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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 08:19

Il n’y a pas si longtemps, en octobre 2011, l’ONU annonçait que la planète comptait désormais 7 milliards d’habitants. Puis on a envisagé l’hypothèse de 9 milliards en 2050 et voilà que l’on s’interroge pour savoir comment faire si l’on atteint 11 milliards vers la fin du siècle… Eh oui, parce que les prévisions des démographes s’avèrent trop optimistes, ils avaient projeté une stabilisation de la population mondiale et il n’en est rien ! Ainsi en 2012, la population a augmenté de 82 millions d’individus, soit la plus forte augmentation depuis 1994. C’est la fécondité qui a bouleversé les prévisions, bien plus élevée que prévu, notamment dans les pays en développement (8 milliards d’habitants prévus pour 2050) et tout particulièrement en Afrique subsaharienne où la moyenne est d’un peu plus de 5 enfants par femme. C’est pourquoi on envisage que le Nigeria puisse devenir le deuxième pays le plus peuplé au monde à la fin du siècle. Dans le même temps les pays développés vont connaître une baisse de leur population, qui pourrait être de l’ordre de 15 % d’ici 2100.

Si l’on songe qu’actuellement, l’Inde et la Chine comptent ensemble 2,5 milliards d’habitants, soit près du tiers de la planète, cette évolution ne sera pas sans poser nombre de questions quant à l’équilibre du monde, que ce soit sur le plan démographique donc, mais aussi économique, culturel et bien entendu, environnemental.

Par exemple, et sous réserve d’approximations statistiques, il y aurait actuellement 2,4 milliards de terriens (1/3 !) qui n’ont pas accès à l’eau potable, et 4 milliards (presque les 2/3 !) qui consomment une eau « douteuse » quant à sa potabilité. Bien que l’accès à une eau potable concerne de plus en plus de monde, les pourcentages restent identiques en fonction de l’évolution de la démographie. C’est donc une course incessante pour garantir l’accès aux ressources en eau dans de bonnes conditions et surtout pour limiter les risques sanitaires, un cauchemar quotidien dans certains pays en développement.

Sans doute y a-t-il une limite à cette croissance de la population, en fonction des ressources disponibles qui, elles, sont « finies », on ne le dira jamais assez. De nombreux démographes appellent à ce que soit levé le tabou sur ces questions, faute de quoi la croissance démographique pourrait générer une déstabilisation majeure liée à des pénuries alimentaires et en eau, pour le moins.

Nous sommes une espèce très féconde, certes, mais peut être faudrait-il songer à nous reproduire un peu moins si nous voulons éviter que des régulations beaucoup plus cruelles ne se mettent en place, par les Hommes eux-mêmes, à moins que la nature ne s’en charge…

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commentaires

C
Rémi, Dan, Robert et Michel, je suis aussi pessimiste que vous tous. Mais cela ne me semble pas être une fatalité si l'on considère que le pessimisme est la première marche vers l'optimisme. En<br /> d'autres termes, le désir d'action ne s'éveillera que par une prise de conscience de l'ampleur du problème démographique (un sujet encore tabou, c'est vrai). Voici un lien pour creuser la question<br /> : http://www.demographie-responsable.org/
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M
<br /> <br /> Merci Cyriaque pour le lien qui complète largement l'information et surtout pour ton optimisme (relatif). Nous sommes d'accord, la situation est grave mais pas désespérée. Ce qui est navrant,<br /> c'est que trop souvent, nous devons attendre d'être devant le mur pour réagir. Mais il faut y croire !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
S
Ce qui m'interpelle, c'est que des pays comme la Chine et l'Inde ont une "habitude" très ancrée telle que l'élimination des filles à la naissance, ce qui pose de plus en plus de problèmes non<br /> seulement en terme de violences envers les femmes mais aussi en terme de fécondité du pays.<br /> Il est aussi bien connu que plus le niveau de vie et d'éducation augmente, plus la fécondité diminue; c'est sans doute moins rapide que les préservatifs mais cela est lié.
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M
<br /> <br /> Merci Sophie. Voilà de bonnes réflexions. Bien que les Chinois semblent avoir pris en compte leur erreur historique (et humanitaire !) de supprimer les filles à la naissance... Quant au<br /> déséquilibre de la démographie en relation avec le niveau de vie, cela explique, au moins en partie, qu'il y ait de plus en plus de pauvres sur la planète.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
R
Oui, je crois tes réflexions sont tout à fait justifiées, et il faut changer nos concepts ! Est-ce que UNICEF, au lieu d'aider les enfants à survivre, ne devrait pas distribuer des produits<br /> contraceptifs aux populations ? c'est monstrueux d'écrire des choses comme ça ! mais je persiste ... Il me semble qu'on est sur le plus gros problème actuel de l'Humanité.
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M
<br /> <br /> Merci Rémi, Dan et Robert. Vous ne me semblez pas très optimistes non plus... Mais qui sait, l'humanité a parfois des sursauts de sagesse !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
D
Hormis la colonisation d'autres planètes, compte-tenu de l'immaturité (dysharmonie?) de la conscience collective de l'humanité, je ne vois guère de solution .... sciemment "choisie"!<br /> Mais qui sait? Notre "inconscient collectif" va peut-être utiliser une ressource actuellement en sommeil de l'intelligence de notre espèce d'espèce , et avec l'aptitude à (se) projeter, à imaginer,<br /> à découvrir, à créer, qui caractérise chacun de nous, sauver sa peau !
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L
Nous sommes déjà trop nombreux. La solution serait simple: mettre un frein immédiat à la croissance démographique et économique, croissance actuellement suicidaire. Aucun homme politique ne<br /> s'attaquera à ce problème urgent; la nature s'en chargea obligatoirement sous peu, elle a même commencé.
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