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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 08:44

 

            Bérénice venait de terminer son exposé sur la biodiversité en insistant sur l’importance du Triton crêté, comme espèce caractéristique de certaines zones humides, gages d’équilibre des écosystèmes.

          Lucas leva la main pour poser une question : Mais qu'estce que ça peut bien faire si le triton crêté disparaît ? Ce n'est pas la fin du monde tout de même !  

          Effectivement, la disparition de cet amphibien (Triturus cristatus) ne va pas changer la face du monde ! Mais il est révélateur de l’état du milieu naturel et donc de la qualité de notre milieu à nous, les Humains. Il s’agit d’un triton de grande taille  qui peut mesurer jusqu’à 18 cm. Au printemps, au moment de la reproduction, les mâles de cette espèce présentent une crête dentelée ; ils fréquentent alors les milieux aquatiques. Cette espèce est très sensible à la pollution et la modification des milieux, c’est pourquoi elle préfère les grandes mares ensoleillées comportant une abondante végétation. Depuis une trentaine d’années le Triton crêté s’est considérablement raréfié pour diverses raisons : urbanisation, aménagements routiers, pollutions agricoles, comblement des mares, etc. Si le Triton crêté disparaît d’une zone géographique, c’est le résultat de modifications du milieu, c’est la conséquence de dégradations de l’environnement qui peuvent être préjudiciables à notre cadre de vie et à notre santé.

C'est là une chose simple, mais toujours difficile à expliquer. Bérénice reprit alors son commentaire, en s’appliquant à davantage de pédagogie :

Nous sommes confrontés, nous les écologues, à une difficulté culturelle. Depuis des siècles on nous rabâche que l’Homme domine la nature, que la nature est à notre service, qu’elle est faite pour être exploitée… Mais en fait, nous faisons partie de la nature, nous sommes dépendants de la nature, nous en avons besoin à tout moment pour nous nourrir, nous habiller, nous loger, ou toute autre activité… Si bien que ce n’est pas le Triton crêté en lui-même qui est indispensable, mais la nature dans son ensemble, parce que c’est notre milieu de vie. Dans ce contexte, la disparition d’une espèce sauvage est une alerte. Nous les Humains, sommes aussi une espèce « naturelle ».

La « leçon » fut simple et bien comprise. C’est Lucas qui tira la conclusion : Si je comprends bien, plus de nature, plus de bonshommes !

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 08:39

            Crévaindiou, v’la que j’me dope au nitrate. Mé qui suis pas bé en forme du moment, je vas me’remonter un peu aveuc c’te sorte de médicament, pi qu’ c’est un médicament qui disent maintenant, ou quasi.

              Le père Mathieu a sans doute raison s’il écoute la Coordination rurale, mais il a peut être tort s’il écoute le Commissariat général au développement durable… Comment s’y retrouver ? La Cour de justice européenne vient de condamner la France, le 13 juin 2013, pour « manquement dans la mise en œuvre de la directive nitrates », après avis motivé d’octobre 2011 et omission de désignation de zones vulnérables. La prochaine étape pourrait consister en des sanctions financières lourdes, aux frais… des contribuables. Comme à l’habitude les écologistes reprochent aux gouvernements de céder devant les lobbies de l’agriculture intensive et les chambres d’agriculture… dénoncent le manque d’évaluation des conséquences économiques et l’empilement des mesures réglementaires.

Mais voilà que dans le même temps, la Coordination Rurale (« Le seul syndicat agricole représentatif indépendant de toute organisation économique et politique qui défend tous les agriculteurs ») fait savoir qu’il est « définitivement acquis que les nitrates de l’alimentation sont bénéfiques pour la santé », que « plus nous consommons de nitrates, meilleure est notre santé » et enfin qu’ « aucun des effets négatifs supposés n’a pu être confirmé au terme de plus de 30 ans de recherches infructueuses ». (http://www.lafranceagricole.fr/actualite-agricole/nitrates-et-sante-l-etonnante-contre-enquete-69761.html). Tout ceci en s’appuyant sur des études  anglo-saxonnes et scandinaves démontrant un renversement total de l’approche des nitrates, tel qu’elle prévaut depuis 50 ans.

         Pour corser un peu l’affaire, le ministère de l’écologie rappelle dans ses publications que « les nitrates sont bien une des principales causes de dégradation de la qualité des eaux souterraines ». (http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/2000/0/contamination-eaux-souterraines-nitrates.html).

Mais alors qui croire ? Il est vrai que la science évolue, qu'elle peut surestimer des risques, que des conclusions sont trop vite traduites en règlements... N’y aurait-il pas amalgames et confusions entre nitrates, phosphates et pesticides ? Ou confusion entre impact sur la santé et impact sur l'environnement ? Ou jeu complexe entre intérêt financier et lobbying forcené ? Une seule certitude, il nous manque de véritables institutions réellement indépendantes pour faire le tri des arguments.

Crévaindiou, qui que j’va crère asteu ? J’me dope ou j’me dope pas ? Nous v’la bien dans l’embarras du nitrate !

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 08:27

 

Des taxes, des taxes, toujours des taxes. Voilà qu’ils veulent maintenant une taxe écologique ! Est-ce que les imprimés seront verts au lieu d’être bleus ?

Bien au-delà des associations de défense de l’environnement, et après d’autres organismes, voilà la Cour des comptes qui fustige les subventions encourageant la consommation d’énergies fossiles et regrette le manque d’efficacité de la fiscalité de l’énergie. Par exemple, la détaxation du kérosène coûte 3,5 milliards € par an, ce qui va totalement à l’encontre des objectifs de développement durable. De même, la différence de taxation du gas-oil coûte 8 milliards € par an, alors que les particules fines sont responsables de 40 000 décès prématurés par an en France… Bien sûr, cela n’est pas facile dans un pays très « diéselisé » et l’inquiétude est grande chez les constructeurs automobiles, routiers, agriculteurs et pêcheurs.

C'est aussi l’OCDE qui demande une réforme de la fiscalité écologique, en s’étonnant que les carburants utilisés dans l'agriculture et la pêche soient largement déraxés.

 Une fiscalité verte devrait réduire, puis supprimer, les subventions encourageant la consommation d’énergies fossiles qui coûtent de l’ordre de 90 milliards € par an pour l’OCDE. C’est le carbone qu’il faut taxer. Il faut notamment supprimer progressivement l’avantage fait au diesel et la détaxation du kérosène pour les vols intérieurs. Comme nous le disions déjà, il y a plusieurs années, (http://www.michel-lerond.com/article-35814501.html) : il faut aller progressivement vers une fiscalité qui protège l’environnement, en annonçant dès le départ que cette taxe commence à un taux modeste et augmentera de 5 à 10 % par an. Il faut également prévoir au départ que cette taxe soit payée par tous. Des calculs faits par la Banque mondiale sur la base d’un peu moins de 20 € la tonne de carbone émise, prix correspondant aux dommages moyens causés par le climat. Cette taxe carbone, pour être efficace, doit être universelle, permettant d’amortir les effets de la crise et de réduire notoirement les émissions de gaz à effet de serre.  

 C’est une révolution fiscale verte qu’il faut faire. Ce doit être possible puisque les Suédois l’ont faite il y a 20 ans déjà, en taxant l’électricité, le carbone, les énergies fossiles, les pesticides, instituant le péage urbain pour les voitures, sans que cela fasse vraiment débat et trouvant même cela « normal ». Mais l’espoir est là puisque début juin, les députés Français ont adopté des mesures qui vont en ce sens, même si elles restent timides et à application différée. Nous évoluons vers moins de taxes sur le travail et plus sur les pollutions. C’est peut être tout simplement le prix à payer pour garantir un avenir à nos enfants et petits enfants.

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 09:34

 

Albertine est arrivée avec retard chez madame Bignon et s’en est excusée.

- Excusez-moi madame Bignon de ce léger retard, mais il y avait un attroupement devant la mairie. C’était la sortie d’un mariage. Deux hommes ! Et ils se sont embrassés sur la bouche ! Et goulûment avec ça !

- Mais Albertine, vous savez bien que le mariage peut être célébré aussi pour un couple d’hommes ou de femmes.

- Ben oui, mais je n’arrive pas à m’y faire à ce mariage contre nature.

- Comment contre nature ? L’homosexualité existe aussi dans la nature (http://www.michel-lerond.com/article-betes-de-sexe-114621331.html) et les humains qui sont concernés n’ont pas choisi, c’est leur nature tout simplement.

- Admettons madame Bignon, mais tout de même, se marier à la mairie, officiellement, devant tout le monde… Je n’arrive pas à m’y faire. Et pourquoi pas devant le curé, pendant qu’on y est ?

- Justement Albertine, le mariage civil, c’est une association entre deux personnes qui veulent vivre ensemble aux yeux de la société. Cet acte civil donne un statut social et économique à l’association. Le problème pour vous, comme beaucoup de personnes, c’est que vous confondez trois choses : les sentiments, deux personnes s’aiment ; le mariage civil, deux personnes s’unissent devant la société ; et le mariage religieux, deux personnes reçoivent le sacrement de leur communauté, ce qui ne regarde qu’eux.

- Ils avaient déjà le PACS, on pouvait en rester là.

- Oui Albertine, mais justement le pacte civil de solidarité est un contrat conclu entre deux personnes (de même sexe ou pas), pour organiser leur vie commune. C’est clair ; si ce n’est que l’on a substitué le PACS au mariage qui était déjà la même chose, sans le dire vraiment ; il suffisait de le rappeler ainsi que de modifier le vocabulaire. D’ailleurs l’Etat entretient la confusion puisqu’un prêtre, pasteur ou rabbin ne peut marier un couple que s’il est passé devant le maire au préalable. Bonjour la séparation des églises et de l’Etat !

- Je n’arrive pas à m’y faire madame Bignon.

- D’ailleurs vous savez que la France est en retard dans ce domaine. Il y a déjà 17 pays au monde qui reconnaissent le mariage ainsi, dont 9 en Europe.

- Admettons, mais en plus ils veulent adopter des enfants, ou même les faire faire ! C’est odieux. Les pauvres gosses n’auront pas un papa et une maman.

- C’est vrai Albertine que cela pose des questions, mais il faut peut être revoir aussi notre notion de la famille. Vous n’ignorez pas qu’en France, dans les couples hétérosexuels, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint. 122 femmes en 2012 ! Et cela parfois, devant les enfants. Vous croyez que c’est mieux alors d’avoir un papa et une maman ?

 

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 15:09

         La société française est malade, avec des symptômes qui ne valent rien de bon : l’hypertension ne cesse de s’accroître et la fièvre monte toujours ! On sent bien, tant dans les médias que dans les conversations de tous les jours que beaucoup d’entre nous sont « à cran ». Et comme toujours dans ces cas là, les médias, avides de racolages, prophétisent un nouveau mai 68, un retour des années 30 et même un 1789 !

C’est la crise, économique certes, mais est-ce seulement cela ? L’idée de progrès, qui était jusque là une évidence, est en train de s’effondrer. On s’était habitué à ce que nos sociétés industrielles apportent des solutions sociales et sociétales, mais plus personne, ou presque, n’y croit. De toutes parts foisonnent les symptômes de crises économiques, écologiques, sociales, humaines… Les messages clairs, les exemples, que l’on attend « d’en haut » ne viennent pas. Au contraire, les élites, politiques notamment, ne sont pas au rendez-vous. La nuit s’installe, fait peur et invite au repli sur soi avec un sentiment de perte d’avenir.

Les quelques messages qui demeurent sont inaudibles. Mais que peut bien signifier cette idée obsessionnelle et convulsive de croissance quand elle incite à produire pour produire, consommer pour consommer, comme une cage à écureuils qui tourne sans fin sur elle-même, avec des Hommes dans la cage. Alors que de toute évidence, il faut réduire la consommation et donc produire à bon escient, des choses dont nous avons un réel besoin. Le trouble des esprits est grand, l’inquiétude aussi, c’est vrai. Selon une idée chère à Edgar Morin, les sociétés qui ne parviennent pas à régler leurs problèmes sombrent dans la barbarie (on a vu cela au XXe siècle), ou se désintègrent (on a déjà vu cela aussi), ou se métamorphosent, et cela on espère le voir !

Bien sûr, le pire n’est jamais sûr et la meilleure façon de l’éviter est bien notre réaction positive, à chacun de nous. Certes faut-il renouveler la gouvernance et les gouvernants, cela nous pouvons le faire sans loi ni règlement, c’est à nous de décider d’appliquer le 11 : http://www.michel-lerond.com/article-15883948.html. Certes faut-il passer à une économie verte qui privilégie l’énergie propre et renouvelable, qui réinvente l’agriculture saine de proximité, qui remette l’humain au centre des préoccupations, cela aussi nous pouvons le faire à travers nos choix de consommateurs en opérant une révolution culturelle, d’abord en nous-mêmes. Sans doute tout n’est-il pas simple, mais attachons-nous à revenir à des considérations basiques : plus de démocratie, plus de souci des autres, plus de souci de notre environnement. Chacun peut le décider et s’y mettre ! Si nous ne sommes que quelques uns à penser ainsi, c’est perdu d’avance, mais si nous sommes des millions, alors c’est déjà gagné !

        

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 18:35

            Au tout début, il y avait le Big Bang. C’était il y a bien longtemps, 4,5 milliards d’années. Les premières traces de vie apparaissent vers - 3,8 milliards d’années, des bactéries ; puis des êtres pluricellulaires se développent vers - 2 milliards d’années, et la vie finit par grouiller avec algues, méduses, éponges vers - 500 millions d’années. La vie sort de l’eau, les reptiles, puis les mammifères vers - 200 millions d’années. Et enfin, nous, les plus beaux, les plus forts, les Hommes, avec Toumaï, notre plus ancien prédécesseur à – 7 millions d’années, le premier hominidé ! Puis arrivent Lucy et les autres, déjà – 3,6 millions d’années. Comme le temps passe ! Et là on est au Pliocène, la toute fin de l’ère tertiaire. C’est l’époque des Australopithèques.

         Suite à divers évènements volcaniques et autres, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) est alors de l’ordre de 400 parties pour million (ppm), puis tout cela s’est stabilisé autour de 250 ppm jusque… vers 1960. Le monde continue, tout va bien, les civilisations humaines se développent, prospèrent, colonisent la terre, chauffent, brûlent, vroum, vroum… et la concentration de CO2 augmente régulièrement : 310 ppm en 1960, 340 en 1980, 360 en 2000, 395 en mai 2011, 397 en mai 2012, et encore un effort, oui bravo, 400 en mai 2013 ! Cela nous ramène au Pliocène… l’apparition de l’homme sur Terre !

Désormais, on sait que l’objectif de limiter, en 2100, le réchauffement à 2 degrés est quasi intenable. On sait aussi que, si nous parvenons à stabiliser le CO2 entre 400 et 440 ppm, on devrait limiter l’augmentation moyenne de la température terrestre entre 2,4 et 2,8 degrés, avec une élévation du niveau de la mer comprise entre 0,5 et 1,7 m. Il aurait mieux fallu ne pas dépasser les 350 ppm de CO2, ah que c’est ballot ! Nous aurons donc, comme prévu des effets tout à fait concrets du changement climatique : élévation du niveau des océans, destruction d’écosystèmes, évènements climatiques extrêmes…

Bien entendu, tout cela n’est pas désespéré, il ne s’agit que de changements et d’adaptations. D’ailleurs vous les entendez, sur tous les continents, dans toutes les instances internationales, ils répètent tous : progrès, croissance, compétitivité, développement et la croissance encore, gnarc !

Il fait un peu chaud, vous ne trouvez pas ? Pfff. Tiens, on les entend moins fort, ils répètent encore croissance, croiss… et puis, mais qu’est-ce que j’entends : gnarc, schrum, wouarf, grrrr, qué calore ! Mais pour sûr, on dirait des Australopithèques, les tout premiers hominidés. Ah, le retour aux sources, quel délice !

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 18:22

 

            Dans le cadre de la grande manifestation Normandie Impressionniste et pendant l’Armada, l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen organise une multi-conférence le samedi 15 juin 2013 de 17 H 00 à 19 H 30 en l’Hôtel des Sociétés Savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen (salle Daniel Lavallée). Entrée libre.

 

- La Seine impressionniste : le regard posé sur la Seine à Rouen par les peintres, ses paysages, ses industries, par M. Philippe PIGUET, historien et critique d'art, membre correspondant de l'Académie.

  

On peut relire à ce sujet : Une Seine impressionniste ? http://www.michel-lerond.com/article-une-seine-impressionniste-45894278.html 

 

- La Seine, des impressionnistes au 21ème siècle : les activités portuaires maritimes et fluviales, les industries, les activités commerciales sur les quais, par M. René GENEVOIS, ancien directeur du Port Autonome de Rouen et M. Philippe DEISS, directeur du Grand Port Maritime de Rouen.

 

On peut relire à ce sujet : Et si le port de Rouen faisait des folies ? http://www.michel-lerond.com/article-et-si-le-port-de-rouen-faisait-des-folies-56609551.html

 

- La Seine impressionnante : au 21ème siècle, le déplacement du port vers l’aval, le changement de vocations des quais avec les aménagements paysagers, sportifs, de loisirs et les éco-quartiers Flaubert et Luciline en cours de réalisation, par Mme Jacqueline OSTY paysagiste et, en conclusion M. Yvon ROBERT, maire de Rouen.

 

On peut relire à ce sujet : Rouen, ville sur un méandre ? http://www.michel-lerond.com/article-rouen-ville-sur-un-meandre-110525190.html

 

         On ne peut pas rater cette manifestation et pour se mettre dans l’ambiance on peut consulter www.normandie-impressionniste.fr

 

 

 

                                                                                   

 

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 16:04

 

 

          Un évènement majeur s'est produit le 7 mai 2013 à Sigy-en-Bray, vers 16 heures : après huit années de tergiversations et de persévérance, des moutons sont arrivés sur le Grand Mont ! 31 brebis, plus élégantes les unes que les autres, des Suffolk à tête noire, et en voiture s'il vous plaît ! Bien serrées les unes contre les autres dans ce que certains appellent, un peu familièrement, une bétaillère, tirée par un tracteur... carrément d'époque ! Tout cela sous la conduite expérimentée d’un berger, pour guider la joyeuse troupe dans l'enclos qui leur était destiné. Oh, elles n'ont pas dit grand chose, juste Béééé... Mais elles se sont senties très honorées d'être ainsi choyées et photographiées à tout va. Pensez donc, Paris Normandie édition de Dieppe-Pays de Bray était là, le journaliste s'est régalé de magnifiques clichés pour la postérité. Il y avait aussi Beaubec Production, rien que çà, qui a filmé les stars dans la perspective d'un prochain film, peut être. C'était quasiment Hollywood sur les Monts (http://www.michel-lerond.com/article-21245028.html) ! Sagement, les brebis, dont aucune n'est galleuse, ont exploré leur parc et, pas folles les guêpes, euh non les brebis, elles ont brouté là où l'herbe est la plus verte. Pardi ! C'est à dire là où était passée l'épareuse, en haut du Fer à Cheval, pour broyer les touffes de Brachypode qui envahissent tout l’espace, aux dépens des autres espèces. La repousse est très appétante et les brebis adorent. Elles ont même commencé à "grignoter" entre les touffes. Tout cela est de bon augure pour les orchidées qui, déjà, pointent leur nez, euh pardon, leurs feuilles.

    Il en aura fallu de la salive et de la patiente pour en arriver là (http://www.michel-lerond.com/article-19515925.html). On n'avait pas vu de moutons sur le Grand Mont depuis les années 1980 ou 90, au siècle dernier... Mais grâce à la persévérance du Maire et de son Conseil municipal, avec le concours technique, financier et la labellisation du Département en Espace Naturel Sensible, tout paraît à nouveau possible, avec une floraison abondante d'orchidées, de Gentiane d'Allemagne, de Phalangère et de tant d'autres plantes. Et puis, voletant parmi ce grand jardin, nous allons revoir les Vanesses ou autres Machaon, ces papillons si élégants, et puis sans doute aussi quelques rapaces admirant tout ce spectacle depuis les cieux. Bientôt viendront les enfants de l'école, s'émerveiller devant ce spectacle, apprendre ce que veut dire "protéger la nature" et découvrir depuis ce panorama unique la plus grande partie du Pays de Bray. Ah vraiment, c'est Hollywood sur les Monts ! Et puis la population, les jeunes, les moins jeunes, les grand mères que l'on poussera, les boiteux que l'on portera, tous viendront redécouvrir le Grand Mont, ce joyau de la commune. Tous à pied ou à cheval, car les moteurs vrombissants nous empêcheraient d'entendre... le silence.

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 17:54

            Dans les plus grandes affaires, surtout les plus complexes, il y a toujours la mouche du coche qui se mêle de tout, surtout quand il est trop tard. La Mouche du coche, c’est moi.

Ainsi « l’affaire Pétroplus » a-t-elle fait grand bruit pour tenter de sauver une entreprise et les 550 emplois qui allaient avec. La Mouche du coche a bien compris l’enjeu en termes d’emploi et d’économie locale, dans une agglomération déjà bien concernée. Mais la Mouche du coche n’a pas compris du tout cet engouement pour une entreprise à bout de course, polluante depuis des décennies, au point que les sols, l’air et l’eau en gardent des séquelles importantes. Et chacun y est allé de son couplet « sauvons l’emploi, sauvons Pétroplus » avec force banderolles sur les mairies. Même les écologistes ont soutenu le maintien de cette entreprise, au nom de la défense de l’emploi. Certes, la situation est dramatique pour les 448 salariés restant et tous les employés qui en dépendent. Mais quel sens donner à un travail qui a des conséquences graves pour l’environnement ?

La Mouche du coche se demande ce qu’ont fait les responsables politiques et économiques depuis près de 40 ans ? Créée en effet en 1929, cette raffinerie a près d’un siècle et dans les années 1970 déjà, la Shell envisageait la fermeture d’une de ses raffineries en France et celle de Petit-Couronne était la plus visée. Personne n’y a cru, le temps a passé, les exploitants aussi et finalement…

La Mouche du coche se pose des questions… un peu bêtes : pourquoi donc défendre une entreprise d’obsolescence, non programmée cette fois-ci, qui pollue en nuisant à la santé de milliers de personnes ? Mais pourquoi donc ne pas avoir envisagé sa reconversion ou, pour le moins, son amélioration ? Maintenant on va s’en occuper en payant quelques dizaines (voire des centaines) de millions d’euros pour dépolluer le site, « on » étant les contribuables… Mais ne désespérons pas, tout peut renaître : c’est bientôt la Renaissance ?

 

Après « Qu’est-ce qu’on attend ? » voici la publication d’une centaine d’autres chroniques écrites en 2010-2012 : « C’est bientôt la Renaissance ? Pour sortir de la crise écologique. » Editions l’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result&ntable=0&andor=OR&artiste=michel%20lerond&motExact=0&orderby=titre&ordermode=ASC et dans toutes les bonnes librairies.

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 18:37

            Addicticide est un nouveau mot que je viens d’inventer, résultant de la contraction de addiction (du latin ad-dicere, la dépendance) et de pesticide (du latin pestis, fléau et caedere, tuer). Il s’agit donc de la dépendance au désir de tuer toute cette vermine, plantes et animaux nuisibles qui endommagent mes cultures.

En fait, j’essaie de me soigner, mais c’est bien difficile de sortir d’une addiction lorsque l’on est soutenu par les pouvoirs publics… pour y rester. Il faut dire que la France est, après les Etats-Unis et le Japon, le troisième pays au monde pour la consommation de produits phytosanitaires. On ne peut que se glorifier d’un tel palmarès, presque champions du monde ! Et puis c’est tout de même grâce à ces produits que nous avons pu éliminer tous ces ravageurs des cultures et ainsi moderniser l’agriculture. Bon c’est vrai, on sait maintenant que les praticiens de l’agriculture intensive consomment 93 % du marché national de phytosanitaires et qu’ils sont les premiers à pâtir des risques sur leur santé… alors ça fait réfléchir. Mais les pesticides, c’est tout de même un chiffre d’affaires annuel de près de 2 milliards d’euros en France. Heureusement que les céréaliers, et surtout les viticulteurs, sont là pour épandre tout cela, à raison d’une moyenne de 5 kg de matière active par hectare.

Bien sûr, l’Agence européenne de l’environnement (AEE) publiait début 2013 un rapport qui soulignait les manquements à la réglementation sur les pesticides, avec des risques sanitaires importants, ignorés ou cachés. Encore l’Europe ! Oui, oui les subventions, et alors, c’est un tout autre sujet. Il y a un autre bidule européen, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui donne un avis très sévère sur certains pesticides qui présentent un risque élevé pour les abeilles. Il paraîtrait qu’au niveau mondial, les abeilles rendraient des services dont le montant est estimé à 115 milliards d’euros par an. Mais on n’est pas des éleveurs d’abeilles, nous.

Et puis, en France même, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), encore un autre bidule, prétend que ses alertes ne sont pas entendues par le ministère de l’agriculture qui aurait autorisé des pesticides dangereux contre les avis scientifiques. Si c’est vrai, on ne peut même plus se remonter le moral avec un coup de pinard : tous les vins contiennent 1 à 9 pesticides différents, sauf les vins bio. Mais bon, pour en sortir de ce système… en Guadeloupe, il faudra attendre sept siècles pour éliminer le chlordécone, le pesticide des bananeraies qui a maintenant contaminé les sols, les légumes et les produits de la pêche…

 

 

 

Ces dernières nuits, j’ai mal dormi. Je me demande, si finalement, je ne serais pas en addiction à une sorte de déraison.

 

 

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