C’était le week-end pluvieux, très pluvieux de la Toussaint. Le ciel de Provence charriait des nuages gris, bas, menaçants… Que faire si ce n’est aller au cinéma, ce que nous fîmes. Le cinéma offrant le plus de possibilités était situé sur la « zone » de Plan de Campagne. Cette zone commerciale, la plus grande de France a été créée en 1960, elle couvre 20 hectares sur les communes des Pennes-Mirabeau et de Cabriès dans les Bouches du Rhône, entre Aix-en-Provence et Marseille. Ce vaste marché regroupe plus de 400 enseignes, dont la plupart ouvertes le dimanche, dans une débauche de néons, d’enseignes clignotantes, d’embouteillages et de stationnements intempestifs. Un condensé de la planète commerciale qui laisse un peu songeur…
Le film, c’était « Il reste du jambon » de Anne Depetrini, avec Ramzy Bedia, Anne Marivin, Fellag, Marie-france Pisier, Leila Bekhti, Géraldine Nakache... Cette comédie tourne autour de la rencontre « coup de foudre » entre Justine, journaliste télé de second ordre, et Djalil un séduisant urgentiste. La belle blonde parisienne et le grand brun de Nanterre sont très amoureux, mais il y a un détail important : l’homme qu’elle aime est… Arabe, ou plutôt «français issu de l’immigration», ce qui n’est pas un détail pour les familles des tourtereaux. Certes, les scènes burlesques, parfois gauches, empêchent que ce soit un grand film, mais le grand mérite de cette mise en scène est de faire l’éloge de l’amour, plus fort que la différence.
Pour ma part, j’ai un plan de campagne. Comme il ne fait pas beau et qu’il reste du jambon, on va se faire une petite bouffe entre amis, français d’origine ou pas, et on va bien rigoler, loin de la planète commerciale. Cela avant que l’on entre dans la vraie campagne, celle de 2012, celle du fric à tout va et qui pourrait bien nous filer un sacré bourdon…