plus en plus dictatorial en fait oublier aux humains qu'ils pourraient inventer un monde<br /> fabriqué sur des vraies valeurs... non virtuelles, mais vivantes, humaines... Ne sommes-nous pas une espèce dite "intelligente"?<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> Joli bilan en effet. Mais voit-on dans nos campagnes émerger la stature d'un homme d'État digne de ce nom ?<br /> Amitiés<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Elisabeth. C'est bien la question, de l'homme ou de la femme qui pourrait... Mais plutôt qu'un homme providentiel, même si les qualités de l'individu en question sont déterminantes, ne<br /> faut-il pas revoir notre système de représentation ? Notamment en permettant un accès plus large des femmes et des jeunes à la vie politique. Pour cela il faut absolument limiter de façon<br /> drastique le cumul des mandats et des fonctions.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Comme j'aimerais qu'aucun appel n'ait été lancé par la ligue des droits de l'homme,entre autres, le 4 septembre, les syndicats et partis de gauche, le 7 septembre, pour ne citer que cela... Mais si<br /> petit-soit-il, si bas soit-il tombé, ce pays contient encore des hommes ayant au cœur mémoire, solidarité et conscience de la nécessité de ne pas laisser ces pilleurs hauts placés en appeler au<br /> bruit des bottes ... Les féroces soldats, ce sont ceux-là.<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Danielle. C'est bien sûr qu'il y a dans ce pays des hommes et des femmes forts pour nous sortir de ce marasme. Il faut y croire !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />