Extrait de « Lettre de mon village… planétaire » (ma lettre professionnelle) N° 10, mai 2008, en avant-première pour les lecteurs de ce blog. Les personnes intéressées peuvent demander cette lettre (numérique ou papier) à michel.lerond@wanadoo.fr
Cette lettre professionnelle N° 10 sera la dernière. C’est en 1992 qu’a été publiée la première, afin de maintenir un contact avec mes amis et relations professionnelles. Voilà donc plus de 16 ans que j’exerce la profession de consultant en environnement. Sans que cela puisse être démontré, je fus l’un des tous premiers à exercer ce nouveau métier. J’en ai retiré beaucoup de satisfactions, en intervenant sur tout le territoire national et en participant à la belle aventure de l’avènement de l’évaluation environnementale. J’ai appris énormément dans cette fonction, notamment combien notre planète, notre pays, notre région, sont endommagés sur le plan environnemental, malgré les progrès considérables qui ont été accomplis depuis une vingtaine d’années. Mais j’ai eu le plaisir aussi de constater combien progresse la prise de conscience de la nécessité d’agir sans plus attendre.
Auparavant, j’avais créé et dirigé pendant une décennie l’Observatoire Régional de l’Environnement de Haute-Normandie, structure qui a évolué vers une agence régionale en 1996 ; j’en suis fier. Là, j’avais appris la patience pour voir l’aboutissement d’une idée simple : rassembler l’information sur l’environnement régional pour la rendre plus accessible. Mais j’ai aussi pu expérimenter le fait que la détermination d’une petite équipe peut vaincre bien des obstacles pour faire avancer des idées qui n’étaient pas encore largement partagées à l’époque.
Avant encore, une décennie passée au Museum de Rouen m’avait procuré les joies de la vulgarisation scientifique, et appris que l’on a toujours tort d’avoir raison trop tôt. La pédagogie de la nature était un concept élitiste dans les années 1970 et vouloir faire du Museum, ce concept du 19ème siècle, un lieu de culture et un outil pour l’avenir relevait quasiment de la provocation. Des divers projets de rénovation, aucun ne vit le jour et l’établissement fut même fermé pendant dix ans, pour « raisons de sécurité ». Quelle joie de le voir réouvert maintenant, avec des perspectives d’évolution.
Plus tôt encore, c’était en 1961, autant dire la Préhistoire, j’avais créé le Club International des Naturalistes Bucheois. Le « Village planétaire » déjà, soit un réseau de correspondants naturalistes (par courrier postal bien entendu) entre une soixantaine de jeunes d’une dizaine de pays et les quelques naturalistes amateurs de Buchy (mon village natal en Normandie), sous le patronage d’Ernest Noury, éminent cécidologiste et figure locale. Quelle aventure pour les jeunes que nous étions à l’époque où les médias parlaient essentiellement des « Blousons noirs »…
Tout au long de ces années, j’aurai été animé essentiellement par la volonté de « faire passer le message ». Rien n’est gagné et il faut encore convaincre bien des acteurs économiques, des élus et une partie du grand public.
Maintenant que le terme de ma « carrière » se profile à l’horizon, j’achève les prestations en cours et souhaite poursuivre cette démarche, initiée il y a près de cinquante ans en vous donnant rendez-vous sur mon blog (www.michel-lerond.com). Là nous pourrons échanger encore sur les constats, les avancées en matière d’environnement et de développement soutenable, et aussi de tout ce qu’il reste à faire.
Emma, Victor, Lucien et leurs copains sont nés avec le siècle ; eux n’auront pas à tergiverser avec les questions qui nous animent depuis si longtemps, ils devront agir vite et avec une grande efficacité. Puissions-nous leur ouvrir quelques voies, leur donner quelques clés pour que tout cela n’ait pas été inutile.