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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 08:22

 

Le jardinage clandestin est une pratique ancienne qui existait déjà, semble-t-il, il y a plusieurs siècles quand les « bêcheurs » anglais cultivaient des terres inutilisées par des nobles londoniens afin de nourrir les plus démunis. Certains environnementalistes américains se sont inspirés de ce mouvement des « bêcheurs » pour investir un terrain vague de l’Université de Berkeley dans les années 1960. C’est en 1973 que le groupe Green Guerillas transforme un terrain vague en jardin communautaire à Manhattan.

Depuis, cette guerilla bien pacifique s’est propagée à travers le monde de façon totalement anarchique pour des actions solitaires ou collectives, anonymes ou revendiquées, sans leader, dans un but politique (contestation de la propriété) ou environnemental (améliorer le cadre de vie).

C’est ainsi que des espaces urbains abandonnés, plus rarement des espaces privés, sont cultivés pour nourrir des familles dans le besoin, ou pour embellir les paysages urbains, avec ou sans autorisation. Ces guérilleros du jardinage s’approprient des espaces négligés pour y faire exploser leurs « bombes à graines »…

Mais jeter n’importe quelle graine n’importe où n’est pas assuré de succès, c’est pourquoi le mouvement s’organise, en créant ici ou là, en France, au Canada, aux Etats-Unis des groupes de conseil, des associations ou en publiant des ouvrages guide sur la Guerilla gardening… Il arrive même que certaines municipalités soutiennent le mouvement pour semer des fleurs sauvages sur l’espace public et porter un nouveau regard sur la « biodiversité des pavés ». Certaines mairies, comme à Paris, distribuent des sachets de graines aux habitants qui le souhaitent, organisent les semis et le suivi, ce qui permet d’encadrer la démarche avec un peu de pédagogie, dans l’esprit de favoriser l’action plutôt que la revendication.

Certes, ces révolutionnaires en tablier vert peuvent être subversifs, ils s’approprient de droit d’exploiter des terrains ne leur appartenant pas, en visant toutefois essentiellement les espaces publics délaissés. Mais cette subversion a tout de même quelque chose de sympathique : vouloir réintroduire la nature là où elle a été exclue.

Ce mouvement s’accompagne aussi d’une recherche de convivialité, ce qui lui donne un air de « vivons ensemble avec la nature » qui pourrait bien faire évoluer cette guerilla vers une grande fête du jardinage. Encore plus sympathique !

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commentaires

L
J'ai commencé à le faire individuellement dans mon village en total indépendant depuis plusieurs années.. Dur,dur car ici il faudrait surtout entrer en guerre -pacifique bien entendu - contre<br /> l'armée des pulvérisateurs d'herbicides. Les fleurs et plantes sauvages m'ont toujours paru comme préférables aux chemins bien propres sans vie aucune. L'exemple vient toujours d'ailleurs.
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M
<br /> <br /> Merci Rémi. Eh bien en voilà de la subversion floristique !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
P
Je pense que ceux qui cultivent le bout de talus ,ou de trottoir enherbé font partie de ces révolutionnaires ,sans le savoir ,juste pour le plaisir de fleurir et décorer leur devant de porte ,un<br /> peu de leur rue ,ou un peu du village . Dommage que cette révolution ne soit pas plus active .<br /> Amicalement .
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M
<br /> <br /> Merci Dan, Caudron et Pierrot de vos ajouts et humour décalé. J'ai pris la précaution de dire que tout cela est bien sympathique, mais peut être aussi subversif... On peut en effet étendre la<br /> réflexion aux "paysans sans terre" d'Amérique du Sud. Reste la question du partage des terres qui peut prendre de l'ampleur dans les décennies qui viennent.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
C
Zut j'ai fait une faute, c'était prêts à, vous n'êtes pas choqué, je l'espère par mon humour décalé
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C
oui, oui...euh d'accord pour cela à condition que personne ne vienne cultiver la ganja chez moi car en parlant de tabliers verts, j'en connais plus qui seraient près à retourner la terre pour cette<br /> culture plutôt que pour celle des fruits et légumes. Mais bon, la nature humaine est ce qu'elle est!<br /> Euh, Michel ? vous me laissez une place dans votre jardin ?
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D
Oui, bien sympathiques ces semeurs non de trouble mais de vie... As-tu connaissance de ceux qui sèment par champs entiers sur les terres des expatriés de La Valette, lieu (très controversé<br /> d'ailleurs par ces squatteurs-semeurs) du futur aéroport de Nantes?
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