De nombreux ouvrages de pédagogie tentent d’expliquer un sujet complexe à ceux qui n’y entendent rien, comme par exemple « L’écologie pour les nuls ». Peut-être en existe-t-il à propos des différentes élections afin de mieux faire connaître les procédures, les finalités et les objectifs politiques. Mais si les « nuls » constituent parfois une partie des lecteurs, il se peut aussi qu’ils soient les acteurs même du sujet dont il est question. Ainsi pour la présidentielle française de 2017, ne peut-on pas s’interroger ? Sans doute de nombreux sujets ont-ils été évoqués et chaque candidat a t’il proposé au moins quelques bonnes idées, dans tous les partis. Mais comment comprendre que les thèmes essentiels soient aussi peu abordés, si mal connus et parfois traités par pure démagogie, pour répondre à l’air du temps et une attente du public que l’on méprise un peu…
Il est vrai que quelques candidats ont évoqué les questions environnementales, mais le plus souvent de façon très générale et imprécise. Si une élection présidentielle est bien une projection vers l’avenir, on pourrait attendre des propositions précises concernant les modifications climatiques, la préservation de la biodiversité ou les ressources énergétiques, questions essentielles qui engagent bien au-delà d’un mandat de cinq ans et pour les générations futures. La plupart des candidats envisagent la gestion de l’Etat au quotidien ou à court terme, alors qu’ils devraient exprimer une vision d’avenir. Quelle est en effet leur opinion, et leur projet, pour la transition énergétique, un nouveau modèle de développement respectant la biodiversité, ou les indicateurs de croissance soutenable ?
Ainsi, qui a évoqué les ODD (Objectifs de Développement Durable) ? Je n’ai pas écouté attentivement tous les candidats et peut être cela m’a t’il échappé… alors même que la France est totalement engagée dans cette démarche. C’est en septembre 2015 qu’ont été adoptées 17 ODD par 193 états de l’ONU afin de s’appuyer sur elles pour fonder les programmes et politiques des 15 années à venir. Parmi ces ODD, on note : « Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions », « Réserver et restaurer les écosystèmes terrestres… et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité », entre autres. Ces ODD sont déclinées en 169 engagements dont certains ont fait l’objet d’un engagement chiffré de la France.
En Norvège, par exemple, le suivi des ODD est un enjeu politique important qui mobilise tout le gouvernement. L’Allemagne, la Finlande et l’Estonie ont choisi de renouveler l’action publique sur la base de cette contrainte internationale, qu’ils se sont fixée librement.
Mesdames et messieurs les candidats, il est grand temps de vous sortir de votre petite mandature un peu riquiqui et de vous projeter dans l’avenir !