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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 08:12

     Comme chacun le sait, la répétition est l’art de la pédagogie. Alors rappelons-le : ma première chronique de ce blog fut publiée le 4 décembre 2007, il y a 17 ans, As-tu vu Tuvalu ? Celle-ci évoquait la disparition programmée de l’archipel des Tuvalu du fait de la montée des eaux résultant du dérèglement du climat. En voici deux extraits significatifs :    L’archipel corallien des Tuvalu, au centre de l’Océan Pacifique, compte 11 000 habitants. Ce bout du monde a été très médiatisé du fait de son altitude… à cinq mètres, ce qui rend les îles vulnérables à l’élévation du niveau de la mer, du fait du réchauffement climatique. Ce handicap a déterminé une partie de la population à émigrer vers la Nouvelle-Zélande. Voilà bien une « maquette » de ce qui nous attend à plus grande échelle...

     Les Français, plus monarchiques que jamais, schizophrènes en diable, attendent des mesures autoritaires… pourvu qu’elles ne les concernent pas. Pourtant, c’est tout de suite que des mesures s’imposent face à ces risques. Pour contribuer au ralentissement du réchauffement climatique, il faut réduire de façon drastique la consommation de produits pétroliers, en particulier dans les transports, et donc majorer progressivement la TIPP pour contraindre à un changement radical.

     Et depuis ? Dix sept ans plus tard, où en sommes-nous ? En 2008, Fanny Héros qui œuvre pour la survie de Tuvalu annonce que « Les habitants de Tuvalu seront les premiers réfugiés climatiques du monde ». En 2009, le Premier ministre de Tuvalu, Apisai Ielemia rappelle à Copenhague que son archipel est menacé par la montée des eaux, due au réchauffement climatique engendré par les activités humaines. En 2021, à Glasgow pour la COP26, le ministre Tuvalais des Affaires étrangères s’adresse à la communauté internationale, de l’eau jusqu’aux genoux : « Nous sommes en train de couler, mais le reste du monde aussi ». Puis en 2022, à Charm El-Cheikh pour la COP27, Tuvalu enjoint la communauté internationale à agir pour enrayer les effets dévastateurs du réchauffement climatique sur son pays. Dans le même temps, le GIEC rappelait que la mer avait gagné 23 cm depuis 1880, que la hausse s’accélérait pour atteindre 30cm en 2050 et sans doute 77cm en 2100. Et cependant… plouf ! Deux des neuf récifs coralliens de Tuvalu sont déjà engloutis, en attendant une submersion totale entre 2050 et 2100.

     Enfin, en novembre 2023 dans le cadre d’un traité sans précédent, l’Australie s’est engagée à accueillir les migrants climatiques venant de Tuvalu. Mais les critiques fusent dans la mesure où cet accord n’est pas tout à fait désintéressé. L’Australie étant très dépendante au gaz et au charbon, essaie de se faire pardonner par les pays qui subissent de plein fouet la montée des eaux. La migration pourrait devenir ainsi un instrument de négociation, une sorte de monnaie d’échange… Dans le même temps, le gouvernement tuvalais annonce vouloir créer une version numérique de son territoire afin d’éviter que son pays ne sombre dans l’oubli.

     De même, c’est depuis 2016 qu’une partie des îles Salomon, au nord-ouest de l’Australie, a commencé de sombrer : 5 îles disparues et 6 fortement menacées. Certes ces îles n’étaient pas habitées, mais étaient des réserves importantes de biodiversité.

     Pardonnez moi ce rappel : nous vivons une époque formidable !

 

 

 

 

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commentaires

D
Bonjour. Ce constat que tu fais Michel interroge vraiment sur notre volonté, nos capacités à réagir, mais le drame comme l'indique Mr Lenormand dans son commentaire c'est que ce dérèglement climatique va de pair avec un dérèglement démocratique déjà très présent dans de nombreux pays et qui dans une moindre mesure s'installe dans notre pays, notre territoire brayon . En effet par je ne sais quel cheminement mental digne de 1984 de G Orwell et de la novlangue , des élus ont le projet de renommer le PETR du Pays de Bray en PETR de LERB acronyme de Londiniéres, Eawy... et autres parties du territoire brayon. ...quel sens cela a t il?<br /> <br /> Ta réponse Michel est pleine d'humour.<br /> <br /> Un peu de baume au cœur quand même : hier s'est tenue l'AG d'EDEN ( Energie Durable En Normandie ) à la salle de la Boutonnière juste en dessous du PETR ...! Et cette AG a décidée de valider notre projet SIVABA ( Système Intégré de Valorisation des Bois Agricoles) déjà évoqué avec toi...et qui mobilise concrètement différents partenaires ( Parc des Boucles de la Seine, CUMA., mais pas le PETR en charge de l'AMI haies?.) et surtout a décidée de permettre la mobilisation d' 1,5 ETP salariés afin de décliner concrètement les objectifs de ce vaste et cohérent programme partenarial... à suivre
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M
Merci Dittmar de ton commentaire. Nous sommes bien d'accord, l'enjeu démocratique est bien réel. Pour que les choses changent vraiment il y a fort à faire, c'est sûr ! Pour cela il faut aussi que chacun de nous, y compris moi, se remettions en cause parfois. Quant au PETR... de la poésie peut être, mais un peu désespérant. A quand une comcom du Pays de Bray et on ne parle plus du reste !<br /> Quant à la valorisation des bois agricoles, voilà du sérieux. Tu m'avis mis au courant... il y a un peu de temps, et souhaitais une relecture si je me souviens bien. Si tu le souhaites, je reste dispo. Bien à Toi Dittmar.
L
Selon certains scientifiques , une publicité ou une information commerciale commence à produire ses effets à partir seulement de la septième annonce, tu es loin du compte. Ce qui se profile sur le plan de l’écologie et du respect de nos milieux de vie est loin d’être encourageant. En réalité la démocratie ne fonctionne plus ou plutôt très mal ; il suffit de considérer le dernier remaniement ministériel. Rien n’a été fait en faveur du peuple mais bien plutôt à l’avantage d’une politique politicienne visant à assurer le pouvoir coûte que coûte sans considération des services publics et des différentes populations qui composent le territoire français.
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M
Merci Rémi. Effectivement, il faut être patient et à la longue, on finirait par douter...