Dans le cadre de l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen, je donnais une conférence le 14 avril sur le thème de l’agriculture (une synthèse des nombreuses chroniques de ce blog sur le sujet). En voici un bref résumé :
L’histoire de l’agriculture montre une évolution très lente au cours des siècles, puis une accélération prodigieuse à partir de la fin du 19ème siècle avec l’apparition des cultures industrielles et du machinisme agricole. A partir de la moitié du 20ème siècle, les intrans (engrais et produits phytosanitaires) deviennent de plus en plus importants.
Sans doute peut-on admettre que cohabitent différentes formes d’agriculture, mais aucune ne doit être nocive à la santé. L’agriculture conventionnelle actuelle s’apparente plutôt à un écocide en portant atteinte gravement à la faune et la flore sauvages, aux paysages et à la santé humaine. Même dite « raisonnée », l’agriculture a de gros progrès à faire pour devenir raisonnable et acceptable par tous les consommateurs.
Trois exemples montrent le niveau des préoccupations actuelles : les proliférations d’algues en Bretagne, la mortalité des abeilles et l’impact sanitaire des pesticides.
Ces constats ramènent à des considérations basiques : l’agriculture doit assurer d’abord l’alimentation des populations locales. Ainsi la planète semble redécouvrir brutalement l’importance stratégique de l’agriculture vivrière. Il faut maintenant assurer l’autosuffisance alimentaire d’un pays, d’une région, d’un territoire, ce qui suppose une réorientation totale de l’agriculture autour des savoirs locaux, notamment dans les pays du Sud.
Il est urgent de faire évoluer l’agriculture vers une priorité des politiques publiques afin d’assurer le besoin primaire de nourriture, en soutenant notamment la petite agriculture familiale. Il faut aussi que les consommateurs fassent leur propre révolution en privilégiant les produits locaux de saison et en ne faisant plus de l’expression « paysan » une injure, mais un compliment.
En guise de conclusion, j’évoquais trois champs de réflexion qui me paraissent essentiels, sachant que des évolutions en cours sont porteuses d’espoir :
- 1. Préserver les sols (http://www.michel-lerond.com/article-23055064.html)
- 2. « Nationaliser » l’agriculture vivrière (http://www.michel-lerond.com/article-nationaliser-l-agriculture-vivriere--39517958.html)
- 3. Evaluer l’agriculture (http://www.michel-lerond.com/article-evaluer-l-agriculture--40359787.html)