Comme chacun le sait, la répétition est l’art de la pédagogie. Alors rappelons-le : ma première chronique de ce blog fut publiée le 4 décembre 2007, il y a 17 ans, As-tu vu Tuvalu ? Celle-ci évoquait la disparition programmée de l’archipel des Tuvalu du fait de la montée des eaux résultant du dérèglement du climat. En voici deux extraits significatifs : L’archipel corallien des Tuvalu, au centre de l’Océan Pacifique, compte 11 000 habitants. Ce bout du monde a été très médiatisé du fait de son altitude… à cinq mètres, ce qui rend les îles vulnérables à l’élévation du niveau de la mer, du fait du réchauffement climatique. Ce handicap a déterminé une partie de la population à émigrer vers la Nouvelle-Zélande. Voilà bien une « maquette » de ce qui nous attend à plus grande échelle...
Les Français, plus monarchiques que jamais, schizophrènes en diable, attendent des mesures autoritaires… pourvu qu’elles ne les concernent pas. Pourtant, c’est tout de suite que des mesures s’imposent face à ces risques. Pour contribuer au ralentissement du réchauffement climatique, il faut réduire de façon drastique la consommation de produits pétroliers, en particulier dans les transports, et donc majorer progressivement la TIPP pour contraindre à un changement radical.
Et depuis ? Dix sept ans plus tard, où en sommes-nous ? En 2008, Fanny Héros qui œuvre pour la survie de Tuvalu annonce que « Les habitants de Tuvalu seront les premiers réfugiés climatiques du monde ». En 2009, le Premier ministre de Tuvalu, Apisai Ielemia rappelle à Copenhague que son archipel est menacé par la montée des eaux, due au réchauffement climatique engendré par les activités humaines. En 2021, à Glasgow pour la COP26, le ministre Tuvalais des Affaires étrangères s’adresse à la communauté internationale, de l’eau jusqu’aux genoux : « Nous sommes en train de couler, mais le reste du monde aussi ». Puis en 2022, à Charm El-Cheikh pour la COP27, Tuvalu enjoint la communauté internationale à agir pour enrayer les effets dévastateurs du réchauffement climatique sur son pays. Dans le même temps, le GIEC rappelait que la mer avait gagné 23 cm depuis 1880, que la hausse s’accélérait pour atteindre 30cm en 2050 et sans doute 77cm en 2100. Et cependant… plouf ! Deux des neuf récifs coralliens de Tuvalu sont déjà engloutis, en attendant une submersion totale entre 2050 et 2100.
Enfin, en novembre 2023 dans le cadre d’un traité sans précédent, l’Australie s’est engagée à accueillir les migrants climatiques venant de Tuvalu. Mais les critiques fusent dans la mesure où cet accord n’est pas tout à fait désintéressé. L’Australie étant très dépendante au gaz et au charbon, essaie de se faire pardonner par les pays qui subissent de plein fouet la montée des eaux. La migration pourrait devenir ainsi un instrument de négociation, une sorte de monnaie d’échange… Dans le même temps, le gouvernement tuvalais annonce vouloir créer une version numérique de son territoire afin d’éviter que son pays ne sombre dans l’oubli.
De même, c’est depuis 2016 qu’une partie des îles Salomon, au nord-ouest de l’Australie, a commencé de sombrer : 5 îles disparues et 6 fortement menacées. Certes ces îles n’étaient pas habitées, mais étaient des réserves importantes de biodiversité.
Pardonnez moi ce rappel : nous vivons une époque formidable !