C’est curieux comme certains personnages sont encensés, critiqués, oubliés puis ressuscités sans cesse. C’est sans doute le cas de Malthus, économiste britannique (1766-1834) qui a travaillé sur la relation entre population et production. Le malthusianisme impose un contrôle de la démographie, en limitant les naissances. Sa théorie s’appuie sur le constat que les ressources croissent moins vite que la population, ce qui conduit inévitablement vers la catastrophe, sauf si on limite la croissance de la population. Ce raisonnement relève du bon sens, si ce n’est que Malthus préconisait d’arrêter l’aide aux plus pauvres… Cette politique malthusienne, à ce jour, n’est appliquée qu’en Chine (et en Inde dans une certaine mesure), où elle aurait permis d’éviter 400 millions de naissances au cours des 30 dernières années ; cette politique étant maintenant remise en cause.
Cette façon de penser refait surface maintenant que l’on a conscience de l’épuisement des ressources fossiles et que l’on consomme les ressources « à crédit ». On comprend bien, en effet, que s’il faut l’équivalent de 5 ou 6 planètes pour vivre au niveau de consommation des Américains, c’est impossible. On comprend aussi qu’aucune croissance ne peut être infinie, pas même celle des Humains. La régulation des naissances est donc incontournable…
La population mondiale augmente de 1,5 million de Terriens… chaque semaine. Quel vertige ! L’ONU envisage une population mondiale de l’ordre de 8 à 10 milliards en 2050, pour 6,8 actuellement. L’Inde devrait être le pays le plus peuplé de la planète dès 2020. Toutefois la fécondité tend à baisser : 5 enfants par femme (niveau mondial) en 1950, 2,54 aujourd’hui et 2 seulement en 2050.
Au vu de ces constats, les rapports sur la croissance démographique soulignent tous son niveau insoutenable. Le plus alarmiste est peut être le rapport du WWF de 2008 « Planète vivante » qui affirme : « la croissance continue de la population et de l’empreinte écologique par habitant n’est pas soutenable » et ajoute que les impacts négatifs de cette croissance démographique peuvent être réduits par planification des naissances.
Des démographes, de plus en plus nombreux, appellent à ce que soit levé le tabou sur ces sujets, faute de quoi la croissance démographique pourrait générer une déstabilisation majeure liée à des pénuries alimentaires et en eau. Comme souvent en la circonstance, des militants un peu dogmatiques (y compris en France) vont jusqu’à se faire stériliser pour affirmer leur volonté de ne pas faire d’enfants.