Et maintenant, oserez-vous encore dire que vous ne saviez pas ? Après que de nombreux médias aient alerté les populations et les politiques sur les risques climatiques, dès les années 1970, un demi siècle plus tard nous y voilà ! Bien sûr, on peut toujours tergiverser sur la causalité des phénomènes, la part de responsabilité de l’homme par rapport à la nature ou les limites des statistiques climatiques… Mais les faits sont têtus : les études les plus récentes en matière d’évolution climatique sont convergentes et concluent à un réchauffement global de l’ordre de 3,5° d’ici la fin du siècle ce qui va bien au-delà des prévisions. Les conséquences sont d’ores et déjà visibles pour la biodiversité, l’agriculture, les sécheresses et inondations, l’érosion des côtes et la santé. D’ailleurs l’année 2013 a été l’une des plus chaudes jamais enregistrées.
On s’attend à une baisse des rendements agricoles, une augmentation des problèmes sanitaires et « accessoirement » une augmentation de l’immigration. Quelques exemples significatifs : début de l’été 2014, la Californie connaît la 3ème année consécutive de sécheresse, la plus aigüe depuis 500 ans. Les vergers et les pâturages sont transformés en terres arides… Quoi que l’on fasse maintenant, il est déjà trop tard pour quelques îles du Pacifique, les îles Marshall, les Maldives, Kiribati et Tuvalu, condamnées à disparaître sous les eaux. Certaines de ces îles essaient d’acheter des terres refuge aux alentours, faute de quoi les populations devront émigrer.
La situation devenant irréversible, les politiques commencent à s’émouvoir, notamment sous la poussée du monde des affaires qui s’inquiète fortement. C’est ainsi que la Chine, devenue championne du monde pour les émissions de CO2, ne souhaite pas brider son développement économique mais le gouvernement envisage tout de même de fixer un plafond des rejets de CO2 pour 2016-2020. En Inde, la ville de Surat, se prépare à faire face aux inondations et maladies dues à la hausse des températures pour protéger ses 4,5 millions d’habitants. Du côté des Etats-Unis, 40 % de la population vit sur les côtes et les habitants ont déjà appris, à leurs dépens, que de plus en plus d’habitations et d’entreprises seront sous les eaux dans les années qui viennent. Dans certaines zones, de plus en plus chaudes, on prévoit des baisses de rendement de l’agriculture de près de 20 % d’ici 2050… ! C’est pourquoi Barak Obama vient d’annoncer des mesures exceptionnelles, d’une ampleur jamais atteinte, pour réduire les émissions de CO2 en 2020 de 17 % par rapport à 2005. Il était temps si l’on se souvient que l’Académie des sciences américaine avait rédigé un rapport très alarmiste, à la demande du président Carter… en 1979 !
Quant à la France, elle est « engagée dans la lutte contre le dérèglement climatique » avec l’organisation de la conférence Paris climat 2015. C’est déjà çà !