Il n’y a pas si longtemps, en octobre 2011, l’ONU annonçait que la planète comptait désormais 7 milliards d’habitants. Puis on a envisagé l’hypothèse de 9 milliards en 2050 et voilà que l’on s’interroge pour savoir comment faire si l’on atteint 11 milliards vers la fin du siècle… Eh oui, parce que les prévisions des démographes s’avèrent trop optimistes, ils avaient projeté une stabilisation de la population mondiale et il n’en est rien ! Ainsi en 2012, la population a augmenté de 82 millions d’individus, soit la plus forte augmentation depuis 1994. C’est la fécondité qui a bouleversé les prévisions, bien plus élevée que prévu, notamment dans les pays en développement (8 milliards d’habitants prévus pour 2050) et tout particulièrement en Afrique subsaharienne où la moyenne est d’un peu plus de 5 enfants par femme. C’est pourquoi on envisage que le Nigeria puisse devenir le deuxième pays le plus peuplé au monde à la fin du siècle. Dans le même temps les pays développés vont connaître une baisse de leur population, qui pourrait être de l’ordre de 15 % d’ici 2100.
Si l’on songe qu’actuellement, l’Inde et la Chine comptent ensemble 2,5 milliards d’habitants, soit près du tiers de la planète, cette évolution ne sera pas sans poser nombre de questions quant à l’équilibre du monde, que ce soit sur le plan démographique donc, mais aussi économique, culturel et bien entendu, environnemental.
Par exemple, et sous réserve d’approximations statistiques, il y aurait actuellement 2,4 milliards de terriens (1/3 !) qui n’ont pas accès à l’eau potable, et 4 milliards (presque les 2/3 !) qui consomment une eau « douteuse » quant à sa potabilité. Bien que l’accès à une eau potable concerne de plus en plus de monde, les pourcentages restent identiques en fonction de l’évolution de la démographie. C’est donc une course incessante pour garantir l’accès aux ressources en eau dans de bonnes conditions et surtout pour limiter les risques sanitaires, un cauchemar quotidien dans certains pays en développement.
Sans doute y a-t-il une limite à cette croissance de la population, en fonction des ressources disponibles qui, elles, sont « finies », on ne le dira jamais assez. De nombreux démographes appellent à ce que soit levé le tabou sur ces questions, faute de quoi la croissance démographique pourrait générer une déstabilisation majeure liée à des pénuries alimentaires et en eau, pour le moins.
Nous sommes une espèce très féconde, certes, mais peut être faudrait-il songer à nous reproduire un peu moins si nous voulons éviter que des régulations beaucoup plus cruelles ne se mettent en place, par les Hommes eux-mêmes, à moins que la nature ne s’en charge…