Situé en plein Pays de Bray, le Verger Conservatoire du Lycée Professionnel Agricole du Pays de Bray a pour objectif la sauvegarde et la valorisation de pommiers originaires ou représentatifs de ce territoire.
C’est en 1987 que Fernand Bazerque découvre les vestiges d’une collection de pommes et poires dans l’ancien potager du château de Merval (76) près de Gournay-en-Bray. Dès lors il collecte toutes les variétés ayant été cultivées dans la région et, en 1990, implante cette collection de 350 variétés dans la perspective du château. La collecte et la plantation se poursuivent pour accumuler maintenant 6 000 pommiers de 420 variétés ! A ce jour, les arbres sont bien étiquetés et référencés, dont une moitié en pommes à cidre et une moitié en pommes à couteaux.
Un verger conservatoire, au-delà de la simple collection, vérifie l’origine des variétés et compare les périodes de floraison, de fructification, la sensibilité aux maladies et assure la diffusion de greffons. Ainsi sont sauvegardées des pommes comme l’Amère de Bray, la Croix de Bouelles, la Roquet de Brémontier, et bien d’autres. C’est un patrimoine régional important.
Fernand Bazerque s’est investi pendant des années bénévolement pour ce véritable bijou de biodiversité. Après sa disparition, Hélène Jouve, ingénieure horticole du lycée, a pris le relai, en plus d’autres fonctions. Mais… voilà que des problèmes de financements mettent en péril ce verger conservatoire… et menacent sa survie.
Implanté il y a 30 ans, le verger conservatoire de Merval est de la plus haute importance avec ses variétés anciennes et uniques. Il y a 10 ans, des fonds européens ont permis de régénérer le verger avec des sujets jeunes. Maintenant se pose la question du relai de financement auprès des collectivités territoriales. Plusieurs axes de recherches sont envisagés, comme réimplanter des variétés typiques du pays de Bray sur les communes, ou chez des particuliers, en réintroduisant l’arbre dans des parcelles de culture. Malgré cela, l’avenir du verger conservatoire reste incertain, faute de pouvoir l’entretenir, ce qui nécessite beaucoup d’heures de labeur.
Ah les discours politiques sur le développement durable, la biodiversité… Bravo, mais maintenant, il faut passer aux actes ! Il se pourrait qu’en dernier recours, les associations locales puissent être les sauveurs de ce chef d’œuvre, en attendant mieux !