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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 16:15

Dans le contexte hyper médiatisé de notre époque, il est tentant d’analyser les relations sociales sous l’angle de l’égoïsme, du repli sur soi, voire des oppositions politiciennes, religieuses et sectaires… En France, en particulier, lorsque l’on voit la débâcle du monde politique ou l’emprise des religions sur la société, on peut hésiter à envisager un avenir serein qui permette des choix collectifs en fonction des vrais enjeux, dans une perspective de citoyenneté la plus large.

Alors quand on constate une situation inverse, quel bonheur, quel espoir ! Ce fut le cas à la veille de l’automne 2014, avec la « Marche du peuple pour le climat ».

Après l’échec du sommet de Copenhague de 2009, la réunion de 120 chefs d’Etat au siège de l’ONU devait préparer un éventuel consensus au sommet de Paris de 2015. En effet, alors que les émissions mondiales de CO2 ont progressé de 30 % en 10 ans et battu record sur record depuis 5 ans, les mesures à prendre restent toujours en attente… Nous y voilà !

C’est en réaction à cet attentisme qu’ont été organisés plus de 2 500 défilés dans 158 pays, de Paris à New-York (400 000 personnes), en passant par Londres, Berlin ou Vancouver… pour tenter de faire pression sur les dirigeants pour qu’enfin des mesures radicales soient prises pour stabiliser le réchauffement climatique. Un mouvement citoyen, parmi lesquels beaucoup de jeunes, à la hauteur du défi, sur toute la planète ! Parmi les participants au défilé de New-York, on pouvait remarquer Monsieur Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, en tee-shirt et baskets. En somme, il s’agissait d’une mobilisation citoyenne planétaire pour faire prendre en compte un enjeu majeur de l’Humanité ! Et dans la foule, le « patron » de la plus importante institution représentant tous les peuples du monde. Un très grand moment, je vous dis.

Certes il faudra beaucoup d’argent pour surmonter ce défi des modifications climatiques, et on est loin d’avoir réuni les fonds nécessaires. Le fonds vert pour le climat nécessite 100 milliards de dollars par an, nous en sommes à 2,5 seulement, mais le monde économique s’est réveillé et affirme être prêt à lutter contre le réchauffement, convaincu il est vrai que la réorientation des technologies vers le « bas carbone » va permettre une relance de l’activité ! Mais si tous les citoyens de la Terre se donnent la main…

Ban Ki-moon déclarait avant de quitter le défilé de New-York le 23 septembre : « Après avoir marché avec ces hommes et ces femmes, je me sens maintenant le secrétaire général du peuple. » Un très grand moment je le répète.

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 08:56

Il est toujours très utile de se retourner sur le passé pour envisager l’avenir, c’est une évidence. Par exemple, les 19 et 20 septembre 1979, le CNRS organisait un colloque à Paris sur le thème « Les connaissances scientifiques et le développement et la gestion des ressources et de l’espace ». J’y participais et je me souviens que parmi l’abondance des propos, il fut dit :

-      Il existe un dilemme profond entre écologie et développement. Il faut définir la contribution des écologues au développement.

-      Il y a un manque d’articulation entre écologie et écologisme.

-      L’éco-développement est un pléonasme : il n’y a pas de développement unidimensionnel possible.

-      L’état de santé doit prendre en compte le bien être complet de l’individu : physique, psychique et social.

Dix ans plus tôt, en 1969, c’est André Bettencourt, Ministre délégué chargé du Plan et Aménagement du Territoire qui proposait un « Plan protection nature ». Puis en 1970, Giscard d’Estaing faisait accepter la création d’une Direction de la Nature au sein du Ministère de l’Agriculture. Tout cela annonçant la création du Ministère de la Protection de la Nature et de l’Environnement, avec Robert Poujade, en 1971.

Plus tard, en 1991, Jean-Paul Deléage (universitaire spécialisé dans l’histoire des sciences) publiait son ouvrage « Histoire de l’écologie. Une science de l’homme et de la nature ». Il y écrivait notamment : « Par quel miracle trouver une solution à l’actuelle crise socio-écologique du monde, sans une inversion radicale des priorités sociales et des choix écologiques qui précisément l’ont précipité dans cette crise ? (…) En les conduisant au seuil d’une économie-monde, le capitalisme industriel, dans ses versions historiques classiques comme dans ses divers avatars réputés socialistes, a projeté les sociétés humaines dans un nouveau rapport à la nature : celui d’une écologie-monde. Telle est sans doute l’origine première de l’émergence récente de nouveaux mouvements sociaux, qui par-delà les frontières, invoquent la science écologique comme fondement rationnel d’un nouveau rapport des sociétés humaines à la nature, car il convient donc de lutter sur tous les fronts, non seulement pour la nature, mais aussi pour l’homme. »

1980-1990, ne seraient-ce pas là les années charnière, là où les orientations qu’il fallait prendre n’ont pas été prises… C’était, après les défricheurs des années 1960-70, le temps des pionniers comme nous l’avons évoqué dans « Le développement soutenable ». Il n’est pas trop tard, il y a simplement urgence à intervenir !

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22 septembre 2014 1 22 /09 /septembre /2014 11:02

Partout dans le monde, les sociétés sont en attente de repères dans un monde qui évolue vite. Ceci est sans doute plus vrai encore en Occident qui fut longtemps la « valeur refuge » de la planète, et davantage encore en France où notre esprit à la fois créatif et frondeur nous incite a souvent rechercher une chose et son contraire. Parmi les confusions les plus récentes, on peut en citer quelques unes :

Sur le plan économique, alors que l’idée de croissance globale est absurde et d’un autre temps, on n’entend que quelques rares économistes et politiques dénoncer cette ineptie ! Il y a confusion permanente entre croissance économique, partage de l’emploi et activité gratifiante pour tous.

Sur le plan environnemental certains pseudo-débats mettent en avant des objectifs de respect de la planète quand il ne s’agit que de publicités déguisées ou de lobbying. Dans certains cas, on est même dans la caricature grotesque : ainsi, certains conservateurs américains s’opposant au plan contre le réchauffement climatique expriment leur désapprobation en « bidouillant » l’échappement de leur pick-up diesel pour laisser échapper un épais nuage de fumée noire chaque fois qu’ils croisent un randonneur, un cycliste ou une voiture électrique…

Du point de vue sociétal, l’omniprésence des religions devient pesante alors qu’elles s’appuient toutes sur les mêmes principes : anti-dépresseur à titre personnel et instrument de pouvoir à l’échelle collective. Depuis des siècles, nous sommes dans la confusion entre morale universelle et conscience personnelle, voire dogmes que l’on voudrait imposer aux autres.

Quant à la politique, elle continue de confondre métier et fonction, par définition citoyenne, au service de tous et limitée dans le temps. Les efforts faits pour améliorer la transparence de la vie publique sont parfois perçus comme une inquisition, par ceux il est vrai qui se trompent de pays et d’époque.

Bien sûr on peut s’insurger, mais que l’on soit consommateur ou citoyen, c’est à nous que revient le dernier mot, pourvu qu’on le veuille. Nous devons avoir le réflexe citoyen qui consiste à prévenir le mélange des genres. Le consommateur doit s’informer et boycotter les produits « malhonnêtes », le citoyen ne doit plus voter pour les cumulards de mandats ou les adeptes des « statuts multiples ». C’est au consommateur et au citoyen que se destine l’action publique, à nous d’être aussi acteur. Sans doute ne sont-ils pas parfaits, mais il y a comme un renouvellement dans l’air avec la venue au pouvoir de jeunes plus en phase avec leur époque, comme en Italie, Espagne ou France. Reste à ces jeunes à concrétiser le renouveau des concepts et apporter les repères que l’on attend d’eux pour regarder l’avenir avec confiance.

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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 08:17

Et maintenant, oserez-vous encore dire que vous ne saviez pas ? Après que de nombreux médias aient alerté les populations et les politiques sur les risques climatiques, dès les années 1970, un demi siècle plus tard nous y voilà ! Bien sûr, on peut toujours tergiverser sur la causalité des phénomènes, la part de responsabilité de l’homme par rapport à la nature ou les limites des statistiques climatiques… Mais les faits sont têtus : les études les plus récentes en matière d’évolution climatique sont convergentes et concluent à un réchauffement global de l’ordre de 3,5° d’ici la fin du siècle ce qui va bien au-delà des prévisions. Les conséquences sont d’ores et déjà visibles pour la biodiversité, l’agriculture, les sécheresses et inondations, l’érosion des côtes et la santé. D’ailleurs l’année 2013 a été l’une des plus chaudes jamais enregistrées.

On s’attend à une baisse des rendements agricoles, une augmentation des problèmes sanitaires et « accessoirement » une augmentation de l’immigration. Quelques exemples significatifs : début de l’été 2014, la Californie connaît la 3ème année consécutive de sécheresse, la plus aigüe depuis 500 ans. Les vergers et les pâturages sont transformés en terres arides… Quoi que l’on fasse maintenant, il est déjà trop tard pour quelques îles du Pacifique, les îles Marshall, les Maldives, Kiribati et Tuvalu, condamnées à disparaître sous les eaux. Certaines de ces îles essaient d’acheter des terres refuge aux alentours, faute de quoi les populations devront émigrer.

La situation devenant irréversible, les politiques commencent à s’émouvoir, notamment sous la poussée du monde des affaires qui s’inquiète fortement. C’est ainsi que la Chine, devenue championne du monde pour les émissions de CO2, ne souhaite pas brider son développement économique mais le gouvernement envisage tout de même de fixer un plafond des rejets de CO2 pour 2016-2020. En Inde, la ville de Surat, se prépare à faire face aux inondations et maladies dues à la hausse des températures pour protéger ses 4,5 millions d’habitants. Du côté des Etats-Unis, 40 % de la population vit sur les côtes et les habitants ont déjà appris, à leurs dépens, que de plus en plus d’habitations et d’entreprises seront sous les eaux dans les années qui viennent. Dans certaines zones, de plus en plus chaudes, on prévoit des baisses de rendement de l’agriculture de près de 20 % d’ici 2050… ! C’est pourquoi Barak Obama vient d’annoncer des mesures exceptionnelles, d’une ampleur jamais atteinte, pour réduire les émissions de CO2 en 2020 de 17 % par rapport à 2005. Il était temps si l’on se souvient que l’Académie des sciences américaine avait rédigé un rapport très alarmiste, à la demande du président Carter… en 1979 !

Quant à la France, elle est « engagée dans la lutte contre le dérèglement climatique » avec l’organisation de la conférence Paris climat 2015. C’est déjà çà !

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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 18:46

Nous ne sommes pas tous des scientifiques et encore moins des chercheurs, mais nous pouvons tous participer à l’avancement de la science. C’est ce que l’on appelle les sciences participatives. Ce fut le cas avec la « mission coquelicot » dans le cadre d’un programme du CNRS qui étudie l’impact du changement climatique. A l’occasion de la Fête de la nature lancée fin mai 2014, chacun était invité à signaler la floraison des coquelicots, ceci afin de suivre au plus près la relation, éventuelle, entre le réchauffement en cours et la floraison de certaines espèces. Voilà une belle synergie citoyenne qui apporte au grand public une occasion de regard avisé sur la recherche et aux scientifiques un maximum d’informations en très peu de temps. Les premiers résultats de cette investigation ont mis en évidence un mois d’avance pour la floraison des coquelicots par rapport aux années 1970. Une preuve de plus…

Les sciences participatives sont aussi l’objet du rapport d’Aurélie Marchalot (Valorisation d’acquis d’expérience à l’IUT de Tours en 2014) pour en faire l’historique et montrer comment elles peuvent être source de démocratisation des sciences.

Bien que l’identification du processus soit récente, la participation de certains publics à la récolte de données remonte, pour la botanique au moins, au XVIème siècle, dans la mesure où les scientifiques de l’époque étaient surtout des professeurs ou des ecclésiastiques, qui ne faisaient pas métier de la recherche. Mais c’est surtout depuis quelques années que, sous la double impulsion de la forte motivation des naturalistes amateurs et de la facilité des moyens de communication, les sciences participatives se sont développées dans le cadre de grands programmes de recherche menés par le CNRS, le Museum national, les observatoires régionaux de la biodiversité, ou autres. Ainsi, le Groupe mammologique Normand lance actuellement une campagne de collecte de données à propos des pelotes de réjection de la chouette effraie (http://www.gmn.asso.fr/ ).

Les sciences participatives ont ainsi pris récemment beaucoup d’ampleur et contribuent à l’augmentation des savoirs. Au-delà d’un apport aux inventaires, elles constituent une opportunité de sensibilisation à la régression de la biodiversité pour un large public qui peut devenir moteur pour des politiques innovantes de protection de la nature. On peut espérer qu’ainsi les préoccupations liées aux « petites fleurs et aux oiseaux » sortent de leur cercles intimes pour intéresser davantage les gestionnaires de l’espace et même, pourquoi pas, les politiques !

Et d’abord se documenter :

 

-     - C’est bientôt la renaissance ? Pour sortir de la crise écologique.- 2013, 156 p.

-     - Qu’est-ce qu’on attend ? Chroniques (2008-2009).- 2010, 149 p.

-     - Avec Georges LANMAFANKPOTIN : Le développement soutenable. Evaluation simplifiée dans un contexte Nord-Sud.- 2007, 187 p.

  Editions l’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result&ntable=0&andor=OR&artiste=michel%20lerond&motExact=0&orderby=titre&ordermode=ASC et dans toutes les bonnes librairies. 

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 14:22

Depuis les origines, les paysans ont vécu leur métier avec un grand souci d’autonomie, malgré les aléas, liés au climat ou aux ravageurs des cultures. Pendant longtemps, le paysan entendait assumer seul ses affaires, même s’il était assez enclin à se plaindre de tous ces aléas qui lui compliquaient la vie. Cette image colle à la peau des paysans depuis toujours : besogneux et râleur.

A partir de la moitié du 20ème siècle, la mondialisation des marchés a généré une révolution, avec des contraintes administratives et économiques nouvelles. La mise en place de la Politique agricole commune, en 1957, avait pour objectif de rééquilibrer les choses, mais les agriculteurs ont souvent vécu ces évolutions avec difficulté. En effet, on est passé progressivement d’une politique de soutien des prix à une politique de soutien des revenus en subventionnant les agriculteurs, ce qui en fait pour partie des « fonctionnaires » de l’agriculture, sentiment insupportable pour eux. De plus, la grande distribution et l’industrie agro-alimentaire tendent à réguler le marché, souvent aux dépends des producteurs agricoles, qui se sentent de ce fait déconsidérés.

Toute cette pression est bien difficile à supporter et explique que le taux de suicide ait autant augmenté ces dernières années : 500 suicides pour les années 2007-8 et 9, soit la 3ème cause de décès après les cancers et maladies cardiovasculaires, les plus concernés étant les éleveurs. Il en est de même en Grande Bretagne, aux Etats-Unis et surtout en Inde qui détient le record mondial avec 250 000 suicides de paysans pour la période 1995-2010 ! Après la mondialisation économique, on constate une mondialisation sociologique, les causes de ces suicides étant partout liées aux conditions économiques, aux caprices du climat et à la déconsidération des paysans dans la société.

Nous ne pouvons pas rester sans réagir devant cette situation qui concerne une activité aussi primordiale que nourrir la population. Une évolution est nécessaire pour les agriculteurs d’abord, mais aussi pour l’ensemble de la société. Les agriculteurs sont plutôt des taiseux, mais ils doivent accepter de dialoguer avec la population. Le débat doit porter sur les questions environnementales (impact des intrans sur la santé), économiques (subventions allant jusqu’à 97 % en 2005 pour l’ensemble de la « ferme France »), et sociétales (l’agriculture perd 2 à 4 % d’emplois par an, alors qu’elle devrait en créer avec les productions de proximité notamment). C’est pour envisager collectivement les réponses à ces questions qu’un débat doit s’instaurer au niveau européen, pour préciser ce que nous sommes prêts à accepter, ou pas, en matière de pratiques agricoles, et qui rémunère les agriculteurs, les contribuables (par la PAC) ou les consommateurs, au prix réel ?

 

L’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen a attribué son prix 2013 du dévouement à un couple d’éleveurs brayons, M. Mme Domont. Cette même Académie recevra le vendredi 9 janvier 2015 à 14h30 M. Xavier Beulin, président de la FNSEA qui donnera une conférence sur le thème « Quel avenir pour l’agriculture française ? » http://www.academie1744-rouen.fr/programme-des-activites/  

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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 09:01

C’est en 1983 que les Etats régionaux de l’environnement, réunis à l’initiative de l’Etat avaient proposé en Haute-Normandie, parmi plusieurs mesures phares, la création d’un observatoire régional de la biodiversité. Celui-ci a été créé effectivement en 2010, à l’occasion de l’année internationale de la biodiversité, ce qui après tout est une durée assez habituelle dès lors qu’un projet bouscule un peu les habitudes.

Au terme de son premier programme, cet observatoire (OBHN http://www.biodiversite.hautenormandie.fr/Observatoire-Biodiversite ) fondé par l’Etat, la Région de Haute-Normandie et les Départements de l’Eure et de la Seine-Maritime, tenait une conférence régionale de la biodiversité le 4 juin 2014 dans l’hémicycle de la Région.

Voilà une belle avancée soulignée par le président de Région qui insista sur le fait que la biodiversité n’est pas accessoire, mais un enjeu fondamental. Le directeur régional de l’environnement, aménagement et logement insista sur la relation entre les modifications climatiques et la régression de la biodiversité et la nécessité d’une approche transversale biodiversité/climat/économie. Frank Courchamp ( http://max2.ese.u-psud.fr/epc/conservation/pages/Franck/index.html ) fit une « piqûre de rappel » à propos des services rendus par la biodiversité et de l’extinction croissante du nombre d’espèces.

C’est donc une bonne nouvelle pour la Haute-Normandie que cet OBHN qui, à l’exemple d’autres régions, fédère un réseau d’acteurs de terrain, organise la collecte des données naturalistes et actualise 160 indicateurs pour suivre l’évolution. La vice-présidente, en charge de l’environnement à la Région a conclu que cet OBHN devait aider à l’émergence de bonnes pratiques d’aménagement, en intégrant la biodiversité à toutes les politiques afin d’enrayer la régression des espèces, d’éviter la perte de milieux naturels et de préserver les ressources naturelles.

Voilà un bel encouragement pour commencer à refaire le monde, pourvu que l’on passe des discours aux actes, maintenant, sans attendre… 25 ans.

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 08:16

Selon le rapport annuel des Nations Unies sur le bonheur, le Danemark conserve sa première place mondiale ! Il en est ainsi depuis plus de 30 ans et nous l’évoquions déjà en 2009 : Alors heureux ?ni Ce petit pays de 5,5 millions d’habitants nargue ainsi les « grands » pays comme le nôtre. Mais quel est donc le secret de ce bonheur, puisqu’enfin, n’est-ce pas là l’objectif prioritaire pour un état que d’apporter la joie de vivre à ses habitants.

Il y a bien des raisons à cet état d’esprit, mais certaines devraient nous inspirer, en observant le comportement des Danois comme on ferait une séance de relaxation. Une des raisons les plus importantes est que, bien que le Danemark soit le pays qui paie le plus d’impôts au monde (60 % d’impôts sur le revenu et TVA à 25 %), les Danois sont contents d’en payer autant. Ils sont fous ces Danois ? Mais non, ils sont contents de payer des impôts et de bénéficier en retour d’un système social généreux et équitable, d’autant plus qu’il existe en ce pays une belle égalité des chances. D’ailleurs l’école prépare les Danois en ce sens en leur enseignant l’estime de soi, ce qui peut expliquer le sens de l’autonomie chez les jeunes qui quittent la maison parentale entre 18 et 24 ans, aidés pour cela par une bourse de 760 € mensuels versée à chaque étudiant, sans condition de ressource.

Cela crée un climat de confiance entre les gens dans un pays qui a horreur de la corruption et où les gens se sentent en sécurité, sachant qu’ils seront pris en charge s’il leur arrive de grosses difficultés. Il en résulte une atmosphère détendue qui permet à des personnes de conditions bien différentes de se retrouver dans des clubs ou associations sans complexes. D’autant plus que les Danois disposent de beaucoup de temps libre, en travaillant en moyenne 33 heures hebdomadaires, ce qui permet de concilier emploi et prise en charge des enfants après l’école, par exemple, dans le contexte d’une égalité hommes-femmes. Et les 35 heures, alors ? Trop forts les Danois !

Il y a aussi une explication très importante à ce sentiment de bonheur. Les Danois, conscients d’habiter un petit pays d’influence restreinte, sont des gens modestes. Pas d’arrogance, pas de leçon à donner aux autres. Juste se contenter de ce que l’on a, et en profiter au mieux avec un souci de répartition ! L’argent n’est pas un objectif dans la vie. Le but n’est pas d’être riche, mais de se réaliser le mieux possible.

Mais rien n’étant parfait les Danois ont placé en tête aux élections européennes le Parti du peuple danois, le DF, parti d’extrême droite… Certains prétendent que ce serait par souci de préserver la souveraineté nationale et même que le DF serait devenu un parti « radical-démocrate alternatif »… Quelle confusion !

 

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 17:30

Après le « séisme » des élections européennes, j’ai mal à mon Europe ! Comment réagir à cette évolution en profondeur de notre société et de notre démocratie ? Avant toute chose faisons le point et essayons de comprendre ce qui se passe. Il y a bien une responsabilité collective à cette montée du populisme européen dans des proportions assez inquiétantes, même si les conséquences en seront limitées pour l’instant en termes de décisions. On peut envisager quatre faisceaux de causes, notamment en France :

1 - Les Politiques ont été assez nuls sur l'Europe, en s’attachant surtout à des considérations nationales, sans aborder les vrais enjeux européens.

2 - Les médias n'ont pas fait leur travail d'information, en restant toujours à la surface des choses et sur le petit évènementiel.

3 - Des lacunes anciennes trouvent là leur conséquence : malgré les évolutions, l'instruction civique, citoyenne, reste insuffisante à l’école puisque l’on peut constater que des étudiants ignorent à peu près tout du fonctionnement de nos institutions.

4 - Nous devons aussi nous interroger sur nos comportements, nous les Français, schizophrènes et monarchistes…

          Sans doute les partis de la droite populiste vont-ils, à leur tour, décevoir leurs électeurs, puisqu’ils n’auront que la possibilité de nuire, mais sans vraiment décider de nouvelles orientations. Dans ce contexte morose, il y aussi une bonne nouvelle, une partie du peuple se réveille, y compris les jeunes, et ceux qui sont prêts à refaire le monde sont déjà à l’œuvre. En effet, dans notre société contemporaine la politique devrait d’abord s’assurer du bien être des citoyens. L’Europe semble à l’écart de ces préoccupations, ce qui l’affaiblit considérablement aux yeux du public. Pourtant, les enjeux de l’Union visent à une transition vers des sociétés du bien vivre, plaçant au cœur du projet politique la qualité des rapports entre les humains et entre eux et la nature. C’est donc une société plus conviviale, une économie plus solidaire qui s’élaborent doucement, trop doucement sans doute pour être bien perçues par tous. Il est temps de corriger la trajectoire européenne, avec plus de démocratie, et certains s’y emploient activement, pour redonner à l’argent et au pouvoir leur statut de moyens et non pas de fin en soi. C’est en tous cas ce que préconisent un certain nombre de mouvements sociaux, à travers l’Europe, pour réinventer de nouvelles manières de consommer, se déplacer ou travailler.

Dès lors, Il est temps que nous nous prenions vraiment en charge. Le « Moi, président de la République, je… » doit être remplacé au plus vite par un « Nous citoyens européens, nous… » pour engager les réformes en profondeur qui s’imposent. Beaucoup a déjà été écrit sur ce blog depuis sept ans en matière de gouvernance, récapitulons :

Nous citoyens européens, nous engagerons sans tarder, avec une concertation ouverte sur un temps limité, la refonte de l’organisation politique et administrative de la France.

Il devient impératif, à défaut de supprimer purement et simplement des collectivités, de les regrouper en quatre pôles aux niveaux local, régional, national et européen en appliquant le principe de subsidiarité(allouer la responsabilité publique à la plus petite entité capable de résoudre le problème).

D’abord, nous réduirons le rôle de l’Etat aux missions régaliennes dans un contexte de gouvernement européen. Les autres missions doivent être transférées aux Régions. Une dizaine devrait suffire amplement, sous contrôle de l’Assemblée nationale. Les Départements deviennent des subdivisions des Régions et l’ensemble est géré par les conseillers régionaux. Au sein des Départements, le territoire est structuré en Communautés de communes, élargies, afin de donner de la cohérence aux actions liées à l’utilisation de l’espace notamment. Dès lors les Pays et les Parcs naturels régionaux, territoires d’expérimentation, n’ont plus lieu d’être puisque leurs politiques innovantes sont désormais appliquées sur tout le territoire régional. Tous les syndicats intercommunaux disparaissent et leurs missions sont reprises par les Communautés ou les Départements, en fonction de la cohérence territoriale. Les grandes communautés urbaines deviennent Métropoles. Les Communes sont conservées, en tant que micro-territoires de proximité, assurant les missions d’animation locale et de citoyenneté rapprochée.

Nous citoyens européens, nous instituerons le non-cumul des mandats et l’appliquerons immédiatement.

La réforme des collectivités territoriales devra être accompagnée d’une relance démocratique pour régler la question du cumul des mandats, appliquer la parité, rajeunir la classe politique, et préciser le statut de l’élu, notamment lorsqu’il n’est pas issu de la fonction publique.

Pour ce faire, nous appliquerons la solution du « 11 », un et un, soit un seul mandat à la fois, renouvelable une seule fois. Ce principe simple aura la vertu de répartir les pouvoirs de décision sur un nombre de personnes beaucoup plus grand, donc de permettre une expression réellement démocratique. La mise en œuvre du 11 constituera une révolution démocratique qui nécessitera des innovations, en particulier inventer un temps civique pour que chacun puisse participer à la vie démocratique de la société s’il le souhaite, sans pénalité économique.

 

Nous citoyens européens, nous instituerons une nouvelle gouvernance au niveau central français.

 

Le gouvernement de la France comportera quatre ministres : Environnement, Social, Economie et Gouvernance. Chacun de ces quatre ministres, deux hommes et deux femmes, désigneront à leur tour les quatre ministres-adjoints de chacun de leurs ministères. Le gouvernement de 20 membres sera ainsi au complet. Il restera à chaque ministre-adjoint à mettre en place un Conseil de la république, pour chacune de ses attributions. Cette nouvelle donne a pour objet de mettre le ministre en contact direct et permanent avec la société civile, de façon à ce que les décisions gouvernementales soient prises au plus près des préoccupations des Français.

 

Nous citoyens européens, nous ferons évoluer le fonctionnement de l’Europe.

 

Le système vertical ne fonctionne plus et doit laisser place progressivement à une approche plus horizontale, avec des comités de citoyens  organisés en relation avec des élus qui auront mission de prendre des décisions répondant à l’intérêt collectif. Il faut surtout que les politiques soient réajustées et les lobbies « recadrés », mais aussi  que les citoyens soient pleinement responsables en plaçant le sens du collectif au-dessus des intérêts individuels.

C’est à l’Europe que reviendra une part importante de la réglementation communautaire : la monnaie, la défense, la politique étrangère. Le Gouvernement de l’Europe sera constitué des présidents des divers états européens. 

 

Nous citoyens européens, nous assurerons une meilleure formation civique aux jeunes et une intégration plus forte des problématiques environnementales dans les cursus de formation.

 

Nous créons un service civil pour tous les jeunes européens. Ce service sera accompli sur quelques semaines pour que ce temps citoyen permette de constituer une force d’intervention disponible lors des catastrophes naturelles en Europe d’abord et sur tout théâtre planétaire où l’urgence le demande. Ce service pour tous les jeunes, garçons et filles, sans aucune dispense, permettra aussi de retisser des liens dans une société qui perd le sens du collectif.

Par ailleurs, des mesures seront prises pour que l’éducation à la nature trouve sa place dans tous les cursus de formation. Si les fondamentaux de l’école sont bien lire, écrire et compter, ils doivent aussi intégrer les bases de notre relation biologique à la nature, ceci dès la maternelle et le primaire. Au cours des études secondaires, il convient de donner à l’écologie/ environnement/ développement soutenable le rang de discipline principale. En supérieur, il faut enseigner les données concrètes relatives au triptyque : bases de l’écologie/ comportement individuel/ gouvernance collective dans toutes les disciplines. Enfin, en formation professionnelle et continue et pour toutes les formations, il faut enseigner les aspects spécifiques des professions concernées quant à leur impact sur la nature.

 

Nous citoyens européens, nous ferons évoluer les conceptions économiques.

 

L’économie, c’est l’administration de la maison ; l’écologie, c’est l’étude des êtres vivants dans leur milieu, y compris les Hommes. Notre préoccupation sera d’abord l’écologie, puis en fonction de l’état des lieux, on « administrera la maison ».

Nous envisagerons une autre finalité de l’emploi, non plus la compétitivité ou le profit, mais le bien être et la satisfaction que cela apporte. Les entreprises seront contraintes de revoir leurs objectifs, non pas seulement pour « maintenir l’emploi », mais aussi pour élaborer des produits et services dont on a vraiment besoin, qui ne compromettent ni la santé ni l’environnement, en prenant en compte les coûts environnementaux réels. Nous devrons passer de l’économie de « l’avoir plus » à celle de « l’être mieux ».

Le modèle linéaire actuel produire-consommer-jeter a atteint ses limites. L’économie circulaire inversera le raisonnement actuel en passant d’une logique de gestion des déchets à une logique de gestion des ressources.

L’Europe devra faire cette révolution : s’occuper de la biodiversité, du climat, de l’énergie, de l’économie en gardant l’Humain comme priorité absolue. En premier lieu, nous organiserons un débat européen sur la principale politique de l’Union, celle de l’agriculture. Que sommes-nous prêts à accepter, ou pas, en matière de pratiques agricoles et qui rémunère les agriculteurs, les contribuables (par la PAC) ou les consommateurs, au prix réel ?

 

Tout cela restera une utopie, sauf si Nous citoyens européens, nous le voulons vraiment !

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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 08:44

A bien y regarder, le monde actuel nous offre peu d’occasions d’être optimiste sur l’avenir. Ceci est d’autant plus vrai si l’on s’attache aux problématiques écologiques, environnementales et sociétales, comme nous le faisons sur ce blog. On pourrait résumer la situation en sauvons la forêt, sauvons l’eau, sauvons l’air, sauvons la planète, etc. Ou bien sauvons nous !

L’actualité, plus ou moins déformée par les médias, nous invite à penser bien souvent que c’est comme la fin du monde qui se profile à l’horizon, comme le prophétisent nombre de penseurs. Peut être, les scientifiques n’ont-ils pas su convaincre de l’urgence, en matière de climat notamment. Sans doute les politiques n’ont-ils pas compris quelle est la hiérarchie des questions. C’est vrai que bien des raisons objectives invitent à cette désespérance. Mais il y a aussi des signes encourageants que nous avons évoqués parfois, comme récemment avec la Génération espoir.

Nous voulons croire en effet, qu’il ne s’agit pas de la fin du monde, tout au plus de la fin d’UN monde. Plus encore, nous voulons croire qu’il s’agit du début d’un nouveau monde. Cette réflexion, nous la portons depuis plus de quarante ans, littéralement fasciné que nous sommes par la relation entre l’homme et la nature. Sans relâche, nous avons essayé de comprendre pourquoi cette relation est aussi souvent antagoniste, conflictuelle, pour en arriver à la ligne de rupture devant laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Nous avons nourri cette réflexion d’innombrables lectures sur le sujet, pendant des décennies pour réunir tous les éléments qui nous permettraient de comprendre cette relation difficile, de la transcender afin de pouvoir en proposer une synthèse sur laquelle s’appuyer pour reconstruire une relation durable entre les hommes et la nature. Nous comprenons la désespérance de certains devant cette débâcle, mais c’est une chance à saisir pour les plus jeunes. Le monde, après avoir été défait, doit être refait !

Nous n’avons pas la prétention de refaire le monde à nous seul, ni même donner des leçons à ceux qui voudraient s’y lancer. Seulement ouvrir des pistes, des voies pour porter un message d’espoir, auprès du grand public et notamment des jeunes. Le monde est en panne, en panne de sens ! Avec tsunamis, ouragans, crise du pétrole et terrorisme, le 20ème siècle s’est achevé dans le désenchantement. Maintenant commence un nouveau monde, différent du précédent, dans lequel tout est à reconstruire. Pour les anciens, tant pis pour eux, ils n’avaient qu’à écouter les prévisions dès les années 1970. Pour les jeunes, c’est une chance, un challenge immense que de ... refaire le monde !

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