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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 08:26

 

La crise économique et sociale touche beaucoup de pays qui ont réagi en mettant en place des plans de sauvegarde dont les véritables impacts à terme sont mal connus. Quelles seront en effet les répercussions, plus ou moins lointaines, de ces plans qui vont amplifier la dette nationale ? Les Etats vivent ainsi à crédit, en espérant pouvoir résorber la dette un jour…

Cela n’a pas empêché, dans les pays développés les citoyens de continuer à consommer, en achetant… à crédit. La baisse du pouvoir d’achat n’entame que partiellement le moral des consommateurs qui sont encouragés, par des publicités, à regrouper leurs crédits pour pouvoir aller de l’avant !

A cette occasion ne faudrait-il pas remettre un peu d’ordre et de transparence dans la « vérité des prix » ? Dans la fringale d’achat, personne ne sait plus ce que coûte réellement les choses. Ainsi qui sait que le repas de cantine à l’école, toujours trop cher bien sûr, est payé par les parents pour environ la moitié du prix ; que le ticket de transport collectif, toujours trop cher, est payé pour environ 30 % par le voyageur ; que les frais médicaux, toujours trop chers aussi, sont payés environ à hauteur de 10 % par le patient, quand ils ne sont pas gratuits. Le reste est alors payé par le contribuable.

Dans un secteur important comme l’agriculture, les subventions de la PAC représentaient en 2003 environ 90 % du revenu moyen des exploitations, payées par les contribuables européens, notamment les Allemands. Une étude britannique très détaillée montrait que l’agriculture, en 1996, coûtait chaque année à la Grande Bretagne environ 3,5 milliards € en dépollution, restauration des habitats, traitement des maladies causées par l’agriculture, soit l’équivalent des revenus du secteur…

Curieuse façon que de toujours reporter sur « quelqu’un d’autre » le coût de ce que l’on achète : soit le contribuable paie pour le consommateur, soit les générations futures paieront pour les présentes. Certes la solidarité est indispensable pour rétablir des équilibres difficilement tenables, comme dans le cas de la santé, mais celle-ci a aussi ses limites quand on frise une telle indécence. La dette publique d’aujourd’hui est préjudiciable à l’avenir des générations futures, de même que la surexploitation des matières premières, ce qui peut générer des conflits intergénérationnels que l’on pressent déjà.

La dette de la France, qui était de  1 200 milliards € en 2007, devrait passer à 1 400 milliards € en 2010. Il va donc falloir résoudre cette équation difficile : comment résorber la dette en l’augmentant chaque année ?? Il y aurait de quoi rire si ce n’était pas si grave. Pour en sortir, il faudra bien se résoudre à consommer moins dans les pays développés.

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commentaires

C
Michel :D ce discours avec d'un côté les plus riches et d'un autre les défavorisés il est dans la bouche des politiciens depuis des années et nous en sommes tous gavés, ça fait du bien à ceux qui sont pauvres et ça n'a jamais résolu aucun problème<br /> OH les gentils pauvres d'un côté oh les méchants riches de l'autre<br /> Avez-vous déjà entendu parler de ce milliardaire russe dont on disait que s'il divisait sa fortune par le nombre d'habitants d'URSS cela ne représenterait qu'un rouble par personne<br /> Des jeunes à l'heure actuelle s'endettent sur 20 ou 30 ans pour construire leur domicile ce qui n'était pas le cas avant, on peut comprendre certains foyers qui entrent dans le cercle vicieux du "crédit révolver"<br /> Un jour j'ai interpellé un élu politique qui me rabattait les oreilles avec ce discours des plus riches d'un côté et des plus pauvres de l'autre et comme j'étais excédée par ce comportement à la vue des indemnités plus que grassouillettes qu'il perçoit je lui ai rétorqué :<br /> "mais vous M. Blabla" vous ne savez donc pas que vous faites partie des plus riches ?<br /> le plus drôle est qu'il m' répondu que non ...<br /> De même lorsque l'on parle de couples ou d'individus qui ont travaillé toute leur vie pour construire un capital n'avez-vous pas remarqué que pour peu qu'ils aient construit ou acheté il y a quarante ans dans des endroits ou le boom immobilier fait encore plus rage qu'ailleurs, ne trouvez-vous pas anormal qu'ils soient considérés comme imposables sur la fortune ?<br /> Vous même qui êtes retraité êtes-vous sûr qu'en cas de problème de santé ou de perte d'autonomie vos moyens suffiront à couvrir les frais de la maison de retraite<br /> Pour notre génération c'est sûr que non car la plus modeste des maisons de retraite coûte environ 1500 euros par mois et par personne<br /> Bien sûr, si je pouvais contribuer à quelque chose je le ferais volontiers mais je pense qu'il y a trop d'hypocrisie et d'égoïsme dans notre société pour que cela soit possible.
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R
Ce que coûtent? les choses<br /> oui je voulais seulement ajouter "le contribuable paie pour les consommateurs" du moins ceux qui sont encore en mesure de contribuer. Maman de quatre enfants, je n'ai pu inscrire mes enfants au centre de loisirs...pourtant le fonctionnement de cet organisme est déjà aidé par la communauté de commune la caf etc, car il y a une participation modeste certes mais au-dessus de mes moyens pour le moment si je la multiplie par le nombre de mes enfants<br /> C'est la même chose pour les garderies périscolaires avec quatre enfants, il faut travailler à deux pour accéder à ce service.<br /> Puis aussi les charges sur les salaires sont exorbitantes : pour 7 euros 81 reçus par le salarié il faut compter 13.81 (le prix que cela coûte réellement par heure)et il s'agit ici d'un calcul sur un salaire minimum...
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M
<br /> Merci Régine de votre témoignage. Vous avez raison sur bien des points. Ce que j'ai voulu dire, et peut être mal exprimé, c'est qu'il faudrait davantage de "vérité des prix" sur ce que l'on paye<br /> réellement et sur "qui paye quoi". Vous avez assisté sûrement comme moi à des discussions passionnées sur les revenus des uns et des autres ou sur le pouvoir d'achat, alors même que les données<br /> avancées sont ponctuelles, hétérogènes et non comparables.<br /> Bien sûr qu'il faut une vraie solidarité entre favorisés et défavorisés, mais il faut aussi que chacun sache ce que coûtent les choses. Les plus favorisés devraient avoir une meilleure connaissance<br /> des difficultés réelles de certaines personnes et les plus défavorisés devraient avoir conscience de la prise en charge collective dont ils bénéficient, parfois. Faute de cette information, nous<br /> entendons des discours un peu "faciles" et abusifs. En considérant les extrêmes, il ne me semble pas normal, ni très sain, que certains des plus riches puissent continuer, surtout actuellement, à<br /> bénéficier de "bonus" indécents, ni que certains des plus pauvres puissent poursuivre leur surendettement sans se poser de questions...<br /> Nous devons être solidaires, mais aussi responsables. Il reste beaucoup de pédagogie à faire, vous pouvez sûrement y contribuer.<br /> Michel<br /> <br /> <br />
E
Bonjour<br /> Petite remarque sur la forme pour la clarté de votre exposé, cette phrase semble à revoir : "La dette publique d’aujourd’hui rend préjudiciable l’avenir des générations futures" <br /> je propose : "est préjudiciable à" <br /> Amitiés<br /> EtieN
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M
<br /> Merci Etienne pour cette correction tout à fait justifiée. Je reconnais là la patte du journaliste !<br /> Michel<br /> <br /> <br />