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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 18:51

 

 

Pour utopique qu’elle soit, la question mérite d’être posée et elle l’est par un certain nombre d’agriculteurs, les partisans de l’agriculture biologique en premier lieu. Certains prétendent s’en passer totalement, mais ce point de vue n’est pas unanime.

Pourtant, des études récentes démontrent le lien existant entre la présence de tumeurs cancéreuses et l’exposition aux pesticides chez les agriculteurs. Bien que la dangerosité des produits soit avérée, tout le monde n’est pas convaincu qu’il soit possible de supprimer totalement les pesticides en agriculture, eu égard leur efficacité anti parasites, sans vraie solution de remplacement. Toutefois, dans le cadre du plan Ecophyto de 2008 visant à réduire de 50 % l’utilisation des pesticides, 1 000 fermes expérimentales ont été mises sur pied avec le soutien de l’Etat pour étudier les conséquences des modifications de traitements.

Les mentalités ont évolué sur cette question taboue et un consensus semble se dégager sur la nécessité de diminuer les doses. On constate en effet l’apparition de parasites résistants aux pesticides, et donc une diminution des rendements, mais aussi la montée des préoccupations sanitaires pour les agriculteurs et le souci de réduire les coûts de production. Il reste à apporter la preuve des résultats pour convaincre plus largement.

Certaines préoccupations sont encore à la recherche de réponses, comme par exemple les cultures qui sont sans solution face aux attaques de maladies, notamment dans le domaine du maraîchage. Les agriculteurs attendent donc qu’on leur propose des solutions alternatives, sans impact sur l’utilisateur, le consommateur et l’environnement. Il faudrait d’abord sortir du piège qui consiste à faire conseiller les agriculteurs par les vendeurs de produits phytosanitaires ! Un organisme de conseil indépendant est indispensable pour orienter les techniques de culture vers une réduction des pesticides.

Il faudrait aussi se réorienter vers l’agro-écologie afin que l’espace agricole produise lui-même ses auxiliaires. Il faut pour cela revenir à des pratiques de bon sens comme les rotations des cultures, l’association culture – élevage, la préservation des haies, mares et talus, pour maintenir les habitats des auxiliaires naturels des cultures.

Alors, tout bio et sans pesticides ? Peut être un jour, mais allons progressivement pour assurer une transition écologique qui permette aussi de faire manger tout le monde, en se donnant en première urgence les outils indispensables de recherche et de conseil. Les choses avancent, réjouissons nous, mais il faut faire vite. Les Français attendent une autre relation entre l’agriculture, la nature et leur santé.

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commentaires

B
"Il n’y a pas de méchant système, il n’y a qu’une somme d’individuelles lâchetés."<br /> Presque toujours... Sauf quand l'Etat ment et manipule, et en l'occurrence, au nom de la saine concurrence, du profit nécessaire et obligatoire, de la croissance qui créé des emplois, l'Etat<br /> manipule à tour de bras (comme si l'agriculture qui lamine les emplois, pulvérise les exploitations et les produits à tour de bras, avait jamais été rentable, et de quelle rentabilité parle t'on<br /> ?...) Ecophyto 2018? C'est une idée belle et généreuse, vers laquelle il faut tendre, bien entendu, mais non, ça ne va pas être possible, dumping environnemental oblige, c'est la crise... Oui, il<br /> est possible de produire autrement, et on pourrait même nourrir la planète, mais les autres ne le font pas, alors c'est pas possible. Nous avons été tellement naïfs avec notre grenelle...<br /> Envisage t'on de revenir à des exploitations à taille humaine, utilisant moins de produits, de diminuer l'entassement des animaux ? Pas une seconde, on veut juste créer une nouvelle oxymore genre<br /> agriculture écologiquement intensive pour faire joli, et continuer comme avant sans "presque" rien changer, ou alors tout petit peut, tout doucement.<br /> Aurait-on laissé mettre notre champion de l'agro-buiseness à la tête de la FNSEA si il en était autrement, le symbole est trop fort, le plus gros marchant d'agro-carburants ultra pro OGM à la tête<br /> du principal syndicat agricole, cela augure d'un changement radical... dans 30 ans, mais il sera trop tard.<br /> Je suis assez d'accord que l'on a l'Etat qu'on mérite, moins sur votre optimiste forcené, que j'ai la faiblesse d'admirer, pour garder l'espoir.
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M
<br /> <br /> Merci encore Brégeat pour ce commentaire plein de vérité. Mais Oui, tampis je veux rester optimiste, sinon on est déjà foutus !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
G
Je me méfie des organismes étatiques: certains sont plus nocifs que les pesticides dont les risques pour l'homme sont évidents (parole de chimiste!). L'objectif de réduction de 50% n'est qu'une<br /> étape vers l'agrobiologie (pourquoi écolo?) au sens large.<br /> L'usage des pesticides me fait penser à celui, immodéré par les français, des médicaments et autres antibiotiques: nous avons un ENORME organisme étatique (la sécu) incapable de juguler cet<br /> emballement de consommation néfaste pour la santé et à terme pour la planète.
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M
<br /> <br /> Merci Gérard. Sans doute avons-nous de bonnes raisons de nous méfier de certains organismes étatiques... mais l'Etat c'est nous ! Si nous n'avons plus confiance, c'est qu'il y a dysfonctionnement<br /> grave entre l'Etat et les citoyens.<br /> <br /> <br /> Je veux bien que l'on dise agro-biologie plutôt que écologie, mais la seconde expression est celles consacrée par l'usage. C'est assez logique dans la mesure où la biologie est la science des<br /> êtres vivants, vus plutôt en termes de reproduction, alors que l'écologie est la science des relations des êtres vivants avec leur milieu. Cela pourvu que l'on parle de science (écologie) et non<br /> pas d'idéologie (écologisme).<br /> <br /> <br /> Le parallèle avec l'usage immodéré des médicaments n'est pas faux. Mais là encore (et comme presque toujours !) c'est de nous dont il s'agit...<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
R
Excellent article, Michel ! si tu te présentes à une élection, je voterai pour toi !<br /> <br /> Robert Meyer
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M
<br /> <br /> Merci Robert. Mais désolé, je ne suis pas candidat, en tous cas pas à la présidentielle cette fois !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
D
Le zéro pesticides est déjà en pratique... Je l'ai vu fonctionner près de Vire, dans le Calvados. Guidés par une association compétente, les cultivateurs du coin se "convertissent" au bio les uns<br /> après les autres, et vont de plus en plus vers le zéro pesticides, en effet... Les séances répétées au ciné local du film de Jean-Paul Jaud ont contribué visiblement à ouvrir les esprits...<br /> Encore d'actualité, ce film... : http://www.nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/
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M
<br /> <br /> Merci Dan de ce témoignage très encourageant et qui nous prouve qu'il n'est pas vain d'espérer en la bonne raison des hommes.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />